les jeux sont faits
ĂĂĄĂĂŁĂĂ 09 ĂĂĂĂĂĄ 2009 | ||
Parole aux urnes Les citoyens Ă©lecteurs sont appelĂ©s aujourdâhui Ă exprimer leur choix. Six candidats Ă la magistrature suprĂȘme ont sillonnĂ© le pays pendant dix-neuf jours pour dĂ©fendre chacun son programme mais surtout pour mener une offensive contre lâabstention qui demeure, jusquâĂ la fermeture des bureaux de vote, leur hantise premiĂšre. A la lumiĂšre de la prestation de chacun des candidats, Bouteflika semble ĂȘtre favori mais espĂšre ĂȘtre Ă©lu avec une majoritĂ© plus que confortable afin de se libĂ©rer des derniĂšres contraintes et pouvoir ainsi agir avec plus dâassurance pour parachever son programme et son projet >>>
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Louisa Hanoune
Une femme politique hors pair
SynthĂšse de Salah Benreguia
Leader dâun parti dâextrĂȘme gauche, Louisa Hanoune est une figure politique connue depuis plus de quinze ans dĂ©jĂ . La «dame de fer», comme la surnomme certains, est la premiĂšre femme arabe Ă diriger une formation politique. Mieux, Mme Hanoune, est Ă©galement la premiĂšre et unique femme dans lâhistoire de lâAlgĂ©rie et du monde arabe Ă se prĂ©senter aux Ă©lections prĂ©sidentielles. Porte-parole dâun parti trotskiste, Louisa Hanoune est connue pour ĂȘtre une battante qui ne mĂąche pas ses mots. NĂ©e le 7 avril 1954, Ă Chekfa dans la wilaya de Jijel, cette derniĂšre est la premiĂšre femme dans sa famille Ă entrer Ă lâĂ©cole. AprĂšs avoir obtenu le baccalaurĂ©at, elle avait optĂ© pour les Ă©tudes de droit Ă lâuniversitĂ© dâAnnaba. Câest ensuite dans «lâeffervescence socialiste» de lâAlgĂ©rie nouvellement indĂ©pendante que Louisa Hanoune forge sa conscience politique. Sous la dictature du parti unique, Louisa Hanoune, Ă lâinstar de certaines camarades de gauche, a longuement militĂ© dans des groupes fĂ©ministes qui manifestent contre le code de la famille, adoptĂ©, pour rappel, par lâAPN en 1984. Membre actif dâun parti clandestin dâextrĂȘme gauche, soit lâOrganisation socialiste des travailleurs (OST), elle est arrĂȘtĂ©e deux ans plus tard en 1986 et passe six mois en prison. AprĂšs lâadoption dans notre pays du systĂšme pluraliste en 1989, Hanoune nâa pas trop attendu pour sortir de la clandestinitĂ©. En effet, elle fait partie des fondateurs du Parti des travailleurs, dont elle a toujours Ă©tĂ© le porte-parole. Son expĂ©rience en fait une femme politique accomplie, dont la rĂ©putation a dĂ©passĂ©, au fil des annĂ©es de militantisme, les frontiĂšres de notre pays. En 2004, elle entre dans lâhistoire politique dans notre pays en se prĂ©sentant pour la premiĂšre fois Ă lâĂ©lection prĂ©sidentielle. Elle obtient 1% des votes (101 630 voix). Il est utile de signaler que la porte-parole du PT a fini par reprĂ©senter une sorte dâarchĂ©type de la «femme-homme» quâon admire souvent pour son courage.
