LES ÉTUDIANTS CONTESTENT LE CONTENU ET LE NIVEAU DE FORMATION
LES ÉTUDIANTS CONTESTENT LE CONTENU ET LE NIVEAU DE FORMATION
DES DIPLÔMES QUI NE MÈNENT NULLE PART
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Un grand nombre d’entre eux, inscrits en sciences sociales, sont contraints de faire une autre formation en parallèle pour espérer trouver un travail.
Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a insisté sur une “meilleure visibilité” de l’université algérienne, au plan international, par une concentration des efforts sur l’objectif primordial d’élévation du niveau de l’encadrement scientifique et pédagogique.
C’est l’une des recommandations faites par le président de la République au ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique lors d’une rencontre restreinte.
Les étudiants, pour leur part, revendiquent la même chose depuis plusieurs années. “Nous voulons un meilleur niveau pour l’université, un meilleur programme pédagogique et une visibilité pour notre avenir professionnel. Pour le moment, l’université ne fait que sortir des diplômés au chômage”, ont déclaré des étudiants de fin de cycle de sciences sociales de l’université de Bouzaréah. Plusieurs parmi eux ont choisi de préparer un deuxième diplôme parallèlement à leur licence afin de se donner la chance de trouver un boulot une fois diplômés.
C’est le cas d’Amir Saâdi, étudiant en 3e année sociologie, qui a opté pour un stage de formation professionnelle en comptabilité. Son ami Ahmed L. s’est inscrit pour une formation spécialisée dans les métiers du web. “Je sais que je ne trouverai pas de boulot avec ma licence de sociologie, alors j’ai opté pour cette formation. La sociologie je l’ai faite pour ma propre culture, d’autant plus que le programme ne nous apprend rien de pratique, et les cours théoriques sont obsolètes”, a-t-il soutenu.
Pour le moment, les préoccupations des étudiants consistent à passer leurs examens de fin d’année. Dans cette université, à l’instar des autres, l’heure est aux examens de rattrapage. Même si les étudiants admettent que le retard est important et disent qu’ils sont “pris au piège”. “On aurait aimé que l’année soit prolongée, au moins jusqu’au mois de juillet”, ont-ils souhaité. Selon eux, l’unique objectif de la tutelle est d’appliquer le calendrier, même s’il y a du retard dans l’exécution du programme, et d’entamer une nouvelle année. “La seule et unique préoccupation des pouvoirs publics, depuis un certain nombre d’années, consiste à gérer le flux d’étudiants, qui est une conséquence de la massification de l’enseignement supérieur”, a expliqué un enseignant du département de langues étrangères de l’université de Bouzaréah.
Pour la majorité des étudiants, la rentrée universitaire ne sera pas différente de la précédente et n’annonce pas de bons augures. “L’année universitaire 2011/2012 sera probablement la même que la précédente, d’autant plus que les problèmes de l’an dernier persistent. Je ne dirais pas qu’il y aura un mouvement de contestation comme celui de 2011, mais je sais que les mêmes ingrédients d’explosion de colère existent encore”, dira Farid L.M., étudiant en 4e année de littérature française.
Selon lui, une seule grève ne suffit pas pour régler les maux profonds que traverse l’université algérienne depuis des années. “Certes, le mouvement de protestation a apporté quelques acquis, mais cela ne résout pas les problèmes que traverse l’université. Le mouvement étudiant autonome pourrait se réorganiser et se reconstruire pour arracher plus d’acquis et ouvrir un dialogue constructif et sérieux avec la tutelle autour de la crise universitaire avant de parvenir, peut-être, à un vrai changement”, a-t-il conclu.
N. B.