R O U I B A - ville......

À cinq jours seulement du choc nord-africain entre l’Algérie et l’Égypte, entrant dans le cadre des éliminatoires jumelées du Mondial et de la CAN-2010, les deux sélections sont entrées, depuis maintenant 24 heures, dans la cruciale phase de préparation finale à cette joute aux gros enjeux. Ayant toutes deux préféré une préparation en extra muros, le sud de l’Europe pour la sélection algérienne et la presqu’île arabique pour la formation égyptienne, ces deux antagonistes se retrouveront lors du prochain week-end dominical avec pratiquement les mêmes velléités de victoire à l’occasion de leur confrontation qui fait saliver le nord de tout le continent.
Cette ultime phase de préparation à ce derby ardemment attendu, aussi bien du côté du peuple algérien que du côté des dizaines de millions de supporters des double-champions d’Afrique, a d’ailleurs été concrètement entamée avec l’arrivée en masse des professionnels des deux camps, retenus pour la plupart d’entre eux par leurs clubs européens employeurs. Mijotant en toute discrétion leurs plans d’action respectifs, dans un secret quasi total qu’ils veulent garder le plus longtemps possible, comme en témoignent ces séances tactiques à huis clos et à l’abri des regards indiscrets et étrangers, les deux sélectionneurs que sont Rabah Saâdane et Hassène Chehata n’abordent, cependant, pas ce rendez-vous d’une grande importance avec la même philosophie langagière. Car, si le patron technique des double-champions d’Afrique ne s’est guère embarrassé de fioritures pour annoncer à son homologue algérien, par presse interposée, qu’il “connaissait très bien” “son” Algérie, allant même jusqu’à insinuer que “la formation des Ziani and co n’a aucun secret” pour lui, l’expérimenté Saâdane a adopté un tout autre profil, plus sobre mais certainement tout aussi étudié. Cherchant assurément à brouiller les cartes algériennes, voire même à pousser le staff technique national à douter de son secret bien gardé. Hassène Chehata a, à ce propos, fait usage de la traditionnelle arme psychologique d’une manière aussi ostensible que pas du tout innocente. Son énorme capital expérience lui évitant facilement de tomber dans ce genre de “pièges à conviction”, le sélectionneur Rabah Saâdane a, pour sa part, usé d’une technique plus subtile, plus raffinée et certainement moins risquée, celle du “wait and see”. Entrant certainement dans sa stratégie préalablement réfléchie, le driver des “Fennecs” a ainsi répondu à l’intelligente provocation égyptienne par un silence radio qui en dit long sur ses convictions personnelles et sa détermination à faire lui aussi dans cette si usuelle guerre psychologique, mais par un tout autre canal, celui du silence étudié. Une pratique qualifiée de normale par l’ex-star de l’équipe nationale, Lakhdar Belloumi, qui écrivait samedi dans sa chronique hebdomadaire sur les colonnes de Liberté Foot qu’il “est clair que, le 7 juin, il faudra être forts pour battre le double champion d’Afrique en titre”. “Plus que sur le terrain, il faudra particulièrement être forts mentalement et ne pas s’effondrer au premier “clic” de ce qu’on appelle communément, guerre psychologique. Car, au fond, ils ont beau être champions du continent, ces Égyptiens ne sont, finalement, que de simples joueurs qui savent gagner, mais qui peuvent également perdre”, estimait ainsi le ballon d’or 1981.