Tour de France2012 : David Moncoutié en père peinard

Le Français David Moncoutié mène le groupe d'échappés le 4 juillet 2012 lors de la 4e étape du Tour de France reliant Abbeville à Rouen.

Le Français David Moncoutié mène le groupe d'échappés le 4 juillet 2012 lors de la 4e étape du Tour de France reliant Abbeville à Rouen. PASCAL PAVANI / AFP

CYCLISME - Pour sa dernière Grande Boucle, le Lotois a décidé de pédaler un peu plus à l'avant du peloton...

Dans le peloton, David Moncoutié est un ovni. Le genre de mec capable de préparer un Tour dans le 11e arrondissement de Paris quand tous les autres préfèrent les reliefs de la province. Un type qui se passionne pour les phénomènes météo comme les orages. Le genre surtout à passer sa journée à rouler en queue de peloton parce qu'il n'aime pas frotter. Mais mercredi, ce grimpeur a décidé, chose rare, de s’échapper sur les plaines de Normandie pour animer une étape de sprinters finalement remportée à Rouen par André Greipel. Il faut dire que «Moncoute» se fout des conventions. Surtout pour son onzième et dernier Tour où, à 37 ans, il a décidé de se faire plaisir.

«Jamais deux sans trois» 

«Je vais essayer de remporter une victoire d’étape. C’est un aboutissement de carrière pour pas mal de coureurs. J’en ai déjà gagné deux mais on dit jamais deux sans trois. Donc ce serait bien d’en gagner une troisième pour mon dernier Tour», lâche un Lotois, pas loin de réussir son coup mercredi avant d’être rejoint à 8 kilomètres de l’arrivée avec ses compagnons d’échappée Arashiro et Delaplace.

Pour le reste, aucune ambition. Pas de top 10 ou de top 20 dans le viseur pour celui qui fut 13e du général en 2002. Juste l’envie de jouer les équipiers de luxe. «Je n’ai plus aucune prétention pour le général. On a Rein Taaramae qui est désigné leader. On fera tout pour qu’il ne soit pas loin du Top 10. Et s’il pouvait remporter le maillot blanc du meilleur jeune, ce serait très bien pour Cofidis».

Revivez Abbeville-Rouen, la 4e étape du Tour de France, en live comme-à-la-maison

Ne pas se la raconter, toujours penser collectif, même avec son statut d’ancien, Moncoutié a gardé son humilité légendaire. «Même s’il y aura des moments difficiles à la fin, on va essayer d’en profiter dans les derniers cols avec le public. Même si on est loin, même si c’est dur. Voilà, c’est le Tour. Il y a des moments difficiles mais par rapport au public et au respect du Tour, il faut s’accrocher». Nul doute qu'il saura tenir sa dernière promesse jusqu’au bout.

 François Launay
L'Allemand Andre Greipel (d) ) l'arrivée de la 4e étape du Tour de France, à Rouen (nord-ouest), le 4 juillet 2012.

L'Allemand Andre Greipel (d) ) l'arrivée de la 4e étape du Tour de France, à Rouen (nord-ouest), le 4 juillet 2012.LIONEL BONAVENTURE AFP.COM

ROUEN - L'Allemand Andre Greipel (Lotto) a remporté le sprint d'arrivée de la 4e étape du Tour de France que son rival, le Britannique Mark Cavendish, n'a pu disputer à cause d'une chute, mercredi, à Rouen.

Le peloton s'est présenté morcelé sur la ligne où le Suisse Fabian Cancellara (RadioShack) a conservé le maillot jaune de leader.

Cavendish, champion du monde en titre, a été pris par une chute collective survenue à 2,7 kilomètres de l'arrivée.

Cancellara et de nombreux autres coureurs ont été retardés par cette chute, sans conséquence chronométrique du fait du règlement qui prévoit que les coureurs victimes d'un incident de ce type dans les 3 derniers kilomètres sont crédités du temps du groupe auquel ils appartenaient.

Greipel, emmené par ses coéquipiers (Roelandts, Hendeson) s'est imposé très nettement à un premier groupe.

L'Italien Alessandro Petacchi a pris la deuxième place, à une longueur du vainqueur, devant le Néerlandais Tom Veelers et l'Australien Matt Goss en conclusion des 214,5 kilomètres.

