SEMAINE SOMBRE
CARNAGE CONTRE DES CIVILS AUX ISSERS Parmi les personnes décédées, figurent 42 civils et 1 gendarme. La sanguinaire main terroriste a de nouveau frappé. Cette fois-ci, c’est l’Ecole supérieure de la Gendarmerie nationale (Esgn) des Issers, dans la wilaya de Boumerdés, qui a été prise pour cible. L’attentat, perpétré hier matin, a fait au moins 43 morts et 45 blessés. De notre envoyé spécial Hakim KATEB MOBILISATION MAXIMALE À L’HÔPITAL DE TIZI OUZOU
Parmi les blessés, trois dans un état grave. Ils ont été évacués vers le Centre hospitalo-universitaire Nédir-Mohamed après une première admission à l’hôpital de Bordj Menaïel. La plupart des victimes étaient originaires de Aïn Defla, Oran, Sidi Bel Abbès, Chlef et Beni Amrane (wilaya de Boumerdès). La victime, habitant à Béni Amrane, âgé de 46 ans, était de passage par hasard devant l’école de gendarmerie. Les quatre autres étaient âgés de 18 à 25 ans. Aomar MOHELLEBI YAZID ZERHOUNI
Le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni, s’est déplacé hier sur les lieux de l’attentat terroriste. Il était accompagné du commandant de la Gendarmerie nationale, le général-major Ahmed Bousteïla, et du directeur général de la Protection civile, Mustapha El-Habiri. Hakim KATEB |
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Le terrorisme est un outil de communication»
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Fayez Nureldine AFP ¦ Des secouristes s'activent à proximité du bâtiment du HCR touché par un attentat à Alger, le 11 décembre 2007 Deux voitures piégées ont explosé, mardi matin à Alger. Pour l’instant, ces actions n’ont pas été revendiquées. Portent-elles la marque du Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat (GSPC) selon vous? En l’absence de revendication, il est difficile de se prononcer. Néanmoins, il fait peu de doutes qu’il s’agit d’islamistes. Et la seule organisation à avoir refusé de poser les armes est le GSPC. Assiste-t-on à une recrudescence de la violence du GSPC depuis son ralliement à al-Qaïda? Les premiers contacts entre les deux mouvances remonte à 1998, après la scission du GIA. Le GSPC, prétendûment opposé aux massacres de 1997, ciblait alors les militaires algériens. Une posture difficile à tenir aujourd’hui car le groupe a été très poursuivi par l’appareil militaire. Il est devenu très minoritaire et s’est cherché un relais. Il faut savoir que l’appareil idéologique algérien a toujours été très pauvre: il a gagné un nouveau souffle en se ralliant à al-Qaïda. Et une certaine reconnaissance, al-Zaouahri ayant demandé au GSPC dans une vidéo de «sortir les fils de France d’Algérie.» Pourquoi être passé de cibles militaires à des cibles civiles? Le terrorisme est un outil de communication. En s’en prenant aux civils, les islamistes s’assurent que l’on parle d’eux. Enfin, les attentats du 11 septembre 2001 ont été une rupture en créant un nouveau savoir-faire. Le phénomène des bombes humaines est très récent en Algérie, il ne date que d’avril 2007. Pourquoi le terrorisme dure malgré la fin de la guerre civile? Parce qu’il n’y a pas eu de véritable réconciliation nationale, comme on a pu en observer en Afrique du Sud ou au Maroc. La crise a été réglée au niveau administratif mais aucune démarche n’a été faite au niveau social ou politique. Le président Bouteflika a opéré un blocage institutionnel: les Algériens n’ont pour seul horizon que la prochaine élection présidentielle, en 2009, où l’on parle de plus en plus d’un troisième mandat de Bouteflika. Sans espoir de changement, la désespérance des Algériens est terrible et constitue un terreau toujours favorable à l’islamisme. Est-ce le retour de la terreur? Tout dépend de l’intensité de ces attaques et des réponses sécuritaire, politique et sociale qui leur seront apportées. L’appareil sécuritaire s’est beaucoup modernisé. Et le 11 Septembre a légitimé la répression de l’appareil militaire, qui se traduit par de nombreux ratissages. Néanmoins, Alger est loin d’être dans la même situation que Bagdad. C’est une ville qui renaît: on s’y ballade de nouveau la nuit, depuis 1999. Et depuis la présidentielle de 1995, où la population a exprimé son ras-le-bol des islamistes, puis en 1997 où elle s’est révoltée contre la violence des massacres, elle ne veut plus céder à la terreur. Fayez Nureldine AFP ¦ Des secouristes s'activent à proximité du bâtiment du HCR touché par un attentat à Alger, le 11 décembre 2007
