Mondial: retraite anticipée pour l'Argentine et le Paraguay
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03-07-2010 |
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Les Espagnols Cesc Fabregas et David Villa (G), jubilent après le but de ce dernier contre le Paraguay, le 3 juillet 2010 à Johannesburg (Photo Roberto Schmidt/AFP) |
L'Espagne, sans grand panache mais au gré de faits de jeu inhabituels, a pris samedi son billet pour les demi-finales du Mondial-2010 grâce à un nouveau but de Villa, déjà sauveur au tour précédent, contre le Paraguay butant sur un Casillas des grands jours.
La Roja rencontrera l'Allemagne mercredi à Durban pour une réédition de la finale de l'Euro-2008, qu'elle avait remportée 1-0. Elle accède pour la première fois au dernier carré d'une Coupe du monde (elle avait terminé 4e en 1950 au terme d'une poule finale).
Samedi 03 juillet 2010, 22h52
En attendant, dans un match globalement terne, les deux équipes ont livré un rare concentré de frisson lors de deux courtes séquences, l'une rocambolesque et l'autre décisive et non moins curieuse.
Trois petites minutes à l'heure de jeu (59e à 62e). Avant et après, rien ou si peu. Pendant: deux penalties sifflés, deux penalties arrêtés ! D'abord par Casillas, bloquant net la tentative de Cardozo (59e), puis par son homologue Villar, repoussant le second essai de Xabi Alonso (62), après un premier tir réussi mais invalidé par l'arbitre pour intrusion de joueurs dans la surface (61).
Puis la 83e minute. Iniesta remonte le ballon, décale Pedro à droite qui tire sur le poteau gauche. Villa, à l'affût comme d'habitude, reprend le ballon et l'expédie sur le poteau droit, il roule sur la ligne de but vers le poteau gauche, le touche et finit par rentrer. Le N.7 espagnol devient ainsi l'unique meilleur buteur du tournoi avec cinq réalisations.
Sinon, un match haché ! Par les fautes, l'arme d'agressifs Guaranis pour freiner la progression espagnole. Et par le déchet technique. Ce samedi, le fameux "toque" était en toc ! Une image résume cet amoncellement d'approximations, quand Xavi délivre une passe trop longue pour Torres bien parti axe droit (25). Oui, Xavi, l'homme du millimètre près.
C'est d'ailleurs lui qui se crée la première occasion, d'un bel enchaînement en se retournant et en reprenant de volée, une frappe qui passe au-dessus de la cage (28). Mais c'était tout pour la première période !
Un bien maigre bilan guère nourri par les attaquants: Torres a continué à traîner sa peine, de contrôles ratés en tirs dévissés (40, 42), et Villa, trop à gauche, n'a pas pesé. Les latéraux Sergio Ramos et Capdevila multipliaient les mauvais centres. Et Iniesta ne récoltait que des coups francs, qui d'ailleurs ne donnaient rien.
Le Paraguay jouait bien le coup, par des contres que seuls la maladresse de Nelson Valdez dévissant sa frappe (45+1) et des centres mal ajustés (21, 35) annihilaient. A moins que Casillas, déjà sauveur sur le penalty, ne s'interpose: il sauve encore son camp devant une double tentative signée Barrios et Santa Cruz dans les dernières minutes (89).
Mondial : la jeune Allemagne met l'Argentine en retraite anticipée
L'Allemagne, portée par sa jeune équipe insouciante, au plaisir de jouer bluffant, s'est hissée samedi en demi-finale du Mondial-2010 et fait figure de grandissime favorite après avoir balayé 4 à 0 l'Argentine, qui n'a plus atteint les demi-finales depuis 20 ans.
Qui pourra arrêter la Mannschaft, devenue une machine à rêves avec 13 buts inscrits en 5 matches dans ce Mondial? Joachim Löw a beau avoir rabaissé la moyenne d'âge de sa sélection à un peu plus de 24 ans, la culture de la victoire allemande s'est transmise sans problème de génération en génération. Thomas Müller, 20 ans, a ainsi ouvert le score (1-0, 3e), lançant un succès parachevé par les "vétérans" Miroslav Klose, 32 ans (2-0, 68e, 4-0, 89e) et Arne Friedrich, 31 ans, (3-0, 74e).
L'attaquant de l'équipe d'Argentine Lionel Messi, le 3 juillet 2010 à Cape Town (Photo Christophe Simon/AFP) |
Müller a inscrit son 4e but du Mondial, rejoignant ainsi le premier rang des meilleurs buteurs de l'édition 2010, aux côtés de Vittek, Higuain, Villa, Sneijder et... Klose.
Mais il sera suspendu pour la demi-finale pour accumulation de cartons. Ce sera une grosse absence pour les Allemands.
Klose, lui, avec ce doublé pour sa 100e sélection, rejoint Gerd Müller (14 buts) dans l'histoire des meilleurs buteurs en phase finale de Coupe du monde, juste derrière le numéro 1, Ronaldo (15 buts).
L'entraîneur de l'Argentine Maradona, le 3 juillet 2010 à Cape Town (Photo Javier Soriano/AFP) |
La dernière fois que la Mannschaft s'était arrêtée en quart de finale d'un Mondial, c'était en 1998. Depuis, les Allemands ont toujours fait mieux, finalistes en 2002, demi-finalistes en 2006.
Au-delà de cette régularité au niveau mondial, les Allemands ont définitivement arraché leur étiquette de froide efficacité avec un football qui respire la créativité.
Et la classe biberon de la Mannschaft n'a peur de rien. Bastian Schweinsteiger et Philipp Lahm, qui n'avaient pas digéré la bagarre générale après le quart de finale entre les deux équipes en 2006, n'ont ainsi pas hésité à provoquer verbalement l'Albiceleste avant le match. "Argentine irrespectueuse sur le terrain" ou encore "il faudra qu'ils acceptent leur défaite cette fois" sont ainsi sortis de la bouche des deux hommes.
Celles des Argentins sont restées fermées avant le match et les Sud-Américains sont restés bouches-bées pendant la partie. Ainsi, après une faute d'Otamendi sur Podolski, Schweinsteiger tira un coup-franc repris par Müller de la tête pour l'ouverture du score (1-0, 3e). Dans les tribunes, Angela Merkel, la chancelière allemande, s'est levée d'un bond dans sa robe rouge pour applaudir.
Non contente d'avoir ouvert le score, la jeune garde allemande s'est ensuite amusée à créer encore du jeu, avec ou sans la possession du ballon d'ailleurs, Müller s'appuyant sur ses camarades de jeu Özil, 21 ans, et Khedira, 23 ans.
La vitesse du jeu allemand a ensuite payé, logiquement, avec les buts de Klose et Friedrich.
Et Messi dans tout ça? Placé dans une position assez basse de meneur de jeu, sa relation technique avec Higuain fut assez pauvre et celle avec Tevez fut inopérante. Peut-être Maradona aurait-il dû le placer un peu plus haut, dans une position de neuf et demi qui aurait mieux convenu à son style de jeu. Il quitte le Mondial sans avoir marqué un but...
Les heures et les jours qui viennent risquent d'être assez difficiles pour Maradona, sous contrat jusqu'en 2011 et qui n'a pas été épargné par les critiques depuis sa prise de fonction à la tête de l'Albiceleste, une des grandes favorites du tournoi. Ses tâtonnements en qualifications --plus de 100 joueurs utilisés-- et l'utilisation de Messi, si brillant avec le FC Barcelone et beaucoup moins en vue avec l'équipe nationale, lui seront sans doute reprochés. La leçon est rude pour "El Diez".
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