140-Edition du Jeudi 19 et Vendredi 20 Mai 2011


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LE RADAR
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Edition du Jeudi 19 Mai 2011

RADAR

Air Algérie lance deux promotions pour le Ramadhan
DĂ©parts de France vers l’AlgĂ©rie

En prĂ©vision du mois sacrĂ© de Ramadhan, la compagnie nationale Air AlgĂ©rie vient de lancer deux campagnes simultanĂ©es de promotion au dĂ©part de toute la France vers l’AlgĂ©rie. Selon un communiquĂ© de la division commerciale de la compagnie aĂ©rienne, cette promotion concerne tout voyage effectuĂ© entre les pĂ©riodes du 21 juillet et le 31 aoĂ»t 2011. Les titres de voyage pour la premiĂšre promotion sont dĂ©jĂ  mis en vente, et ce, jusqu’au 15 juin prochain, et ceux de la deuxiĂšme seront en vente du 16 juin au 15 juillet 2011. La compagnie aĂ©rienne a prĂ©cisĂ© que les tarifs proposĂ©s sont Ă  partir de 194 euros TTC pour la premiĂšre promotion et de 209 euros TTC pour la deuxiĂšme.

 

 


Dilem du Jeudi 19 Mai 2011 | Vu 13466 fois

 

 


Edition du Jeudi 19 Mai 2011

Actualité

Ould-AbbÚs ferme la porte aux résidents
Ils ont tenu un sit-in devant le siĂšge de leur tutelle

Par : DJAZIA SAFTA


Par leur action d’hier, les rĂ©sidents tenaient notamment Ă  dĂ©noncer les derniĂšres dĂ©clarations du ministre de la SantĂ©.

Plusieurs centaines de rĂ©sidents se sont donnĂ© rendez-vous, hier, devant le ministĂšre de la SantĂ© pour confirmer, encore une fois, leur dĂ©termination et leur attachement Ă  leur cause. MĂȘme si les responsables du ministĂšre ont fait procĂ©der Ă  la fermeture des portes du siĂšge pour empĂȘcher les grĂ©vistes d’y accĂ©der, ces derniers ont tenu leur rassemblement, dĂ©cidĂ© disent-ils, en guise de “rĂ©ponse aux intimidations” de la tutelle. 
Les rĂ©unions tenues avec le ministĂšre de la SantĂ© Ă©taient “des rĂ©unions de menaces”, dĂ©nonce le
Dr Sahnoun, reprĂ©sentant du Collectif autonome des mĂ©decins rĂ©sidents (Camra). “Outre les ponctions sur salaires et la radiation, le ministre de la SantĂ© a instruit tous les CHU, par le biais d’une circulaire, d’interdire les rĂ©unions du collectif et les sit-in au sein des hĂŽpitaux. Il a mĂȘme autorisĂ© les directeurs des hĂŽpitaux Ă  recourir aux forces de l’ordre dans l’enceinte des Ă©tablissements hospitalo-universitaires”,
a-t-il ajoutĂ©, tout en assurant que ses confrĂšres ne cĂ©deront pas Ă  la pression. “Nous sommes en grĂšve depuis 2 mois et nous ne comprenons pas pourquoi c’est maintenant que le ministre de la SantĂ© brandit des menaces”, s’étonne-t-il. Le porte-parole du Camra affirme que les rĂ©unions avec la tutelle Ă©taient “infructueuses”. “Nous nous sommes rĂ©unis pour ne rien dire. La tutelle nous a promis des commissions mixtes mais, Ă  ce jour, rien de concret”, dĂ©plore-t-il. “Pour ce qui est du service civil, la tutelle a ordonnĂ© l’installation d’une commission des sages pour prendre en charge le dossier. Mais, paradoxalement, depuis le dĂ©but de la grĂšve, le ministre de la SantĂ© n’a pas arrĂȘtĂ© de rĂ©pĂ©ter que l’abrogation du service civil dĂ©passe ses prĂ©rogatives. Alors Ă  quoi sert cette commission ?” s’interroge un rĂ©sident prĂ©sent au rassemblement. 
Par leur action d’hier, les rĂ©sidents tenaient notamment Ă  dĂ©noncer les derniĂšres dĂ©clarations du ministre de la SantĂ©. 
“Nous sommes choquĂ©s par les dĂ©clarations du ministre. C’est une humiliation pour nous que le ministre de la SantĂ© parle d’argent. Ça n’a jamais fait partie de nos revendications. Le pire
est qu’il ne parle que de l’augmentation des mĂ©decins gĂ©nĂ©ralistes”, tonne le
Dr Sahnoun. 
La colĂšre Ă©tait visible sur les visages des rĂ©sidents suite aux accusations du premier responsable du secteur qui leur reprochait de prendre les malades “en otage”. “Comment peut-on nous accuser de prendre les malades en otage du moment que ces mĂȘmes malades se trouvent parfois obligĂ©s d’aller chercher certains mĂ©dicaments dans les pays voisins. Au service de pĂ©diatrie, nous avons un enfant qui fait des crises d’épilepsie et dont les parents partent jusqu’en Tunisie pour lui acheter le traitement nĂ©cessaire. En plus, dans les hĂŽpitaux du nord du pays on fait de la mĂ©decine de pointe, telle que la greffe  rĂ©nale et, paradoxalement, au sud du pays, les mĂ©decins n’ont mĂȘme pas de matĂ©riel pour diagnostiquer une insuffisance rĂ©nale”, note une rĂ©sidente. Munis de pancartes et de cartons rouges, les rĂ©sidents ont longuement huĂ© et sifflĂ© pour dĂ©noncer la gestion de leur dossier par la tutelle. On pouvait lire “bac+12, assez de mĂ©pris”, ou “non Ă  la militarisation des hĂŽpitaux” et entendre des slogans hostiles au ministre, comme “super-menteur, manipulateur”, ou encore des revendications telles que “plus de service civil, plus de salaire minable”.
Ă  noter que le sit-in d’hier a Ă©tĂ© marquĂ© par la prĂ©sence du premier responsable du Syndicat national des praticiens de la santĂ© publique (SNPSP) et de celui du Syndicat national des praticiens spĂ©cialistes de santