Mercredi 29 Décembre 2010


Edition du Mercredi 29 Décembre 2010

Actualité

Les émeutes gagnent d'autres quartiers
les affrontements ont eu lieu à la cité des palmiers, à laâquiba et à baraki en raison du relogement

Par : Azzeddine Bensouiah


 

La tension reste vive dans les quartiers populaires, exclus de l'opération de recasement, qui vient de tirer à sa fin. À la cité des Palmiers, les affrontements entre manifestants et forces de l'ordre se sont poursuivis, dans la nuit de lundi à mardi, et le pire a failli se produire, lorsque des jeunes ont lancé, du haut d'un immeuble, une bouteille de gaz butane sur le commissariat installé dans l'ancien CEM.

À Sidi-M'hamed, les habitants de Laâquiba sont, eux aussi, sortis dans la rue, dans la nuit de lundi à mardi, pour exprimer leur colère, eux dont les maisons précaires avaient subi d'énormes dégâts lors du séisme de 2003 et qui avaient été casés, quelques jours, sous des tentes, au stade Aït-Saâda.
À Baraki, les habitants de Haï El- Baraka, ne se sont toujours pas calmés, malgré les vagues promesses des autorités locales.
Les responsables de l'opération de recasement ont tenté de calmer les esprits en annonçant un programme supplémentaire de recasement, pour 2011, doté de 5 000 logements. Une promesse qui n'a pas l'air d'avoir convaincu les protestataires qui jurent, tous, que seul le langage des émeutes pourrait faire bouger les choses pour eux.
En fait, les histoires de recasement, les Algérois en connaissent depuis la fameuse opération lancée sous Chadli pour débarrasser la capitale des bidonvilles, ou encore celle qui devait recaser tous les habitants de La Casbah. 
Les multiples rafistolages, apportés au fil des ans, n'ont permis, en fait, qu'à rendre plus sophistiquée l'opération de détournement des logements sociaux. Des milliers de logements restent inoccupés des années durant, alors que d'autres sont proposés à la vente dès la réception des clefs, sans que le gouvernement n'arrive à trouver un remède à la boulimie de ses “serviteurs”, ni à faire une action crédible. La seule opération crédible, lancée ces dernières années, fut celle de la défunte AADL. Même si elle n'a touché qu'une certaine frange de la société, elle avait le mérite de la clarté, jusqu'à ce que l'on décide d'enterrer l'expérience et de passer à autre chose, c'est-à-dire au néant.
Ce n'est pas tant le nombre de logements mis à la disposition des familles nécessiteuses qui pose problème, mais c'est la manière. On ne vient pas remuer le couteau dans une plaie ouverte depuis plus de 40 ans ! Des gens ont attendu depuis plus de 40 ans, ils ont grandi avec les promesses non tenues au point de ne plus y croire. Mais là, avec l'opération des 10 000 logements, on est venu vers eux leur annonçant un recasement, comme ce fut le cas pour les habitants de la cité des Palmiers. Imaginez toutes ces personnes qui ont tout mis dans les cartons et se sont mises à songer, enfin au mariage de leurs garçons âgés de plus de 40 ans, voir plus de 50 ans ! Imaginez la peine de ces gens restés sages des décennies durant à attendre leur tour, et que lorsque ce dernier arrive, on oublie, à la dernière minute, de les porter sur la liste des recasés !
Le cas de la cité des Palmiers est, à lui seul, révélateur de l'incurie des “irresponsables” qui sont chargés du dossier. Voilà une cité, dont une bonne partie des habitants a été recasée, et il ne restait que quelque 300 familles qu'on a oubliées là, depuis belle lurette. Menacée d'effondrement, depuis le creusement du tunnel d'Oued Ouchayah, la cité est dans un état de délabrement et d'insalubrité inconcevables dans un pays comme l'Algérie. 
Et pourtant, l'ex-gouverneur d'Alger avait décidé de recaser les anciens locataires des centres de transit. 
Ces derniers, un millier de familles environ, ont, eux aussi, droit à des logements décents.
Et comme un malheur ne vient jamais seul, la forêt jouxtant la cité et surplombant le tunnel a été squattée par de nouveaux habitants, qui ont édifié des bidonvilles à une vitesse défiant celle des entreprises chinoises du bâtiment ! Ceux-là aussi revendiquent des logements.
Autour de la cité des Palmiers se trouvent des quartiers aussi insalubres, aussi lugubres et aussi misérables et dont les habitants attendent depuis toujours que l'on se rappelle d'eux. La Glacière, El-Khercha, Oued Ouchayah, El-Jardina, autant de poches de frustration. C'est dire que c'est un volcan qui menace de faire irruption à tout moment. 
Et la situation est pareille un peu partout à travers les quartiers populaires de la capitale, ceux qui ne reçoivent jamais de visite d'officiels, ceux qui sont tellement loin des yeux, puiswqu'ils n'intéressent presque personne, ceux dont les assiettes de terrain n'attirent aucun vautour. Boubsila, PLM, la Faïence, Zghara, Laâquiba, et tous les autres quartiers oubliés depuis toujours.

