La Russie seule contre tous

   

JEUDI  28 AOUT 2008    Thursday, August 28, 2008    

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 Jeudi 28 Août 2008
 
La Russie seule contre tous
Par Benjamin BONNEAU
leJDD.fr
 
 Dmitri Medvedev doit se sentir bien seul. Le président russe doit en effet faire face à une communauté internationale qui condamne quasi-unanimement sa décision de reconnaître l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie. Jeudi, c'est Bernard Kouchner, au nom de l'Union européenne, qui a laissé planer la menace de sanctions. Et Moscou semble se moquer de cet isolement.


Dmitri Medvedev, le président d'une Russie de plus en plus isolée diplomatiquement. (Reuters)tDmitri Medvedev, le président d'une Russie de plus en plus isolée diplomatiquement. (Reuters)

Dmitri Medvedev, le président d'une Russie de plus en plus isolée diplomatiquement. (Reuters)

Seul au monde, et fier de l'être. Depuis qu'il a annoncé qu'il reconnaissait officiellement l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie, Dmitri Medvedev n'a de cesse de s'attirer les foudres de ses homologues occidentaux. Pis, le président russe n'a pas reçu le soutien escompté de l'Organisation de coopération de Shanghaï (OCS), qui regroupe les alliés de Moscou en Asie. La Chine tarde elle aussi à apporter un vrai soutien au Kremlin. Jeudi, l'Union européenne, par la voix de Bernard Kouchner, ministre français des Affaires étrangères, a fait savoir qu'elle réfléchissait à des sanctions à l'encontre de la Russie. Qui a une nouvelle fois répondu par l'ironie.

"C'est une imagination malade." Voilà comment Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, commente les menaces à peine voilées de son homologue français. Lors d'un point presse à l'occasion de la XVIe conférence des ambassadeurs de France, à Paris, jeudi, Kouchner a en effet déclaré que "des sanctions sont envisagées et bien d'autres moyens". "Il y a certains qui proposeront des sanctions, d'autres qui les refuseront", a-t-il ajouté, précisant que la France, présidente en exercice de l'Union européenne, s'efforcerait d'obtenir un consensus des Vingt-Sept, lundi, lors du Conseil extraordinaire.

Kouchner et "l'imagination malade"

Le "French Doctor" se refuse toutefois à être péremptoire, et tient à minorer sa prise de position personnelle. "Je ne vais pas préfigurer moi-même des sanctions alors que la réunion n'a pas eu lieu, mais nous travaillons avec nos 26 partenaires en ce moment", a-t-il expliqué. "Nous essayons d'élaborer un texte fort, signifiant notre volonté de ne pas accepter" la situation en Géorgie. Si la position européenne sur le sujet n'est donc pas encore clairement définie, le locataire du Quai d'Orsay a bien l'intention d'obtenir une avancée à l'issue de cette réunion car "rien n'est plus important que l'unité face à un problème aussi grave. Rien ne serait plus dommageable que de sortir de la réunion de lundi sans une unité, non pas de façade, mais une unité politique réelle."

La présidence française souhaite donc faire entendre sa voix... mais pas à titre personnel, uniquement au niveau européen. Interrogé jeudi sur la position de la France vis-à-vis de possibles sanctions, Kouchner s'en sort par une pirouette. "Vous voulez insister pour me faire dire qu'il y aura des sanctions proposées par la France. Je ne vous le dis pas. Il n'y en aura pas. La France sera attentive à toutes les propositions", a-t-il dit. De l'art de la diplomatie. Dans les couloirs du Quai d'Orsay, il se murmure que la France "ne parle pas de sanctions" mais que "d'autres pays en parlent." C'est notamment le cas du Royaume-Uni et des pays de l'Est, très remontés.

La Russie ironise

Outre l'Union européenne et Washington, le G8, groupe des huit pays les plus industrialisés de la planète fatalement amputé de la Russie, a également condamné l'action russe, mercredi, en termes vif. "Les ministres des Affaires étrangères du Canada, de la France, de l'Allemagne, de l'Italie, du Japon, des Etats-Unis et de Grande-Bretagne condamnent l'action de notre partenaire (russe) du G8", déclare-t-il dans un communiqué commun publié par le département d'Etat. "Nous déplorons l'usage excessif de la force militaire par la Russie en Géorgie et la poursuite de son occupation d'une portion du territoire géorgien". Cette belle unanimité internationale n'inquiète pas pour autant le Kremlin, qui reste droit dans ses bottes.

