SEMAINE SOMBRE

 
La Une du 19/08/2008
 

 

 La Une du 20/08/2008

lité Edition du 19/8/2008

Ce matin à 7h 30, aux Issers
Attentat kamikaze contre l’Ecole
Younès Djama


l Bilan provisoire : 43 morts, 38 blessés.
l Des candidats gendarmes et des civils de passage figurent parmi les victimes.
l C’est l’attentat le plus meurtrier depuis des mois.

Opération n La barbarie terroriste s’est encore abattue, ce mardi matin, vers 7h 30, sur la wilaya de Boumerdès.

Un attentat kamikaze a pris pour cible l’école supérieure de gendarmerie de la daïra des Issers, à une soixantaine de kilomètres de la capitale, faisant, selon un premier  bilan,  43 morts et 38 blessés, selon un communiqué du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales. La même source ne précise pas, toutefois, les circonstances de l’attaque, mais selon des sources présentes sur les lieux, un kamikaze, à bord de son véhicule chargé d’explosifs, a foncé à grande vitesse sur l’une des entrées de l’école où attendaient des dizaines de candidats venus des quatre coins du pays. D’ailleurs, on apprend que de nombreux candidats figurent parmi les victimes. Certains d'entre eux ont dû passer la nuit sur les lieux pour pouvoir subir les premiers, les examens d’admission. Des civils de passage sur les lieux ont également été atteints. Nos sources avancent par ailleurs qu’un bus desservant la ligne Oran - Tizi Ouzou a été gravement endommagé par l’effet de la déflagration. On ne déplore heureusement pas de morts parmi les passagers, mais on compte, selon nos informations, des blessés plus ou moins grièvement atteints. Selon ces mêmes sources, le bus en question avait fait, d’abord, escale à Alger d’où il a pris la route de Tizi. Outre les morts et les blessés, la bombe a aussi occasionné des dégâts considérables  sur les immeubles abritant l’école et les bâtisses environnantes.
Des familles entières ont été brutalement tirées de leur sommeil pour certaines par le bruit de l'explosion, alors que d’autres ont été violemment secouées au moment ou elles prenaient leur petit  déjeuner. Beaucoup ont d'abord cru à un séisme. En cette matinée d’aujourd’hui, plusieurs habitants s’étaient rassemblés à l’extérieur de leurs maisons, dont des femmes en pleurs qui criaient sous l’effet du choc. Pour rappel, la wilaya de Boumerdès fait face, ces jours-ci, à une grave recrudescence des actes terroristes au même titre que la wilaya de Tizi Ouzou, sachant que l’attaque de ce matin, intervient à moins d’une semaine de celle perpétrée par un autre kamikaze à Zemmouri El-Bahri, une station balnéaire à l’est de Boumerdès.  Ce énième attentat perpétré moins de quinze jours avant le début du mois sacré, donne un avant-goût sentant le soufre de ce que risque d'être le ramadan de cette année. 

Younès Djama

 L'Editorial 

             
[

CARNAGE CONTRE DES CIVILS AUX ISSERS
43 Morts et 45 blessés
20 Août 2008 - Page : 2
Lu 374 fois 

L’hideuse image de l’horreur

Parmi les personnes décédées, figurent 42 civils et 1 gendarme.

