Quatre secousses en moins d'une semaine, entre Monaco et Menton. De quoi en faire trembler plus d'un. Le sujet alimentait hier largement les conversations à l'Est du département.

Les trois séismes légers (entre 2,3 et 2,8 de magnitude), ressentis mardi dans la zone, surviennent seulement cinq jours après celui qui a touché Menton, la semaine dernière (magnitude 3).

S'agit-il d'une série, qui pourrait éventuellement se poursuivre ? Hier, l'unité de recherche Géoazur, qui étudie ces nouvelles secousses, n'avait pas encore précisé leur origine.

« Il n'est pas exclu que cela soit des répliques. Une réplique peut être aussi forte que la secousse initiale et intervenir plusieurs jours après. Mais il ne faut pas tirer de conclusions. Ce n'est pas parce qu'il y a eu quatre secousses qu'il y en aura une cinquième », assure Éric Gilly, enseignant chercheur en gestion de l'environnement.

« Le phénomène peut tout aussi bien s'arrêter dès à présent. Personne ne peut le prédire », déclarait également Jean-Luc Berenguer, enseignant au centre international de Valbonne, hier dans nos colonnes.

Et tous s'accordent à dire qu'une telle fréquence de secousses n'est pas exceptionnelle. « Entre les littoraux piémontais et azuréens, il peut survenir 200 secousses de plus de 2 de magnitude par an. La plupart sont en mer, c'est pourquoi on ne les ressent pas », détaille André Laurenti, créateur du site azurseisme.com, spécialiste en histoire des séismes de la région.

« Il vaut mieux trois baffes qu'un coup de poing ! »

Mieux, cette répétition peut s'avérer être une bonne nouvelle.

« Cela libère l'énergie qui s'accumule dans les plaques. Il vaut mieux que cela se fasse légèrement à plusieurs reprises, que violemment d'un seul coup. C'est mieux de prendre trois baffes qu'un gros coup de poing ! » explique Éric Gilly.

Pour autant le risque d'un séisme de grande ampleur n'est pas nul sur le littoral azuréen.

Entre les mouvements souterrains venant de l'Afrique, de l'Italie ou des Alpes, l'énergie accumulée sous les sols du département est puissante. En 1963, un séisme de magnitude 6 a été identifié au large de la Corse. Et en 1887, des secousses estimées à 6,5 avaient coûté la vie à 8 Français et 630 Italiens.

« Mais il y a un risque depuis des millions d'années, ce n'est pas nouveau », précise Éric Gilly. « Le littoral azuréen est sur une plaque, et non entre des plaques. Un séisme de 6,5, c'est le maximum qui puisse arriver. Et le risque de tsunami est très limité », ajoute André Laurenti.

L'origine des nouvelles secousses devrait être connue bientôt. Hier, une rumeur courait, selon laquelle elles seraient dues à une opération de déminage, au large de Roquebrune. Démentant cette information, Géoazur assure qu'il s'agissait bien d'un séisme.