LIBYE: LE TEMPS DES INCERTITUDES El Gueddafi, la fin d'une époque
LIBYE: LE TEMPS DES INCERTITUDES El Gueddafi, la fin d'une époque Samedi 22 Octobre 2011 Par Karim MOHSEN La dépouille du Guide Pourchassé depuis sa fuite de Tripoli, le 23 août dernier, l'ex-Guide libyen, Mouamar El Gueddafi, qui régna en maître sur la Libye, a fini de la manière la plus indigne, abattu par un missile français et piétiné par la foule. Le dirigeant déchu libyen, Mouamar El Gueddafi, est mort hier lors de la chute de sa ville natale de Syrte suite au dernier assaut donné par les combattants du CNT. Donc, le puissant leader libyen, Mouamar El Gueddafi, est tombé le même jour où sa ville natale rendait les armes. Tout un symbole! El Gueddafi a été un dictateur, sans état d'âme, mais reconnaissons-lui ce rare courage que l'on ne retrouve que chez les grands chefs, qui ont marqué l'histoire de l'humanité. Le fait d'être mort les armes à la main, montre l'envergure d'un homme que ses excès avaient quelque peu fait oublier. Nombreux ont été les généraux et chefs militaires dans les grandes guerres qui se sont inclinés face au courage de leur ennemi. El Gueddafi n'a pas eu cet hommage posthume à l'héroïsme, dont lui ses fils et ses compagnons ont, néanmoins, fait montre durant plus d'un mois alors que Syrte était assiégée et bombardée par l'Otan. C'est d'ailleurs dans le bombardement par l'Otan (la France a revendiqué cette ultime frappe qui vint à bout d'El Gueddafi) du véhicule dans lequel il tentait de fuir, qu'El Gueddafi, grièvement blessé, a trouvé la mort. Ce qui a été atroce en revanche, c'est le piétinement du portrait de l'ex-leader libyen, le triomphe hors de proportion des combattants du CNT qui n'ont eu aucun égard ni respect pour «l'ennemi» tombé les armes à la main. C'est là une règle d'or de toutes les armées dans le monde de savoir raison garder une fois l'objet de la querelle vidé. El Gueddafi est mort! Paix à son âme! Cela n'empêche en rien de faire, après coup, le bilan de son oeuvre pour ce qu'elle a eu de négatif et de positif, pour le peuple libyen, tout en sachant faire la part des choses. De fait, les nouveaux dirigeants libyens sont attendus sur la manière dont ils vont gérer l'après-El Gueddafi et surtout sur la manière dont ils géreront la noria de vautours qui vont leur tomber dessus à la recherche de leur «récompense», pour l'aide donnée à la «libération». El Gueddafi disparu, vont-il entreprendre une chasse aux sorcières? Ce qui serait fâcheux pour des responsables intérimaires, qui disent vouloir instaurer la démocratie et un pouvoir républicain en Libye. L'esprit revanchard n'a jamais constitué une fin, ni un programme. D'autant plus que cette aventure, insensée - de la part d'El Gueddafi, qui refusa de reconnaître sa fin de mission entraînant dans sa chute sa famille, quasiment décimée, (l'un de ses fils Mouatassem Billah, a également été tué jeudi à Syrte) - qui donna lieu à une guerre fratricide que se sont livrés les Libyens, n'aurait jamais dû avoir lieu. Aussi, il appartient désormais, au nouveau pouvoir de dire qu'il «représente» tous les Libyens sans exception et qu'il n'y a pas de place à la revanche. C'est la seule manière pour les nouveaux dirigeants de Libye d'être crédibles en recadrant leurs propos et leur engagement. Le sang a trop coulé en peu de temps en Libye. Une Libye qui commençait à répandre des odeurs franchement nauséabondes de charniers et de tueries à ciel ouvert. La fin d'El Gueddafi doit aussi mettre un terme au carnage et aux expéditions punitives. La résistance sanglante d'El Gueddafi montre combien les dictatures ont la vie dure, au point que l'ex-leader libyen était prêt à pourchasser son peuple «zenga-zenga, dar b'dar..». Si cette pantalonnade a fait les délices des médias internationaux elle aura surtout mis en exergue jusqu'où un dictateur était prêt à aller pour conserver un pouvoir qu'il s'est octroyé par la force (un coup d'Etat déposa le roi Idriss 1er en septembre 1969). Cela traduit aussi l'idée que les dictateurs arabes se font de leur peuple et du droit (divins?) qu'ils se seraient vu accorder pour diriger à leur guise ces peuples. Malheureusement, formatés dans