LE MOIS SACRÉ DÉBUTE

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De quoi sera fait le Ramadhan 2015?

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Les nuits ramadhanesques promettent d'être longues
Les nuits ramadhanesques promettent d'être longues

Les jeûneurs se sont promis de réaliser leurs rêves et ils y parviennent! Cela donne plus de 500 milliards de centimes de gaspillage durant le mois sacré.

S'il n'est pas exceptionnel par rapport aux années précédentes, le Ramadhan 2015 n'intervient pas moins dans une conjoncture économique plutôt morose avec la chute des recettes pétrolières.
Les déficits s'accumulent depuis plusieurs mois et le Ramadhan ne fera sans doute pas exception, au plan des finances de l'Etat. Les Algériens qui prêtent une oreille discrète au discours, parfois alarmiste, sur l'état de la trésorerie du pays, vivent sur les réserves constituées, les années précédentes. En cela, le Ramadhan ne risque pas d'être plus ruineux qu'un autre.
Les salaires versés aux travailleurs l'ont été dans les temps et l'inflation, jusqu'au mois de juin, plutôt maîtrisée, autorise un jeûne pas plus compliqué que celui des années précédentes.
Cela n'empêche pas de nombreux chefs de famille d'appréhender les prochaines années qui risquent d'être bien moins roses que les précédentes et même celle qui concerne ce Ramadhan précisément. En attendant, les propos des Algériens versent plus dans le caractère «véritablement exceptionnel» de l'édition 2015, puisque elle coïncide avec la période où la durée d'ensoleillement est la plus longue de l'année.
Les Algériens jeûneront quelque 18 heures par jour. Un record qui n'a pas été établi depuis une trentaine d'années. L'exception de ce Ramadhan est donc à ce niveau, même si sur les 18 heures, une bonne partie sera consacrée au sommeil.
Le reste de la journée, celle qui concerne le jeûne à proprement parler, elle sera réservée au travail et aux achats d'aliments de toutes sortes. C'est justement là le sport national d'une bonne partie de la société algérienne qui s'ingénue à «rêver» à tous les plats possibles et imaginables.
Le comble de ce mois de piété et de privations, c'est lorsque les jeûneurs se font la promesse de réaliser leurs rêves et ils y parviennent! Cela donne 4,1 milliards de baguettes de pain achetées. 120 millions de cette impressionnante quantité se retrouvent dans les poubelles. Cela sans compter tous ces plats qu'on touche à peine et qui sont, eux aussi, jetés. L'Union générale des commerçants algériens estime le gaspillage à plus de 500 milliards de centimes durant le mois sacré. Ces chiffres, plus qu'impressionnants, viennent rappeler les inconséquence d'une économie tournée vers la rente et sonnent l'alarme, sachant que dans le futur autant d'argent sera très difficile à trouver par un gouvernement qui pense déjà aux économies à faire, au moment où les citoyens donnent l'impression de vouloir profiter du «dernier Ramadhan de l'opulence». La frénésie de la consommation, dont on a eu un aperçu quelques jours avant le début du mois sacré, avec tout ce monde qui a pris d'assaut les supermarchés de la capitale et des autres villes du pays, ne constitue pas la seule facette du Ramadhan. Il faut dire que le concept de solidarité trouve également son sens durant le mois sacré. Les multiples actions du Croissant-Rouge algérien et les jeunes bénévoles qui font l'essentiel de la force de frappe de cette ONG feront partie du décor ramadhanesque. Ils écriront à n'en pas douter d'autres pages mémorables de la solidarité algérienne.
Le Ramadhan, c'est surtout cet aspect qui est mis en évidence et les citoyens n'hésiteront pas à apporter leur part de solidarité. Dans ce registre, l'Etat, à travers les collectivités locales, affiche une présence de plus en plus efficace, même si de petits scandales éclatent ici et là pour des affaires de détournement d'aides destinées aux plus démunis. Il reste que malgré tout ce que l'on peut dire sur l'intervention des pouvoirs publics, celle-ci est appréciée et parvient à aider beaucoup de familles nécessiteuses à boucler leur mois de jeûne dans la dignité.
En fait, les Algériens, citoyens, organisations et administrations, ont trouvé une sorte de mécanisme qui permet au pays de vivre le mois sacré dans une sorte d'euphorie généralisée, de sorte qu'on n'en garde pas de mauvais souvenirs.
En tout cas, elle semble très loin l'époque du Plan d'ajustement structurel, de la ponction sur les salaires et du terrorisme barbare. Après une quinzaine de Ramadhans vécus avec un sentiment de sécurité partagé par tous, une impression de «dernier de la série» est assez présente et renforcée par les discours de l'opposition, plutôt défaitistes. Mais si les Algériens tentent de se remonter un tant soit peu le moral, l'exceptionnel a tout de même un nom: Daesh. C'est le premier Ramadhan avec Daesh aux portes du pays. Cette organisation terroriste qui a pris ses quartiers en Libye a ouvertement menacé l'Algérie. Aussi, au plan sécuritaire, il existe un «brin» d'inquiétude de voir ces hordes terroristes tenter des coups d'éclat à l'heure de l'adhan du f'tour.

