TERREUR VOUS REVOILA ?

 

A Dergana et RĂ©ghaĂŻa Ă  minuit
Véhicules piégés contre 2 commissariats
Par RĂ©da NaĂŻm


RĂ©cit n Deux vĂ©hicules piĂ©gĂ©s ont explosĂ©, hier, dans la nuit, devant deux commissariats, l’un Ă  Dergana et l’autre Ă  RĂ©ghaĂŻa, faisant, selon des tĂ©moignages recueillis, trois morts et plus d’une quinzaine de blessĂ©s.

http://www.infosoir.com/edit.php?id=55293

Vers minuit, un camion a explosĂ© tout prĂšs du commissariat de police de ReghaĂŻa, devant lequel l’engin Ă©tait stationnĂ©, tuant sur le coup une vieille femme. «Elle a Ă©tĂ© touchĂ©e vraisemblablement par les dĂ©bris», selon des tĂ©moins qui parlent aussi d’un bilan de onze blessĂ©s. «Tous des policiers», estime-t-on, ce matin, dans le centre-ville de RĂ©ghaĂŻa, oĂč tout le monde Ă©tait encore sous le choc.
«Je dormais quand soudain, un bruit assourdissant m’a fait sauter du lit. Je pensais que mon chalet allait me tomber sur la tĂȘte. Sur le moment, on pensait tous, qu’il s’agissait d’un sĂ©isme», relate un citoyen.
Des habitants de ReghaĂŻa affirment aussi avoir entendu des coups de feu, Ă  peine deux ou trois secondes aprĂšs la dĂ©flagration. «Apparemment une fusillade», dit-on Ă  l’unisson. Un tĂ©moin a racontĂ© Ă  l’AFP que «trois jeunes ont garĂ© un gros camion devant le commissariat et jetĂ© une grenade Ă  l'intĂ©rieur probablement pour faire sortir les policiers». «Il y a eu des tirs nourris des policiers, puis les trois jeunes se sont enfuis dans une voiture qui les attendait» a-t-on encore affirmĂ©. Vingt minutes n’étaient pas encore Ă©coulĂ©es qu’une deuxiĂšme dĂ©tonation a Ă©tĂ© entendue. Cette fois-ci, un autre camion bourrĂ© d’explosifs stationnĂ© derriĂšre le commissariat de police de Dergana, venait d’exploser, tuant sur le coup deux personnes et faisant un grand nombre de blessĂ©s parmi les riverains qui, non loin du commissariat, marchaient paisiblement pour prendre le frais. Les victimes, selon des tĂ©moins, seraient un homme et une femme. L'explosion fut si puissante que trois villas, jouxtant le commissariat, ont Ă©tĂ© presque entiĂšrement soufflĂ©es.
Nos reporters dĂ©pĂȘchĂ©s sur les lieux n'ont pu avoir d'informations officielles mais nos sources ajoutent aussi que des vitres de maisons ont volĂ© en Ă©clats et ce, dans un rayon de plusieurs centaines de mĂštres. Ils affirment en outre que des vĂ©hicules garĂ©s dans les parages ont Ă©tĂ© totalement touchĂ©s.
Ces deux attentats simultanĂ©s, ont Ă©tĂ© perpĂ©trĂ©s vraisemblablement «avec des vĂ©hicules volĂ©s». On rappelle, Ă  ce propos justement, que deux gros camions dont on n’a plus trouvĂ© la moindre trace, avaient Ă©tĂ© volĂ©s en septembre dernier. Une affirmation qui, aujourd’hui, fait craindre le pire avec la recrudescence des vols des vĂ©hicules dans l’AlgĂ©rois.

R. N

  DEUX CAMIONS PIEGES EXPLOSENT A DERGANA ET REGHAIA
Le GSPC frappe Ă  Alger

Les deux attentats qui ont ciblĂ© dans la nuit de dimanche Ă  lundi deux localitĂ©s situĂ©es Ă  l’est d’Alger ont de quoi inquiĂ©ter Ă  plus d’un titre. D’abord parce qu’ils dĂ©montrent que la capacitĂ© de nuisance des groupes armĂ©s est encore intacte malgrĂ© le discours officiel qui se veut rassurant sur ce volet. Ensuite, parce que ces deux actes criminels interviennent dans une conjoncture marquĂ©e par un regain d’activisme de l’aile politique de l’islamisme.