le même moule, aucun des 22 dirigeants arabes (avant les révolutions tunisienne, égyptienne, libyenne et les autres...) n'a sauvé l'honneur des pouvoirs arabes en étant l'exception. Il n'y avait seulement pas d'exception. La persévérance de la résistance d'El Gueddafi, aujourd'hui éliminé, celle d'Al Assad en Syrie, de Saleh au Yémen, montrent combien ces dirigeants font peu cas des opinions de populations qu'ils dirigent contre leur gré. Or, dans cette aventure démentielle, El Gueddafi a détruit en quelques semaines ce qu'il mit des années à construire. Pour la famille El Gueddafi, le bilan est en fait dramatique. Outre le père Mouamar El Gueddafi, qui trouva donc sa fin à Syrte, au moins quatre de ses fils ont également perdu la vie dans cette folle entreprise de reconquête du pouvoir. D'abord, c'est Seif El Arab, tué en avril à Bab Al Aziziya, quartier général d'El Gueddafi, en même temps que sa femme et ses trois enfants en bas âge. Vers la fin d'août, c'est Khamis, le plus jeune des fils El Gueddafi, qui fut tué dans des combats à Zaouiya. Jeudi, Mouatassem El Gueddafi a été tué en même temps que son père lors de la chute de Syrte. Reste le sort de Seif El Islam, toujours inconnu, le plus médiatique des fils El Gueddafi, dont les dernières nouvelles le situaient à Bani Walid, conquise mercredi par les pro-CNT. Est-il mort dans les combats? A-t-il réussi à fuir? Aucune nouvelle concernant Seif El Islam qui semble avoir disparu corps et bien. Reste Saadi El Gueddafi, réfugié au Niger et recherché par la CPI, Mohamed et Hannibal El Gueddafi et leur soeur Aïcha accueillis, début septembre, par l'Algérie... C'est sans doute en désespoir de cause que le colonel El Gueddafi, dans un discours le 20 mars, retransmis par le télévision d'Etat, a indiqué qu'il se «battra jusqu'à la mort» appelant ses partisans à manifester derrière l'armée et la police, promettant la «peine de mort» aux manifestants armés. Aucune nuance, le «guide» libyen ne se remettait pas en cause, c'est son peuple qu'il a remis en question, une fois que celui-ci lui demanda de partir. El Gueddafi, remettait ainsi à l'ordre du jour la loi du talion, voulant se venger de son peuple. Cette querelle fratricide sanglante trouva son épilogue ce jeudi 20 octobre. Quasiment sept mois jour pour jour (20 mars-20 octobre) après son fameux «zenga-zenga» qui correspondait, peu ou prou, à un appel à la guerre. Avec la disparition d'El Gueddafi, c'est la fin d'une époque qui est ainsi notifiée. Ne reste plus qu'à mettre l'épitaphe. Ci-gît Mouamar El Gueddafi 1942-2011!
LIBYE: LE TEMPS DES INCERTITUDES El Gueddafi, la fin d'une époque Samedi 22 Octobre 2011 Par Karim MOHSEN La dépouille du Guide Pourchassé depuis sa fuite de Tripoli, le 23 août dernier, l'ex-Guide libyen, Mouamar El Gueddafi, qui régna en maître sur la Libye, a fini de la manière la plus indigne, abattu par un missile français et piétiné par la foule. Le dirigeant déchu libyen, Mouamar El Gueddafi, est mort hier lors de la chute de sa ville natale de Syrte suite au dernier assaut donné par les combattants du CNT. Donc, le puissant leader libyen, Mouamar El Gueddafi, est tombé le même jour où sa ville natale rendait les armes. Tout un symbole! El Gueddafi a été un dictateur, sans état d'âme, mais reconnaissons-lui ce rare courage que l'on ne retrouve que chez les grands chefs, qui ont marqué l'histoire de l'humanité. Le fait d'être mort les armes à la main, montre l'envergure d'un homme que ses excès avaient quelque peu fait oublier. Nombreux ont été les généraux et chefs militaires dans les grandes guerres qui se sont inclinés face au courage de leur ennemi. El Gueddafi n'a pas eu cet hommage posthume à l'héroïsme, dont lui ses fils et ses compagnons ont, néanmoins, fait montre durant plus d'un mois alors que Syrte était assiégée et bombardée par l'Otan. C'est d'ailleurs dans le bombardement par l'Otan (la France a revendiqué cette ultime frappe qui vint à bout d'El Gueddafi) du véhicule dans lequel il tentait de fuir, qu'El Gueddafi, grièvement blessé, a trouvé la mort. Ce qui a été atroce en revanche, c'est le piétinement du portrait de l'ex-leader libyen, le triomphe hors de proportion des