L'Algérie n'acceptera jamais une remise en cause de l'intégrité territoriale du Mali
L'Algérie n'acceptera jamais une remise en cause de l'intégrité territoriale du Mali
le 06.04.12 | 11h52
Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a affirmé que l'Algérie "n'acceptera jamais une remise en cause de l'intégrité territoriale du Mali" au lendemain de la proclamation par des éléments armés de l'indépendance d'une partie de ce pays frontalier avec l'Algérie.
"Nous sommes pour une solution qui passe par le dialogue. L'Algérie n'acceptera jamais une remise en cause de l'intégrité territoriale du Mali", a indiqué le chef de l'exécutif algérien, dans un entretien paru vendredi dans le quotidien français Le Monde.
Tout en jugeant la situation "très préoccupante", il a soutenu que cela représente un "foyer de tension important" aux frontières algériennes, et qui a plusieurs dimensions. "Il y a d'abord un problème entre les gens du Nord, les Touareg, et l'autorité centrale au Mali, lié au sous-développement et à la faiblesse d'un Etat à prendre en charge toute la problématique de son territoire", a expliqué M. Ouyahia. "Nous sommes pour une solution qui passe par le dialogue. L'Algérie n'acceptera jamais une remise en cause de l'intégrité territoriale du Mali", a-t-il affirmé.
El Watan avec APS
La communauté internationale opposée à l'indépendance de l'Azawad
le 06.04.12 | 13h06
Après Paris, Alger, et l'UE, l'Union africaine a indiqué vendredi qu'elle "rejetait totalement la prétendue déclaration +d'indépendance+" du Nord-Mali proclamée par un groupe touareg, le MNLA, en soulignant notamment "le principe fondamental de l'intangibilité des frontières".
Le président de la Commission de l'UA, Jean Ping, a ajouté dans un communiqué qu'il "condamnait fermement cette annonce, qui est nulle et sans aucune valeur", et qu'il "appelait toute la communauté internationale à soutenir pleinement cette position de principe de l'Afrique".
La rébellion touareg du Mali, le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) a proclamé vendredi l'indépendance du territoire de "l'Azawad" dans le nord du Mali, dans une déclaration vendredi de son porte-parole en France, Mossa Ag Attaher.
Une semaine après le coup d'Etat militaire qui a renversé le 22 mars à Bamako le président Amadou Toumani Touré, ces régions sont tombées en trois jours aux mains du MNLA, du mouvement islamiste Ansar Dine appuyé par des éléments d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et d'autres groupes criminels.
L'Azawad, immense territoire aride du Sahara d'une surface équivalente à la France et la Belgique réunies, est situé au nord du fleuve Niger et comprend les trois régions administratives de Kidal, Tombouctou et Gao.
S'exprimant au nom de l'UA, M. Ping a souligné "le principe fondamental de l'intangibilité des frontières héritées par les pays africains à leur accession à l'indépendance et a réitéré l'attachement indéfectible de l'UA à l'unité nationale et à l'integrité territoriale de la République du Mali". "L'UA et ses Etats membres ne ménageront aucun effort pour contribuer à rétablir l'autorité de la République du Mali sur l'ensemble de son territoire national et mettre un terme aux attaques perpetrées par des groupes armés et terroristes dans la partie nord du pays", poursuit le communiqué.
Un peu avant, L'Union européenne par le biais de sa porte-parole, Catherine Ashton, a elle aussi, refusé toute remise en cause de l'intégrité territoriale du Mali. "L'Union européenne s'est prononcée clairement depuis le début de la crise en faveur de l'intégrité territoriale du Mali", a déclaré Maja Kocijancic à l'AFP en réponse à une question sur la proclamation. "Tant que l'ordre constitutionnel n'aura pas été restauré, aucune solution ne pourra être trouvée", a-t-elle averti.
Pour sa part, l'Algerie, par la voix du prémier ministre, Ahmed Ouyahia a déclaré dans les colonne du journal Le Monde que L'Algérie "n'acceptera jamais une remise en cause de l'intégrité territoriale du Mali" et prône le "dialogue" pour régler la crise qu'affronte son voisin du sud.
