Samedi 9 mai, 129e jour de l'année

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ÃáÓÈÊ 09 ãÇí   2009

 

Le dicton météorologique du jour:

"Rosée de mai,

fait tout beau ou tout laid"

Le proverbe du jour:

"La mort n'est pas derrière les montagnes, elle est derrière nos épaules" (proverbe russe)

La citation du jour:

"Ce n'est pas l'impossible qui désespère le plus, mais le possible non atteint" (Robert Mallet)


Edition du Samedi 09 Mai 2009

Actualité

Bouteflika propose une “voie originale”
Le 8 Mai remet à l’ordre du jour les Relations Algéro-françaises

Par : Zoubir Ferroukhi


Tourner définitivement la page noire de l’histoire entre l’Algérie et la France, est-ce si difficile ? Peut-être que non, mais il faudrait trouver la voie, une voie originale, et le président Bouteflika suggère d’y œuvrer ensemble, Algériens et Français. Une étape décisive s’engagerait-elle entre les deux pays ?

Plutôt qu’un simple discours de circonstance destiné à raviver les mémoires, le message adressé jeudi dernier par le président de la République à une conférence, qui s’est tenue à Sétif à l’occasion de la commémoration des massacres du 8 Mai 1945, est notamment allé dans le sens de la recherche commune entre l’Algérie et la France d’une voie plus solide pour le rapprochement des deux peuples algériens et français. Et cette initiative du chef de l’État d’appeler, lors de ce discours anniversaire, à œuvrer ensemble des deux côtés de la Méditerranée afin de trouver une voie originale et de “tourner définitivement cette page noire de l’histoire”, constitue certainement une première dans toute l’histoire des relations algéro-françaises, bien souvent en dents de scie.
Le tapage médiatique, il n’y a pas si longtemps autour d’une phrase-clé trouvant soudain des vertus au colonialisme, prononcée et répercutée à satiété par de hauts responsables et des politiques français de droite comme de gauche, est encore présent chez nombre d’observateurs. Il a en tout cas irrité en Algérie. Cela ne fut pas pour contribuer, loin s’en faut, à apaiser les souvenirs cruels de 45 000 Algériens tués dans les opérations de répression collective, décidées à froid, des milliers de détenus dans les geôles au lendemain du 8 Mai 1945, des centaines de mechtas fumantes, en ruine, des fosses communes, des inscriptions gravées dans les rochers des gorges de Kherrata — légion étrangère 8 mai 1945 —, d’où l’on jetait les corps mutilés, etc.
La France libre croyait venir à bout du peuple algérien ; or, le peuple algérien surtout perdit ce 8 mai ses dernières illusions sur un colonialisme généreux et magnanime. L’histoire s’écrit sur le réel. L’on devrait donc tenir compte de tous ces faits, les uns plus ou moins importants que les autres, et des victimes sans nombre, des déplacements de populations par centaines de milliers, des traumatismes et autres atteintes aux droits et dignité. Les Algériens ne sont pas les responsables mais les victimes, et il est indéniable qu’ayant subi les pires violences de la part du colonialisme, ils auraient bien du mal à y voir un caractère positif. Les massacres du 8 Mai demeurent un témoignage douloureux de même que d’autres épisodes de l’histoire coloniale. Mais rétablir un juste équilibre des choses près d’un demi-siècle après la dure guerre d’indépendance du pays serait effectivement de pouvoir s’inscrire à présent dans une nouvelle logique qui épouserait une démarche médiane : lever les tabous sur les méfaits du colonialisme et tourner la page en instaurant de cette manière un couloir d’échanges francs et amicaux entre deux peuples voisins. “Des rapports authentiques d’amitié sincère et véritable dans une coopération où chacun trouvera son intérêt et des raisons d’espérer dans l’avenir”, a déclaré jeudi le président Bouteflika. Le fameux pacte d’amitié algéro-française serait-il de nouveau à l’ordre du jour ? Sans doute pas vraiment. En remettant sur le tapis, à l’occasion du 8 Mai, l’indispensable sérénité des relations avec l’État français, le président de la République a peut-être voulu faire un peu allonger le pas en même temps à une coopération bilatérale qui semble depuis quelques mois à la traîne. Le projet d’Union pour la Méditerranée, cher au président Sarkozy, étant quasiment remis aux calendes grecques, il reste à concrétiser une coopération étroite d’abord de pays à pays, et pour l’Algérie et la France lever les contraintes, celles d’un passé mal assumé pour ainsi dire. Au-delà de ce passé tumultueux de l’Algérie colonisée, et les relations parfois confuses, équivoques, entre l’Algérie souveraine et la France, en d’autres termes depuis très longtemps, il faudrait dire également que les deux peuples se sont côtoyés sans réellement se connaître. Ce serait probablement celle-là la “voie originale” que suggère Bouteflika dans son message à la conférence de Sétif. En l’occurrence, convenir d’un dialogue loyal, ni plus ni moins.



09/05/2009
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