La sanguinaire main terroriste a de nouveau frappé. Cette fois-ci, c’est l’Ecole supérieure de la Gendarmerie nationale (Esgn) des Issers, dans la wilaya de Boumerdés, qui a été prise pour cible. L’attentat, perpétré hier matin, a fait au moins 43 morts et 45 blessés.
Parmi les personnes décédées, figurent 42 civils et un (1) gendarme, précise le communiqué du ministère de l’Intérieur, ajoutant que 32 blessés sont des civils et 13 autres sont des gendarmes. Il était environ 7h28 lorsqu’une voiture de marque Toyota Hilux s’arrêta devant la file de jeunes en attente devant l’établissement. Ces derniers, alignés en une queue de plusieurs mètres, tout au long de la clôture de l’Ecole supérieure de la Gendarmerie, attendaient l’ouverture des portes pour s’inscrire au concours d’accès à l’Esgn. Un homme sort de la voiture, en prenant le soin de la refermer derrière lui. Dans la file, où s’impatientaient près de quatre-vingts jeunes, dont la plupart des bacheliers, l’homme s’arrêta au milieu. Hormis ceux devant lesquels il s’arrêta, nul ne prêta attention à cet intrus arrivé à l’improviste. Il est 7h30. A ce moment-là, l’horloge du temps décida de s’arrêter et une assourdissante explosion se produisit. L’homme s’est fait exploser. La voiture, qui était en stationnement a volé, elle aussi, en éclats. Apparemment, elle était également bourrée d’explosifs.
L’explosion a été entendue à plus de quarante kilomètres à la ronde. Dans l’explosion, le souffle de la bombe a tout drainé sur son passage. Le mur de clôture de l’Ecole s’est abattu. En ce mardi, la circulation était fluide. Une voiture de marque Peugeot 307, soufflée par la bombe, a été presque pulvérisée. Les corps du couple qui se trouvait à bord, étaient introuvables. Un bus, assurant la desserte Oran-Tizi-Ouzou a vu toutes ses vitres voler en éclats. Les 19 personnes qui voyageaient à bord, sont toutes blessées. De la villa, de style colonial, qui est en face de l’Ecole, on ne voit que les murs éventrés. Le toit s’est effondré. Les dégâts matériels sont considérables. Fort heureusement, ses occupants en sont sortis indemnes. On n’a enregistré qu’une personne blessée.
Sur le lieu de l’explosion, un trou de près d’un (1) mètre est perceptible. La route des Issers est devenue noire. Elle est jonchée de cendres et de suie. «Ce sont tous des jeunes à la fleur de l’âge» nous raconte un citoyen. «Je les ai vus. Ils ne dépassent pas les vingt ans», ajoute-t-il. D’autres témoins affirment que la plupart de ces jeunes sont de nouveaux bacheliers. «Ils ont choisi de s’engager dans la Gendarmerie pour défendre leur pays. Ils sont morts innocents. Ils n’avaient même pas d’armes à la main. Ce sont des anges», clame un vieux, les joues ridées. «Ils (les terroristes) veulent nous faire croire qu’ils font du djihad. Non! Non! Les vrais personnes qui font du djihad ne tuent pas les anges! Il n’y a que les lâches qui osent perpétrer un acte aussi barbare» ajoute, en larmes, notre interlocuteur. «Parmi eux, il y a certainement Mohamed», ajoute-t-il. Qui est-ce? «C’est un jeune de Chlef. Il voulait rejoindre les rangs de la Gendarmerie. Il n’avait pas où aller. Je l’ai hébergé» raconte le vieillard. Approché, le receveur du bus assurant la desserte Oran-Tizi-Ouzou, a l’air abattu. Il nous montre ses deux bras. Ils sont traversés par des égratignures. «Je vais bien. Je peux le dire, puisque les personnes qui voyageaient avec nous sont sorties indemnes. Elles sont certes blessées, mais rien de grave quand, après l’explosion, on découvre que l’on est toujours en vie. Voilà l’essentiel», a-t-il estimé.
Aux alentours, les gendarmes, qui ont redoublé de vigilance, sont à bout de nerfs. Le stress, la peur, l’angoisse, mais surtout la tristesse et l’abattement sont visibles sur leurs visages. La police scientifique est à pied d’oeuvre. Elle est assistée par les éléments de la Protection civile. Les ambulances aux klaxons assourdissant, gyrophares actionnés, partaient et revenaient, de vers les hôpitaux les plus proches. Ceux de Thenia, Bordj Menaïel et de Tizi Ouzou. A l’hôpital de Bordj Menaïel, les ambulances arrivent une par une. Les urgences reçoivent de plus en plus de blessés. Ils sont à quatre, dans des salles spacieuses. Interrogé, un blessé, après nous avoir regardé quelques instants, finit par lâcher: «Je ne peux rien vous dire, de crainte de mentir. Il n’y a que ceux qui ont assisté de si près à l’attentat qui peuvent vous parler.» Et, après un bref silence, il continue: «...ceux là sont morts!». La phrase provoque des frissons. Une infirmière, visiblement touchée, tente de cacher ses larmes. A l’entrée de l’hôpital, des citoyens viennent s’enquérir de leurs proches. Une liste de blessés a été établie. Cela facilite la tâche aux préposés à la réception. Les Issers a vécu une journée des plus amères. La petite ville paisible tente de panser ses blessures. Ce mardi 19 août 2008 restera certainement gravé dans sa mémoire. Tout comme les hommes, les villes ont également une mémoire. Croyez-y.

 

De notre envoyé spécial Hakim KATEB

MOBILISATION MAXIMALE À L’HÔPITAL DE TIZI OUZOU
Une journée d’enfer pour le personnel médical
20 Août 2008 - Page : 3
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Des dégâts considérables

Parmi les blessés, trois dans un état grave. Ils ont été évacués vers le Centre hospitalo-universitaire Nédir-Mohamed après une première admission à l’hôpital de Bordj Menaïel.