Dans cet entretien réalisé jeudi, avant la proclamation d'indépendance de l'Azawad (nord) par le mouvement touareg MNLA et l'enlèvement d'Algériens dans la même région, Ahmed Ouyahia met aussi en garde contre une intervention étrangère qui, selon lui, ne peut se traduire que par un "dérapage". "Nous sommes pour une solution qui passe par le dialogue. L'Algérie n'acceptera jamais une remise en cause de l'intégrité territoriale du Mali", affirme le Premier ministre.
Pour sa part, La France a aussi rejeté la création d'un Etat indépendant au Nord du Mail. La France rejette la déclaration d'indépendance du Nord-Mali proclamée par un groupe touareg, qu'elle considère comme "nulle et non avenue", a déclaré vendredi le ministère des Affaires étrangères. "Nous considérons que la déclaration unilatérale d'+indépendance de l'Azawad+ est nulle et non avenue", a dit à la presse le porte-parole du ministère, Bernard Valero. La France "défend l'unité et l'intégrité territoriale du Mali", a-t-il ajouté.
R.B. avec agences
L’Algérie attaquée à Gao : Notre consul et 6 diplomates enlevés au nord-Mali
le 06.04.12 | 10h00
Hier, le consul d’Algérie et six diplomates algériens ont été enlevés à Gao, au nord-est du Mali, par un groupe armé. La junte et le MNLA, qui accuse AQMI, condamnent cet enlèvement. Nos reporters sur la route de Gao et à Bamako ont vécu l’événement en direct.
Le consul d’Algérie, Boualem Sias, et six diplomates algériens ont été kidnappés hier lors d’une attaque du consulat à Gao, dans le nord-est du Mali. D’après des témoins, l’assaut aurait été mené par des islamistes armés qui ont brûlé le drapeau algérien et hissé le leur. Hier soir, l’enlèvement n’était pas encore revendiqué. Alors que pour des sources maliennes, il serait signé Ançar Eddine, les combattants du MNLA accusent AQMI et l’AFP souligne que le contrôle de la ville est revendiqué par le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao). Considéré comme une dissidence d’AQMI, le Mujao a revendiqué l’attentat de Tamanrasset en mars dernier et l’enlèvement des humanitaires occidentaux à Rabouni en octobre 2011.
Mourad Medelci, le ministre algérien des Affaires étrangères, a précisé dans la journée d’hier que les diplomates étaient «actuellement sous la responsabilité de parties que nous ne connaissons pas». «Ils ont été conduits vers une destination inconnue. Une cellule de crise a été mise en place pour suivre l’évolution de cette affaire et afin que tout soit mis en œuvre pour le retour sain et sauf de nos nationaux. Le gouvernement algérien est totalement mobilisé pour assurer dans les plus brefs délais leur libération», a-t-il ajouté en condamnant «cet acte avec fermeté».
Déclaration de guerre
Tarik Mira, membre de la commission des Affaires étrangères au Parlement algérien, qui parle de «déclaration de guerre à l’Etat algérien», estime que les groupes armés «anticipent éventuellement un rôle d’intermédiation de l’Etat algérien au Mali. Les Occidentaux, pour des raisons évidentes, ne voudront pas s’impliquer militairement. Ils pousseront l’Algérie, qui a la plus grande frontière terrestre avec le Mali et une expérience éprouvée en matière antiterroriste, à s’impliquer dans la gestion de la crise malienne.» Pour rappel, cette semaine, deux hauts responsables américains, le haut commandant des forces armées américaines en Afrique (Africom), Carter Ham, et le sous-secrétaire d’Etat adjoint chargé de l’Afrique, Johnnie Carson, ont fait un déplacement hors agenda à Alger pour rencontrer Abdelkader Messahel, le ministre algérien délégué aux Affaires africaines et maghrébines, et parler de la situation de crise au Sahel.
