PERMIS DE CONDUIRE ET MARCHÉ INFORMEL La récréation est finie Walid AÏT SAÏD - Mercredi 25 Mai 2011 - Page : 4
Cinq mois après les émeutes de janvier dernier, le gouvernement revient sur les mesures d’apaisement.
Juste après les émeutes du début janvier dernier du sucre et de l’huile qui avaient failli mettre le pays à feu, le gouvernement a fait un certain nombre de concessions portant sur toutes les grandes mesures socioéconomiques qu’il avait pris ces dernières années. Grâce à quoi, il a réussi à acheter la paix sociale. L’orage passé, voilà que le gouvernement revient sur ces concessions. Ainsi, les automobilistes ont remarqué que le retrait du permis de conduire est de retour. En outre, la date du lancement de la vignette automobile est rapprochée. D’un autre côté, les services d’ordre refont la chasse aux marchands ambulants. «Ils prennent des décisions la veille et leur contraire le lendemain», dénonce Karim, un citoyen à qui on venait de retirer le permis de conduire. «Je ne suis pas contre le retrait de permis, mais ce qui m’indigne c’est qu’un jour on annonce que son retrait est annulé et le lendemain sans avertir, ils le remettent au goût du jour!», ajoute-t-il d’un ton agacé. Un autre citoyen qui a également perdu son sésame rouge, prend la chose avec beaucoup plus d’humour. Pour lui «c’est la fin des cadeaux, il faut faire attention maintenant, ils sont en train de revenir doucement sur leurs décisions, et je suis sûr que, dorénavant quand on va sanctionner, ce fera très mal». Il estime que la preuve de ce recul est l’attitude vis-à-vis des marchands ambulants. «La période de la chasse aux vendeurs à la sauvette est ouverte. Leur nombre a diminué, le pont du Hamiz (banlieue Est d’Alger) en est le parfait exemple», explique-t-il. Toujours avec autant d’ironie, il assure qu’en Algérie, c’est après le beau temps qu’il y a la pluie et non le contraire. Donc, «il ne faut pas s’étonner si demain on annonce que les dispositions prises en faveur des jeunes sont caduques! Tout est possible», pense-t-il. Ce constat est partagé par un bon nombre de citoyens et relance encore une fois la polémique sur ces concessions. Comment a-t-on pu annuler d’un coup de baguette magique ces décisions? Est-ce parce qu’elles sont impopulaires? Les circonstances particulières qu’a vécues le pays ont fait que des décisions ont été prises pour parer au plus pressé. Mais est-ce la bonne solution? Est-ce que le fait de laisser l’anarchie et l’informel régner en maîtres dans les marchés ou dans les rues au lieu d’appliquer la loi, est-ce cela la bonne gouvernance! Sûrement pas puisque le gouvernement a commencé à annuler les décisions prises à l’effet de gérer la crise. Dans le panier des mesures adoptées il y avait aussi le report de l’obligation de commercer par le biais du chèque. Cette mesure est toujours maintenue. C’est aussi le cas pour la suspension des redressements fiscaux et des expulsions des locaux commerciaux et des logements. Vont-elles subir le même le même sort que les autres mesures déjà annulées?
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LA CRISE ATTEINT LE POINT DE NON-RETOUR AU VIEUX PARTI Un FLN bis se met en place Mohamed BOUFATAH - Mardi 24 Mai 2011 - Page : 4
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Mohamed Seghir Kara |
Les redresseurs du FLN ont leurs propres propositions au sujet des réformes politiques engagées par le chef de l’Etat.