La plupart des victimes étaient originaires de Aïn Defla, Oran, Sidi Bel Abbès, Chlef et Beni Amrane (wilaya de Boumerdès). La victime, habitant à Béni Amrane, âgé de 46 ans, était de passage par hasard devant l’école de gendarmerie. Les quatre autres étaient âgés de 18 à 25 ans.
Devant l’entrée du bloc des urgences médico-chirurgicales, les va-et-vient des médecins et des infirmiers étaient incessants durant toute la matinée et en début d’après-midi.
Les agents de sécurité ne laissaient personne entrer. Des instructions fermes ont été données aux employés de l’hôpital pour ne laisser entrer aucun journaliste à l’intérieur du service.
La dizaine de journalistes présents sur les lieux s’étonnent, car suite au dernier attentat de Tizi Ouzou, une attitude tout à fait opposée avait été adoptée à l’égard des correspondants de presse. Ces derniers étaient autorisés à exercer leur mission.
Des agents ont informé les journalistes qu’il leur fallait des autorisations de la part de la direction.
Le directeur étant en congé, le document exigé était impossible à obtenir. Devant l’entrée du service des urgences, des familles, dont des proches sont sortis le matin et n’ayant donné aucun signe de vie, arrivent. Il s’agit, dans leur majorité, de gens de conditions modestes. Une vieille dame, les yeux embués de larmes, accompagnée d’une proche, arrive paniquée. Elle conjure les agents de sécurité de la laisser entrer. Mais en donnant le nom de son fils, on lui répond qu’il n’a pas été admis ici. «Il est sorti de la maison à cinq heures du matin. Il devait se rendre à Rouiba pour passer un concours car il a eu son baccalauréat. Il m’a dit que lorsqu’il arrivera à Rouiba, il m’appelerait. Il ne l’a pas fait», soupire l’infortunée maman. Elle dit que son fils n’a pas de portable. Elle, non plus. Il devait appeler d’un téléphone fixe.
Des personnes présentes sur les lieux essaient de la réconforter en lui disant que l’attentat s’est produit à 7h30. Son fils devait être déjà à Rouiba puisqu’il est sorti à cinq heures. La mère est soulagée pour quelques minutes.
D’autres familles arrivent. Elles ne peuvent pas parler car elles sont sous le choc. Une famille ne sait pas si son fils de 23 ans a été atteint par l’attentat. Elle attend en silence que les noms des blessés soient affichés. Plusieurs personnes commentent l’événement. «Je viens d’avoir au téléphone un ami psychologue qui est sur les lieux de l’attentat depuis 8 heures. Il dit que c’est un véritable carnage», affirme un quinquagénaire.
Une ambulance d’une clinique privée stationne devant la porte d’entrée du service des urgences. Un blessé, dans un état critique, va être transféré vers le privé.
Un médecin sort pour fumer une cigarette. Il est pris d’assaut par les journalistes. Il révèle:
«Nous avons reçu cinq blessés. Trois sont dans un état critique. Ces derniers sont dans les blocs opératoires.»
A midi, un blessé dans un état de coma profond atterrit au service à bord d’une ambulance de l’hôpital de Bordj Menaïel.
Dix minutes plus tard, c’est un autre blessé, toujours à bord d’une ambulance de Bordj Menaïel, qui arrive. Des dizaines de blouses blanches sont en train de travailler avec un remarquable sang-froid. Il faut dire que le personnel médical et paramédical de l’hôpital de Tizi Ouzou est expérimenté dans ce genre d’événements tragiques.

Aomar MOHELLEBI

YAZID ZERHOUNI
«Les terroristes n’ont d’autre issue que de se rendre»
20 Août 2008 - Page : 2
Lu 256 fois 