Une visite qui confirme le rôle de médiateur que Washington veut donner à Alger, seul pays de la région à avoir une armée organisée et formée et une expérience dans la lutte antiterroriste. «Les islamistes armés lancent un message clair pour que l’Etat algérien ne se mêle par de leur entreprise d’affaiblissement du pouvoir central de Bamako, poursuit Tarik Mira. Car c’est tout bénéfice pour eux si le Mali reste dans cette situation.»
D’après notre reporter à Bamako, citant des sources algériennes, «une telle attaque était prévisible. D’autant que le consul avait reçu des menaces et des informations selon lesquelles une attaque était prévue. Mais il est très difficile d’évacuer Gao, car l’armée ne contrôle plus la situation et il est quasiment impossible d’entrer ou de sortir de la ville sans tomber dans une embuscade». Le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), qui a décidé unilatéralement de proclamer la fin des opérations militaires à compter de jeudi minuit, a condamné cet enlèvement de diplomates algériens à Gao «et tous les actes de vandalisme et d’agression contre les populations civiles dans les villes libérées». «Le Mouvement national de libération de l’Azawad se désolidarise de toutes les organisations mafieuses s’étant introduite ces jours-ci dans l’Azawad, contribuant à instaurer un climat de chaos et de désordre, après la libération du territoire», ajoute Bakaye Ag Hamed Ahmed, chargé de la communication.
Le dernier enlèvement de diplomates algériens remonte à juillet 2005 : Ali Belaroussi et Azzedine Belkadi avaient été enlevés le 21 juillet 2005 en Irak puis assassinés le 28 juillet. Le groupe armé Al Qaîda de l’organisation du djihad au pays des deux fleuves, dirigé par le Jordanien Abu Musab Al Zarqawi, avait revendiqué l’enlèvement et l’assassinat des deux diplomates qu’il considérait comme «deux émissaires de l’Etat algérien qui n’applique pas la charia et s’est allié aux juifs et aux chrétiens».
Le Maroc solidaire
Le Maroc a exprimé sa solidarité avec le «peuple algérien» après l’enlèvement, hier, du consul d’Algérie à Gao et six membres de sa mission, a déclaré, à Rabat, le ministre marocain des Affaires étrangères. «Le Maroc dénonce l’attaque contre le consulat d’Algérie et l’enlèvement de sept diplomates», a affirmé Saad Eddine Otmani, cité par l’agence marocaine de presse Map. Le ministre marocain a en outre indiqué avoir contacté son homologue algérien, Mourad Medelci, pour lui exprimer «la solidarité du Maroc avec le peuple algérien ainsi qu’avec les otages et les familles affectés par cette épreuve». Après sa nomination en janvier dans le cabinet du chef islamiste Abdelillah Benkirane, Saad Eddine Otmani a consacré sa première visite officielle à l’étranger à l’Algérie. par : AFP
Un désastre humanitaire majeur
«Nous travaillons ensemble (avec la junte) pour créer les conditions de levée» des sanctions diplomatiques et économiques imposées depuis lundi par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), a déclaré le ministre burkinabé des Affaires étrangères Djibrill Bassolé, envoyé à Bamako du médiateur ouest-africain, le président Blaise Campaoré du Burkina Faso. La Cédéao a également annoncé «la mise en place immédiate de la force d’attente» de l’organisation ouest-africaine, entre 2 000 et 3 000 hommes déjà en alerte.
Les modalités du déploiement de cette force, dont on ignore encore si elle vise les putschistes, les rebelles touareg au nord, ou les deux, était en cours de discussion lors d’une réunion des chefs d’état-major ouest-africains à Abidjan. Le coup d’Etat du 22 mars contre le régime du président Amadou Toumani Touré, a plongé le pays dans une situation dramatique. Cette région est «au bord d’un désastre humanitaire majeur», a affirmé jeudi Amnesty International, rapportant notamment des cas de jeunes filles enlevées.
L’assistance humanitaire doit reprendre au plus vite au Mali, où la situation dans le Nord est de plus en plus critique, en particulier pour les dizaines de milliers de personnes déplacées par les combats depuis mi-janvier, écrit de son côté le CICR (Comité international de la Croix-Rouge) dans un communiqué. Par : AFP