Le FLN parallèle se met inexorablement en place. Le mouvement de redressement compte passer à l’étape supérieure. «Des centaines de kasmas ont rejoint notre mouvement et exception faite de 3 wilayas à l’exemple de Skikda, Tamanrasset, nous disposons de militants à travers tout le territoire national», a affirmé hier Mohamed Seghir Kara, un des initiateurs du mouvement de redressement et d’authenticité. La démonstration de force ou le sit-in du 21 mai dernier, tenu devant le siège national du parti à Hydra, a mobilisé «pas moins de 2000 personnes dont des membres du comité central, des députés et des sénateurs», selon Salah Goudjil qui s’est exprimé hier à Alger au siège du mouvement de redressement. Cet ancien ministre affirme que «la majorité des militants est avec le mouvement de redressement et d’authenticité». Cette mobilisation est l’aboutissement d’une campagne de préparation de longue haleine puisque, «au total, 10 rencontre régionales et deux autres nationales, ont préparé ce rassemblement de protestation», a fait savoir Mohamed Seghir Kara. En soulignant que «Annaba, Tébessa, Oran, Mila, Média, Béchar, Khenchela, El-Bayadh, Oum El Bouaghi sont des wilayas dont les mouhafadhas ont complètement versé dans le mouvement de redressement». A travers ledit sit-in de contestation, «les militants de base sont venus exprimer leur ras-le-bol suite à ce qu’ils qualifient de comportements irresponsables et de gestion antidémocratique qui sont le propre de l’actuelle direction du parti», a indiqué Salah Goudjil. En déniant «toute crédibilité à une direction qui a rameuté des baltaguia pour tabasser les militants ou appeler les services de sécurité pour les bloquer et les empêcher de tenir leur rassemblement au lieu de les recevoir et les écouter», dit-il. En réponse à leur invitation à s’exprimer lors de la session du comité central prévue les 4, 5 et 6 juin prochain, l’ex-ministre a dit que Abdelaziz Belkhadem «refuse le dialogue et l’avis contraire». «Nous acceptons d’y participer à condition de laisser cette session ouverte aux médias», dit-il. Il a souligné que «le mouvement de redressement conteste la légitimité de cette instance dont plus d’une centaine de membres ne remplissent pas les critères et encore moins ayant la qualité d’y figurer conformément au règlement intérieur et statuts du parti». Il a annoncé la tenue de deux rencontres avec les membres du comité central acquis aux redresseurs pour définir les actions à mener. Tout en dénonçant la surenchère des affairistes de tous bords sur l’opération des candidatures, qui auraient fait main basse sur les instances du parti en prévision des échéances électorales de 2012, Salah Goudjil indique encore que «les redresseurs de leur côté se préparent pour ce rendez-vous». De même que dans le sillage des actions à mener dans le cadre de la nouvelle feuille de route tracée, les redresseurs qui n’ont pas encore défini leur option à propos de la nature du régime à adopter et la question de l’alternance au pouvoir, comptent faire leurs propres propositions concernant les réformes politiques. «En tant que partie du FLN, nous avons nos propres avis, propositions et options au sujet des réformes politiques engagées par le chef de l’Etat», a-t-il ajouté. Et de préciser: «Si l’instance de consultation nous invite, on va donner nos avis, sinon on va le faire publiquement». On notera que dans leur feuille de route qui se décline en 7 points, le mouvement de redressement projette d’organiser «une conférence nationale des cadres du parti à partir des structures nouvellement élues en vue de débattre des problèmes du parti et dégager une plate-forme politique pour les étapes futures». Pour parachever leur objectif, le renouvellement de toutes les instances de la base sera suivi par «un appel qui sera lancé à tous les membres du comité central, et aux députés pour choisir définitivement leur camp», a-t-il indiqué. Simultanément, les redresseurs envisagent d’entamer une procédure d’invalidation du 9e congrès et éventuellement préparer le 10e congrès. «L’objectif de ces actions est de permettre à la jeunesse de reprendre le flambeau du 1er Novembre», a-t-il conclu.
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LES ÉTATS-UNIS ET L’UNION EUROPÉENNE LUI FONT LES YEUX DOUX Incontournable Algérie Ahmed MESBAH - Mardi 24 Mai 2011 - Page : 3
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L’Algérie aura à défendre la cause des pays voisins |
La place de l’Algérie dans le concert des nations est pleinement rétablie après des années d’efforts.
