Après la soirée « lignes Â» de la semaine dernière, qui aura finalement vu Jérôme, le surfeur-banquier-chanteur, chuter logiquement, les choses deviennent plus sérieuses au théâtre du Trianon. Ils ne sont plus que 62 pour cette deuxième épreuve du théâtre, à concourir par groupes de 3 (de même que 124 n'était pas un multiple de 8, 62 n'est pas un multiple de 3). Ce sont les fameux trios. Une épreuve d'équipe, pour tester la musicalité si chère au cÅ“ur d'André Manoukian.

Ça devient sérieux, donc. Une coach vocale est présente pour « prendre les tonalités Â» (ça se fait sans thermomètre, mais avec un piano) et aider les candidats dans le choix de leurs chansons.

Luce à l'aise

Premier trio : Luce, la rigolote à moustaches, qui est venue sans moustaches ; Lussi, la professionnelle sans vergogne qui en fait des tonnes ; et Stéphanie, la blonde pleine de piercings et de tatouages qui, ma foi, ne chante pas de façon fascinante. Les filles chantent du Niagara (Je dois m'en aller). Stéphanie fait des manières (car elle ne sait faire que ça), Lussi assure (car c'est son métier, elle a notamment fait de la scène avec Anaïs et un groupe de metal — un éclectisme plutôt suspect) et Luce, elle, apporte le grain de folie qui manque tant aux deux autres. En tout cas, le trio fait une très grosse impression au jury, qui en fait déjà « le trio étalon de la journée Â». Je ne peux qu'être d'accord.

Étant donné qu'il manque en effet une personne pour constituer 21 trios, Slimane va faire partie de deux trios différents. Il ne sera jugé qu'avec l'un d'eux. Généreux, ce Slimane, dont on n'entendra plus parler par la suite. Peut-être est-il passé, peut-être pas.

Les deux trios suivants, masculins, chantent donc Partons vite, de Kaolin. On y retrouve des visages connus : celui de Gaël, le fils de pasteur limougeaud sauvé des eaux par Marco Prince lors des premières auditions ; celui de Dave, le Mauricien blasé, souffrant d'un sévère décalage horaire ; celui de Benjamin, le benjamin tout roux, tout mignon selon Lio. Le moins qu'on puisse dire c'est qu'après les filles, le niveau a largement baissé. Ça chante un peu faux ; la chanson originale, il faut le dire, est aussi enthousiasmante qu'une reprise des Innocents par Vincent Delerm. Heureusement pour moi, la sÅ“ur de madame Mourousi, qui nous reçoit ce soir (nous avons jeté notre téléviseur par la fenêtre après la non-élimination de Greg Basso de La Ferme Célébrités, vendredi), a ouvert une bouteille de vin. Qui boit piano, boit sano, dit le proverbe de chez nous.

Mis à part « le réveil de Gaël Â», rien de bon, comme le dit finement ManÅ“uvre : « J'vais mettre des non, c'est des chanteurs qui me font profondément chier. Â» Ce n'est pas moi qui le dit, c'est Philippe ManÅ“uvre, le faux rockeur qui adore Halima, la jeune aveugle qui massacre aussi bien Madonna que Cabrel.

Le scandale du Émiliegate

Morceau de choix et scandale du soir : le trio composé d'Annabelle — sosie de Fergie, des Black Eyed Peas —, de Chadia et de la jeune Émilie, qui se fait littéralement manger par les deux adeptes du mélisme outrancier typique du arènebi. Deux versions s'opposent. Selon Émilie, les deux « grandes Â» ont voulu la mater à grands coups de « On n'est pas là pour être amies ! Â» ; quant à elles, elles prétendent qu'elles ont su trouver les mots pour « rebooster Â» la petite, qui n'a pas confiance en elle. Quoi qu'il en soit, à l'oreille, leur interprétation du Sweet About Me de Gabriella Cilmi dit deux choses : les « grandes Â» en font des tonnes pour masquer le fait qu'elles n'ont pas une once de talent (Annabelle ne chante pas très juste et Chadia surjoue) et elles le font pour écraser la « petite Â» qui, elle, en a (du talent, suivez !). Et à l'intimidation, ça marche : sur scène, la pauvrette est tétanisée. Malgré cela, elle chante à la perfection ; ce genre de performance sous pression mérite des louanges (plus bas, vous verrez que, dans un registre un peu différent, Ramon a su lui aussi sortir d'une situation très mal engagée). Émilie sort de l'audition purement et simplement dégoûtée ; madame Mourousi bout de fureur devant ce qui s'annonce déjà comme l'injustice du siècle. Émilie sera-t-elle sauvée ? Pour tout dire, on le sent mal.

La publicité me donne l'occasion de zapper sur TF1 pour constater que dans le quart de finale fratricide de la Ligue des Champions, Lyon mène 2 à 1 devant Bordeaux. J'assiste à un tir croisé de Chamakh « bien capté par Lloris Â».