combattants du CNT qui n'ont eu aucun égard ni respect pour «l'ennemi» tombé les armes à la main. C'est là une règle d'or de toutes les armées dans le monde de savoir raison garder une fois l'objet de la querelle vidé. El Gueddafi est mort! Paix à son âme! Cela n'empêche en rien de faire, après coup, le bilan de son oeuvre pour ce qu'elle a eu de négatif et de positif, pour le peuple libyen, tout en sachant faire la part des choses. De fait, les nouveaux dirigeants libyens sont attendus sur la manière dont ils vont gérer l'après-El Gueddafi et surtout sur la manière dont ils géreront la noria de vautours qui vont leur tomber dessus à la recherche de leur «récompense», pour l'aide donnée à la «libération». El Gueddafi disparu, vont-il entreprendre une chasse aux sorcières? Ce qui serait fâcheux pour des responsables intérimaires, qui disent vouloir instaurer la démocratie et un pouvoir républicain en Libye. L'esprit revanchard n'a jamais constitué une fin, ni un programme. D'autant plus que cette aventure, insensée - de la part d'El Gueddafi, qui refusa de reconnaître sa fin de mission entraînant dans sa chute sa famille, quasiment décimée, (l'un de ses fils Mouatassem Billah, a également été tué jeudi à Syrte) - qui donna lieu à une guerre fratricide que se sont livrés les Libyens, n'aurait jamais dû avoir lieu. Aussi, il appartient désormais, au nouveau pouvoir de dire qu'il «représente» tous les Libyens sans exception et qu'il n'y a pas de place à la revanche. C'est la seule manière pour les nouveaux dirigeants de Libye d'être crédibles en recadrant leurs propos et leur engagement. Le sang a trop coulé en peu de temps en Libye. Une Libye qui commençait à répandre des odeurs franchement nauséabondes de charniers et de tueries à ciel ouvert. La fin d'El Gueddafi doit aussi mettre un terme au carnage et aux expéditions punitives. La résistance sanglante d'El Gueddafi montre combien les dictatures ont la vie dure, au point que l'ex-leader libyen était prêt à pourchasser son peuple «zenga-zenga, dar b'dar..». Si cette pantalonnade a fait les délices des médias internationaux elle aura surtout mis en exergue jusqu'où un dictateur était prêt à aller pour conserver un pouvoir qu'il s'est octroyé par la force (un coup d'Etat déposa le roi Idriss 1er en septembre 1969). Cela traduit aussi l'idée que les dictateurs arabes se font de leur peuple et du droit (divins?) qu'ils se seraient vu accorder pour diriger à leur guise ces peuples. Malheureusement, formatés dans le même moule, aucun des 22 dirigeants arabes (avant les révolutions tunisienne, égyptienne, libyenne et les autres...) n'a sauvé l'honneur des pouvoirs arabes en étant l'exception. Il n'y avait seulement pas d'exception. La persévérance de la résistance d'El Gueddafi, aujourd'hui éliminé, celle d'Al Assad en Syrie, de Saleh au Yémen, montrent combien ces dirigeants font peu cas des opinions de populations qu'ils dirigent contre leur gré. Or, dans cette aventure démentielle, El Gueddafi a détruit en quelques semaines ce qu'il mit des années à construire. Pour la famille El Gueddafi, le bilan est en fait dramatique. Outre le père Mouamar El Gueddafi, qui trouva donc sa fin à Syrte, au moins quatre de ses fils ont également perdu la vie dans cette folle entreprise de reconquête du pouvoir. D'abord, c'est Seif El Arab, tué en avril à Bab Al Aziziya, quartier général d'El Gueddafi, en même temps que sa femme et ses trois enfants en bas âge. Vers la fin d'août, c'est Khamis, le plus jeune des fils El Gueddafi, qui fut tué dans des combats à Zaouiya. Jeudi, Mouatassem El Gueddafi a été tué en même temps que son père lors de la chute de Syrte. Reste le sort de Seif El Islam, toujours inconnu, le plus médiatique des fils El Gueddafi, dont les dernières nouvelles le situaient à Bani Walid, conquise mercredi par les pro-CNT. Est-il mort dans les combats? A-t-il réussi à fuir? Aucune nouvelle concernant Seif El Islam qui semble avoir disparu corps et bien. Reste Saadi El Gueddafi, réfugié au Niger et recherché par la CPI, Mohamed et Hannibal El Gueddafi et leur soeur Aïcha accueillis, début septembre, par l'Algérie... C'est sans doute en désespoir de cause que le colonel El