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Un homme tient une photo du Premier ministre libanais Saad Hariri et de son père assassiné, Rafic (en haut), le 14 février 2010 à Beyrouth (Photo Joseph Eid/AFP) |
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Des dizaines de milliers de partisans de la majorité se sont rassemblés dimanche à Beyrouth pour commémorer l'assassinat de l'ex-Premier ministre Rafic Hariri, qui avait entraîné le retrait des troupes syriennes après 29 ans de présence au Liban.
"Il y a cinq ans, vous vous êtes rendus sur cette même place pour exiger justice et liberté (...) et il n'y a pas de retour en arrière possible", a lancé le Premier ministre Saad Hariri, fils du dirigeant assassiné, à la foule.
Dimanche 14 février 2010, 19h20
L'assassinat de Hariri, tué lors d'un attentat à la voiture piégée avec 22 autres personnes le 14 février 2005, avait provoqué l'émergence d'une coalition soutenue par Washington et Ryad et baptisée "coalition du 14 mars", en référence à une journée de manifestations anti-syriennes monstres.
La pression internationale couplée à un important mouvement de protestation populaire, avait conduit au retrait des troupes syriennes du Liban après 29 ans de présence, tandis que Damas était montrée du doigt dans l'assassinat.
Saad Hariri dirige cette coalition soutenue par l'Occident ainsi qu'un gouvernement d'union nationale comprenant l'ancienne opposition emmenée par le mouvement chiite Hezbollah et soutenue par la Syrie et l'Iran.
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Une femme tient la photo de l'ex Premier ministre libanais, Rafic Hariri, lors du 5e anniversaire de son assassinat, le 14 février 2010 à Beyrouth (Photo Joseph Eid/AFP) |
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La majorité, qui peut se targuer de deux victoires électorales, a cependant subi un coup avec la défection du dirigeant druze Walid Joumblatt, jadis un critique virulent de Damas, qui s'est rapproché en 2009 du camp dirigé par le Hezbollah.
Parallèlement, Damas est sorti de son isolement international, et connaît un réchauffement de ses relations avec Washington et Ryad, les principaux soutiens de Saad Hariri.
La visite du Premier ministre en décembre en Syrie, alors qu'il l'avait ouvertement accusée du meurtre de son père, a été perçue par certains comme un signe de l'essouflement du mouvement du 14 mars.
"Le roi Abdallah d'Arabie saoudite a pris l'initiative de cette réconciliation, et ma visite en Syrie entrait dans ce cadre", s'est justifié le Premier ministre. "Je tiens à lancer une nouvelle phase de liens entre le Liban et la Syrie, deux Etats souverains et indépendants", a-t-il ajouté.
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Manifestation le 14 février 2010 à Beyrouth pour le 5e anniversaire de l'assassinat de Rafic Hariri (Photo Anwar Amro/AFP) |
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Pour l'ancien député Elias Atallah, un dirigeant du 14 mars, "il y a toujours un certain nombre d'objectifs qui n'ont pas été atteints, à savoir la détention exclusive des armes par l'armée, la création d'institutions étatiques stables et souveraines et la garantie que le tribunal puisse poursuivre son travail".
Le dirigeant chrétien, Samir Geagea, également membre de la coalition de M. Hariri, a pressé le Hezbollah de mettre son armement sous le contrôle de l'Etat.
Des partisans du Parti socialiste progressiste de Walid Joumblatt ont également fait le déplacement. "On est venu même si notre parti n'a pas annoncé sa participation", dit Bilal Abi Rafeh, venu de Rachaya (est). "Walid Joumblatt a ses opinions mais nous avons aussi les nôtres".
La majorité appelle le Hezbollah à rendre ses armes, comme le prévoit la
résolution du Conseil de sécurité de l'ONU ayant mis fin à la guerre avec Israël à l'été 2006.
Créé en 2007, le tribunal spécial pour le Liban est chargé de juger les auteurs présumés de l'assassinat de Rafic Hariri et de sept autres personnalités anti-syriennes.
Une commission d'enquête de l'ONU avait conclu à des "preuves convergentes" mettant en cause les renseignements syriens et libanais. La Syrie a toujours nié toute implication