PrÚs de 20 millions d'Algériens appelés aujourd'hui aux urnes
L'heure de vĂ©ritĂ©âŠ
Par Mekioussa Chekir
PrĂšs de 20 millions dâĂ©lecteurs algĂ©riens inscrits sur les listes Ă©lectorales sont appelĂ©s aujourdâhui aux urnes pour Ă©lire le prochain prĂ©sident de la RĂ©publique pour un mandat de cinq ans. 47 150 bureaux de vote, dont 46 577 fixes, 330 au niveau des postes diplomatiques et consulaires et 243 bureaux itinĂ©rants rĂ©partis sur dix wilayas du Sud et trois des Hauts Plateaux, seront rĂ©quisitionnĂ©s pour lâĂ©vĂ©nement. Six candidats sont en lice pour ces joutes Ă©lectorales, Abdelaziz Bouteflika (candidat indĂ©pendant), Moussa Touati (FNA), Louisa Hanoune (PT), Ali RebaĂŻne Fawzi (Ahd 54), Mohamed SaĂŻd (PLJ) et Mohamed Djahid Younsi (El Islah). Ces derniers ont menĂ© une campagne Ă©lectorale ininterrompue qui sâest Ă©talĂ©e du 19 mars au 6 avril, soit 19 jours. «Plus de 2 300 activitĂ©s ont Ă©tĂ© menĂ©es par les candidats ou leurs reprĂ©sentants durant la campagne Ă©lectorale et qui ont vu la participation de plus de deux millions de citoyens Ă travers le territoire national», a indiquĂ© hier Noureddine Yazid Zerhouni, ministre dâEtat, ministre de lâIntĂ©rieur et des CollectivitĂ©s locales, lors dâune intervention Ă la ChaĂźne III de la radio nationale. Il avait estimĂ© auparavant que le nombre important de citoyens ayant pris part aux meetings des six candidats dĂ©note un «intĂ©rĂȘt particulier» des AlgĂ©riens pour ces joutes Ă©lectorales. Pour la surveillance du dĂ©roulement de lâĂ©lection dâaujourdâhui, une Commission politique nationale de surveillance de lâĂ©lection prĂ©sidentielle (CPNSEP), prĂ©sidĂ©e par M. Mohamed Teguia, a Ă©tĂ© installĂ©e quelques jours avant lâentame de la campagne Ă©lectorale.
Durant celle-ci, les candidats Younsi, RebaĂŻne et Mohamed SaĂŻd avaient particuliĂšrement dĂ©noncĂ© lâiniquitĂ© sâagissant de lâaccĂšs des candidats au mĂ©dia lourd quâest la tĂ©lĂ©vision, en raison du parti pris jugĂ© «flagrant et criant» qui a favorisĂ© le prĂ©sident sortant.
De mĂȘme quâils ont dĂ©noncĂ© lâutilisation «abusive», par ce dernier et son staff, des moyens et deniers publics. Ayant dĂ©noncĂ© ces irrĂ©gularitĂ©s, ils estiment que la CPNSEP derniĂšre nâa pas fait le nĂ©cessaire dans la mesure oĂč elle nâa pas donnĂ© suite Ă leurs dolĂ©ances. Le scrutin dâaujourdâhui, soulignons-le, se dĂ©roulera en prĂ©sence de 200 observateurs internationaux, dont 85 reprĂ©sentant de la Ligue arabe, 100 de lâUnion africaine (UA), 6 de lâOrganisation de la confĂ©rence islamique (OCI) et, enfin, 3 observateurs onusiens. PrĂšs de mille journalistes, nationaux et Ă©trangers, ont Ă©tĂ© accrĂ©ditĂ©s pour assurer la couverture du scrutin, selon la
prĂ©cision du secrĂ©taire dâEtat auprĂšs du Premier ministre chargĂ© de la communication, M. Azzedine Mihoubi. Zerhouni a indiquĂ©, en outre, que toutes les mesures garantissant un scrutin «transparent» ont Ă©tĂ© prises, estimant que la campagne sâest dĂ©roulĂ©e dans de «bonnes» conditions et un climat marquĂ© par une «liberté» dâexpression pour lâensemble des candidats. Pour les 941 455 Ă©lecteurs inscrits auprĂšs de lâĂ©migration, lâopĂ©ration de vote a dĂ©butĂ© le samedi 4 avril. Il reste Ă savoir ce que rĂ©serveront les urnes sâagissant du taux de participation, seul et vĂ©ritable enjeu de ce rendez-vous Ă©lectoral.