Quand la France réprimait « dans le sang
Quand la France réprimait « dans le sang » des manifestations pacifiques (extraits).
par algerep
L’armée coloniale massacre les manifestants algériens à Sétif, Guelma, Kherrata.
8 mai 1945- 8 mai 2010 : soixante-cinq ans se sont écoulés depuis les événements sanglants de Sétif, Guelma et Kherrata, durant lesquels 45 000 personnes ont été froidement assassinées par l’armée coloniale française, un crime contre l’humanité qui restera impuni. Ces massacres, qui constituent un tournant dans l’histoire de l’Algérie, ont eu lieu au moment où le monde entier célébrait la fin de la Seconde Guerre mondiale, particulièrement en Europe où l’on fêtait la victoire des alliés sur le nazisme. En Algérie, l’armée coloniale, aidée de la police et surtout des milices de colons, réprimait dans le sang des manifestations pacifiques d’Algériens dans les villes de Sétif, Guelma et Kherrata, et à travers bien d’autres encore, qui rappelaient à la France ses engagements mais aussi les revendications des Algériens de leur indépendance.
A Sétif, les milliers de manifestants qui ont répondu à l’appel du PPA/MTLD en scandant « Vive l’Algérie libre et indépendante » ont été la cible de massacres orchestrés pendant plusieurs jours, faisant, selon les historiens, 45 000 morts et des milliers de morts. Le jeune scout Bouzid Saal, est le premier sur la liste des longues exactions de la répression aveugle qui s’est abattue sur les Algériens. …Parmi les marcheurs, l’on notera la présence d’Annie Steiner, la grande moudjahida, militante active de la zone autonome d’Alger. Agée de 82 ans, elle a tenu à participer à l’événement, à dire à nouveau « son affection et son admiration pour toutes celles et tous ceux qui sont morts pour que vive l’Algérie ». Soutenue par de jeunes scouts, elle tient, elle aussi, à se recueillir devant la stèle de Bouzid Saal. « Je suis émue mais fière et heureuse, car le jeune homme qui est tombé à cet endroit, est mort pour un drapeau, un seul drapeau, et aujourd’hui j’en vois des milliers autour de moi », dira, les yeux brillants, cette militante de la cause algérienne qui connut durant 5 ans les prisons d’El Harrach, de Serkadji et plusieurs autres lieux de détention. Il y avait aussi, Layachi Guetrani (71 ans), qui avait tout juste 6 ans, le 8 mai 1945 et le Dr Habiba Alouani qui se dit interpellée par la date du 8 mai 1945. …
9 mai 2010
Par Amar Rafa
in La Tribune.