Une situation sans prĂ©cĂ©dent depuis 1992, date de l’interruption du processus Ă©lectoral et l’entrĂ©e en clandestinitĂ© ou le dĂ©part en exil des principaux responsables du FIS. Avec ces deux attentats aux portes d’Alger, les groupes armĂ©s dĂ©fient l’Etat, qui, depuis quelques annĂ©es dĂ©jĂ , s’est engluĂ© dans un processus unique en son genre. Un Etat qui scande haut et fort que “la lutte contre le terrorisme se poursuivra” et qui amĂ©nage, en mĂȘme temps, des espaces aux mentors politiques de ce phĂ©nomĂšne. Une donne qui a crĂ©Ă© une situation de dĂ©mobilisation gĂ©nĂ©rale de la sociĂ©tĂ© civile auprĂšs de laquelle l’ANP et les autres services de sĂ©curitĂ© avaient pourtant trouvĂ© par le passĂ© un appui considĂ©rable dans la lutte contre le terrorisme. Faut-il s’étonner maintenant que deux camions puissent “cracher” leurs explosifs Ă  Alger alors que nous pensions naĂŻvement que la capitale Ă©tait devenue une citadelle imprenable pour les groupes armĂ©s forcĂ©s de se suffire de quelques Ă©clats dans les villes et villages Ă©loignĂ©s ? Par ce discours politique euphorique autour de “la rĂ©conciliation”, l’AlgĂ©rie s’est placĂ©e en dehors de l’espace temps qui lui recommandait de terminer l’Ɠuvre qu’elle a entamĂ©e alors que l’environnement international d’alors nous confinait dans un isolement total. Les Ă©vĂ©nĂ©ments du 11 septembre 2001 ont rappelĂ© Ă  tout le monde le danger et la menace de l’islamisme armĂ©. Et c’est dans cette conjoncture internationale faite de comprĂ©hension et de compassion que l’AlgĂ©rie dĂ©cide d’amorcer un virage pour tendre la main “aux Ă©garĂ©s” et vider les prisons de ses pensionnĂ©s islamistes. Au mĂȘme titre que cette dame de Dergana qui a vu sa maison dĂ©truite par les terroristes, c’est maintenant tous les patriotes de ce pays qui se demandent si nous ne sommes pas revenus Ă  la case dĂ©part.
Nacer Belhadjoudja

 

REGHAIA
2 morts et 21 blessés

Un vĂ©hicule bourrĂ© d’explosifs a explosĂ©, au milieu de la nuit de dimanche Ă  lundi, devant le commissariat de la SĂ»retĂ© de la commune de RĂ©ghaĂŻa (wilaya d’Alger) causant la mort de 2 passants tandis que 21 personnes dont 3 policiers ont Ă©tĂ© blessĂ©es. L’attentat qui a Ă©tĂ© perpĂ©trĂ© Ă  minuit exactement, moins de 10mn avant l’attentat similaire qui s’est produit dans la localitĂ© de Dergana (lire article), a causĂ© Ă©galement des dĂ©gĂąts importants aux habitations et commerces de la rue SaĂŻdani-Allel et de la RN 24 de la ville de RĂ©ghaĂŻa. 18 vĂ©hicules, appartenant tous Ă  des citoyens ont Ă©tĂ© dĂ©truits ou subi de graves dommages. Il Ă©tait minuit lorsque, selon nos informations, trois individus ont garĂ© le camion sur la rue SaĂŻdani-Allel avant de prendre la fuite. Quelques minutes plus tard le camion Sonacome de type K66, volĂ© le 16 septembre 2006 par un groupe de terroristes armĂ©s Ă  la dĂ©charge des ordures situĂ©e au sud de la localitĂ© de Benmerzouga dans la commune de Boudouaou (wilaya de BoumerdĂšs), a explosĂ©. Le cratĂšre creusĂ© par la dĂ©flagration indique que le vĂ©hicule a Ă©tĂ© abandonnĂ© le long du trottoir qui longe le cĂŽtĂ© du commissariat ciblĂ© par les assaillants. L’explosion a soufflĂ© le mur de clĂŽture de la bĂątisse du commissariat, dĂ©truit quelques murs, mais les structures en bĂ©ton ont rĂ©sistĂ© au souffle de la bombe, laquelle selon certaines sources contenait environ 60 kilogrammes d’explosifs. A noter que dĂšs l’aube, les services de sĂ©curitĂ© ont recouvert le bĂątiment Ă  l’aide de plastique noire. De leur cĂŽtĂ©, les agents de la police scientifique s’affairaient Ă  ramasser des morceaux de ferrailles pour les besoins de l’enquĂȘte. Face au commissariat, toujours dans la rue SaĂŻdani-Allel, la maison des Benrabah qui a subi de plein fouet le souffle, a Ă©tĂ© sĂ©rieusement endommagĂ©e, les marchandises des magasins du rez-de-chaussĂ©e ont Ă©tĂ© complĂštement dĂ©truites. Les agents de l’APC de RĂ©ghaĂŻa ont vite fait d’enlever les carcasses des vĂ©hicules, dont certains sont devenus mĂ©connaissables. Selon les voisins, la famille qui occupait la rĂ©sidence Benrabah a dĂ©plorĂ© trois blessĂ©s. Malheureusement, B. RĂ©dha, 24 ans a Ă©tĂ© dĂ©couvert non loin du lieu de l’explosion, le corps dĂ©chiquetĂ©. La seconde victime, A. LyĂšs, 30 ans gravement atteinte au ventre est dĂ©cĂ©dĂ©e quelque temps aprĂšs l’attentat. Selon M. Djida, DG de l’hĂŽpital de Rouiba oĂč de grands moyens ont Ă©tĂ© dĂ©ployĂ©s pour apporter soins et aide aux victimes, seul un blessĂ©, qui souffre d’une fracture ouverte, a Ă©tĂ© transfĂ©rĂ© Ă  l’hĂŽpital Zmirli d’El-Harrach. Selon lui, la majoritĂ© des victimes n’a subi que des blessures lĂ©gĂšres. Notons le dĂ©placement, au cours de la nuit, du wali d’Alger venu s’enquĂ©rir des opĂ©rations de secours en direction des populations touchĂ©es par cet horrible crime. D’aprĂšs les sources sĂ©curitaires, ces nouveaux crimes (inclure l’attentat de Dergana) sont Ă  mettre Ă  l’actif de la seriate El-Feth, dĂ©pendant de la katibate El- Ahouel, laquelle est affiliĂ©e au GSPC. Il y a lieu de signaler que le camion de marque Hyundai, propriĂ©tĂ© de la commune de Boudouaou-El-Bahri et qui a Ă©tĂ© utilisĂ© dans l’attentat de Dergana, a Ă©tĂ© volĂ© aussi le 16 septembre 2006 par le mĂȘme groupe qui a pris le K 66. De mĂȘme que la similitude du mode opĂ©ratoire, c’est-Ă -dire la minuterie pour la mise Ă  feu des deux bombes, il ne fait aucun doute que pour les observateurs, les deux attentats ont Ă©tĂ© perpĂ©trĂ©s par le mĂȘme groupe, la seriate El- Feth en l’occurrence. Ce groupe active dans l’axe de Boudouaou, Keddara, Boudouaou-El-Bahri (dans la wilaya de BoumerdĂšs) et l’est de la wilaya d’Alger (Rouiba, RĂ©ghaĂŻa). A sa tĂȘte, le sinistre Ă©mir BĂ©tĂ©traoui Omar, alias Yahia qui est natif de la ville de Corso (W. de BoumerdĂšs). Il a malheureusement un sinistre palmarĂšs fait d’une longue liste de mĂ©faits sanguinaires. Par ailleurs, cette seriate compte parmi elle des Ă©lĂ©ments originaires de RĂ©ghaĂŻa, notamment un certain Abdi, dangereux sanguinaire qui a probablement aidĂ© ses acolytes Ă  reconstituer un rĂ©seau de soutien dans cette ville situĂ©e Ă  la lisiĂšre de la zone industrielle de Rouiba.
L. H.

 

DERGANA
1 mort et plusieurs blessés

Nuit d'horreur avant-hier Ă  Dergana, localitĂ© situĂ©e Ă  l’est de la capitale.Un camion piĂ©gĂ© a explosĂ© vers minuit devant le siĂšge de la SĂ»retĂ© urbaine de la dite ville, qui abrite Ă©galement une unitĂ© de la brigade mobile de la police judiciaire (BMPJ). Le vĂ©hicule abandonnĂ© derriĂšre le commissariat a explosĂ© quelques minutes aprĂšs une premiĂšre dĂ©tonation qui a ciblĂ© le commissariat de police de la ville de RĂ©ghaĂŻa. Selon un premier bilan de cet acte criminel on enregistre un dĂ©cĂšs et une vingtaine de blessĂ©es dont trois griĂšvement. Les victimes sont pour la plupart des civils, rĂ©sidant au niveau de la citĂ© des 104 villas. Un quartier rĂ©sidentiel se trouvant juste derriĂšre le commissariat de police, et qui a vu au moins cinq de ses habitations totalement dĂ©truites. La façade du commissariat a Ă©tĂ© pour sa part totalement endommagĂ©e. Ce lundi, dans la matinĂ©e, les signes de l'horreur sont encore lĂ . TĂ©moins de la violence de l'explosion. Une aile et un siĂšge du camion piĂ©gĂ© ont Ă©tĂ© propulsĂ©s Ă  plus de 100 mĂštres du lieu de l'attentat. Un amas de tĂŽles enchevĂȘtrĂ©s se trouvait au pied d'une bĂątisse totalement dĂ©truite. L'imposant cratĂšre causĂ© par cet attentat dĂ©note de la quantitĂ© de la charge explosive dissimulĂ©e dans le moteur du camion. La police qui a mis en place un large pĂ©rimĂštre de sĂ©curitĂ© autour du commissariat poursuivait hier encore ses recherches par l'intermĂ©diaire de son Ă©quipe scientifique. Cette derniĂšre, Ă©tait Ă  la recherche du moindre indice lui permettant de reconstituer les circonstances de cet attentat, ou du moins identifier le procĂ©dĂ© utilisĂ© par les terroristes. Les murs endommagĂ©s du commissariat ont Ă©tĂ© couverts d'une grande bĂąche noire et des hautes barricades en bois ont Ă©tĂ© rapidement dressĂ©es pour cacher les deux Ă©difices publics (siĂšge de la BMPJ et de la SĂ»retĂ© urbaine) aux regards des passants et autres personnes venues s'enquĂ©rir de la situation. Les habitants de la localitĂ©, surpris par l'ampleur du drame, se posent l'inĂ©vitable question: "Le terrorisme des annĂ©es 1990 est-il de retour? L'AlgĂ©rie revivra-t-elle de nouveau l'enfer ?" comme tĂ©moigne cette prĂ©occupation exprimĂ©e par un habitant du quartier, enseignant de son Ă©tat Ă  l'universitĂ© de Bab- Ezzouar. Pour sa part, une dame qui regagnĂ© son domicile il y a quatre annĂ©es, aprĂšs l'avoir abandonnĂ© au milieu des annĂ©es 1990 se demande si "le problĂšme de la sĂ©curitĂ© est de nouveau posĂ© Ă  Dergana". Hier, la dispositif policier Ă©tait important. Outre la prĂ©sence des responsables des structures de police situĂ©es dans les agglomĂ©rations avoisinantes, le chef de SĂ»retĂ© de wilaya d'Alger s'est dĂ©placĂ© pour la seconde fois consĂ©cutive sur les lieux de l'attentat. Une premiĂšre visite a eu lieu, at- on appris quelques minutes aprĂšs l'attentat.
Abder Bettache

http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2006/10/31/article.php?sid=45034&cid=2

DEUX ATTENTATS AU CAMION PIÉGÉ À RÉGHAÏA ET DERGANA.
Trois morts et dix-sept blessés
31 octobre 2006 - Page : 2

Il s’agit de deux attentats portant la signature des mĂȘmes commanditaires.

Deux attentats Ă  l’explosif ont secouĂ© la banlieue est d’Alger dans la nuit de dimanche 29 octobre 2006, Ă  quelques minutes d’intervalle, l’une Ă  RĂ©ghaĂŻa et l’autre Ă  Dergana, situĂ©es Ă  une trentaine de kilomĂštres de la capitale. Il s’agit de deux attentats portant la signature des mĂȘmes commanditaires, qui ont utilisĂ© deux camions piĂ©gĂ©s, de moyen tonnage, et ciblĂ© dans les deux cas les immeubles abritant les services de la SĂ»retĂ© nationale. Le premier bilan fait Ă©tat de la mort sur le coup de trois personnes, des civils, deux jeunes passants Ă  RĂ©ghaĂŻa et une femme, enseignante Ă  l’universitĂ© de Bab Ezzouar, Ă  Dergana. Le premier attentat a visĂ© le siĂšge de la SĂ»retĂ© de daĂŻra de RĂ©ghaĂŻa situĂ© au centre ville et le second a touchĂ© la bĂąttisse de la SĂ»retĂ© urbaine de Dergana.
D’aprĂšs les riverains, l’explosion a eu lieu Ă  minuit. Un camion bourrĂ© d’explosif a soufflĂ© une partie de l’immeuble de deux Ă©tages de la police et le pĂątĂ© de maisons qui fait face. Hier, Ă  10h30, les Ă©lĂ©ments de la police scientifique s’affairaient encore Ă  recueillir les indices et les Ă©lĂ©ments permettant l’identification de l’acte terroriste. Un dĂ©cor d’apocalypse tĂ©moigne de la forte dĂ©flagration. Un pĂ©rimĂštre de sĂ©curitĂ© d’un rayon d’une soixantaine de mĂštres est dĂ©jĂ  mis en place pour contenir la foule, stupĂ©faite et curieuse venue s’enquĂ©rir de la situation. Les dĂ©gĂąts sont importants. Une dizaine de voitures ont Ă©tĂ© rĂ©duites en tas de ferraille. Certaines ont Ă©tĂ© couvertes d’une couche de terre rougeĂątre. Les services de sĂ©curitĂ© font Ă©tat de 16 voitures endommagĂ©es. On reconnaĂźt une Laguna 2001, une MĂ©gane, une Opel Astra et une 407. Les autres sont mĂ©connaissables. Elles Ă©taient en stationnement en face du siĂšge des services de sĂ©curitĂ©. Un habitant d’une villa mitoyenne, de l’autre cĂŽtĂ© de la rue, abritant la famille Benabderahmane nous fera savoir qu’il s’agit probablement d’un camion transportant un remblai de terre qui a Ă©tĂ© laissĂ© par le chauffeur quelques minutes avant l’explosion. Il nous fera visiter sa maison de quatre Ă©tages qui a subi de lourds dĂ©gĂąts. Son rez-de-chaussĂ©e a Ă©tĂ© complĂštement dĂ©figurĂ© et les magasins endommagĂ©s. Des piĂšces du camion jonchent encore le trottoir. Un salon de coiffure, un hammam, une cafĂ©tĂ©ria, et d’autres locaux lui appartenant ont Ă©tĂ© soufflĂ©s par la dĂ©flagration. Les chambres de la villa, plus d’une quinzaine, ont connu des dĂ©gĂąts multiples.
Arrachement des portes et persiennes, fenĂȘtres brisĂ©es, et les meubles nous font rappeler les scĂšnes du tremblement de terre qui a secouĂ© la ville le 21 mai 2003. Sa soeur qui habite au dernier Ă©tage, est encore sous le choc. Ses trois enfants ont Ă©chappĂ© miraculeusement, en cette nuit d’horreur, Ă  la mort. Ils ont Ă©tĂ© surpris, raconte-t-elle, par le souffle qui a projetĂ© sur leur lit les portes, persiennes et les dĂ©bris de fenĂȘtres Ă©clatĂ©es. «Mon tĂ©lĂ©phone mobile indiquait 23h 57 quand je suis venue jeter un dernier coup d’oeil dans la chambre des enfants endormis et d’habitude je vais jusqu’au balcon pour voir l’extĂ©rieur, mais cette nuit je ne l’ai pas fait, je suis allĂ©e Ă  la cuisine prendre un verre d’eau puis rejoint ma chambre pour Ă©teindre la tĂ©lĂ©, ça m’a pris quelque deux Ă  trois minutes, soudain une forte explosion a secouĂ© toute la maison», raconte la dame visiblement bouleversĂ©e. Le gĂ©rant de la cafĂ©tĂ©ria, prĂ©sent Ă  ses cĂŽtĂ©s, qui dormait dans le local, nous fera savoir quant Ă  lui qu’il avait cru au dĂ©but Ă  un tremblement de terre: «Je suis sorti, dit-il, pour voir ce qui se passe et j’ai entendu des coups de feu juste aprĂšs l’explosion, j’ai alors rebroussĂ© chemin». TouchĂ© par un Ă©clat de verre, il porte sur son visage un pansement. Il est, lui aussi, sous le choc de cette nuit de terreur. D’autres tĂ©moins, habitant le quartier, nous feront savoir que les forces de sĂ©curitĂ© sont arrivĂ©es en force juste aprĂšs l’explosion pour encadrer les lieux.
A quelques encablures de lĂ , le mĂȘme procĂ©dĂ© a Ă©tĂ© utilisĂ© pour s’attaquer au siĂšge de la SĂ»retĂ© urbaine de Dergana. D’aprĂšs des tĂ©moins, des habitants du quartier, un camion Ă  benne, probablement Ă  transport d’ordures, a Ă©tĂ© aperçu empruntant la ruelle menant Ă  la cible visĂ©e. L’un des prĂ©sents nous relate les faits: «Il Ă©tait presque minuit quand nous avions entendu le moteur d’un camion passant, Ă  cĂŽtĂ©, s’éteindre; j’étais en train de suivre un match de football sur la chaĂźne ART quand une dĂ©tonation m’a fait sursauter, j’ai d’abord crĂ» Ă  un tremblement de terre. Il Ă©tait 11h45, puis j’ai ouvert la fenĂȘtre pour voir ce qui se passait Ă  l’extĂ©rieur. j’ai vu le camion Ă  benne stationnĂ© en face du commissariat puis soudain s’ensuivit une violente explosion. Terrible. Beaucoup de fumĂ©e s’en est propagĂ©e. Il Ă©tait minuit. On sentait bien l’explosif, probablement du TNT. J’ai Ă©tĂ© poussĂ© en arriĂšre par le souffle. La porte a Ă©tĂ© arrachĂ©e et les vitres ont volĂ© en Ă©clats. C’était une nuit de terreur.» Le rescapĂ© de l’explosion sera informĂ© dans la matinĂ©e du lundi que la premiĂšre dĂ©tonation Ă©tait celle de RĂ©ghaĂŻa. D’aprĂšs d’autres tĂ©moignages recueillis sur place, le camion en question Ă©tait conduit par deux jeunes personnes. Elles avaient l’intention d’immobiliser le camion Ă  une dizaine de mĂštres avant l’endroit de l’explosion mais il y avait un groupe de jeunes du quartier qui Ă©changeaient des propos. Ces derniers auraient remarquĂ© l’immatriculation 35 du camion Ă  ordures. Puis les deux jeunes personnes avancĂšrent un peu plus loin pour arrĂȘter le camion juste devant la base abritant le dortoir des Ă©lĂ©ments des forces de sĂ©curitĂ©.
Ces derniers sont descendus en courant du camion qui explosa une ou deux minutes aprĂšs. Une bonne partie du siĂšge des services de police est dĂ©truite. Les villas qui font face Ă  l’immeuble de la SĂ»retĂ© urbaine, au nombre de quatre, sont sĂ©rieusement endommagĂ©es. C’est lĂ  qu’habite la femme dĂ©cĂ©dĂ©e. LĂ  aussi, les Ă©lĂ©ments de la police scientifique sont sur le terrain. Les citoyens prĂ©sents sur les lieux, les visages fermĂ©s, trĂšs inquiets, ne parlaient que du mĂȘme sujet: les attentats de la veille.
A 12h 48, un communiquĂ© de la Direction gĂ©nĂ©rale de la sĂ»retĂ© nationale parvient Ă  la rĂ©daction et confirme les chiffres en notre possession. Le bilan des deux attentats fait Ă©tat de 1 civil dĂ©cĂ©dĂ©, 7 policiers et 3 civils blessĂ©s et 2 policiers et 2 civils en Ă©tat de choc, avec 4 vĂ©hicules lĂ©gers endommagĂ©s dans l’attentat de Dergana perpĂ©trĂ© Ă  00h30. Alors que le bilan de celui de RĂ©ghaĂŻa fait Ă©tat de 2 civils tuĂ©s, 4 policiers et 3 civils blessĂ©s et 16 vĂ©hicules endommagĂ©s. Un coup dur pour les services de sĂ©curitĂ© et un bilan lourd aux consĂ©quences psychologiques dramatiques.



 

Kamel BENMESBAH

http://www.lexpressiondz.com/T20061031/ZA4-1.htm

A peine le bruit assourdissant de la bombe commençait-il Ă  se dissiper qu’une autre explosion secouait une seconde fois le quartier. Celle d’un deuxiĂšme camion piĂ©gĂ©, garĂ© Ă  proximitĂ© de la brigade de la police judiciaire de Dergana. Entre les deux attentats, il y eut cinq minutes d’intervalle. Les terroristes ont trĂšs bien Ă©tudiĂ© leurs actes. Les deux camions, bourrĂ©s d’explosifs, ont Ă©tĂ© garĂ©s simultanĂ©ment contre les murs des deux commissariats, choisissant les cĂŽtĂ©s abritant des habitations et des commerces. Les tĂ©moignages recueillis sur place Ă  RĂ©ghaĂŻa et Ă  Dergana, moins de deux heures seulement aprĂšs les attentats, sont rĂ©vĂ©lateurs. Les deux poids lourds utilisĂ©s pour semer la mort Ă©taient conduits chacun par trois terroristes armĂ©s de kalachnikovs, lesquels, une fois avoir garĂ© les vĂ©hicules, ont pris la fuite le plus normalement du monde Ă  bord de deux voitures de type Renault Clio, de couleur blanche. Je les ai vus manƓuvrer pour stationner le camion contre le mur de l’enceinte du commissariat, mais Ă  aucun moment, je n’ai pensĂ© qu’il s’agissait de terroristes. Quelques secondes aprĂšs leur dĂ©part, celui-ci a explosĂ© Â», raconte Ahmed, lĂ©gĂšrement blessĂ© Ă  la tĂȘte. Sa voiture stationnĂ©e Ă  quelques centaines de mĂštres du lieu de la dĂ©flagration a Ă©tĂ© totalement endommagĂ©e, comme d’ailleurs au moins une vingtaine d’autres. L’impact de l’explosion est impressionnant. Le quartier de RĂ©ghaĂŻa est dans un Ă©tat chaotique. Les rideaux des commerces arrachĂ©s, les vitres ont volĂ© en Ă©clats, les murs fissurĂ©s et des façades totalement dĂ©truites sur un rayon de plusieurs centaines de mĂštres. Depuis dĂ©jĂ  deux heures que les secours s’affairent Ă  dĂ©gager les corps des policiers de dessous les dĂ©combres. Les victimes ont Ă©tĂ© surprises dans leur sommeil. Le commissariat est en ruine. Le bĂątiment n’a pas rĂ©sistĂ© Ă  la violence du choc. Des dizaines de femmes, d’enfants et de vieux sont sortis dans la rue, ne sachant plus quoi faire. La panique se lit sur tous les visages, notamment ceux des policiers sortis miraculeusement indemnes de l’attentat. C’est le noir absolu. Le courant est coupĂ© depuis dĂ©jĂ  plus de deux heures. Personne n’a pu Ă©tablir le pĂ©rimĂštre de sĂ©curitĂ© ou encore Ă  faire la diffĂ©rence entre les civils et les policiers qui assuraient les opĂ©rations de secours. « Nous avons fait sortir une dizaine de policiers de sous les dĂ©combres, tous griĂšvement blessĂ©s. Parmi les trois civils touchĂ©s, un est dĂ©cĂ©dĂ© ... Â», lance par radio un officier Ă  son interlocuteur. Le sang qui coule de la blessure bĂ©ante Ă  son visage ne semble pas le dĂ©ranger. Les appels radio s’accĂ©lĂšrent au rythme des rumeurs les plus folles. Les attentats Ă  la bombe sont annoncĂ©s un peu partout dans plusieurs quartiers de la capitale, avant d’ĂȘtre dĂ©mentis. Une confusion indescriptible s’empare des policiers. Comme s’ils affrontaient pour la premiĂšre fois le phĂ©nomĂšne du terrorisme. L’officier se met en colĂšre contre une vieille femme, qui fait les va-et-vient, pieds nus, devant l’entrĂ©e du commissariat. « El Hadja, rentre chez toi. Il n’y a rien Ă  voir... Â», lui dit-il. La vieille refuse. « Je n’arrive pas Ă  retrouver mon fils. Il Ă©tait dehors au moment de l’explosion... Â», lui rĂ©pond-elle en sanglots. Un voisin s’approche d’elle, la rĂ©conforte et lui annonce que son fils a Ă©tĂ© Ă©vacuĂ© avec les premiers blessĂ©s. La vieille femme n’est pas convaincue. Son sixiĂšme sens ne la trompe pas. Son fils a Ă©tĂ© emportĂ© par le souffle de l’explosion. Il Ă©tait Ă  quelques mĂštres seulement du camion piĂ©gĂ©. Aucun des voisins n’arrive Ă  lui rĂ©vĂ©ler cette vĂ©ritĂ© amĂšre et douloureuse. Nous laissons le quartier en pleine effervescence pour rejoindre l’autre lieu tragique, Dergana, plus prĂ©cisĂ©ment la citĂ© des 104 villas. Le mĂȘme dĂ©cor chaotique et les mĂȘmes scĂšnes de terreur. L’impact de l’explosion est indescriptible. Toute l’allĂ©e des villas faisant face Ă  la brigade de la police judiciaire a subi de lourds dĂ©gĂąts. Une femme, la quarantaine, a Ă©tĂ© retrouvĂ©e morte, alors que deux enfants ont Ă©tĂ© blessĂ©s par l’effondrement des murs de leur maison.