 

 

http://www.lexpressiondz.com/actualite/218330-de-quoi-sera-fait-le-ramadhan-2015.html?print

 

La dévaluation du dinar pèse sur votre porte-monnaie

le 19.06.15 | 10h00

 
	Contrairement aux assurances du gouvernement, les prix se sont envolés

 
Contrairement aux assurances du gouvernement, les prix se sont...

La valeur du dinar ne cesse de baisser sur les marchés des changes internationaux. Avec la conjoncture économique actuelle dans le pays, suite à la baisse des prix du baril sur les marchés pétroliers, les responsables de la Banque d’Algérie n’ont pas trouvé, apparemment, d’autres solutions que de «dévaluer le dinar».

L’impact de cette manipulation monétaire se répercute directement sur les citoyens, car selon le président de l’Association de protection des consommateurs, Mustapha Zebdi, «chaque dépréciation de la monnaie a un impact négatif direct sur le pouvoir d’achat, surtout quand il s’agit de produits importés. Nous avons constaté, ces dernières années, qu’il y a eu une importante fluctuation des prix pour certains produits importés et même des produits nationaux et dont la majorité de la matière première est importée.

Le consommateur est le seul à payer cette dépréciation, car c’est une rente de plus pour le Trésor public, et pour l’opérateur économique, il ajoute la différence sur le prix, c’est pour ça que nous avons adhéré fortement à l’initiative du ministère du Commerce pour pousser les gens à consommer algérien». Selon l’expert financier Lyes Kerrar, «le prix du baril du pétrole a baissé de 40%, ce qui signifie une baisse de 40% des rentes en devise dans les caisses de l’Etat.

L’exportation des hydrocarbures est la seule rente en devise pour notre pays, et en terme de monnaie, il est relativement logique que la Banque d’Algérie dévalue le dinar. C’est une manière aussi de baisser les importations, car les produits reviennent chers au consommateur et automatiquement la demande va baisser. Ainsi, les Algériens seront obligés de consommer le produit local». Une flambée des prix a éventuellement été constatée sur les produits importés, surtout avec le début du mois de Ramadhan. L’économiste Mourad Ouchichi affirme : «Cette manœuvre du gouvernement est bénéfique pour les producteurs locaux qui exportent leurs produits vers l’étranger.

Impacts

C’est aussi un moyen pour le gouvernement d’assumer les déficits des entreprises publiques. Mais ce qui est négatif dans cette manœuvre, c’est l’inflation des prix sur les marchés qui vont directement se répercuter sur la bourse du citoyen. Le pouvoir d’achat va automatiquement baisser.» Les prix des produits alimentaires, notamment les fruits et légumes, ont atteint des niveaux bien hauts.

«Les prix de certains produits ont doublé ces dernières semaines, il est vrai que lors de chaque mois de Ramadhan, on ressent cette augmentation, mais cette fois-ci, les prix ont dépassé toutes les lignes rouges, même les produits ne se vendent pas comme avant», se plaint ce commerçant. C’est l’un des impacts directs de la dépréciation du dinar : réduire la demande sur le marché afin de réduire aussi les importations et consommer le produit local.

Pour l’économiste Lyes Kerar, «encourager la production locale, c’est une bonne chose, mais ce n’est pas toujours évident, car, aujourd’hui, pour qu’un industriel puisse avoir toutes les autorisations pour se lancer dans la production, il lui faut faire face à la lenteur de l’administration, il faut prendre ce problème au sérieux et faciliter aux industriels la tâches afin de pouvoir produire localement». En attendant de voir de combien notre monnaie va être dévalué, les producteurs locaux ont une chance en or pour se lancer dans l’exportation de leurs produits, surtout avec les accords passés par l’Algérie avec les pays de l’Afrique, à condition de produire de la qualité pour faire face à la concurrence.
 

Bouzid Ichalalene


19/06/2015
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