Une manifestation à Casablanca réprimée avec une extrême brutalité
30/05/2011 / MAROC
30/05/2011 / MAROC
Une manifestation à Casablanca réprimée avec une extrême brutalité
L’appel à manifester a été lancé il y a une semaine par le Mouvement du 20 février. Cet appel a été relayé sur les réseaux sociaux, Facebook, Twitter… J’ai décidé d’y participer car depuis l’annonce par le gouvernement de réformes constitutionnelles, nous n’avons rien vu venir et la corruption est toujours là .
Dimanche, je me suis rendu vers 18 heures, avec des amis, au lieu du rendez-vous : la grande avenue Achaggar du quartier populaire de Fbatta. Nous nous attendions à un important déploiement policier car nous n’avions pas l’autorisation de manifester. Depuis le 20 février, les organisateurs de manifestations ne demandent pas d’autorisations car ils savent qu’elles seront refusées. Nous nous attendions aussi à ce que cette manifestation soit réprimée, car depuis quinze jours il y a eu un changement d’attitude du gouvernement qui est de plus en plus répressif. La veille à Rabat, la police marocaine avait dispersé à coup de matraques des jeunes du Mouvement du 20 février pour les empêcher de manifester.
Mais une fois sur place, nous avons tout de même été impressionnés par le nombre de policiers présents. Il y en avait partout, le quartier était en état de siège. Il y avait des gens venus d’horizons différents, des femmes, des enfants. Nous avons essayé plusieurs fois de former un cortège. Mais nous avons été systématiquement repoussés par les forces de police. Dès qu’un groupe se formait, les policiers chargeaient les manifestants pour les disperser à coups de matraques.
Il y a eut des courses-poursuites dans plusieurs rues adjacentes. Certains manifestants ont été violemment tabassés, surtout dans les petites rues, là où n’y avait personne pour filmer.
Sur l’avenue Achaggar, une manifestation pro-gouvernementale a été organisée avec la bienveillance de la police. Tout le monde a le droit de manifester, même les partisans du régime en place. Mais ce n’est pas logique, ni juste, que cette manifestation pro-gouvernementale, qui n’avait pas non plus obtenu d’autorisation, ait été protégée par la police.
Après avoir beaucoup couru pour échapper à la police, nous nous sommes résignés à rentrer chez nous. C’était vraiment décourageant de voir à quel point une manifestation pacifique pouvait être sauvagement réprimée par la police. Mais on ne va pas s’arrêter là . En cas de nouvelle manifestation, nous serons de nouveau présents."
Capture d'écran d'une vidéo postée sur Youtube par casa20fevrier le 29 mai 2011.
La police marocaine a été impitoyable à l'égard des manifestants descendus dans les rues de Casablanca pour réclamer, dimanche 29 mai, des réformes politiques. Sur des vidéos amateur, on peut voir des dizaines de personnes rouées de coups par des policiers. Les femmes n’ont pas été épargnées.
Depuis février, la contestation gronde au Maroc, sous l’impulsion du Mouvement dit du 20 février qui réclame des réformes politiques et constitutionnelles, ainsi qu'une limitation des pouvoirs du roi Mohammed VI.
Le 9 mars, le monarque avait semblé faire un geste en direction des protestataires en annonçant la mise en œuvre du principe de séparation des pouvoirs et un renforcement des pouvoirs du Premier ministre.
Mais jugeant ces réformes insuffisantes, le Mouvement du 20 février a continué à organiser des manifestations en faveur d’une évolution démocratique du régime dans différentes villes du pays, notamment à Tanger ou à Rabat. Ce dimanche 29 mai, ils étaient venus nombreux à Casablanca. La police avait reçu l’ordre d’empêcher tout rassemblement. Selon l'AFP, il y aurait eu 29 blessés.
Le ministre de la Communication a déclaré que le Mouvement du 20 février est "manipulé" par les islamistes et les gauchistes.
"Depuis quinze jours, il y a eu un changement d’attitude du gouvernement qui est de plus en plus répressif"
Larbi a manifesté le dimanche 29 mai à Casablanca.
Sur l’avenue Achaggar, une manifestation pro-gouvernementale a été organisée avec la bienveillance de la police. Tout le monde a le droit de manifester, même les partisans du régime en place. Mais ce n’est pas logique, ni juste, que cette manifestation pro-gouvernementale, qui n’avait pas non plus obtenu d’autorisation, ait été protégée par la police.
Après avoir beaucoup couru pour échapper à la police, nous nous sommes résignés à rentrer chez nous. C’était vraiment décourageant de voir à quel point une manifestation pacifique pouvait être sauvagement réprimée par la police. Mais on ne va pas s’arrêter là . En cas de nouvelle manifestation, nous serons de nouveau présents."
Capture d'écran d'une vidéo postée sur Youtube par casa20fevrier le 29 mai 2011.
La police marocaine a été impitoyable à l'égard des manifestants descendus dans les rues de Casablanca pour réclamer, dimanche 29 mai, des réformes politiques. Sur des vidéos amateur, on peut voir des dizaines de personnes rouées de coups par des policiers. Les femmes n’ont pas été épargnées.
Depuis février, la contestation gronde au Maroc, sous l’impulsion du Mouvement dit du 20 février qui réclame des réformes politiques et constitutionnelles, ainsi qu'une limitation des pouvoirs du roi Mohammed VI.
Le 9 mars, le monarque avait semblé faire un geste en direction des protestataires en annonçant la mise en œuvre du principe de séparation des pouvoirs et un renforcement des pouvoirs du Premier ministre.
Mais jugeant ces réformes insuffisantes, le Mouvement du 20 février a continué à organiser des manifestations en faveur d’une évolution démocratique du régime dans différentes villes du pays, notamment à Tanger ou à Rabat. Ce dimanche 29 mai, ils étaient venus nombreux à Casablanca. La police avait reçu l’ordre d’empêcher tout rassemblement. Selon l'AFP, il y aurait eu 29 blessés.
Le ministre de la Communication a déclaré que le Mouvement du 20 février est "manipulé" par les islamistes et les gauchistes.
"Depuis quinze jours, il y a eu un changement d’attitude du gouvernement qui est de plus en plus répressif"
Larbi a manifesté le dimanche 29 mai à Casablanca.