Les
frĂ©quentes coupures dâĂ©lectricitĂ© ont Ă©tĂ© enregistrĂ©es dans de
nombreuses contrĂ©es du pays durant le Ramadhan. Des quartiers entiers, Ă
travers les quatre régions du pays, ont sombré dans le noir de longues
heures durant.
Il
ne passe pas un jour sans que ce genre de situation nâaffecte entre 1
000 Ă 3 000 foyers. Des incidents divers sont, selon les responsables de
Sonelgaz, Ă lâorigine de cette rupture dans lâalimentation en Ă©nergie
Ă©lectrique des mĂ©nages et des industriels. De violentes tempĂȘtes ont
sérieusement ciblé, voire détruit complÚtement le réseau électrique. Une
simple panne peut mettre dans le noir des milliers dâabonnĂ©s. Lâautre
difficulté évoquée a trait à la distribution.
Or, Sonelgaz bute sur
un sérieux problÚme de rareté du foncier. Ce qui nécessite ainsi une
intervention urgente des collectivités locales afin de régler ce
problĂšme. La hausse de la consommation de lâĂ©lectricitĂ© des clients
constitue un autre argument. Le niveau de vie de lâAlgĂ©rien a connu ces
derniĂšres annĂ©es une nette amĂ©lioration. Il a tendance Ă sâoffrir de
plus en plus de confort dans son domicile. Lâexplosion du marchĂ© des
réfrigérateurs, des climatiseurs, des téléviseurs, des appareils
multimĂ©diasâŠ, favorisĂ©e par le crĂ©dit Ă la consommation (avant sa
suppression), a poussĂ© lâabonnĂ© Ă consommer plus dâĂ©nergie. Sonelgaz
sâest retrouvĂ©e devant une situation inĂ©dite : ses installations ne
peuvent plus faire face à cette hausse de la demande. Les conséquences
prĂ©judiciables, les agents de Sonelgaz les ont Ă©valuĂ©es dâailleurs, le
24 aoĂ»t dernier qui coĂŻncidait avec le 13e jour du mois de Ramadhan oĂč
la consommation en énergie électrique de l'Algérie a enregistré un pic
vers 20h30 atteignant 7 718 MW contre les 7 280 MW du 27 juillet 2009,
soit une hausse de 6%.
Ces coupures ont, cependant, provoqué une
vive réaction des citoyens qui ont enclenché aussitÎt une série de
manifestations de protestations dans certaines localitĂ©s. Dâaucuns
estiment que la problématique ne concerne pas la production qui reste,
selon les observateurs, suffisante. Un bilan de la Commission de
rĂ©gulation de lâĂ©lectricitĂ© et du gaz (Creg) indique quâen 2009, la
production nationale Ă©tait de 42,77 TĂ©ra Watt heure (1 000 GWh ou 1
million de Mg), soit une hausse de 7% par rapport Ă 2008. Et, sur les
42,77 TWH, le plus gros de cette production a été assuré par la Société
algérienne de production d'électricité (SPE), filiale du groupe
Sonelgaz, avec une part de 62%. Pour poursuivre ses investissements,
Sonelgaz a sollicité les pouvoirs publics qui ont décidé de geler son
découvert bancaire en attendant son traitement définitif. Si la BNA a
accordĂ© Ă lâentreprise un crĂ©dit de lâordre de 240 milliards de DA,
cette enveloppe ne servira que pour les dépenses des projets
dâinvestissements de lâexercice 2010. Câest dire que cette sociĂ©tĂ© est
appelĂ©e Ă surmonter dâautres difficultĂ©s financiĂšres qui retarderont Ă
coup sĂ»r, la rĂ©alisation de ses projets dĂ©diĂ©s Ă lâamĂ©lioration de
lâalimentation des mĂ©nages en Ă©nergie Ă©lectrique. En dâautres termes,
lâAlgĂ©rien doit, dĂšs Ă prĂ©sent, sâacclimater avec ces coupures
dâĂ©lectricitĂ©, une fatalitĂ© confirmĂ©e par la phrase lourde de sens du
P-DG de Sonelgaz, M. Nordine Bouterfa : âLe systĂšme technique est ainsi
fait. Le risque zĂ©ro nâexiste pas.â