Puis je reviens sur M6 où Hadjira rate lamentablement son audition (ce n'est pas la première fois, mais par deux fois c'était quand même passé, on ne sait pas trop pourquoi — la caution « banlieue Â», sans doute). Audrey, elle, déçoit. Qui est Audrey, déjà ? Je fouille dans mes archives... Ah ! C'est cette fille qui a eu 16 ans le jour de sa première audition et qui avait repris le tube de Camille. Bon... Pas de quoi se réveiller la nuit.

Les Espagnols et Charlie Winston en difficulté

Voilà le tour du bellâtre Ramon, très mal parti avec deux vrais fumistes, Benjamin (pas le benjamin rouquin, un autre) et Simon. Devant la désinvolture des deux Français, Ramon est dégoûté et se met à parler comme David Charvet : « Ils ont l'air qu'ils s'en fout. Â» Sur la même chanson (montage des deux trios en parallèle), Terry est, lui, mortifié d'avoir à partager la scène avec son coturne Julien. Les mots du « maître Â» sont sibyllins : « Julien, c'est Julien... Â» Et Terry, c'est... Terry. (Il n'y en a qu'un. Bon, il y a eu Cyril Cinélu avant lui, mais il était beaucoup moins « boule à facettes Â» et Studio 54, Cyril Cinélu.) Nous, Terry, on l'aime bien, avec madame Mourousi. Pour rire. Et puis, il ose tout. C'est même à ça qu'on le reconnaît.

Il ose même planter les paroles de Celui qui chante de France Gall ! Pauvre France ! Du côté du trio de Ramon, c'est carrément le naufrage, et même le vrai foutage de gueule, passez-moi l'expression (je vous la rendrai après). Les masques tombent : Benjamin et Simon n'ont pas travaillé la chanson. Ramon fait donc ce qu'il peut, se souvient des paroles, au moins, et sort sur ces mots résignés : « J'avais honte... Â» Terry, lui, histoire de bien montrer qui est le patron, répète trois fois de suite « J'suis un artiste solo ! Â»

L'incroyable Abril, lui, fait équipe avec Siegfried et se plante, il bute sur les paroles. Le français commence à être vraiment un obstacle pour lui, Lio nous avait prévenus, hein. Ce soir, on le sent à la limite ; on ne le sent pas victorieux, Abril.

Adrien, l'Alsacien qui aime Nietzsche, se rétame littéralement, sur le mode 100 % arnaqueur. Like a Hobo est en effet « massacré par un trio d'escrocs Â», comme le souligne la voix off.

Sofiane n'a plus de voix et a peur de tout rater. Il a raison.

Zyed et deux Sacha (dont le pénible Parisien de la semaine dernière) reprennent aussi le morceau de Charlie Winston. Zyed ne sait rien faire d'autre que des mimiques ridicules et Manœuvre tombe, comme avec Halima et de façon tout aussi incompréhensible, dans le panneau. De loin le pire trio de minets de la soirée.

Enfin, deux trios de filles ont choisi de reprendre la chanson de Vanessa Paradis, Pourtant. Ambre, Marine et Halima d'un côté ; Milou (révoltée d'avoir à chanter dans une tonalité trop basse), Lucia et Laura. Selon Manoukian, Milou a été « Ã©norme Â» ; les trois autres jurés ne l'entendent pas du tout de cette oreille.

Émilie et Abril, victimes de la surdité du jury

Le jury délibère enfin. Passent à l'étape suivante : Annabelle, Chadia, Ém... non, pas de nouvelle de la petite Émilie qui complétait le trio... Ça sent vraiment mauvais pour elle. Ambre, Benjamin, Gaël, Zyed, Ramon (il y a une justice !) et Luce, même sans moustache, passent. Adrien le Nietzschéen est recalé sans surprise, Milou aussi... Lussi et Stéphanie passent sans problème, sans surprise pour Lussi, évidemment.

Ils sont sept à ne toujours pas connaître leur sort : avec Sarah, rattrapée dans les couloirs après avoir été recalée, ils sont huit. Rattrapage le lendemain matin, sur la chanson de leur choix, pour ces huit, parmi lesquels on trouve deux forts caractères : Abril et Émilie.

Pendant la nuit, Terry enquiquine Julien à l'hôtel où plus ou moins tout le monde se prépare aux auditions du troisième jour, les dernières avant le grand bain des primes.

On assiste alors aux rattrapages. Celui d'Émilie tout d'abord, Love Story de Taylor Swift. C'est bien, elle a une jolie voix, mais... elle ne « sourit pas assez Â». Le jury n'a vraiment ni oreilles ni cÅ“ur. La sÅ“ur de madame Mourousi, qui me tend une bière, manque de s'étrangler. Tous les trois, nous sommes révoltés. Pour Phil ManÅ“uvre, cette petite « ne délivre rien Â». Quant à elle, elle est persuadée que ce sont Annabelle et Chadia, en pourrissant l'ambiance lors de leur répétition, qui l'ont fait rater son audition en trio. Ce qui est sûr, c'est qu'elle a une voix bien plus belle et qu'elle s'en sert avec bien plus de finesse. L'injustice totale, quoi.

