Les négociations entamées, depuis une année (6 rencontres), entre les responsables algériens et le constructeur français Renault pour l'installation d'une usine de fabrication de voitures en Algérie, ont largement avancé. Si les accords entre les deux parties interviennent d'ici la fin de l'année en cours, la première voiture algérienne verra le jour 18 mois après, a affirmé, hier, le ministre de l'Industrie, de la PME et de la promotion de l'investissement. «Aujourd'hui, nous sommes sur le point d'arriver à un accord avec Renault. La négociation a très largement avancé. Nous avons aujourd'hui, une vision de ce que sera ce partenariat qui s'inscrit dans le cadre de la législation algérienne et dans lequel Renault aura 49 %. Les 51 % restants seront détenus sous une forme qui n'est pas encore arrêtée du côté algérien» a précisé Mohamed Benmeradi sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale rappelant que l'usine produira 75 000 véhicules dans une première étape, et 150 000 véhicules dans une seconde étape. Selon «L'invité de la rédaction » de la Chaîne III, une délégation de Renault viendra dans les prochaines semaines à Alger pour rencontrer une soixantaine de sous-traitants privés et publics dans le secteur de l'automobile. «Des sous-traitants susceptibles, après un programme de mise à niveau, d'entrer dans le cadre du projet. Un projet qui va permettre de développer une filière qui n'existait pas en Algérie, celle de l'industrie automobile. Chose qui n'est pas de même du côté des Allemands de Volkswagen. Dans ce contexte, Mohamed Benmeradi a indiqué que deux réunions ont été organisées. « Nous avons transmis une fiche technique du projet et nous attendons toujours une réponse de la part des Allemands qui pourrait intervenir dans deux à trois mois», a-t-il souligné. À l'occasion, le ministre de l'Industrie ne s'est pas du tout montré inquiet, quant aux convoitises des pays voisins, notamment le Maroc du même constructeur français afin qu'il s'installe dans ce pays. Selon Mohamed Benmeradi, ce n'est pas de la lenteur mais «des négociations portant sur un investissement de 8 milliards d'euros prennent du temps».
UN COMPLEXE SIDÉRURGIQUE PROCHAINEMENT À JIJEL Le ministre de l'Industrie, de la PME et de la promotion de l'investissement qui était l'invité de la Radio nationale, hier, a affirmé par ailleurs que l'Algérie va réaliser avec un partenaire qatari un complexe sidérurgique d'une capacité de production de 5 millions de tonnes d'acier par an, une usine qui va aider à réduire les importations importantes de produits sidérurgiques. «Nous avons identifié des partenaires avec lesquels nous avons signé un premier document d'entente », a déclaré Mohamed Benmeradi. Le ministre s'est limité à révéler la nationalité du futur partenaire de l'Algérie, en indiquant qu'il est qatari, sans en avancer plus de détails. « Les deux parties préparent actuellement une étude préliminaire qui va définir tous les aspects techniques du projet, a ajouté le ministre en avançant que les contours de cette société mixte sont déjà établis. L'investissement sera engagé suivant les nouvelles règles de partenariat édictées par l'ordonnance sur l'investissement (51%-49%) », a encore précisé le ministre. L'usine, qui sera implantée dans la zone industrielle de Bellara dans la wilaya de Jijel va produire, selon les explications fournies par l'invité de la Radio nationale, dans une première étape 2,5 millions de tonnes d'acier long, une production appelée à augmenter à 5 millions de tonnes dans une deuxième étape avec la production d'acier plat et des aciers spéciaux. Laquelle production servira notamment à développer l'industrie du rail. «Cet investissement a été rendu nécessaire au regard des quantités importantes de produits sidérurgiques importés annuellement par l'Algérie», a souligné à ce propos le ministre précisant dans ce cadre que l'Algérie importe pour près de 10 milliards de dollars de produits sidérurgiques, soit près de 20% de sa facture d'importation globale. Sa consommation annuelle avoisine quelque 5 millions de tonnes, une demande en produits sidérurgiques que le complexe d'El-Hadjar ne peut satisfaire même avec sa production appelée à augmenter à 1,5 million de tonnes dans les prochains 18 mois, à la faveur de son nouveau plan d'investissements, a enfin noté le ministre de l'Industrie.