Echappée condamnée

L'échappée du jour, lancée dès le départ d'Abbeville mais condamnée d'avance dans cette étape de plaine, a réuni le Japonais Yukiya Arashiro et les Français David Moncoutié et Anthony Delaplace. Le trio, pointé avec une avance de 8 min 40 sec au 16e kilomètre, a été contrôlé à distance par le peloton mené le plus souvent par les équipiers de Greipel.

L'écart s'est réduit surtout dans la dernière heure (1 min 35 sec aux 20 kilomètres) avant la jonction à l'approche de Rouen après une échappée de 206 kilomètres.

La tentative de Sylvain Chavanel et d'un autre Français, Samuel Dumoulin, relayé par le Néerlandais Wouter Poels, a également échoué dans le final sous le ciel ensoleillé de Normandie malgré une courte averse.

Greipel, 29 ans, a enlevé son 82e succès, le deuxième dans le Tour après sa victoire l'an passé à Carmaux -devant Cavendish-, et le 14e de sa saison. Depuis le début de l'année, il a notamment gagné trois étapes du Tour Down Under et du Tour de Belgique.

L'Allemand, au gabarit athlétique (82 kg pour 1,84 m), s'était classé deuxième du premier sprint massif du Tour, lundi, à Tournai (Belgique), derrière le champion du monde.

Le maillot arc-en-ciel déchiré

"Nous avons réussi cette fois ce que nous voulions", a déclaré le vainqueur du jour en saluant le travail de ses équipiers: "J'ai la meilleure équipe pour m'emmener. Lundi, ça n'avait pas marché. Mais on a remis ça !"

Greipel, qui a partagé durant quatre ans une cohabitation houleuse avec Cavendish avant de rejoindre son équipe actuelle en 2011, a évoqué brièvement la chute de Cavendish: "J'ai entendu. Mais, quand on roule à 60 km/h, on ne s'occupe pas trop de ce qui se dit."

L'Allemand a rappelé aussi l'importance du placement dans le final: "Moi, j'étais devant. C'est aussi pour cela que le travail des équipiers est fondamental. Goss, Cavendish, Sagan, étaient un peu à l'arrière."

Le champion du monde, son maillot arc-en-ciel déchiré, a franchi la ligne en 188e position, plus de quatre minutes après l'arrivée du vainqueur. Selon le manager de son équipe, Dave Brailsford, il ne souffre que de blessures superficielles.

"Je savais que si on suivait le plan fixé le matin, on avait une grosse chance de gagner", a exulté Greipel, qui avait pris soin de ne pas disputer le sprint intermédiaire en cours d'étape.

"Je n'ai pas l'intention de lutter pour le maillot vert", a expliqué l'Allemand à propos de ce classement par points toujours mené par le Slovaque Peter Sagan (5e à Rouen).

Classement de la 4e étape du Tour de France, disputée mercredi entre Abbeville et Rouen :

1. André Greipel (GER/LTB) les 214,5 km en 5h18:32. (moyenne: 40,4 km/h)2. Alessandro Petacchi (ITA/LAM) à 0:00.3. Tom Veelers (NED/ARG) 0:00.4. Matthew Goss (AUS/GEC) 0:00.5. Peter Sagan (SVK/LIQ) 0:00.6. Jonathan Cantwell (AUS/SAX) 0:00.7. Daryl Impey (RSA/GEC) 0:00.8. Kris Boeckmans (BEL/VAC) 0:00.9. Edvald Boasson Hagen (NOR/SKY) 0:00.10. Ruben Perez Moreno (ESP/EUS) 0:00.11. Greg Henderson (NZL/LTB) 0:00.12. Jürgen Roelandts (BEL/LTB) 0:00.13. Dmitriy Fofonov (KAZ/AST) 0:00.14. Peter Velits (SVK/OPQ) 0:00.15. Rémy Di Grégorio (FRA/COF) 0:00.16. Marcus Burghardt (GER/BMC) 0:00.17. Patrick Gretsch (GER/ARG) 0:00.18. Egoi Martinez (ESP/EUS) 0:00.19. Janez Brajkovic (SLO/AST) 0:00.20. Gorka Izagirre (ESP/EUS) 0:00....