Halima, l'aveugle qui chante tout le temps la même chose, sans la moindre once de conviction, touche toujours autant ManÅ“uvre, totalement in the dark. C'est le problème avec les têtus : ils mettent un temps fou à admettre leur erreur.

Abril, lui, chante en français, alors qu'il avait le droit de choisir une chanson en espagnol ou en anglais. Il assassine L'Assassymphonie, morceau d'opéra-pop parfaitement dans ses cordes (de dingue) mais dont personne, et surtout pas lui, ne comprend les paroles. Lio est catégorique : c'est non. Abril est « très content avec [lui] Â». C'est le principal.

Sarah semble très stressée, le regard fuyant, pas vraiment dedans, mais elle est sauvée, parce qu'André Manoukian est visiblement tombé amoureux.

Sofiane, lui, n'a vraiment plus de voix et à bout de souffle il casse en mille morceaux Feeling Good (dans la version bourrine de Muse, ce qui irrite le jury). Recalé.

Ils ne sont plus que quarante à l'étape suivante. Sans Émilie, donc, enterrée vivante par deux chanteuses sans âme qui collent parfaitement à leur époque. Mais comme l'a souligné madame Mourousi devant la télé : « Émilie, t'inquiète pas, tu feras un truc mieux que la Nouvelle Star ! Â»

Elle est comme ça, madame Mourousi. L'injustice la révolte

Vidéo : Nouvelle Star 2010 - Episode 5 - Théâtre

Nouvelle Star : Résumé épisode 5

de Skorpio le 30 Mar 2010, 22:52

 Skorpio le 31 Mar 2010, 08:47

Nouvelle Star: les têtes tombent

On se rapproche doucement mais sûrement de Baltard. Au programme ce soir, la fameuse épreuve des trios qui fait généralement craquer les candidats les plus faibles. Premier trio féminin à se lancer : Lussi, Luce et Stéphanie. Leur prestation sur Je dois m'en aller de Niagara ne nous a pas donné envie de zapper, bien au contraire. Les trois donzelles font clairement partie des meilleures candidates. En plus d'avoir un joli brin de voix, elles ont un vrai style et une personnalité affirmée.

Autre trio féminin, premières difficultés rencontrées. Pas vocalement, mais bien humainement. Emilie, 17 ans, s'est retrouvée entre deux demoiselles assez proches l'une de l'autre et n'a pas réussi à se faire une place. Il y avait de la tension dans l'air.

Ramos bluffe
Le beau Ramos, Espagnol pure souche, a prouvé qu'il savait apprendre une chanson en français en quelques heures à peine. Pas aidé par la nonchalance de ses deux camarades, il n'a pu qu'assister au désastre: il était le seul garçon à connaître les paroles. De quoi sortir du théâtre très très énervé. Ramon, agacé, a déclaré "avoir eu honte" en regardant le piano.

Abril, pantalon rose, veste bleue, candidat repéré à Bruxelles, a lui aussi fait de son mieux niveau apprentissage de la langue (Partons vite de Kaolin) mais ce n'était pas au top.

Le trio masculin formé par Zyed, Sacha et Sacha (sur Like a Hobo de Charlie Winston) étaient séduisants : harmonieux, étudié, nos oreilles ont été conquises. Celles du jury aussi.

Les têtes tombent
Après une heure trente de délibérations, les têtes sont tombées. Changement de méthode pour l'annonce de « tu restes » et « tu t'en vas ». Les candidats, réunis tous en groupe sur la scène du théâtre, ont été appelés un par un par les jurés. Ils ont tous reçus leur verdict sous les applaudissements de leurs camarades.

Milou, très énervée avant sa prestation, l'était tout autant après: "C'est un moment d'intimité là", a-t-elle asséné aux caméras, en larmes, juste après son élimination. Ramon a vu, lui, ses efforts récompensés. Sans surprise, le premier trio féminin à s'être produit continue l'aventure.

Rattrapage
Une poignée de candidats au sort indécis a décroché la possibilité de revenir le lendemain. Opération repêchage, la nuit fut donc studieuse. Emilie a tenté de sauver sa peau sur un titre de Taylor Swift, en vain. Halima, candidate aveugle, a chanté un morceau de Cabrel et a touché Philippe Manœuvre en plein cœur. Abril, complètement fou puisqu'il ne parle pas français, a choisi L'assasymphonie de Mozart et on peut dire qu'il y a mis du cœur. Tellement que Marco Prince pleurait de rire. Sofiane, qui avait la voix cassée, avait peur que son aventure s'arrête. Il avait raison.

Les piques
Est-ce que je peux dire que j'ai trouvé ça à c**** ? (Philippe Manoeuvre)
Je vais mettre des non parce que c'est des chanteurs qui me font profondément c****. (Philippe Manoeuvre)
Ils m'ont fait mal à la tête. (Philippe Manoeuvre)
C'était un trio d'escrocs. (Marco Prince)

Dé.L. - 7/7.beEn attendant la vidéo d'Azpat à télécharger, si vous ne pouvez voir le prime sur le site officiel en raison de votre situation géographique, vous pouvez retrouver la vidéo ici