Soeur Emmanuelle est morte

Soeur Emmanuelle est décédée lundi à l'aube de ses 100 ans

Soeur Emmanuelle, religieuse franco-belge ayant dédié sa vie aux plus pauvres, est décédée dans la nuit de dimanche à lundi moins d'un mois avant de devenir centenaire, a annoncé dans un communiqué Trao Nguyen, président d'Asmae-Association Soeur Emmanuelle. Lire la suite l'article

 

Soeur Emmanuelle, de son vrai nom Madeleine Cinquin, s'est éteinte "dans son sommeil" dans la nuit de dimanche à lundi à l'âge de 99 ans dans la maison de retraite de Callian (Var) où elle vivait depuis 1993, a indiqué à l'AFP une responsable de l'association.

"Fatiguée", mais ne souffrant "d'aucune maladie particulière" selon la même source, Soeur Emmanuelle, connue pour son franc-parler, sa silhouette humble et son visage malicieux qui hantaient les plateaux de télévision et les bureaux des puissants, allait célébrer son centième anniversaire le 16 novembre.

"Conformément à sa volonté, ses obsèques auront lieu dans la plus stricte intimité. Une messe à sa mémoire sera célébrée prochainement à Paris", selon le communiqué d'Asmae-Association Soeur Emmanuelle.

Soeur Emmanuelle, qui avait partagé pendant plus de 20 ans la vie des chiffonniers du Caire, a mené une lutte acharnée contre la pauvreté avec une vitalité qui lui a valu une popularité durable.

Née le 16 novembre 1908 à Bruxelles dans un foyer aisé franco-belge, rien ne prédestinait Madeleine Cinquin à devenir selon ses propres termes "une rebelle", un alter ego féminin de l'Abbé Pierre, "ami" et "maître à penser".

Mais à 23 ans, le 10 mai 1931, la jeune bourgeoise, de mère chrétienne et de père juif, avait renoncé à une vie confortable et prononcé ses voeux de religieuse dans la congrégation Notre-Dame de Sion, privilégiant les liens avec l'enseignement et le judaïsme.

Sous le nom d'Emmanuelle (Dieu est avec nous), elle avait enseigné en Turquie, puis en Tunisie avant de partir pour l'Egypte. Dans ce dernier pays pour lequel elle a un véritable coup de foudre, à 62 ans, elle obtient enfin le feu vert de sa congrégation pour vivre parmi les plus pauvres, les chiffonniers du Caire.

Rappelée par sa congrégation en 1993, à l'âge de 85 ans, alors qu'elle souhaitait finir sa vie en Egypte, Soeur Emmanuelle a passé ses dernières années dans le Var.

Elle se déplaçait désormais en fauteuil roulant mais avait continué à donner de la voix pour défendre l'aide aux pays pauvres, les SDF et les jeunes générations.

"Durant toute sa vie, elle a puisé son inlassable énergie dans sa foi en Dieu et comme elle l'affirmait aussi, dans sa foi en l'Homme", commente son association.

"Jusqu'au bout et malgré son âge, Soeur Emmanuelle est demeurée un souffle vivant pour tous ceux qui poursuivent et développent ses actions", poursuit-elle.

"Sa disparition laisse un vide immense dans nos coeurs", assure Asmae, "mais la force de son message continuera de nous aider à être fidèle à sa devise: +Vivre c'est agir, Yalla!+".

Dans un dernier livre d'entretiens intitulé "J'ai cent ans et je voudrais vous dire" (avec Jacques Duquesne et Annabelle Cayrol, éditions Plon) et publié en août 2008, la religieuse parlait de la mort sans tabou. A la fin de l'ouvrage, dans un petit texte de sa main elle affirmait : "j'ai eu une vie heureuse, celle que je voulais".

"Je suis en paix, j'attends paisiblement la mort, sans m'ennuyer", ajoutait-elle, exprimant pourtant "un regret, une souffrance: tous les drames du monde".

"Sans partage, sans solidarité, on ne peut faire progresser l'humanité", insistait Soeur Emmanuelle. "Il faut donc s'acharner".

Soeur Emmanuelle est morte

Soeur Emmanuelle en août 2004 à Lourdes

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Jose Nvarro AFP/Archives ¦ Soeur Emmanuelle en août 2004 à Lourdes

 

Sœur Emmanuelle ne se sera pas éteinte dans le bidonville d'Ezbet el-Nakhl, au Caire en Egypte, comme elle le souhaitait. Elle est décédée dans la nuit de dimanche à lundi dans la communauté Notre-Dame de Sion où elle s’était retirée depuis 1993. Agée de 99 ans, elle y consacrait son temps à lutte en faveur des sans-abris et des sans-papiers.

N'hésitant pas à recourir aux médias pour populariser ses combats, elle était connue et appréciée pour son franc-parler comme dans cet extrait de l'émission «Bouillon de Culture» datant de 1996.

Née en 1908 à Bruxelles, elle s’était installée en Egypte en 1971. Elle avait pendant un peu plus de vingt ans partagée la vie des chiffonniers du Caire. Elle avait alors contribué à la construction d’écoles, de jardins d'enfants, de dispensaires et oeuvré pour le dialogue entre juifs et musulmans. Elle avait quitté le bidonville d'Ezbet el-Nakhl sur ordre de sa hiérarchie.

«Fatiguée» mais sans «aucune maladie»

La religieuse en baskets avait fondé en 1980 l'association «Asmae-association Soeur Emmanuelle» qui aide des milliers d'enfants dans le monde de l'Egypte au Soudan, du Liban aux Philippines, de l'Inde au Burkina Faso. Elle avait publié en août dernier un livre entretien «J'ai cent ans et je voudrais vous dire», dans lequel elle tirait les leçons du siècle qu'elle a traversé.

«Fatiguée», mais ne souffrant «d'aucune maladie particulière», la religieuse franco-belge allait célébrer son centième anniversaire le 16 novembre prochain. «Conformément à sa volonté, ses obsèques auront lieu dans la plus stricte intimité. Une messe à sa mémoire sera célébrée prochainement à Paris», selon le communiqué d'Asmae-Association Soeur Emmanuelle.

Votre hommage à Soeur Emmanuelle dans les commentaires ci-dessous.



20/10/2008
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