L'Expression
ALORS QUE LA SITUATION SĂCURITAIRE SE STABILISE Les prix affolent plus que le Gspc Ikram GHIOUA - Dimanche 30 AoĂ»t 2009 - Page : 7
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Un début de Ramadhan trÚs calme |
ZK. YAZID |
| Aujourdâhui en AlgĂ©rie, et pour la premiĂšre fois depuis dix ans, câest la flambĂ©es des prix qui fait peur.
Le nouveau dispositif sĂ©curitaire appliquĂ© par les forces combinĂ©es depuis le dĂ©but du mois de Ramadhan a donnĂ© des rĂ©sultats probants. Alors que plusieurs terroristes ont Ă©tĂ© abattus dans pluisurs rĂ©gions du pays notamment Tizi-Ouzou, Jijel, Skikda et Ă BoumerdĂšs, les forces de sĂ©curitĂ© redoublent de vigilance. Les Ă©lĂ©ments de lâANP sont parvenus en une semaine Ă dĂ©manteler des rĂ©seaux de soutien et pas des moindres. Plus dâune quarantaine dâĂ©lĂ©ments ont Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©s devant la justice au courant de la premiĂšre semaine du mois de Ramadhan soit depuis le 22 aout. Ceci dit, les opĂ©rations militaires au niveau des maquis se poursuivent. Le but est de maintenir la pression sur les rĂ©sidus de ce quâon appelle le Gspc, branche prĂ©sumĂ©e dâAl QaĂźda au Maghreb islamique. La tactique paye parfaitement puisque malgrĂ© les menaces exprimĂ©es par cette organisation terroriste, aucun attentat nâa Ă©tĂ© enregistrĂ©. Ce nâest pas dĂ» au fait que le Gspc veuille faire des cadeaux aux algĂ©riens mais parce quâil est tout simplement amoindri dans ses capacitĂ©s de nuisance. Aujourdâhui en AlgĂ©rie, et pour la premiĂšre fois en dix ans, câest la flambĂ©e des prix qui fait peur aux AlgĂ©riens et non pas le Gspc Il nâen demeure pas moins que cela nâest pas exclu selon des sources trĂšs au fait du contexte sĂ©curitaire. La vigilance est de rigueur car les terroristes sont imprĂ©visibles dans leurs actes et il nâyâa pas plus facile quâun attentat rien que pour donner une dimension mĂ©diatique et spectaculaire Ă ses auteurs. Pris en tenaille par les services de sĂ©curitĂ© et dĂ©noncĂ©s ouvertement par dâanciens Ă©mirs repentis, les terroristes pourraient, dans un sursaut de dĂ©sespoir, commettre lâirrĂ©parable. Il est connu quâen termes sĂ©curitaires, le risque zĂ©ro nâexiste pas. Dans ce contexte caractĂ©risĂ© par une paix sociale relativement retrouvĂ©e, les AlgĂ©riens sont plus prĂ©occupĂ©s par la chute vertigineuse de leur pouvoir dâachat que par autre chose. Leur souci le plus ardent nâest certainement plus la situation sĂ©curitaire mais comment boucler le mois. En effet, les AlgĂ©riens, sont de plus en plus hantĂ©s par la propagation rapide de la prĂ©caritĂ© et de la pauvretĂ©. Leur problĂšme numĂ©ro un nâest plus dâordre sĂ©curitaire mais plutĂŽt social. Et câest dĂ©jĂ une grande victoire sur le terrorisme. Contrairement aux annĂ©es prĂ©cĂ©dentes, plus particuliĂšrement les annĂ©es 90 les AlgĂ©riens sâintĂ©ressent de moins en moins Ă ce qui se passe sur la scĂšne sĂ©curitaire, faisant des conditions sociales dans lesquelles ils vivent leur souci majeur. Câest dire que la sociĂ©tĂ© algĂ©rienne est beaucoup plus effrayĂ©e par la flambĂ©e des prix ayant marquĂ© ce dĂ©but du mois que par les menaces du Gspc ou ce quâon appelle Al QaĂźda au Maghreb islamique. Beaucoup espĂšrent que la rĂ©action du chef de lâEtat par rapport Ă ce phĂ©nomĂšne de flambĂ©e des prix puisse aboutir Ă quelque chose, quoique certains nây croient pas Ă un redressement de la situation. Le gouvernement est appelĂ© Ă faire montre de beaucoup dâimagination pour pouvoir retourner la tendance pessimiste qui sâest emparĂ©e de la population. LâAĂŻd El Fitr et la rentrĂ©e scolaire approchent. Cela induit des dĂ©penses incompressibles que des milliers de familles ne vont pas pouvoir supporter. Tout cela relĂšgue lâaspect sĂ©curitaire au second plan. Bien sĂ»r la vigilance est de mise et rien ne doit faire croire aux AlgĂ©riens que le terrorisme est fini. Toutefois, ils sont davantage pris dans lâengrenage de la morositĂ© Ă©conomique que vit le pays. Les 150 milliards de dollars que lâEtat compte investir dans les cinq annĂ©es Ă venir constituent une bonne nouvelle, mais Ă long terme. Pour le moment, les AlgĂ©riens attendent des solutions dâurgence.
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