Invitation au G20, reconnaissance d’un rôle primordial dans la lutte antiterroriste au Sahel et pressions internationales moindres, notamment de la part des Américains. Ce sont là quelques indices qui renseignent sur la rupture de l’isolement auquel l’Algérie était soumise, même implicitement. Le pays demeure fréquentable. Le Président Bouteflika aura d’ailleurs à défendre la position de l’Algérie sur les mutations qui ont lieu actuellement au Moyen-Orient à l’ère des révolutions arabes, même si le terme n’est pas au goût des dirigeants locaux qui se sont prononcés sur le sujet. Le Président est effectivement invité à assister à la réunion du G20 qui se déroulera jeudi et vendredi prochains à Deauville en France. «Le partenariat avec les pays du Printemps arabe sera un enjeu majeur à Deauville, a dit hier le porte-parole du Quai d’Orsay, Bernard Valéro. Et le Président ne se déplacera pas les mains vides puisque le projet de réformes est déjà engagé avec les consultations politiques ayant débuté depuis quelques jours. Il faut s’attendre à ce que le gros du débat sur le dossier soit accaparé par l’Egypte et la Tunisie et dont les dirigeants sont aussi invités à la réunion. La Syrie et la Libye ainsi que le Yémen auront aussi leur place dans l’agenda des chefs d’Etat. Le fait que le président français, Nicolas Sarkozy, adresse une invitation à son homologue algérien est le signe qu’il reconnaît le rôle central que l’Algérie peut jouer dans le règlement des conflits régionaux. Le geste de Sarkozy tend à réparer son erreur lorsqu’il a décidé d’intervenir en Libye sans consulter Alger. Le sommet est donc l’occasion pour le Président Bouteflika de marquer des points précieux au niveau régional. Les complications en Libye font de lui un interlocuteur incontournable pour les Occidentaux. Dans la recherche d’une solution négociée, l’Algérie est l’un des rares pays à pouvoir servir de médiateur avec le leader libyen. C’est aussi une opportunité pour donner du tonus à l’initiative de l’Union africaine qui prône la cessation des hostilités entre les forces d’El Gueddafi et les insurgés. Le rôle de l’Algérie est indéniablement reconnu lorsqu’il s’agit de gérer le dossier du terrorisme au Sahel. La rencontre en France intervient quelques jours après la tenue d’une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays du Sahel à Bamako, au cours de laquelle l’Algérie a été chargée de rechercher les mécanismes susceptibles de conduire à un dialogue avec les partenaires extra-régionaux. L’Union européenne et les Etats-Unis sont les acteurs visés par ce partenariat. Une réunion est même prévue entre les pays du Sahel et ces mêmes puissances à Alger avant la fin de l’année. L’Algérie aura à défendre la cause des pays voisins qui ont besoin de l’aide de la communauté internationale. Une réflexion sur une réutilisation de l’acquis engrangé depuis 20 ans par rapport aux activités de la Banque européenne de reconstruction et de développement, en la mettant au service des relations avec les pays du sud de la Méditerranée, sera engagée à l’occasion de cette réunion. En toile de fond, on retrouve aussi un débat pour tenter de réactiver l’Union pour la Méditerranée. Toute cette activité diplomatique vise donc à cultiver les traditions de bon voisinage entre les deux rives de la Méditerranée et mettre de côté les querelles interminables sur l’histoire, surtout que d’autres motifs de brouille ont été réglés. Le président a déjà pris part au sommet France-Afrique à Nice il y a un an. A l’époque déjà, l’insistance de Sarkozy était grande pour que Bouteflika fasse le déplacement. Les deux hommes ont certainement la volonté d’arriver à une vision commune sur de nombreux dossiers, même s’il est difficile d’en dire autant à propos du Sahara occidental. Les positions de l’Algérie sur les questions d’ordre international forcent le respect. Même Obama, lors de son discours à l’adresse du monde, a soigneusement évité de citer le cas de l’Algérie comme ceux ayant besoin de leçons sur les droits de l’homme. Un atout de plus sera acquis lors du prochain sommet. Les dirigeants des grandes puissances, qui sont des partenaires importants de l’Algérie, seront aussi de la partie. On y compte justement le président américain, Obama, le Russe Medvedev, le plus jeune Premier ministre britannique de l’histoire moderne du pays, David Cameron, 44 ans. Son ministre chargé de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, Alistair Burt, a salué hier le début des consultations politiques en Algérie qui «couvriront des aspects importants, notamment la révision de la Constitution, la loi électorale, la loi relative à l’information et le rôle de la presse, la décentralisation et la participation des femmes dans la vie politique». Il a déclaré que toutes ces questions sont extrêmement importantes. «Nous suivrons les développements avec intérêt»,
a-t-il ajouté.