Onde de choc

Du cĂŽtĂ© des policiers, sept ont Ă©tĂ© blessĂ©s, dont deux griĂšvement. Les locaux de la police judiciaire ont Ă©tĂ© lourdement affectĂ©s. Le cratĂšre laissĂ© par l’explosion dĂ©passe les trois mĂštres de largeur. « Je suis sorti lorsque j’ai entendu la premiĂšre dĂ©flagration. Je pensais qu’il s’agissait d’une explosion de gaz. Je n’ai rien remarquĂ©, mĂȘme pas le camion. DĂšs que j’ai rejoint ma maison et Ă©teint les lumiĂšres, qu’une deuxiĂšme explosion a soufflĂ© les lieux. Regardez, tout a volĂ© en Ă©clats. Les vitres, les portes, les fenĂȘtres et mĂȘme les murs de clĂŽture et les façades.... Â», raconte RĂ©da, un rĂ©sident de ce quartier, dont la voiture a Ă©tĂ© dĂ©placĂ©e par le souffle de la dĂ©flagration sur une distance d’au moins une dizaine de mĂštres. Son voisin est encore sous le choc. Il vient de perdre son Ă©pouse, professeur Ă  l’universitĂ©, tuĂ©e dans son sommeil. Il refuse de parler. Du camion piĂ©gĂ©, il ne reste qu’un moteur jonchant le sol Ă  une vingtaine de mĂštres de l’explosion, et quelques morceaux de mĂ©tal complĂštement froissĂ©s. « Vous voyez cet impact par terre, ce diamĂštre veut dire que la charge explosive utilisĂ©e dĂ©passe les 50 kg... Â», explique un policier. Les familles sinistrĂ©es se sont regroupĂ©es toutes dans la cour du commissariat, oĂč les premiers soins sont donnĂ©s depuis des heures aux blessĂ©s. Il est 5h passĂ©es, la fatigue commence Ă  se faire sentir. Des barricades sont dressĂ©es pour interdire l’accĂšs au lieu de l’attentat. Un lieu qui ressemble Ă  un vĂ©ritable champ de bataille. Retour Ă  RĂ©ghaĂŻa oĂč les secours se poursuivent toujours. « Il n’est pas certain que tous les policiers soient dĂ©gagĂ©s des dĂ©combres... Â», nous dĂ©clare un pompier. Certains responsables locaux arrivent sur les lieux. Les familles sont encore dans la rue. L’onde de choc ne semble pas se dissiper. Dans un Ă©lan de solidaritĂ© poignant, les femmes et les enfants sont orientĂ©s vers les maisons limitrophes n’ayant pas Ă©tĂ© endommagĂ©es. Les sanglots et les pleurs entrecoupent les discussions entre les rescapĂ©s. Quelques heures plus tard, le jour se lĂšve, pour « illuminer Â» un lieu chaotique, qui ressemble Ă©trangement Ă  un quartier bombardĂ©. Les visages sont livides et les voix Ă©teintes. Les opĂ©rations de secours s’arrĂȘtent. La police scientifique entre en action. Un long rideau en plastique noir recouvre dĂ©sormais le commissariat. Comme pour cacher la laideur de l’endroit. Les locaux de la brigade de la police judiciaire de Dergana sont eux aussi drapĂ©s de ce film en plastique noir. Signe de deuil pour toutes ces victimes fauchĂ©es Ă  la fleur de l’ñge par des hordes criminelles. Il est 8h passĂ©es. Un autre civil a succombĂ© Ă  ses blessures. Ce qui porte le bilan Ă  trois morts et 24 blessĂ©s, dont dix-sept (policiers) uniquement Ă  RĂ©ghaĂŻa restent dans un Ă©tat jugĂ© critique. Le dĂ©filĂ© des responsables centraux commence. Les policiers, qui se sont affairĂ©s durant toute la nuit Ă  extraire leurs collĂšgues des tonnes de gravats, perdent la parole. « Adressez-vous Ă  la cellule de communication auprĂšs de la sĂ»retĂ© de wilaya Â», disent-ils aux journalistes qui arrivent. Ces Ă©lĂ©ments sont trĂšs avares en informations. « Nous ne pouvons rien dire pour l’instant. Il faudra attendre les analyses des indices retrouvĂ©s sur la scĂšne de crime... Â», souligne un officier. Il a, nĂ©anmoins, affirmĂ© que les ingrĂ©dients utilisĂ©s par les terroristes dans la confection de la bombe sont des engrais chimiques. Des produits que l’on trouve facilement sur le marchĂ©, du fait de leur large utilisation en agriculture. Selon des sources sĂ©curitaires, les deux camions piĂ©gĂ©s, utilisĂ©s par les terroristes, ont Ă©tĂ© volĂ©s deux jours auparavant dans la rĂ©gion de BoumerdĂšs Ă  des privĂ©s. La question qui reste nĂ©anmoins posĂ©e est de savoir comment des poids lourds volĂ©s, et donc signalĂ©s, puissent-ils se garer Ă  proximitĂ© de deux commissariats ? Manque de vigilance ? C’est certainement le cas. Les policiers des brigades mobiles de la police judiciaire ont Ă©tĂ© surpris dans leur sommeil...