Classement général du Tour de France après la 4e étape, courue mercredi entre Abbeville et Rouen :

1. Fabian Cancellara (SUI/RSH) 20h04:02.2. Bradley Wiggins (GBR/SKY) à 0:07.3. Sylvain Chavanel (FRA/OPQ) 0:07.4. Tejay Van Garderen (USA/BMC) 0:10.5. Edvald Boasson Hagen (NOR/SKY) 0:11.6. Denis Menchov (RUS/KAT) 0:13.7. Cadel Evans (AUS/BMC) 0:17.8. Vincenzo Nibali (ITA/LIQ) 0:18.9. Ryder Hesjedal (CAN/GRM) 0:18.10. Andreas Klöden (GER/RSH) 0:19.11. Bauke Mollema (NED/RAB) 0:21.12. Maxime Monfort (BEL/RSH) 0:22.13. Janez Brajkovic (SLO/AST) 0:22.14. Rein Taaramae (EST/COF) 0:22.15. Peter Sagan (SVK/LIQ) 0:23.16. Jean-Christophe Peraud (FRA/ALM) 0:23.17. Marco Marcato (ITA/VAC) 0:23.18. Vladimir Gusev (RUS/KAT) 0:24.19. Haimar Zubeldia (ESP/RSH) 0:24.20. Wout Poels (NED/VAC) 0:24....

 © 2012 AFP

La mine des mauvais jours, le cuisard déchiré, Mark Cavendish coupe la ligne à Rouen avec plus de quatre minutes de retard. Une chute à trois kilomètres de l'arrivée l'a condamné. Lui et quelques autres. Le sprint s'est joué entre une trentaine de rescapés et en l'absence du favori numéro 1, c'est sans surprise André Greipel (Lotto Belisol), deuxième à Tournai lundi, qui a emporté la mise.

L'Allemand a fait parler ses cuisses de feu. Emmené sur du velours par une équipe parfaitement organisée et notamment ses deux poissons pilotes (Roelandts, Hendeson), Greipel a déboité à 100 mètres de la ligne pour devancer sur la ligne d'autres as de la dernière ligne droite : Alessandro Petacchi (Lampre), Tom Veelers (Agros-Shimano), Matthew Goss (Orica GreeEdge) et Peter Sagan (Liquigas). Fabian Cancellara (RadioShack) a vécu une journée plutôt tranquille et passera jeudi sa 26e journée en jaune sur le Tour de France. Le Suisse est désormais le co-détenteur, avec René Vietto, du nombre de jours passés avec le maillot jaune pour un coureur n'ayant pas remporté le Tour.

Chavanel insiste encore

Cette quatrième étape a longtemps dessiné un scénario attendu que la chute du kilomètre 211 a fait vaciller. Si aucun favori du Tour n'a goûté au bitume, si personne n'a perdu du temps au général, la chute intervenant à moins de trois kilomètres de la ligne, Greipel en a profité pour sortir de l'ombre un brin encombrante de son ancien coéquipier chez HTC, Mark Cavendish. Il s'offre sa deuxième victoire en carrière sur le Tour et sa 15e de la saison. Un épilogue logique pour une étape sans difficulté majeure où les audacieux du jour n'avaient pas franchement de chance de se partager le butin. Le Japonais Yukiya Arashiro (Europcar), David Moncoutié (Cofidis) et Anthony Delaplace (Saur Sojasun) ont tout de même tenté le coup. Le trio, pointé avec une avance de 8'40" au 16e kilomètre, a été contrôlé à distance par le peloton mené le plus souvent par les équipiers de Greipel.

Profitant d'une bosse à 10 kilomètres du terme, quelques courageux sont sortis du peloton. Et non des moindres. Philippe Gilbert (BMC) a lancé les hostilités. Très vite, Sylvain Chavanel a pris sa roue. Depuis dimanche, le leader d'Omega Pharma Quick Step profite de chaque occasion pour tenter de piéger RadioShack et endosser le maillot jaune. Mais ce mercredi, comme mardi, les équipes de sprinters ne lui ont pas laissé de marge de manoeuvre. Lotto Belisol et André Greipel n'ont pas voulu laisser passer l'occassion. Et ils ont plutôt bien fait d'insister.



05/07/2012
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