Libye: la médiation africaine sapée par les raids de l'Otan selon Zuma le 29.05.11 | 19h55

 


Dilem du Lundi 30 Mai 2011 | Vu 12382 fois

 

Libye: défection d'officiers

AFP
30/05/2011 | Mise à jour : 19:35
Réactions (8)

Huit officiers libyens de l'armée de Mouammar Kadhafi, dont cinq généraux, ont fait défection et ont appelé d'autres officiers à suivre leur exemple lors d'une conférence de presse à Rome. "Ces officiers font partie des 120 qui ont quitté Kadhafi et la Libye ces derniers jours. Nous espérons que d'autres se joindront à nous et au peuple libyen en quittant le parti de ce despote et criminel" a déclaré lors de cette conférence de presse l'ancien ministre libyen des Affaires étrangères Abdel Rahman Chalgam.

Selon une liste fournie par M. Chalgam, au total cinq généraux, deux colonels et un major ont fait défection. Le porte-parole du ministère italien des Affaires étrangères, Maurizio Massari, dont les services co-organisaient la conférence de presse, a indiqué que les officiers avaient déserté grâce au "travail soigneux, compétent et déterminé de nos services de renseignements".

"Vous avez fait le bon choix en abandonnant un régime sans avenir", a-t-il affirmé à leur intention. Le général Salah Giuma Yahmed a de son côté déclaré que les défections en cours signifiaient que les forces de Kadhafi ne pouvaient plus soutenir le régime: "Les forces internationales paralysent les troupes de Kadhafi, qui tournent maintenant à 20% de leurs capacités militaires".

La situation des civils sur le terrain pris entre deux feux est "très douloureuse": "Les gens sont épuisés psychologiquement, il y a de nombreux cas de viols dans plusieurs villes, en particulier à Misrata et Adjabiya". Plus tôt dans la journée, Mahmoud Chammam, responsable de l'Information au Conseil national de transition (CNT), organe politique de la rébellion, qui contrôle l'est de la Libye, avait indiqué à l'AFP que "huit hauts gradés des brigades de Kadhafi, dont quatre généraux de brigade, se sont joints à la révolution".
 

 

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Libye: la médiation africaine sapée par les raids de l'Otan selon Zuma

le 29.05.11 | 19h55

Le président sud-africain Jacob Zuma, venu rencontrer Mouammar Kadhafi à Tripoli, a estimé lundi que les raids de l'Alliance sapaient la médiation africaine en faveur de la paix, alors que le régime libyen a accusé l'Otan d'avoir tué 11 "martyrs" lors de bombardements.

 
Le président sud-africain Jacob Zuma, venu rencontrer Mouammar Kadhafi à...

Le président sud-africain Jacob Zuma, venu rencontrer Mouammar Kadhafi à Tripoli, a estimé lundi que les raids de l'Alliance sapaient la médiation africaine en faveur de la paix, alors que le régime libyen a accusé l'Otan d'avoir tué 11 "martyrs" lors de bombardements.
M. Zuma a estimé que le fait d'avoir à "demander la permission de l'Otan" pour se rendre en Libye sapait "l'intégrité de l'Union africaine", selon des déclarations faites à la télévision sud-africaine avant sa rencontre avec le colonel Kadhafi.
"Nous ne pouvons permettre que ce conflit dure trop longtemps. Cela pourrait déboucher sur une situation malheureuse pour la Libye et peut-être pour Kadhafi lui-même", a-t-il poursuivi.
Venu à Tripoli pour évoquer avec le colonel Kadhafi une stratégie qui lui permettrait de quitter le pouvoir après près de 42 ans de règne, M. Zuma est arrivé à 14H00 GMT à la résidence Bab Al-Aziziya du raïs, avant d'en ressortir deux heures plus tard, sans faire de déclaration, selon un journaliste de l'AFP sur place.
La télévision libyenne a diffusé des images de Mouammar Kadhafi qui accueillait M. Zuma à l'entrée d'un bâtiment: il s'agissait de sa première apparition publique depuis quelques semaines.
Selon l'agence libyenne Jana, au cours de la rencontre, Tripoli a dénoncé les "violations" par l'Otan des résolutions de l'ONU, évoquant notamment des tentatives d'"assassinats politiques", la destruction d'infrastructures et le siège maritime imposé au pays.
Le régime a également demandé à l'UA de réclamer une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU pour revoir les "mécanismes de mise en application des résolutions sur la Libye.
L'Union africaine a proposé une "feuille de route" pour mettre fin au conflit, qui a été acceptée par le régime mais a été rejetée par le Conseil national de transition (CNT), l'organe de direction de la rébellion.
Pour la rébellion, "aucune négociation n'est possible avant (le) départ (de Kadhafi) et de son régime", a réaffirmé ce week-end le président du CNT, Moustapha Abdeljalil.
La médiation de l'UA, qui a appelé l'Otan à cesser ses bombardements, prévoit un cessez-le-feu et l'instauration d'une période de transition conduisant à des élections démocratiques.
La nouvelle initiative diplomatique de M. Zuma, qui a quitté Tripoli dans la soirée, intervient alors que l'Otan a intensifié ses bombardements dans le but de porter le coup décisif au régime libyen.
Ce dernier a accusé l'Otan d'avoir tué lundi 11 personnes lors de bombardements menés à 150 km de Tripoli.
"Des sites civils et militaire dans la région de Wadi Kaam, à Zliten, ont été la cible lundi de raids de l'agresseur colonialiste croisé", a rapporté Jana, ajoutant que "11 martyrs sont tombés et un certain nombre de personnes ont été blessées".
Citant des sources militaires, Jana a indiqué par ailleurs que la ville d'Al-Jafra, à 600 km au sud de Tripoli, avait été "à nouveau lundi la cible de raids".
rébellion L'Otan, qui a pris le 31 mars la tête de la coalition internationale, a quant à elle annoncé avoir détruit une vingtaine d'objectifs militaires lors des frappes menées dimanche.
"En deux mois seulement, nous avons réalisé des progrès significatifs. Nous avons sérieusement réduit la capacité de Kadhafi de tuer son propre peuple", s'est félicité le secrétaire général de l'Alliance atlantique, Anders Fogh Rasmussen, appelant à nouveau au départ du dirigeant libyen.
Ces dernières semaines, les soutiens étrangers au régime libyen se sont réduits comme peau de chagrin, avec en particulier la défection vendredi de la Russie, allié traditionnel de Tripoli, qui s'est rangé aux côtés des Occidentaux qui réclament le départ de M. Kadhafi.
Autre signe de son isolement grandissant: les nouvelles défections dans les rangs de ses forces armées.
Huit officiers libyens, dont cinq généraux, ont fait défection et ont appelé lundi d'autres officiers à suivre leur exemple lors d'une conférence de presse à Rome.
Ces officiers "font partie des 120 qui ont quitté Kadhafi et la Libye ces derniers jours", a déclaré l'ancien ministre libyen des Affaires étrangères, Abdel Rahman Chalgam. "Nous espérons que d'autres se joindront à nous et au peuple libyen (...)", a-t-il ajouté.
Le général Salah Giuma Yahmed a de son côté déclaré que les défections signifiaient que les forces de Kadhafi ne pouvaient plus soutenir le régime: "Les forces internationales paralysent les troupes de Kadhafi, qui tournent maintenant à 20% de leurs capacités militaires".
Sur le plan humanitaire, un nouveau camp de réfugiés d'une capacité de 1.600 personnes, financé par le Qatar, a ouvert ses portes en Tunisie, à Tataouine (sud), alors que près de 60.000 Libyens fuyant les violences se trouvent dans la région, a indiqué le responsable qatari du camp à l'AFP.
Par ailleurs, la Commission européenne a débloqué lundi 10 millions d'euros pour aider les Tchadiens qui tentent de fuir le conflit et se trouvent dans une situation humanitaire "critique".

