Dans la moiteur de Manaus, Mario Balotelli a accompli un exploit que les météorologues auraient cru impensable. D'une tête victorieuse en seconde période, il a refroidi aussi sec les Anglais, par environ 34 degrés et 90% d'humidité. Le fantasque avant-centre offre ainsi à l'Italie une victoire capitale (2-1) lors de son choc face à l'Angleterre, dans la nuit de samedi à dimanche, en ouverture du groupe D de ce Mondial 2014.
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Grâce à ce succès, la « Nazionale » s'empare de la deuxième place du fameux groupe de la « mort ». Un groupe où, chose inédite, figurent trois nations championnes du monde : l'Italie (1934, 1938, 1982 et 2006) et l'Angleterre (1966), donc. Mais aussi l'Uruguay (1930 et 1950), demi-finaliste en 2010, qui a chuté d'entrée (3-1) face à la surprenante équipe du Costa Rica, pour l'instant en tête de la poule.
Auteur de son premier but en Coupe du monde, « Super Mario » Balotelli a quitté la pelouse de l'Arena Amazonia sous les vivats du public (73e minute). Ovation méritée : au second poteau, un peu plus tôt dans la partie, son coup de tête concluait un centre du très dynamique latéral droit Antonio Candreva (2-1, 50e). Sur une frappe de ce même Candreva (45e), l'Italie frappera également sur l'un des poteaux de Joe Hart, sauvé ensuite par sa transversale en toute fin de match, sur un maître coup franc de Pirlo (90e).
ROONEY TOUJOURS MUET
En dépit d'une forte pression de l'Angleterre en fin de match, les cages de Salvatore Sirigu resteront inviolées durant toute la seconde période. Pour l'occasion, le gardien du Paris-Saint-Germain disputait son premier match en Coupe du monde, palliant le forfait de Gianluigi Buffon, 140 matchs avec la « Nazionale », blessé à la cheville, la veille, lors d'un entraînement.
Marco Verratti fêtait lui aussi son baptême du feu à ce niveau. Le talentueux milieu de terrain du PSG a livré un match sérieux aux côtés du capitaine italien Andrea Pirlo, son modèle, qui fut d'ailleurs à l'origine de l'ouverture du score. En laissant filer entre ses jambes une passe d'un de ses coéquipiers, le vieux sage de l'AC Milan permit à Marchisio de décocher un tir limpide à ras de terre, aux 25 mètres (1-0, 30e).
L'égalisation anglaise, presque du tac au tac, fut l'oeuvre de Daniel Sturridge (1-1, 37e). L'attaquant de Liverpool a bien repris un centre venu de la droite en provenance de Wayne Rooney, aujourd'hui âgé de 28 ans, lequel n'a toujours pas inscrit le moindre but en Coupe du monde depuis ses débuts en 2006.
1990, 2014, MÊMES DÉBATS
A l'inverse, décisif ce soir, Mario Balotelli (23 ans) prouve son aptitude à répondre présent dans les grands rendez-vous. Excentré côté gauche, l'actuel avant-centre de l'AC Milan, champion d'Angleterre avec Manchester City en 2012, a même failli frapper dès la fin de la première période contre l'Angleterre. Seulement, son lob ingénieux a été sauvé sur la ligne par Phil Jagielka.
Amorphe lors de la claque reçue contre l'Espagne en finale (4-0) de l'Euro 2012, « Super Mario » avait déjà éliminé à lui seul l'Allemagne (2-1) en demi-finales de ce tournoi organisé en Pologne et en Ukraine. Une compétition où, déjà, les Italiens de Cesare Prandelli avaient pris le meilleur sur l'Angleterre de Roy Hodgson, en quarts de finale, à l'issue des tirs au but (0-0, 2-4).
En revanche, pour retrouver la seule et unique confrontation entre ces deux nations en Coupe du monde, il fallait remonter à 1990 : et là encore, lors du match pour la troisième place du « Mondiale » italien, à Bari, la « Nazionale » s'était imposée sur le score de 2-1 face aux « Three Lions ».