Le Fifagate fait la une de la presse internationale. Au coeur de l'actualité, Sepp Blatter, le président de la Fédération, dont tout le monde ou presque annonce la fin du règne.
Dans sa première réaction publique lors de l'ouverture du Congrès de la FIFA, le président de la FIFA a expliqué « qu’il ne pouvait pas surveiller tout le monde ». Mais Sepp Blatter n’a pas feint l’optimisme explique le Washington Post: « Je suis sûr que d’autres mauvaises nouvelles vont suivre » a-t-il déclaré. La première de ces probables « mauvaises nouvelles » est sans doute la fin de son règne de 17 ans à la tête de la Fédération Internationale de Football: à 24 heures du prochain scrutin qui devait le reconduire à la présidence dans un fauteuil, le Suisse est sous pression pour qu’il présente sa démission. Un départ demandé entre autres par Michel Platini qui se dit « insulté et dégoûté » par ce scandale. Le président français de l’UEFA apporte son soutien à l’adversaire de Sepp Blatter, le Jordanien Ali bin Husein.
Sepp Blatter, l'Africain
Le Guardian dévoile comment Sepp Blatter est parti à la conquête de l’Afrique pour affermir son pouvoir. La Suisse s’est attaché tout au long de ses mandats à « rallier les têtes et les coeurs ». C’est ainsi, ajoute le quotidien britannique, qu’il est parvenu à convaincre la CAF, la Confédération Africaine de Football, qu’il était le seul à se préoccuper de l’Afrique du ballon rond. Pour ce faire, il a multiplié les les gestes symboliques et financiers à travers le Goal Development program de la FIFA qui est à l’origine de la construction de centaines de terrains de foot, de centres techniques, d’Académies à travers tout le continent. En veillant toujours à ce que son nom soit associé à ces investissements. « Les votes des pays africains ne lui ont donc jamais fait défaut » souligne le Guardian.
La revanche de Maradona
En revanche, en Amérique du Sud, la chute de la maison Blatter réjouit la légende argentine Diego Maradona. El Pibe de Oro rappelle qu’il dénonce depuis des années la corruption des dirigeants du foot international, ceux de son propre continent en particulier: « Ils disaient que j’étais fou ! Mais enfin la vérité éclate Ces gens détestent le football, ils détestent la transparence… » a déclaré l’ancien milieu de Naples sur les ondes d’une radio argentine. Le Guardian rappelle que tous les dirigeants de la FIFA impliqués dans le scandale sont originaires d’Amérique du Sud ou du Nord. Le cas le plus emblématique est celui de José Maria Marin, ancien président de la Confédération brésilienne de football, et surtout supporter inconditionnel de la dictature militaire qui a gouverné le pays de 1964 à 1985. José Maria Marin serait même directement impliqué dans la torture et la mort d’un opposant, le journaliste Vladimir Herzog, mort en 1975 dans sa cellule.
Langue de bois massif
The Independent publie un « top A12 » des commentaires « les plus bizarres » du directeur de la communication de la FIFA Walter de Gregorio sur le scandale en cours: en n°1, « Dans cette affaire, c’est la FIFA qui est la partie lésée, c’est un moment très difficile pour nous ».
La coupe du monde en Enfer
Dans un article parodique irrésistible de drôlerie et de cynisme, le Telegraphrapporte que « le comité d’éthique de la FIFA a blanchi Lucifer et que la Coupe du Monde 2026 se déroulera bien comme prévu en Enfer ». Et le quotidien poursuit: « Bien sûr, certains s’inquiètent des températures élevées qui règnent dans le séjour des damnés et dénoncent certaines atteintes au droit de l’homme dont se seraient rendues coupables les hordes démoniaques. Toutefois, les responsables de la FIFA ont vanté les qualités des infrastructures infernales: ‘On pourrait y passer une éternité’ remarque un délégué de la Fédération.
Seul Poutine...
Bien seul depuis le début du FIFAGate, le président acculé s’est au moins trouvé un défenseur: Vladimir Poutine qui estime que l’enquête américaine est une « tentative claire » d’empêcher la réélection de Sepp Blatter et une nouvelle démonstration de la volonté des Etats-Unis « d’étendre leur juridiction à d’autres pays ».