En visite au Tadjikistan, Sergueï Lavrov a ainsi dénoncé la "confusion totale" des Occidentaux. "Mon ami Kouchner a aussi déclaré que nous allions bientôt attaquer la Moldavie et l'Ukraine et la Crimée (...). Mais c'est une imagination malade et cela s'applique probablement aussi aux sanctions", a-t-il ironisé auprès de journalistes. Kouchner n'a pas tardé à contre-attaquer: "Je n'ai pas l'esprit malade. Les Russes sont un peu nerveux ces temps-ci, je le comprends". Après avoir déclaré ne pas craindre de sanctions de l'Otan ni le retour d'un conflit latent avec les Etats-Unis, Moscou en fait donc de même avec l'Union européenne. Et ne semble pas s'inquiéter le moins du monde de son isolement grandissant au sein de la communauté internationale. Seul au monde, et fier de l'être, donc.

 
     
 

 Géorgie
L'Europe envisage des sanctions contre la Russie, selon Kouchner
Par LEXPRESS.fr, mis à jour le 28/08/2008 à 11:20 - publié le 28/08/2008

Selon le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner, les 27 pays européens, qui se réuniront lundi 1er septembre, réfléchissent à des sanctions contre Moscou, après la reconnaissance de l'indépendance des régions séparatistes d'Abkhazie et d'Ossétie du sud.
Certains des pays de l'Union européenne qui se réuniront en sommet extraordinaire lundi à Bruxelles sur la crise en Géorgie envisagent des sanctions contre la Russie, a indiqué jeudi la France, mais l'UE apparaît divisée à ce sujet et ses options semblent limitées.

"Des sanctions sont envisagées, et bien d'autres moyens", a dit à la presse M. Kouchner, dont le pays assure la présidence de l'UE, évoquant ainsi pour la première fois une telle possibilité contre Moscou.

La France ne propose pas elle-même ces sanctions, a souligné M. Kouchner, mais "certains pays (européens) ont déjà demandé que des sanctions soient avancées".

Bernard Kouchner a précisé que le rôle de la France, en sa qualité de présidente de l'UE, était de "faire l'unité des idées des autres" Européens.

"Nous essayons d'élaborer un texte fort signifiant notre volonté de ne pas accepter" l'attitude de Moscou en Géorgie, a aussi indiqué M. Kouchner.

"J'ai évoqué, à la demande d'un journaliste, le problème des sanctions, certains pays européens y songent, et tout cela sera examiné" lors du sommet de Bruxelles, a dit un peu plus tard le ministre français à la radio Europe 1.

"J'ai simplement dit que d'aucuns pensaient à des sanctions. La France n'y pense pas", a-t-il souligné.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avait immédiatement ironisé sur les menaces de sanctions européennes, en affirmant que l'UE était "irritée" par les déconvenues de la Géorgie, "petit chouchou" de l'Occident.

Le président russe Dmitri Medvedev, dont le pays fournit un quart des besoins en gaz de l'Europe, avait lui déjà mis en garde l'UE contre un refroidissement des relations.

"S'ils veulent la dégradation de ces relations, ils l'obtiendront bien entendu (...). Mais s'ils veulent sauvegarder les relations stratégiques, ce qui est totalement dans l'intérêt à la fois de la Russie et de l'Europe, tout ira bien", a-t-il averti mardi.

A Bruxelles, où se prépare le sommet des 27 chefs d'Etat et de gouvernement de lundi, qui abordera "l'avenir" des relations UE-Russie, l'évocation par M. Kouchner d'éventuelles sanctions a pris par surprise certains diplomates européens.

La commission européenne a indiqué que le prochain round de négociations entre l'UE et la Russie sur un nouvel accord de partenariat stratégique est "toujours prévu" pour les 15-16 septembre, même s'il pourrait être remis en cause lors du sommet.

Cette séance, qui doit se tenir à Bruxelles, est "toujours prévue mais on ne peut préjuger des discussions qui auront lieu la semaine prochaine" entre les Européens, a déclaré Peter Power.

