Scandale du bac : qui va payer ?
Scandale du bac : qui va payer ?
le 07.06.13 | 10h00
Hier, fin des épreuves du bac et place à l’enquête de l’Office national des examens et concours (ONEC) sur les incidents dits de «philo» qui ont perturbé son déroulement. Le ministre ne s’est pas encore prononcé, il pourrait le faire dimanche lors du lancement officiel des épreuves du BEM.
L’ONEC a commencé hier à regrouper l’ensemble des rapports des centres d’examen à travers le pays pour enquêter sur les perturbations et les débordements enregistrés au troisième jour du bac durant l’épreuve de philosophie pour les filières lettres et lettres philosophie, a indiqué hier son secrétaire général, Aïssa Merazi, à El Watan Week-end. «C’est particulièrement quelques centres d’Alger-Ouest, Blida, Oran et Constantine qui ont été perturbés. L’Office ne pouvait prendre de décision dans la mesure où les rapports qui provenaient des centres d’examen ne soulignaient aucune anomalie.
J’estime que la situation a été délibérément amplifiée. Quelques centres d’examen et quelques salles ont effectivement vécu ce débordement, mais cela ne touche pas à la crédibilité du bac», affirme-t-il. Le responsable de l’ONEC n’a toutefois pas communiqué les délais de remise des résultats de l’enquête ni même sur les sanctions prévues. Que prévoit la loi en cas de tricherie ? Quand un rapport n’est pas remis concernant la fraude, au centre de correction, lorsque les correcteurs remarqueront des réponses identiques, ce seront toutes les copies de la salle d’examen qui seront annulées.
Complot
D’autres sources proches du ministère ont qualifié l’incident de «non-événement» et accusent même des «enseignants syndicalistes d’être derrière le débordement». Autrement dit, selon cette analyse, les enseignants syndicalistes qui n’ont pas réussi, après deux mois de grève, à boycotter le bac, trouvent alors le moyen de le perturber pendant son déroulement en manipulant les élèves ou en fermant les yeux sur des tricheries. «Comment expliquez-vous, ajoute la même source, que les forces de l’ordre, chargées de sécuriser les centres, ne sont pas intervenues ? Si un enseignant surveillant n’arrive pas à maîtriser sa salle, les forces de l’ordre le feront pour lui.
Cet enseignant est le premier responsable de sa salle et si des rapports sont rédigés, les candidats perturbateurs seraient interdits d’examen pour cinq ans.» Selon toujours la même source, «les candidats ayant provoqué des incidents sont tous des doublants et des triplants». A Mila, par exemple, «des candidats communiquent quasi librement entre eux sans que personne ne s’en émeuve, alors que d’autres surveillants font semblant de n’avoir rien vu», témoigne un parent d’un candidat. Plusieurs surveillants dénoncent «la tricherie à grande échelle». «Ce qui s’est passé est politique et il y a manipulation», affirme notre source. «Un sujet difficile ? Il y en a eu plusieurs fois, et même celui des maths, même les brillants élèves étaient bloqués, mais jamais des incidents pareils ne se sont produits.»
Copies pas conformes :
Au centre d’examen Abdelaziz Ben Redouan à El Achour, Alger, les surveillants ne se sont rendu compte qu’une heure et demie après le début de l’épreuve des maths, filière sciences, que les feuilles d’examen n’étaient pas correctement distribuées. Il fallait intercaler les couleurs d’une table à l’autre. Ce qui n’a pas été fait. Pour se ressaisir, ils n’ont donc pas hésité à récupérer les copies des mains des candidats qui étaient appelés à recopier leur réponse en un temps record !