dernière mise à jour : 11/12/2007 - 17h22 |
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Attentats en Algérie: 30 morts selon un bilan officiel,72 selon la presse
Reuters/Zohra Bensemra ¦ Après l'attentat dans le quartier de Ben Aknoun à Alger (Algérie) le 11 décembre 2007 Revendiqué par Al-Qaida Ces deux attentats à la voiture piégée ont été revendiqués par la branche d'Al-Qaida au Maghreb islamique (BAQMI, ex-GSPC algérien). Les deux attaques, précise Al-Qaida, ont été menées par Abdoul-Rahman al Aasmi et Ami Ibrahim Abou Othman. Un site Internet islamiste publie des photos des deux kamikazes, portant des fusils d'assaut. Parmi les victimes, figureraient un ressortissant danois et un ressortissant sénégalais, selon le ministère de l'Intérieur algérien. L'ONU affirme pour sa part qu'au moins quatre de ses employés ont été tués et que 14 sont portés disparus. Dans la soirée, cinq personnes ont été dégagées vivantes des décombres de l'immeuble abritant le Haut commissariat des Nations unies aux réfugiés et le PNUD dans le quartier de Hydra. Aucun Français ne figure parmi les victimes, a quant à lui indiqué le ministère français des Affaires étrangères. Le Haut Commissaire de l'ONU aux Réfugiés, Antonio Guterres, a déclaré n'avoir «aucun doute» sur le fait que le siège du HCR à Alger était la cible de l'attentat à la voiture piégée, a affirmé un porte-parole de l'Organisation à Geneve. Quartier résidentiel Mardi matin, deux attentats simultanés ont eu lieu, l'un dans un bus devant la Cour suprême à Ben Aknoun, l'autre devant le siège du HCR dans le quartier résidentiel de Hydra. Le véhicule piégé a explosé «entre le bâtiment du HCR et un autre qui abrite le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et d'autres agences de l'ONU», a indiqué à l'AFP Astrid Van Genderen Stort, une autre porte-parole du HCR Selon un membre des bureaux de la Commission européenne, juste à côté du HCR, les bâtiments des Nations Unies auraient effectivement été touchés par l'explosion. «Des vitres ont éclaté. Toutes les routes sont bloquées. A la Commission européenne, la sécurité a été renforcée, personne ne sort», a-t-il précisé à 20minutes.fr. Hydra est un quartier résidentiel où se trouvent les nouveaux sièges des ministères de l'Energie et des Finances, ainsi que plusieurs chancelleries et résidences diplomatiques. Ce quartier, où vivent un grand nombre d'étrangers, est habituellement très surveillé par la police. >> L'actu se fait avec vous. Vous avez vu ou entendu quelque chose, envoyez vos témoignages et vos photos à multimedia @ 20minutes.fr L'attentat à Ben Aknoun a également fait de nombreux morts, où une explosion a touché un bus de transport d'étudiants en direction de la fac de droit qui a été pulvérisé, a indiqué un membre du service médical. Un cordon de sécurité a été immédiatement déployé et la route conduisant à ce quartier, où se trouvent notamment la Cour suprême et le Conseil constitutionnel, a été fermée à la circulation. Un policier et deux gardes républicains en faction devant ces bâtiments ont été tués, selon des témoins. Un 11 du mois Le gouvernement a annulé sa réunion hebdomadaire pour suivre les événements, a-t-on annoncé de source officielle. Le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkahdem, a déclaré que «rien ne peut justifier le crime». Ces deux attentats surviennent un 11 du mois, comme ceux du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, comme ceux du 11 mars 2004 à Madrid et du 11 avril dernier également à Alger. Reuters/Zohra Bensemra ¦ Après l'attentat dans le quartier de Ben Aknoun à Alger (Algérie) le 11 décembre 2007
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