Gueddafi, dans un discours le 20 mars, retransmis par le télévision d'Etat, a indiqué qu'il se «battra jusqu'à la mort» appelant ses partisans à manifester derrière l'armée et la police, promettant la «peine de mort» aux manifestants armés. Aucune nuance, le «guide» libyen ne se remettait pas en cause, c'est son peuple qu'il a remis en question, une fois que celui-ci lui demanda de partir. El Gueddafi, remettait ainsi à l'ordre du jour la loi du talion, voulant se venger de son peuple. Cette querelle fratricide sanglante trouva son épilogue ce jeudi 20 octobre. Quasiment sept mois jour pour jour (20 mars-20 octobre) après son fameux «zenga-zenga» qui correspondait, peu ou prou, à un appel à la guerre. Avec la disparition d'El Gueddafi, c'est la fin d'une époque qui est ainsi notifiée. Ne reste plus qu'à mettre l'épitaphe. Ci-gît Mouamar El Gueddafi 1942-2011!
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Pourchassé depuis sa fuite de Tripoli, le 23 août dernier, l'ex-Guide libyen, Mouamar El Gueddafi, qui régna en maître sur la Libye, a fini de la manière la plus indigne, abattu par un missile français et piétiné par la foule.
Le dirigeant déchu libyen, Mouamar El Gueddafi, est mort hier lors de la chute de sa ville natale de Syrte suite au dernier assaut donné par les combattants du CNT. Donc, le puissant leader libyen, Mouamar El Gueddafi, est tombé le même jour où sa ville natale rendait les armes. Tout un symbole! El Gueddafi a été un dictateur, sans état d'âme, mais reconnaissons-lui ce rare courage que l'on ne retrouve que chez les grands chefs, qui ont marqué l'histoire de l'humanité. Le fait d'être mort les armes à la main, montre l'envergure d'un homme que ses excès avaient quelque peu fait oublier.
Nombreux ont été les généraux et chefs militaires dans les grandes guerres qui se sont inclinés face au courage de leur ennemi.
El Gueddafi n'a pas eu cet hommage posthume à l'héroïsme, dont lui ses fils et ses compagnons ont, néanmoins, fait montre durant plus d'un mois alors que Syrte était assiégée et bombardée par l'Otan. C'est d'ailleurs dans le bombardement par l'Otan (la France a revendiqué cette ultime frappe qui vint à bout d'El Gueddafi) du véhicule dans lequel il tentait de fuir, qu'El Gueddafi, grièvement blessé, a trouvé la mort.
Ce qui a été atroce en revanche, c'est le piétinement du portrait de l'ex-leader libyen, le triomphe hors de proportion des combattants du CNT qui n'ont eu aucun égard ni respect pour «l'ennemi» tombé les armes à la main. C'est là une règle d'or de toutes les armées dans le monde de savoir raison garder une fois l'objet de la querelle vidé.
El Gueddafi est mort! Paix à son âme! Cela n'empêche en rien de faire, après coup, le bilan de son oeuvre pour ce qu'elle a eu de négatif et de positif, pour le peuple libyen, tout en sachant faire la part des choses. De fait, les nouveaux dirigeants libyens sont attendus sur la manière dont ils vont gérer l'après-El Gueddafi et surtout sur la manière dont ils géreront la noria de vautours qui vont leur tomber dessus à la recherche de leur «récompense», pour l'aide donnée à la «libération». El Gueddafi disparu, vont-il entreprendre une chasse aux sorcières? Ce qui serait fâcheux pour des responsables intérimaires, qui disent vouloir instaurer la démocratie et un pouvoir républicain en Libye. L'esprit revanchard n'a jamais constitué une fin, ni un programme. D'autant plus que cette aventure, insensée - de la part d'El Gueddafi, qui refusa de reconnaître sa fin de mission entraînant dans sa chute sa famille, quasiment décimée, (l'un de ses fils Mouatassem Billah, a également été tué jeudi à Syrte) - qui donna lieu à une guerre fratricide que se sont livrés les Libyens, n'aurait jamais dû avoir lieu. Aussi, il appartient désormais, au nouveau pouvoir de dire qu'il «représente» tous les Libyens sans exception et qu'il n'y a pas de place à la revanche. C'est la seule manière pour les nouveaux dirigeants de Libye d'être crédibles en recadrant leurs propos et leur engagement. Le sang a trop coulé en peu de temps en Libye. Une Libye qui commençait à répandre des odeurs franchement nauséabondes de charniers et de tueries à ciel ouvert.
