Les premières apparitions de Lionel Syne sur le Tour du Faso, datant de l’époque où il résidait aux Etats-Unis, lui ont valu le surnom de « Californien Â» de la course. C’est pourtant dans la tradition purement belge des courses de kermesse que Syne s’est imposé à Bobo-Dioulasso. Sur les deux premières étapes, le porteur du maillot vert avait dû se contenter de régler le sprint du peloton pour aller chercher des places d’honneur. Cette fois, ses jambes l’ont porté sur la ligne d’arrivée en première position, pour la cinquième fois de sa carrière sur le Tour. Sur le grand manège de Bobo, c’est aussi un grand ménage qui a été effectué dans le haut de la hiérarchie : ceux qui ne faisaient pas partie des trente premiers coureurs, au moment de l’explosion, dans le cinquième tour de circuit, ont perdu plus de quatre minutes au classement général. Guy Smet, qui a encore dû s’employer pour maîtriser Vincent Graczyk, toujours plus remuant, conserve le Maillot Jaune.

Cinq Camerounais dans l’échappée
Sur le critérium de Bobo, il existe toujours un risque d’être pris de tournis, tant les places sont chères pour se montrer à l’avant. Le premier trio qui se détache parvient rarement à entretenir l’illusion plus d’un tour. C’est le cas de Tekou Foukou (Cam), Rasmane Ouedraogo (Bur - C) et Vilpellet (Fra - FRP), repris avant même la fin de la première boucle. Après 13 kilomètres de course, un coup de feu donné par Hamidou Yameogo (Bur - C) provoque un mouvement d’ampleur, auquel se joignent au total 18 coureurs. Dans le lot, le tenant du titre Adil Jelloul (Mar), le Burkinabè Abdul Wahab Sawadogo, ou encore l’équipe du Cameroun presque au complet se voient bien profiter de l’absence de Guy Smet dans le groupe.

Les Sierra-Leonais comptent les tours
La situation commence à inquiéter les Belges, qui brutalisent le peloton pour ne pas perdre de terrain. Sur l’interminable montée du boulevard de la Révolution, cruelle avec les moins vaillants, la sélection est sévère : seuls les plus solides auront leur place dans les débats du jour. Dans le cinquième tour de circuit, l’explosion est généralisée. En tête de course un regroupement se reproduit au kilomètre 45. Trente et un coureurs sont encore concernés par les gros enjeux de l’étape. Derrière, les Sierra-Leonais s’attachent à limiter le nombre de tours de retard !

Graczyk tente un hold-up
Après 74 kilomètres de course, Graczyk, auteur d’un premier rapprochement au général dans l’étape de Diebougou, se décide à se lancer dans un hold-up. Mais son accélération n’a pas échappé à la vigilance de l’équipe belge, qui envoie immédiatement Laurent Donnay dans sa roue. Graczyk, conscient qu’une collaboration avec Donnay n’est pas envisageable, travaille avec Zahbouki (Mar), le troisième compagnon, pour accroître l’écart. L’entreprise connaît un certain succès, puisque le trio devance de 2’50’’ le groupe Maillot Jaune au 9ème passage sur la ligne d’arrivée.

Syne, sans la photo-finish
C’est presque en solitaire que Guy Smet se charge de mener la poursuite. La méthode paie, puisqu’après vingt kilomètres d’effort, l’écart est retombé sous la minute. La situation devient inconfortable pour Graczyk et ses deux compères, qui n’ont plus que 30’’ d’avance à la cloche. A 5km de l’arrivée, ils sont contraints à rejoindre le peloton. Un sprint se prépare avec une trentaine de coureurs. Dans le registre, les costauds sont clairement identifiés : Syne connait ses chances, mais sait également que le hasard l’a souvent condamné à de frustrantes deuxième places. A Bobo, Lionel Syne ne laisse pas de place au hasard, ni à la photo-finish. Il franchit la ligne avec plus de trois longueurs d’avance sur ses rivaux. La collection continue.

http://www.letour.fr/2008/TFA/LIVE/fr/300/journal_etape.html