UNION POUR LA MÉDITERRANÉE

     
 
UNION POUR LA MÉDITERRANÉE
Un avenir à construire
 On nous dit qu'il y a un grave déficit en communication dans la gouvernance algérienne et qu'il eut été souhaitable que le président de la République luimême annonce sa participation au sommet de Paris au lieu d'en laisser le soin à son homologue français, lui-même ayant édifié sa magistrature sur justement la communication, puisqu'il se fait fort de suivre de près et même de régenter les médias. Soit.Voilà donc une lecture réductrice et il est quasiment puéril que l'on s'offusquât pour un « effet d'annonce » figeant ainsi le commentaire sur la fin d'un suspense et uniquement cela. Mais alors, n'eut-il pas été loisible de poser les questions en termes de dividendes à engranger des deux côtés de la rive ? L'on semble oublier que la France est de loin le premier partenaire commercial de l'Algérie et si cette fructueuse coopération doit être renforcée par un cadre, qu'il s'appelle UMP ou autre, pourquoi pas ? A l'évidence, le triomphe médiatique du président français ne doit en aucun cas occulter les véritables enjeux de cette union pour la Méditerranée qui réalise une première dans l'histoire de la région en réunissant des chefs d'Etat que rien ne prédestinait à se rencontrer. Il y a aussi cette autre lecture qui déplore que l'Egypte et /ou le Maroc, ayant adhéré sans hésiter au projet, ne ravissent pourtant la vedette à l'Algérie pourtant géographiquement et historiquement très bien placée pour en revendiquer une part de la paternité. Là aussi, ce ne sont là que supputations car il existe hélas trop de contentieux pour boycotter un tel sommet. D'abord celui qui est lié à l'histoire proprement dite car c'est en ouvrant les portes du dialogue que l'on aplanit ce genre de différends liés à la mémoire. Ensuite cet autre lié à la géographie où l'Algérie ne peut qu'entreprendre des relations durables avec le voisin d'en face surtout que celles-ci sont sujettes depuis quelques années à de fortes perturbations. Et si le président français a réussi à arracher l'adhésion et surtout la présence de son homologue algérien - immense caution pour la réussite du sommet de Paris- il y a eu très certainement des négociations et gageons que des contentieux en suspens ont dû trouver une issue à l'instar du nombre des visas ou de la présence de la compagnie Air France qui a depuis belle lurette fermé ses bureaux intérieurs ? Ainsi ce « Oui » du président algérien a sûrement été conséquent à des « concessions » faites par son interlocuteur. D'autre part, il y a une dimension humaine que l'on a trop tendance à occulter concernant notamment les acteurs les plus importants de cette future Union qui doit se faire surtout avec les Méditerranéens, c'est-à-dire les peuples algérien et français qui doivent vite se mettre à l'ouvrage : il y a un passé à dépassionner et un avenir à construire loin des velléités annexionnistes d'une Amérique du nord obnubilée par un Sahara gorgé de pétrole. Et ne vaut-il pas mieux un ennemi qu'on connaît, même pour l'avoir tragiquement pratiqué bien plus d'un siècle?
Hamid A.B.
 
 
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09/07/2008
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