 


Edition du Mercredi 29 Décembre 2010

Actualité

Réveillon : le ministère de l'Intérieur rassure les Algériens
Aucune mesure pour restreindre une quelconque activité

Par : Karim Kebir 


 

La réaction du ministère de l'Intérieur se veut un message fort à l'endroit des fondamentalistes qui cherchent à imposer leur diktat à la société.

La manoeuvre n'a pas eu finalement l'effet escompté : l'information donnée hier par un quotidien, connu pour ses penchants islamistes et porte-parole de nos “apprentis talibans”, concernant une prétendue instruction sommant les débits de boissons alcoolisées et autres hôtels de fermer à partir de 20 heures la nuit du réveillon est “grotesque” et     “mensongère”, a indiqué hier le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales dans un communiqué rendu public. Le ministère dément “fermement et énergiquement” l'information “erronée, grotesque et mensongère” rapportée par un quotidien national dans son édition de mardi selon laquelle il aurait adressé à ses services une instruction faisant obligation aux établissements servant les boissons alcoolisées et non alcoolisées de fermer à 20h, la veille de la nouvelle année, et interdisant aux citoyens fréquentant ces établissements de sortir au-delà de 20h, écrit le département de Daho Ould Kablia. Le ministère “tient à assurer qu'aucune mesure n'a été dictée en vue de restreindre une quelconque activité”, précise le communiqué. Les services de sécurité, poursuit-il encore, “sont mobilisés en vue d'assurer la sécurité et la quiétude des citoyens, au quotidien et à toute occasion”. Dans sa livraison d'hier, le quotidien en question a rapporté qu'une instruction émanant des ministères du Commerce et de l'Intérieur exige des hôtels, boîtes de nuit et tous les lieux où se déroulera la célébration du nouvel an de ne pas laisser sortir les réveillonneurs à partir de 20h jusqu'au lendemain.
Cette réaction, même si elle est inhabituelle, il faut bien en convenir, mérite d'être saluée. Le ministère met ainsi fin à des harcèlements qui visent une activité déjà mise à rude épreuve. Elle sonne aussi comme un rappel à l'ordre de ceux, nombreux, tapis dans l'ombre, qui tirent les ficelles d'un islamisme rampant.
Depuis quelques mois, en effet, les salafistes qui disposent de leurs relais au sein même de certaines rédactions ne manquent aucune occasion pour réoccuper le terrain de la subversion. Il y a quelques semaines seulement, ils se sont manifestés à Aghribs en Kabylie contre les défenseurs d'une mosquée ancestrale. Ce sont aussi eux qui ont orchestré la croisade contre les chrétiens et les non-jeûneurs.
Rompus aux discours de la haine et de l'antisémitisme, prêcheurs de l'intolérance, ils tentent même de récupérer à leur comptes certaines causes comme celle de Gaza en Palestine. Pas plus loin qu'hier, un confrère rapportait que des tracts subversifs ont été distribués aux abords d'une mosquée à Constantine.
Autant dire, donc, que cet épisode des débits de boissons n'est pas anodin. Il reste que la réaction, qui se veut ferme, des autorités ne doit pas être conjoncturelle.
Les libertés individuelles sont consacrées par la Loi fondamentale. Il leur appartient de les garantir en tout temps et en tout lieu.