AFP

 

 

La politique Edition du 30/5/2011

Libye / Pour crimes contre l’humanité
Sarkozy dans le collimateur de deux avocats
Par : 


Soutien n L'ancien ministre français, Roland Dumas, et le célèbre avocat, Jacques Vergès, comptent déposer plainte contre Sarkozy pour «crimes contre l'humanité», en Libye.

Au cours d'une conférence de presse, à Tripoli, un représentant du ministère libyen de la Justice a indiqué, hier, dimanche, que les deux avocats s'étaient portés «volontaires» pour soutenir une plainte des familles des «victimes des bombardements de l'OTAN», contre le Président Sarkozy, dont le pays a pris la tête des opérations de la coalition internationale en Libye.
«Les deux avocats vont porter plainte au nom des familles libyennes devant les tribunaux français», a déclaré Ibrahim Boukhzam, en présence d'une trentaine de représentants de familles qui ont signé des procurations aux deux avocats.
Me Dumas, ancien ministre socialiste, a indiqué avoir été «stupéfait de constater que cette mission de l'OTAN qui vise à protéger les civils est en train de les tuer».
Il a dénoncé «une agression brutale contre un pays souverain», et a affirmé qu'il était prêt à défendre le colonel Mouammar Kadhafi au cas où il serait jugé par la Cour pénale internationale (CPI). Qualifiant les pays de l'Alliance atlantique d'«assassins», Me Vergès a, de son côté, fustigé un «Etat français conduit par des voyous et des assassins». «Nous allons briser le mur du silence», a-t-il dit. Le régime libyen, en proie à une révolte sans précédent depuis la mi-février, est frappé depuis plus de deux mois par les raids d'une coalition internationale intervenue le 19 mars dernier pour, selon les termes de la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU, assurer la protection des civils. A l'issue d'une visite de deux jours en Libye, Roland Dumas et Jacques Vergès ont indiqué qu'ils allaient commencer les procédures juridiques pour le dépôt de la plainte, dès leur retour aujourd’hui, lundi, à Paris.A rappeler que le secteur de la résidence de Mouammar Kadhafi à Tripoli a été de nouveau la cible de l’OTAN samedi dernier, après l'engagement américain, français et britannique au G8 de «finir le travail» en Libye et la pression accrue pour un départ du leader libyen, désormais lâché par la Russie. Sur le plan africain, le Président sud-africain, Jacob Zuma, doit rencontrer aujourd’hui, lundi, Mouammar Kadhafi à Tripoli pour discuter d'une stratégie qui lui permettrait de quitter le pouvoir, alors que la rébellion libyenne a réaffirmé que son départ était la condition préalable à toute sortie de crise. La médiation de l'UA prévoit un cessez-le-feu et l'instauration d'une période de transition conduisant à des élections démocratiques, et l'organisation panafricaine a appelé l'OTAN à cesser ses bombardements.

R. I. / Agences

 



31/05/2011
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