La fin d'El Gueddafi doit aussi mettre un terme au carnage et aux expéditions punitives.
La résistance sanglante d'El Gueddafi montre combien les dictatures ont la vie dure, au point que l'ex-leader libyen était prêt à pourchasser son peuple «zenga-zenga, dar b'dar..». Si cette pantalonnade a fait les délices des médias internationaux elle aura surtout mis en exergue jusqu'où un dictateur était prêt à aller pour conserver un pouvoir qu'il s'est octroyé par la force (un coup d'Etat déposa le roi Idriss 1er en septembre 1969). Cela traduit aussi l'idée que les dictateurs arabes se font de leur peuple et du droit (divins?) qu'ils se seraient vu accorder pour diriger à leur guise ces peuples. Malheureusement, formatés dans le même moule, aucun des 22 dirigeants arabes (avant les révolutions tunisienne, égyptienne, libyenne et les autres...) n'a sauvé l'honneur des pouvoirs arabes en étant l'exception.
Il n'y avait seulement pas d'exception. La persévérance de la résistance d'El Gueddafi, aujourd'hui éliminé, celle d'Al Assad en Syrie, de Saleh au Yémen, montrent combien ces dirigeants font peu cas des opinions de populations qu'ils dirigent contre leur gré. Or, dans cette aventure démentielle, El Gueddafi a détruit en quelques semaines ce qu'il mit des années à construire. Pour la famille El Gueddafi, le bilan est en fait dramatique. Outre le père Mouamar El Gueddafi, qui trouva donc sa fin à Syrte, au moins quatre de ses fils ont également perdu la vie dans cette folle entreprise de reconquête du pouvoir. D'abord, c'est Seif El Arab, tué en avril à Bab Al Aziziya, quartier général d'El Gueddafi, en même temps que sa femme et ses trois enfants en bas âge.
Vers la fin d'août, c'est Khamis, le plus jeune des fils El Gueddafi, qui fut tué dans des combats à Zaouiya. Jeudi, Mouatassem El Gueddafi a été tué en même temps que son père lors de la chute de Syrte. Reste le sort de Seif El Islam, toujours inconnu, le plus médiatique des fils El Gueddafi, dont les dernières nouvelles le situaient à Bani Walid, conquise mercredi par les pro-CNT. Est-il mort dans les combats? A-t-il réussi à fuir? Aucune nouvelle concernant Seif El Islam qui semble avoir disparu corps et bien.
Reste Saadi El Gueddafi, réfugié au Niger et recherché par la CPI, Mohamed et Hannibal El Gueddafi et leur soeur Aïcha accueillis, début septembre, par l'Algérie... C'est sans doute en désespoir de cause que le colonel El Gueddafi, dans un discours le 20 mars, retransmis par le télévision d'Etat, a indiqué qu'il se «battra jusqu'à la mort» appelant ses partisans à manifester derrière l'armée et la police, promettant la «peine de mort» aux manifestants armés. Aucune nuance, le «guide» libyen ne se remettait pas en cause, c'est son peuple qu'il a remis en question, une fois que celui-ci lui demanda de partir. El Gueddafi, remettait ainsi à l'ordre du jour la loi du talion, voulant se venger de son peuple. Cette querelle fratricide sanglante trouva son épilogue ce jeudi 20 octobre.
Quasiment sept mois jour pour jour (20 mars-20 octobre) après son fameux «zenga-zenga» qui correspondait, peu ou prou, à un appel à la guerre. Avec la disparition d'El Gueddafi, c'est la fin d'une époque qui est ainsi notifiée. Ne reste plus qu'à mettre l'épitaphe. Ci-gît Mouamar El Gueddafi 1942-2011!
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