Le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni, s’est déplacé hier sur les lieux de l’attentat terroriste. Il était accompagné du commandant de la Gendarmerie nationale, le général-major Ahmed Bousteïla, et du directeur général de la Protection civile, Mustapha El-Habiri.
«Les terroristes viennent de confirmer qu’ils vivent une situation inextricable. Ils ont des problèmes énormes. Ils recourent aux attentats pour revigorer leurs éléments déjà abattus par les dernières attaques menées par l’ANP», affirme M.Zerhouni. «L’Etat combattra inlassablement les éléments terroristes, par ses forces de sécurité appuyées par les citoyens qui ont fait preuve de vigilance», a indiqué le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales à la presse, réitérant «l’engagement de l’Etat à poursuivre la lutte contre ces hordes criminelles jusqu’à leur élimination». «Qu’ils sachent qu’ils n’ont d’autre issue que de se rendre», a-t-il encore martelé. «Ces bandes terroristes s’en prennent aux civils, à cause de leur désespoir du soutien populaire, tant il demeure entendu que les terroristes n’ont aucune visée politique», a-t-il expliqué. Evoquant les derniers actes terroristes, le ministre a relevé que «ces escalades barbares montrent que les groupes terroristes sont dans une impasse, confirmant ainsi qu’ils sont en proie à des problèmes internes».
A la question de savoir pourquoi les groupes terroristes ne visent que les trois wilayas du Centre, à savoir Boumerdès, Bouira et Tizi Ouzou, Noureddine Yazid Zerhouni a indiqué que «cela est dû aux reliefs difficiles qui caractérisent ces régions. Lesquels facilitent leur fuite après avoir commis leurs actes ignobles».
Pour le ministre de l’Intérieur, «ces groupes terroristes cherchent, à travers des attentats contre les civils, à desserrer l’étau des forces de sécurité qui les ont acculés dans leurs derniers retranchements».

Hakim KATEB

     
                                                       
   

 Le terrorisme est un outil de communication»

Des secouristes s'activent à proximité du bâtiment du HCR touché par un attentat à Alger, le 11 décembre 2007 

Fayez Nureldine AFP ¦ Des secouristes s'activent à proximité du bâtiment du HCR touché par un attentat à Alger, le 11 décembre 2007

 
Après les attentats qui ont frappé Alger, mardi matin, Séverine Labat, chercheur au CNRS/Cadis et spécialiste des islamistes algériens, explique pourquoi la situation est toujours fragile dans le pays…

Deux voitures piégées ont explosé, mardi matin à Alger. Pour l’instant, ces actions n’ont pas été revendiquées. Portent-elles la marque du Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat (GSPC) selon vous?
En l’absence de revendication, il est difficile de se prononcer. Néanmoins, il fait peu de doutes qu’il s’agit d’islamistes. Et la seule organisation à avoir refusé de poser les armes est le GSPC.

Assiste-t-on à une recrudescence de la violence du GSPC depuis son ralliement à al-Qaïda?
Les premiers contacts entre les deux mouvances remonte à 1998, après la scission du GIA. Le GSPC, prétendûment opposé aux massacres de 1997, ciblait alors les militaires algériens. Une posture difficile à tenir aujourd’hui car le groupe a été très poursuivi par l’appareil militaire. Il est devenu très minoritaire et s’est cherché un relais. Il faut savoir que l’appareil idéologique algérien a toujours été très pauvre: il a gagné un nouveau souffle en se ralliant à al-Qaïda. Et une certaine reconnaissance, al-Zaouahri ayant demandé au GSPC dans une vidéo de «sortir les fils de France d’Algérie.»

Pourquoi être passé de cibles militaires à des cibles civiles?
Le terrorisme est un outil de communication. En s’en prenant aux civils, les islamistes s’assurent que l’on parle d’eux. Enfin, les attentats du 11 septembre 2001 ont été une rupture en créant un nouveau savoir-faire. Le phénomène des bombes humaines est très récent en Algérie, il ne date que d’avril 2007.

Pourquoi le terrorisme dure malgré la fin de la guerre civile?
Parce qu’il n’y a pas eu de véritable réconciliation nationale, comme on a pu en observer en Afrique du Sud ou au Maroc. La crise a été réglée au niveau administratif mais aucune démarche n’a été faite au niveau social ou politique. Le président Bouteflika a opéré un blocage institutionnel: les Algériens n’ont pour seul horizon que la prochaine élection présidentielle, en 2009, où l’on parle de plus en plus d’un troisième mandat de Bouteflika. Sans espoir de changement, la désespérance des Algériens est terrible et constitue un terreau toujours favorable à l’islamisme.

Est-ce le retour de la terreur?
Tout dépend de l’intensité de ces attaques et des réponses sécuritaire, politique et sociale qui leur seront apportées. L’appareil sécuritaire s’est beaucoup modernisé. Et le 11 Septembre a légitimé la répression de l’appareil militaire, qui se traduit par de nombreux ratissages. Néanmoins, Alger est loin d’être dans la même situation que Bagdad. C’est une ville qui renaît: on s’y ballade de nouveau la nuit, depuis 1999. Et depuis la présidentielle de 1995, où la population a exprimé son ras-le-bol des islamistes, puis en 1997 où elle s’est révoltée contre la violence des massacres, elle ne veut plus céder à la terreur.