Salima Tlemçani

 

DÉCRYPTAGE
La nouvelle stratégie du GSPC
31 octobre 2006 - Page : 3

La dĂ©solation et la dĂ©vastation qui marquaient, hier, le centre de RĂ©ghaĂŻa renvoyaient aux plus terribles images de 1994 -95. La dĂ©flagration Ă©tait telle que tout, pratiquement tout, Ă©tait dĂ©truit sur un rayon de 100 mĂštres. Plusieurs explosions ont eu lieu, hier, en mĂȘme temps, Ă  RĂ©ghaĂŻa, mais aussi Ă  Dergana, et, heureusement l’engin dĂ©samorcĂ© Ă  Bordj MenaĂŻel, ce qui a renseignĂ© clairement sur la nature rĂ©flĂ©chie et planifiĂ©e du plan du groupe salafiste.
DĂ©capitĂ© en juin 2004, avec la mort de Nabil Sahraoui, le chef, Abi Abdelaziz, le responsable «militaire», et de cinq autres hauts responsables lors de l’embuscade militaire d’El Kseur, le Gspc, sous le rĂšgne de «Abdelouadoud» adopte une nouvelle stratĂ©gie: les attentats Ă  l’explosif Ă  distance. Cette stratĂ©gie permet d’opĂ©rer des attaques Ă  moindres frais et de procĂ©der Ă  des actions meurtriĂšres Ă  moindre coĂ»t, Ă©pargnant plus de pertes au groupe. La premiĂšre opĂ©ration lancĂ©e par le nouvel Ă©mir, fraĂźchement Ă©lu, en juin 2004, renseignait sur l’état d’esprit de «Abdelouadoud»: en ciblant la centrale Ă©lectrique d’El Hamma il plongea Alger dans le noir pendant plusieurs heures et dĂ©livra aux forces de l’ordre deux messages. L’un est que l’attentat Ă  l’explosif ciblant les services de sĂ©curitĂ© et les Ă©difices publics et Ă©tatiques sera privilĂ©giĂ©. L’autre est que la capitale, dont la rĂ©sonance mĂ©diatique, politique et sĂ©curitaire reste un enjeu majeur, ne sera pas Ă  l’abri de la stratĂ©gie du Gspc. Ancien Ă©tudiant en fin de cycle en Ă©lectronique, Ă  l’universitĂ© de SoumaĂą, Abdelmalek Droukdel, mieux connu sous son nom de guerre «Abou MossaĂąb Abdelouadoud», est un homme portĂ© sur l’explosif et l’armement. A trente-deux ans, il traĂźne derriĂšre lui cette rĂ©putation incontestĂ©e de «explosion-man». Avant de remplacer Nabil Sahraoui Ă  la tĂȘte du Gspc, il Ă©tait le responsable du groupe chargĂ© de l’armement et de la logistique «militaire».
La bombe qui avait explosĂ© Ă  Beaulieu pendant le mois de Ramadhan avait dĂ©jĂ  mis en Ă©tat d’alerte les services de sĂ©curitĂ©. En ciblant une caserne militaire dans la capitale mĂȘme, les messages qui ont Ă©tĂ© dĂ©cryptĂ©s par les responsables de la sĂ©curitĂ© intĂ©rieure les ont poussĂ©s Ă  donner des directives claires aux polices locales: plus de vigilance, renforcement des effectifs et investigations dans les zones d’influence des groupes armĂ©s. Nous avons assistĂ© Ă  un renforcement trĂšs manifeste du dispositif sĂ©curitaire dans et autour de la capitale, et qui n’était pas uniquement liĂ© Ă  la sĂ©curisation des biens et des personnes pendant le mois sacrĂ© de Ramadhan.
Selon un haut responsable de la Dgsn, «le fait qu’il y ait des actions autour de la capitale, nous pousse Ă  prĂ©voir, Ă  envisager que le maillage sĂ©curitaire sera tĂŽt ou tard transpercĂ©, et donc, Ă  agir en consĂ©quence».
Le mĂȘme responsable, Ă  qui nous avons posĂ© la question concernant l’introduction d’une cellule opĂ©rationnelle du Gspc dans la capitale, prĂ©cise que «du moment oĂč des actions sont menĂ©es autour d’Alger, la police et le renseignement agissent comme si ces cellules sont dĂ©jĂ  dans Alger et tentent de se projeter dans le temps et anticiper sur les actions».
Le problÚme principal qui perturbe les forces de sécurité est que le groupe salafiste, contrairement au GIA, procÚde dans les villes avec des éléments non fichés, non répertoriés, donc inconnus des services de sécurité. Ce qui rend toute anticipation des forces de sécurité sur des actions terroristes, aléatoire.



Fayçal OUKACI

 
 
 
 
 
 
 
 
 

 
 
 

 



31/10/2006
1 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 76 autres membres