Les yaourts ne sont pas des médicaments
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27 avril 2010
Les yaourts ne sont pas des médicaments
Depuis janvier 2007, une réglementation européenne (N°1924/2006) demande aux fabricants de produits alimentaires de justifier scientifiquement des arguments tels que "réduit le cholestérol", "lutte contre le vieillissement" ou "facilite la digestion". Les industriels avaient deux ans pour s'adapter. Depuis, environ 80% des 44 000 allégations d'effet sur la santé recensés dans les 27 pays d'Europe ont été retoquées. Fini le chocolat Kinder "qui fait grandir" ou les yaourts Actimel et Activa qui favorisent le transit intestinal.
Danone a renoncé à faire valider par l'agence européenne de sécurité des aliments (EFSA) les supposés bienfaits de ses deux marques vedette. Le groupe était certain d'essuyer un refus. Et ça aurait fait désordre que tout le monde se moque de la marque sur le net si elle avait reçu un avis négatif, elle qui tient tant à son image basée sur le slogan "la santé par l'alimentation". L'argument de l'effet du bifidus sur la digestion a purement et simplement disparu des pubs, en toute discrétion.
Les industriels n'ont plus le choix : soit ils démontrent avec des études cliniques réglementées que leur produit apporte bien un bénéfice objectif sur la santé, soit ils se retrouvent en infraction s'ils l'affirment sans preuve. Terminé les arguments approximatifs et surtout, trompeurs, qui n'avaient pas d'autre but que de vendre au prix le plus élevé possible de simples yaourts, ni plus ni moins efficaces sur quoi que ce soit que leurs concurrents.
Un article complet sur le sujet peut être lu sur Slate. En voici la conclusion : "D'après l'étude Inca 2 (2007), 13% des consommateurs, lorsqu'ils ont le choix, achètent systématiquement des produits affichant un bénéfice santé. Le business des aliments santé a ainsi progressé de 5% par an. Désormais, les marques alimentaires vont sans doute faire profil bas sur la santé. Des produits comme la margarine «anticholestérol» d'Unilever deviendront plus rares. En revanche, le goût, le côté pratique ou l'avantage environnemental sera davantage mis en avant. Finalement, c'est un juste retour des choses. Un produit alimentaire n'est pas un médicament. Chacun son métier."
13:30 Publié dans Anna bloGalore | Lien permanent | Commentaires (2) | Envoyer cette note
De bien bios nouveaux logos
Petit guide pour ne pas se perdre dans les rayons...
Crédit photo DURAND FLORENCE/SIPA
Ca bouge du côté des labels :
nouveau label bio pour 2011,
révision du label bio européen,
apparition d’un nouveau label commerce équitable...
Les clés pour comprendre et consommer responsable.
Bio Cohérence : un nouveau label bio pour 2011
Un nouveau label, « Bio Cohérence », va apparaître dans les rayons en 2011.
A l’initiative d’agriculteurs bio français, son cahier des charges sera plus exigeant que celui du label bio européen et du label français AB (Agriculture Biologique).
Pour obtenir la certification « Bio cohérence », les produits ne devront contenir aucun OGM (alors que le label AB en tolérait 0.1% et le label européen 0.9%), être composés à 100% de produits bio (contre 95% pour les labels AB et européen) et les exploitations dont ils sont issus devront faire uniquement du bio.
Ce nouveau label bio voit le jour suite à la révision en 2009 du cahier des charges européen et à l’interdiction des réglementations nationales spécifiques. Auparavant, les labels nationaux, dont le label AB, pouvaient fixer des critères plus exigeants que le label bio européen. Depuis Janvier 2009, ils ont l’obligation de se conformer au cahier des charges européen et le label AB a donc dû revoir ses exigences à la baisse.
La création du label « Bio cohérence » a pour objectif de replacer la barre du bio un peu plus haut que ce que souhaite l’Union européenne.
Commerce équitable : naissance du label ESR et d’une Commission nationale
Max Havelaar perd sa suprématie sur le marché équitable en Europe.
Le certificateur privé Ecocert (qui délivrait déjà le label AB) lance un label équitable nommé ESR (équitable, solidaire, responsable).
Ce label inclut une dimension environnementale, absente chez Max Havelaar : les exploitations labellisées devront non seulement être gérées selon les règles du commerce équitable (en coopérative, avec des projets de développement local) mais également être bio.
Pour encadrer ces initiatives de labellisation émanant d’entreprises privées, le gouvernement a annoncé jeudi 22 avril la création d’une Commission nationale du commerce équitable, qui aura pour but de « certifier les certificateurs ».
Max Havelaar, Ecocert et Artisans du monde sont d’ores et déjà assurés d’être reconnus par la Commission.
Ceux qui devront prouver leur fiabilité sont les associations délivrant des labels aux multinationales de l’agro-alimentaire, pour d’immenses exploitations agricoles (café, thé, riz,...).
Souvent utilisées par les grands groupes comme argument marketing, ces associations devront soumettre leur cahier des charges à la Commission pour pouvoir se réclamer « commerce équitable ».
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Liste de courses éthiques
Face à la multiplication des labels, le consommateur peut se sentir perdu...
Pour ne pas passer des heures dans les rayons, ce qu’il faut retenir pour faire des courses éthiques :
Récapitulatif
Bio :
- label européen et label AB recouvrent les mêmes critères.
- juillet 2010 : nouveau logo pour le label bio européen: «L’Eurofeuille », une feuille composée des étoiles du drapeau européen sur fond vert, remplacera le peu populaire épi de blé sur fond bleu.
- courant 2011 : apparition du label Bio cohérence, label français aux critères d’exigence supérieurs au label européen et AB.
Commerce équitable :
- nouvelle certification ESR, conjuguant exigences sociales (comme pour Max Havelaar) et exigences environnementales.
- l’agrément de la Commission nationale sera donné en amont à l’entreprise certificatrice, il n’apparaîtra pas sur les emballages.
Reste en suspens le projet d’étiquetage carbone, qui permettrait de connaître le poids en CO2 de chaque produit.
Ce vaste chantier, initialement prévu pour entrer en vigueur en Janvier 2011, est finalement repoussé d’un an.
De quoi laisser le temps aux industriels de trouver de la place pour tous ces labels sur des emballages qui devront se réduire pour limiter leur poids en carbone.
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