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LA POPULATION AUGMENTERA DE 888.000 PERSONNES 37,1 millions d’Algériens à fin 2011 Nabil BELBEY - Mercredi 25 Mai 2011 - Page : 9
Les prévisions démographiques prévoient un nombre de 50 millions d’Algériens d’ici 2050 Le 31 décembre 2011, la population algérienne devrait augmenter de 800.000 âmes environ pour atteindre 37,1 millions d’habitants, prévoit l’Office national des statistiques (ONS). L’Algérie comptait 36,3 millions d’habitants au 31 décembre 2010, dont 50,6% de sexe masculin et 49,4% de sexe féminin, selon des données fournies hier, par l’ONS. Le bilan démographique issu de l’exploitation des bordereaux numériques de l’état civil fait ressortir, en 2010, l’enregistrement de 888.000 naissances vivantes, 157.000 décès et 345.000 mariages. Au premier juillet 2010, la population résidente totale était estimée à 36,0 millions d’habitants et l’accroissement naturel vient de franchir le seuil des 2%, soit +731.000 personnes en 2010 contre +690.000 en 2009. En quatre ans, la population algérienne a augmenté de près de 4 millions. En effet, l’Algérie comptait 33,8 millions d’habitants en janvier 2007 avec un taux de croissance annuel de 1,21%. Ce taux de croissance demeure en nette régression puisqu’il était de 7,4% durant les années 1970. Cette baisse sensible de la natalité s’explique en partie par le recul de l’âge du mariage et à l’amélioration du niveau d’instruction des filles. Environ 90% des Algériens vivent sur un peu plus de 10% du territoire, concentrés le long des côtes méditerranéennes. La densité de la population moyenne du pays est de 14 habitants/km². Cependant, ce chiffre reflète mal une répartition inégale, elle dépasse en effet les 100 habitants/km² pour les régions du Nord, principales régions peuplées de l’Algérie. Cependant, ce qui est surprenant dans ces chiffres c’est que finalement le nombre de garçons est plus élevé que celui des filles au sein de notre société. Pourtant, les filles sont majoritaires à l’Université, dans les secteurs de la santé et de l’éducation, dans les lycées. Cela d’une part, de l’autre, la participation de la femme dans le domaine politique et sa représentativité au niveau des instances élues demeure très insignifiante. Par ailleurs, ces chiffres renseignent également sur les défis qui attendent les responsables politiques. Selon plusieurs études urbanistiques, 60% de la population algérienne quitteront les zones rurales pour venir s’installer dans les villes. Le défi à réussir donc consiste à stabiliser les populations en leur offrant des conditions de vie meilleure en dehors des villes. Le ministre de l’Environnement, Chérif Rahmani, s’intéresse particulièrement à cet aspect du problème en préconisant carrément une délocalisation des usines et des unités industrielles. D’une pierre deux coups: d’abord éloigner ces usines polluantes des grands centres urbains, ensuite offrir aux citoyens des régions isolées de l’emploi pour les sédentariser.
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