Le ministre des moudjahidine, M. Mohamed Chérif  Abbes, a estimé, dimanche à Tlemcen, que les archives sur la guerre de libération  nationale, remises dernièrement à l'Algérie, "glorifient le colonialisme".         

Intervenant à l'ouverture d'un colloque sur "l'unité nationale entre  passé et présent" organisé dans le cadre des festivités officielles de la  célébration de la journée du Chahid, le ministre a demandé à ce que soient remises  à l'Algérie "les archives des représailles, des assassinats et d'incendies de  bibliothèques, notamment".         

"Les vérités de cette guerre doivent être portées à la connaissance  de tout le monde", a-t-il souligné, rappelant que les combattants de l'ALN  "respectaient les droits de leurs prisonniers et détenus", à l'inverse, selon  lui, des forces coloniales, dont "les crimes ne différenciaient pas entre le  combattant et le civil". "Elles menaient des représailles contre les civils,  les femmes et les enfants", a-t-il indiqué.         

Le ministre a, par ailleurs, affirmé que "le djihad, durant la guerre  de libération nationale, visait le droit et la vie, conformément aux préceptes  de notre religion". "C est un acte légitime qui nous a permis de recouvrer notre  indépendance pour vivre en toute liberté, à l'inverse des actes suicidaires  qui mettent fin à la vie d'une manière aveugle", a-t-il souligné.         

"Ceux qui propagent le terrorisme au nom de l'Islam ont dénaturé le  djihad de ses vertus, dont la paix, la vie et le travail", a précisé le ministre  des moudjahidine, invitant ses propagateurs à "revoir leurs desseins et leurs  comptes". "Leurs actes relèvent tout simplement du crime organisé et non du  djihad", a-t-il expliqué devant un parterre constitué des autorités locales  et de responsables des organisations des moudjahidine et des enfants de chouhada,  et des représentants des SMA.           

Il a estimé que la journée nationale du chahid constitue une occasion  pour "resserrer les rangs et sauvegarder l'unité nationale", avant d'inviter  la jeunesse à "réfléchir avant de tenter toute aventure", par voie maritime,  notamment.          

La première séance du colloque a été marquée par l'intervention de  Lamine Bechichi, ancien ministre, qui a indiqué que "l'unité nationale se concrétise,  en premier lieu, par la langue", citant au passage des exemples de "dénaturation  de la langue arabe ". Selon lui, "l'attachement aux principes de la révolution  armée et la cohésion des combattants de l'ALN ont permis de vaincre l'une des  plus grandes forces coloniales".          

Pour sa part, le directeur général des archives nationales, M. Abdelmadjid  Chikhi, a estimé nécessaire d'instaurer "une culture de l'Etat" pour redonner  à cette entité "tous ses éléments" et consolider "l'unité nationale".          

L'historien Mohamed Guentari a mis, de son côté, l'accent sur l'importance  de "la mémoire nationale", avant d'inviter les intellectuels à "mettre à jour  les atrocités des forces coloniales en Algérie, à travers des livres, des films  documentaires, entre autres".          

Le ministre des Moudjahidine doit présider, lundi, à Tlemcen, les festivités  officielles de la célébration de la journée nationale du chahid, rappelle-t-on.