 

Ben Ali se penche sur la situation à Sidi-Bouzid
Tunisie

 

La situation sécuritaire à la suite des évènements de Sidi-Bouzid dans le centre-ouest de la Tunisie a été hier au menu d'un entretien entre le président Zine El-Abidine Ben Ali et le ministre de l'Intérieur, Rafik Belhaj Kacem. “Le chef de l'état s'est intéressé à la situation sécuritaire suite aux évènements survenus à Sidi-Bouzid et dans certaines localités de la région ”, a rapporté l'agence gouvernementale TAP. Il a souligné “son souci d'accorder au volet social tout l'intérêt requis, tout en veillant à faire respecter la loi et à dissuader tout éventuel dépassement de manière à consacrer les attributs de la paix, de la quiétude et la sécurité de tous les citoyens et à préserver les acquis et réalisations de la communauté nationale ”, selon la même source. La région de Sidi-Bouzid (à 265 km de Tunis) est en proie à des troubles sociaux sur fond de chômage à la suite de la tentative de suicide, le 19 décembre dernier, d'un jeune vendeur ambulant de fruits et légumes. Cet incident a provoqué une vague de manifestations dans cette région à vocation agricole et d'un taux de chômage élevé, et où des affrontements violents ont opposé des manifestants à des agents des forces de l'ordre, faisant un mort, deux blessés et des dégâts matériels importants, selon le ministère de l'Intérieur. Dans un autre entretien avec le Premier ministre, Mohamed Ghannouchi, M. Ben Ali a ordonné l'augmentation des crédits consacrés au Fonds national de l'emploi qui atteindront 225 millions de dinars (116,6 millions d'euros) en 2011, a indiqué la TAP. Cette mesure devrait “renforcer les efforts déployés pour intégrer dans la vie professionnelle les demandeurs d'emploi notamment les diplômés du supérieur et de la formation professionnelle ”, a-t-on ajouté. Le président Ben Ali a ordonné aussi le renforcement du “contact avec les compétences et composantes de la société civile dans les différentes régions aux fins d'être à l'écoute de leurs préoccupations et aspirations et de s'inspirer de leurs points de vue et propositions", selon la TAP.

 

 


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Edition du Mardi 28 Décembre 2010

Etranger

Gbagbo menace de s'en prendre aux ressortissants africains
Asphyxié par ses pairs africains via la CEDEAO

 

À la menace d'une intervention militaire venue de la CEDEAO, Gbagbo a également répondu par la menace : “La Côte-d'Ivoire est une terre d'immigration, tous les pays d'Afrique de l'Ouest y ont des ressortissants en Côte-d'Ivoire...”