 Géorgie
L'Europe envisage des sanctions contre la Russie, selon Kouchner
Par LEXPRESS.fr, mis à jour le 28/08/2008 à 11:20 - publié le 28/08/2008

Selon le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner, les 27 pays européens, qui se réuniront lundi 1er septembre, réfléchissent à des sanctions contre Moscou, après la reconnaissance de l'indépendance des régions séparatistes d'Abkhazie et d'Ossétie du sud.
Certains des pays de l'Union européenne qui se réuniront en sommet extraordinaire lundi à Bruxelles sur la crise en Géorgie envisagent des sanctions contre la Russie, a indiqué jeudi la France, mais l'UE apparaît divisée à ce sujet et ses options semblent limitées.

"Des sanctions sont envisagées, et bien d'autres moyens", a dit à la presse M. Kouchner, dont le pays assure la présidence de l'UE, évoquant ainsi pour la première fois une telle possibilité contre Moscou.

La France ne propose pas elle-même ces sanctions, a souligné M. Kouchner, mais "certains pays (européens) ont déjà demandé que des sanctions soient avancées".

Bernard Kouchner a précisé que le rôle de la France, en sa qualité de présidente de l'UE, était de "faire l'unité des idées des autres" Européens.

"Nous essayons d'élaborer un texte fort signifiant notre volonté de ne pas accepter" l'attitude de Moscou en Géorgie, a aussi indiqué M. Kouchner.

"J'ai évoqué, à la demande d'un journaliste, le problème des sanctions, certains pays européens y songent, et tout cela sera examiné" lors du sommet de Bruxelles, a dit un peu plus tard le ministre français à la radio Europe 1.

"J'ai simplement dit que d'aucuns pensaient à des sanctions. La France n'y pense pas", a-t-il souligné.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avait immédiatement ironisé sur les menaces de sanctions européennes, en affirmant que l'UE était "irritée" par les déconvenues de la Géorgie, "petit chouchou" de l'Occident.

Le président russe Dmitri Medvedev, dont le pays fournit un quart des besoins en gaz de l'Europe, avait lui déjà mis en garde l'UE contre un refroidissement des relations.

"S'ils veulent la dégradation de ces relations, ils l'obtiendront bien entendu (...). Mais s'ils veulent sauvegarder les relations stratégiques, ce qui est totalement dans l'intérêt à la fois de la Russie et de l'Europe, tout ira bien", a-t-il averti mardi.

A Bruxelles, où se prépare le sommet des 27 chefs d'Etat et de gouvernement de lundi, qui abordera "l'avenir" des relations UE-Russie, l'évocation par M. Kouchner d'éventuelles sanctions a pris par surprise certains diplomates européens.

La commission européenne a indiqué que le prochain round de négociations entre l'UE et la Russie sur un nouvel accord de partenariat stratégique est "toujours prévu" pour les 15-16 septembre, même s'il pourrait être remis en cause lors du sommet.

Cette séance, qui doit se tenir à Bruxelles, est "toujours prévue mais on ne peut préjuger des discussions qui auront lieu la semaine prochaine" entre les Européens, a déclaré Peter Power.
Pour le politologue allemand et expert de la Russie Stefan Meister, "les possibilités des Européens sont relativement limitées. Une des options serait de geler" les discussions sur l'accord de partenariat UE-Russie.

Mais "il sera difficile de trouver un accord au sein de l'UE" sur des sanctions, selon lui. Si les pays baltes et la Pologne notamment militent pour une attitude plus dure envers Moscou, "des pays comme l'Allemagne, la France ou l'Italie ne veulent pas d'une escalade".

En outre, "il est douteux, que Moscou considère ça vraiment comme une menace", estime M. Meister, évoquant également "le danger que cette menace se retourne contre l'UE à cause de sa grande dépendance énergétique envers la Russie" au moment où les Européens attendent de Moscou des garanties sur leurs importations en gaz et pétrole russes.

Un gel des discussions engagées avec Moscou pour supprimer les visas pour les ressortissants russes voyageant dans l'UE a aussi été évoqué par certains comme l'une des mesures pouvant être prises par les Européens.

 
     
       
     
     
     
     
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28/08/2008
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