Propos recueillis par Sandrine Cochard


20Minutes.fr, éditions du 11/12/2007 - 17h17

dernière mise à jour : 11/12/2007 - 17h22

   
 

Attentats en Algérie

: 30 morts selon un bilan officiel,

 72 selon la presse

Après l'attentat dans le quartier de Ben Aknoun à Alger (Algérie) le 11 décembre 2007

 

Secours sur les lieux de l'attentat du 11 décembre 2007 à Alger.
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Reuters/Zohra Bensemra ¦ Après l'attentat dans le quartier de Ben Aknoun à Alger (Algérie) le 11 décembre 2007
 
Le bilan officiel des attentats perpétrés mardi à Alger est de 30 morts, «dont 5 étrangers», et 28 blessés hospitalisés, selon le ministre algérien des Affaires étrangères Mourad Medelci, interrogé mercredi par téléphone sur Europe 1. Le quotidien algérien «al-Watan», citant des sources médicales, faisait état ce mercredi de 72 morts et 112 blessés.

Revendiqué par Al-Qaida

Ces deux attentats à la voiture piégée
ont été revendiqués par la branche d'Al-Qaida au Maghreb islamique (BAQMI, ex-GSPC algérien). Les deux attaques, précise Al-Qaida, ont été menées par Abdoul-Rahman al Aasmi et Ami Ibrahim Abou Othman. Un site Internet islamiste publie des photos des deux kamikazes, portant des fusils d'assaut.

 Parmi les victimes, figureraient un ressortissant danois et un ressortissant sénégalais, selon le ministère de l'Intérieur algérien. L'ONU affirme pour sa part qu'au moins quatre de ses employés ont été tués et que 14 sont portés disparus. Dans la soirée, cinq personnes ont été dégagées vivantes des décombres de l'immeuble abritant le Haut commissariat des Nations unies aux réfugiés et le PNUD dans le quartier de Hydra.

Aucun Français ne figure parmi les victimes, a quant à lui indiqué le ministère français des Affaires étrangères. Le Haut Commissaire de l'ONU aux Réfugiés, Antonio Guterres, a déclaré n'avoir «aucun doute» sur le fait que le siège du HCR à Alger était la cible de l'attentat à la voiture piégée, a affirmé un porte-parole de l'Organisation à Geneve.

Quartier résidentiel

Mardi matin, deux attentats simultanés ont eu lieu, l'un dans un bus devant la Cour suprême
à Ben Aknoun, l'autre devant le siège du HCR dans le quartier résidentiel de Hydra. Le véhicule piégé a explosé «entre le bâtiment du HCR et un autre qui abrite le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et d'autres agences de l'ONU», a indiqué à l'AFP Astrid Van Genderen Stort, une autre porte-parole du HCR

Selon un membre des bureaux de la Commission européenne, juste à côté du HCR, les bâtiments des Nations Unies auraient effectivement été touchés par l'explosion. «Des vitres ont éclaté. Toutes les routes sont bloquées. A la Commission européenne, la sécurité a été renforcée, personne ne sort», a-t-il précisé à 20minutes.fr.


Hydra est un
quartier résidentiel où se trouvent les nouveaux sièges des ministères de l'Energie et des Finances, ainsi que plusieurs chancelleries et résidences diplomatiques. Ce quartier, où vivent un grand nombre d'étrangers, est habituellement très surveillé par la police.

>> L'actu se fait avec vous. Vous avez vu ou entendu quelque chose, envoyez vos témoignages et vos photos à multimedia @ 20minutes.fr

L'attentat à Ben Aknoun a également fait de nombreux morts, où une explosion a touché un bus de transport d'étudiants en direction de la fac de droit qui a été pulvérisé, a indiqué un membre du service médical
. Un cordon de sécurité a été immédiatement déployé et la route conduisant à ce quartier, où se trouvent notamment la Cour suprême et le Conseil constitutionnel, a été fermée à la circulation. Un policier et deux gardes républicains en faction devant ces bâtiments ont été tués, selon des témoins.

Un 11 du mois

Le gouvernement a annulé sa réunion hebdomadaire pour suivre les événements, a-t-on annoncé de source officielle. Le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkahdem, a déclaré que «rien ne peut justifier le crime».

Ces deux attentats surviennent un 11 du mois, comme ceux du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, comme ceux du 11 mars 2004 à Madrid et du 11 avril dernier également à Alger.


Avec AFP

   
     
     
     


21/08/2008
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