Menacé d'asphyxie financière, voire d'intervention militaire, Gbagbo agite l'option de la guerre ethnique. Ses proches n'hésitent plus à annoncer cette option si une attaque venait de l'extérieur pour déloger leur Président. 
Et de questionner : “Est-ce que le Burkina Faso est prêt à accepter trois millions de Burkinabés de retour dans leur pays d'origine ?” Gbagbo semble vouloir jouer le temps, car, dans les faits, ni l'Onu ni la CEDEAO ne sont en mesure de mettre en oeuvre leurs menaces militaires. Il est vrai que la mise sur pied d'une force multinationale ou régionale pourrait se révéler compliquée. Pour le moins, cela pourrait prendre des semaines, voire des mois avant que celle-ci ne voie le jour. Jamais, cependant, depuis le début de cette nouvelle crise ivoirienne, Gbagbo ne semble avoir subi de telles pressions. 
Car, en complément du volet militaire, les voisins de la Côte-d'Ivoire l'ont aussi frappée au portefeuille. L'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) a en effet décidé d'interdire à la Banque centrale des États d'Afrique de l'Ouest de lui laisser l'usage des comptes du pays. Comment le gouvernement Gbagbo fera-t-il pour payer le salaire des fonctionnaires, et surtout de l'armée, qui pour l'heure lui est restée fidèle ? Les agents de l'État ont semble-t-il été payés pour ce mois de décembre, le mois prochain sera plus difficile à boucler. En outre, les pays d'Afrique de l'Ouest ont également menacé de traîner devant la justice internationale les responsables des morts en Côte-d'Ivoire lors des récentes violences. Selon les Nations unies, 173 personnes seraient mortes lors des violences entre le 16 et le 21 décembre. Si Abidjan et le reste du pays semblent avoir vécu un Noël plutôt tranquille, les craintes d'un conflit armé et de nouvelles exactions sont toujours présentes dans la population. 14 000 Ivoiriens ont déjà fui le pays vers le Liberia voisin. La Côte-d'Ivoire est une mosaïque communautaire. 
Et cela Gbagbo le sait, lui qui menace de mettre le feu, lui l'inventeur de la notion d'ivoirité. Sans vouloir ethniciser le pays, il est reconnu que ses frontières ethniques sont à prendre en compte de manière au moins aussi importante que les frontières nationales. La Côte-d'Ivoire est une terre d'immigration, et nul n'ignore le poids économique assumé par ses immigrés. En effet, si l'économie moderne est d'une façon générale entre les mains de Français (au nombre de 15 000), les autres communautés étrangères (des Libano-Syriens, Mauritaniens, Maliens, Burkinabés, Libériens et Ghanéens) ont la mainmise sur le commerce, occupant également des emplois du secteur des services, au point qu'“ils empêchent les Ivoiriens de leur faire concurrence”.  
Le phénomène n'a pas échappé à Gbagbo qui s'est fait le champion du patriotisme, accusant son rival Ouattara, reconnu par la communauté internationale d'agent de l'étranger, plus spécifiquement de la France, l'ancienne puissance coloniale qui maintient en Côte-d'Ivoire une force d'intervention (Licorne) d'un millier d'hommes. L'immigration qui a commencé en Côte-d'Ivoire pendant la période de la colonisation  s'était accrue d'année en année pendant le boom économique de la Côte-d'Ivoire pour engendrer aujourd'hui une population d'origine étrangère très importante et diversifiée. Une présence étrangère aussi massive ne peut manquer d'avoir des répercussions diverses sur tous les plans, transformant la structure même de la population du pays.  Par exemple, il y a au moins trois millions de Burkinabés et d'origine burkinabaise ! La Côte-d'Ivoire est le seul pays d'Afrique de l'Ouest où coexistent ainsi autant d''étrangers. 
Une bombe ethnique. Le camp Ouattara, lui, se réjouit de la tournure des événements. Jamais Gbagbo n'aurait pensé que la communauté internationale serait si pugnace, se réjouit un proche d'Ouattara reconnu par l'Onu, l'UE, l'UA et les États-Unis. S'exprimant publiquement pour la première fois depuis trois semaines, celui-ci a enjoint Gbagbo une dernière fois de se plier au choix des Ivoiriens en cédant le pouvoir immédiatement. Il a aussi demandé à l'armée régulière de le rejoindre et de protéger les populations des “atrocités” commises par la Garde républicaine et le Cecos (forces spéciales), appuyés par des mercenaires et des miliciens étrangers “au service de Gbagbo”. En attendant, Gbagbo joue sur la carte patriotique dénonçant une conjuration franco-américaine contre l'ivoirité, de quoi chauffer ses partisans... 


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29/12/2010
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