REVALORISATION DES PENSIONS DE RETRAITE POUR 2014
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Encore une fois, retraités ne vous détrompez pas quant au taux entre 10 % et 15 %
Qu’en sera-t-il du taux de revalorisation des pensions de retraite pour 2014 ? Q uelle sera la répercussion de ce taux sur le montant net des pensions ? Le lecteur M. Benmoumene de Aïn Defla nous explique tout ça en détail, avec une simulation à l’appui. Cela aidera nos lecteurs à mieux comprendre cette opération et à faire euxmêmes leurs calculs. Mais en attendant, il n’y a toujours pas d’annonce au sujet de cette revalorisation.
Au risque de me répéter encore une fois (voir mon article du Soir d’Algérie, rubrique «Soir Retraite» du mardi 21 mai 2013), le taux de revalorisation annuelle 2014 des pensions de retraite, si l’on se base sur les informations parues dans la rubrique «Radar» du quotidien Liberté du mardi 22 avril 2014, «selon des sources généralement bien informées, sera annoncé cette fois-ci par le patron de la centrale syndicale de l’UGTA, Abdelmadjid Sidi-Saïd, et exceptionnellement, à la veille du 1er Mai 2014. Ce taux de revalorisation des pensions de retraite 2014 a été décidé suite à la réunion du conseil d’administration de la Caisse nationale des retraites, qui vient de se tenir à Alger sous l’égide de son président, Abdelkader Messous, membre de l’UGTA, qui a opté, à l’unanimité, pour une augmentation d’un taux allant de 10% à 15% dans le cadre de la revalorisation annuelle de la pension de retraite 2014, et ce, afin, soi-disant, d’améliorer le pouvoir d’achat des retraités et leur permettre de faire face à l’augmentation du coût de la vie». D’ailleurs, je me demande pourquoi le taux annoncé varie entre 10% et 15% et n’a pas été fixé à un seul taux, étant donné que le bilan 2013 de la CNR est bien arrêté. En réalité, même une revalorisation au taux de 15% reste très faible et ne pourra en aucun cas faire face à l’augmentation grimpante du coût réel de la vie surtout que, rappelons-le, cette augmentation ne va pas s’appliquer au montant net de la pension que perçoit le retraité (c’est-à-dire avec la majoration du conjoint à charge et l’augmentation exceptionnelle de 2012 à la charge du budget de l’Etat, etc.). Elle ne doit s’effectuer techniquement que sur la base du montant du dernier avantage principal déjà revalorisé et actualisé : c’est d’ailleurs la règle et la condition sine qua non, et ce, pour lui faire subir de nouvelles déductions de la Sécurité sociale (-2%) et de nouvelles retenues d’IRG suivant le barème IRG en cours.
Les laissés-pour-compte de la République
Encore une fois, les retraités ne comprennent pas pourquoi l’augmentation exceptionnelle des pensions à compter de janvier 2012 (variant par palier comme suit : a) +30% sur le net perçu pour les pensions 2011 inférieures à 15 000 DA ; b) +28% entre 15 000 et 20 000 DA ; c) +26% entre 20 000 et 25 000 ; d) +24% entre 25 000 et 30 000 ; e) +22% entre 30 000 et 35 000 ; f) +20% entre 35 000 et 40 000 ; g) +15% pour les pensions supérieures à 40 000 DA), devenue pourtant une composante conséquente de leur pension, ne peut pas être prise en compte lors des revalorisations futures, alors qu’elle est venue comme une sorte de mise à niveau en vue de réduire l’écart aussi peu soit-il dans l’inégalité flagrante entre les pensions de retraite et les salaires de leurs collègues actifs qui ont bénéficié de plusieurs augmentations de salaire conséquentes, avec des rappels importants ayant un effet rétroactif à compter du 1er janvier 2008? (NB : ces deux majorations ne seront réintégrées à la pension qu’une fois la revalorisation effectuée). Ainsi, la revalorisation des pensions de retraite est tout simplement devenue une revalorisation tronquée depuis 2013, ni plus ni moins. Et dire que les retraités sont au nombre de 2,5 millions, mais ils se voient visiblement considérés comme les laissés-pour-compte, surtout que plus de la moitié des retraités ont de faibles pensions qui leur permettent à peine de survivre. Souvenez-vous, ces laissés-pour-compte de la République étaient même les oubliés de la dernière campagne électorale pour la présidentielle 2014 étant donné qu’ils étaient forts absents des programmes électoraux des candidats et personne ne s’en soucie. Ils n’ont plus d’organisations représentatives capables de les défendre au mieux, eux-mêmes versent dans le sauve-qui-peut individuel et croyez-moi, dans les pays qui se respectent, cette armée de 2,5 millions de retraités aurait été très courtisée normalement et les décideurs auraient tout intérêt à se presser à annoncer une revalorisation puisque que l’échéance légale de la revalorisation annuelle qui prend effet à compter du 1er mai de chaque année est toute proche et a donc bien coïncidé avec l’élection présidentielle du 17 avril 2014. Pis encore, cette armée de retraités fut déjà oubliée de la dernière réunion de la 16e tripartite qui avait réuni le gouvernement, le syndicat UGTA et le patronat en date du 23 février 2014 passé à Djenane El- Mithak.
