LES PRATICIENS MENACENT «Une grève des urgences n’est pas écartée»
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LES PRATICIENS MENACENT
«Une grève des urgences n’est pas écartée»
16 Décembre 2008 - Page : 7
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Un autre sit-in sera organisé, aujourd’hui, au CHU Hassani-Issad de Béni Messous.
Malgré la décision de la justice ordonnant l’arrêt de la grève, les praticiens de la santé publique ont poursuivi, hier, leur mouvement pour la troisième journée consécutive. La corporation était au rendez-vous pour le sit-in organisé au CHU Néfissa-Hamoud (ex-Parnet) de Hussein Dey.
Les blouses blanches, soutenues par leurs collègues syndicalistes et praticiens venus notamment de l’hôpital de Kouba, dont dépend tout un secteur sanitaire, regroupant six communes: Kouba, Birkhadem, Bachdjarah, El Maqaria, Hussein Dey et Bir Mourad Raïs, se sont ainsi rassemblées dans l’enceinte de l’hôpital pour réitérer leurs revendications socioprofessionnelles.
Les protestataires veulent radicaliser leur débrayage. «Notre protestation ira crescendo pour faire aboutir nos doléances. Une grève des urgences n’est pas écartée si les pouvoirs publics ne répondent pas favorablement à nos doléances», menace le Dr Djidjik, du Syndicat national des maîtres assistants en sciences médicales. Réagissant à la décision de justice en référé portant annulation de la grève, le porte-parole de la Coordination des syndicats autonomes regroupant les cinq syndicats de la santé, le Dr Lyès Merabet a affirmé à L’Expression que «nous n’avons appris l’information qu’à travers la presse. Nous n’avons même pas été saisis et nous ne savons pas quels sont les reproches qui nous sont adressés. La décision de justice ne nous a pas été notifiée et donc nous maintiendrons notre débrayage national car nous sommes dans la légalité».
Le département de Saïd Barkat avait annoncé dans un communiqué que des appels à la grève d’une semaine ont été lancés par cinq syndicats de personnels exerçant dans le secteur public de la santé pour lesquels des actions en référé ont été introduites près la chambre administrative de la cour d’Alger par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. La justice a ainsi ordonné l’arrêt de la grève. «Nous sommes consternés par cette démarche de la tutelle», affirme, révolté, le Dr Merabet qui relève des «contradictions» dans la réaction de la tutelle. «D’un côté, elle parle d’un taux de 4% de suivi de la grève au niveau national chose qui veut dire que nous ne dérangeons pas avec ce faible taux, et de l’autre, elle fait appel à la justice pour lever la grève», rétorque notre interlocuteur. Ainsi, les syndicalistes restent mobilisés et donnent encore un autre rendez-vous à la corporation pour deux autres sit-in.
Le premier sera observé aujourd’hui au CHU Hassani-Issad de Béni Messous et le second sera organisé demain au CHU Mustapha-Bacha.
Naïma HAMIDACHE