Faites vos calculs, rien ne va plus !
En conséquence, tous les retraités qu’ils soient affiliés à la FNTR-UGTA ou non s’interrogent à plus d’un titre sur les vraies raisons de cette exclusion aussi bien de la tripartite que de la campagne électorale, et c’est pourquoi, ces retraités ne cachent pas le ressentiment qu’ils nourrissent désormais à l’égard du patron de l’UGTA Abdelmadjid Sidi Saïd qui, pourtant, depuis le 18 novembre 2013 a appuyé la représentation du chef de l’Etat à un quatrième mandat présidentiel dans sa réunion avec l’ensemble des fédérations, tenue en cette date où le patron de la centrale syndicale a mis tout le monde devant le fait accompli en annonçant son «soutien indéfectible et permanent» de l’UGTA à Bouteflika. Pour mieux comprendre ce «tronquage» dans les revalorisations annuelles de pensions, voici un exemple concret. Pour une pension nette d’un retraité marié au 30 avril 2014 égale à 30 076,24 DA (dont la majoration exceptionnelle 2012 est de 5.341,96 DA, soit 28% de sa pension de 2011 et dont la majoration pour conjoint à charge est 2 500 DA) l’augmentation relative à la revalorisation 2014 va s’appliquer non pas au montant net, à savoir 30 076,24 DA, mais, procédure CNR oblige, uniquement à l’avantage principal de cette pension, soit pour ce cas : 23 230,08 DA, c'est-à-dire, sans le montant de la majoration exceptionnelle de 2012 (5 341,96 DA) et également sans la majoration pour conjoint (2 500 DA), donc en fin compte, comme si la pension nette n’était que de 22 234,28 DA (30 076,24 - 5 341,96 - 2 500), et ce, aux lieu et place de la vraie pension nette qui est de 30 076,24 DA.
L’augmentation exceptionnelle de 2012 pénalisante
Et c’est pas fini, lors de l’opération revalorisation même au taux de 15%, on doit également déduire un taux de 2% pour la Sécurité sociale et bien sûr, l’IRG au barème 2010 en vigueur, soit pour notre exemple ci-dessus, le nouvel avantage principal majoré à +15% passera donc à 26 714 59 DA, duquel il faut déduire les 2% de la Sécurité sociale, soit moins 534, 29 DA et la déduction de l’IRG barème 2010 soit moins 941,60 DA. Au montant obtenu, il faudra ajouter celui de la majoration exceptionnelle 2012, soit + 5 341,96 DA, et le montant de la majoration pour conjoint à charge, soit + 2 500 DA. Ce qui nous donne une pension nette revalorisée même à 15% de 33 080,66 DA, soit une augmentation nette de 3 004,42 DA (33 080,66 - 30 076,24), ce qui représente l’équivalent d’une augmentation nette d’à peine 9,99%, uniquement aux lieu et place des 15% bruts annoncés. Constat, la majoration exceptionnelle 2012 (qui est à la charge du budget de l’Etat et qui ne s’appliquait que pour les retraités d’avant le 1er janvier 2012) est devenue maintenant un handicap dans les revalorisations annuelles futures des pensions de retraite. Il est grand temps pour leds décideurs du ministère du Travail, de la CNR et de la FNTR d’étudier la possibilité de balancer le montant de la majoration exceptionnelle 2012 dans le montant de l’avantage principal, afin d’éviter ce «tronquage» dans les revalorisations à venir des pensions de retraite ou bien faire subir une revalorisation également au même taux à cette majoration exceptionnelle pour ne pas léser les retraités.
M. Benmoumene,
Aïn Defla 44 000
Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2014/04/29/article.php?sid=162825&cid=2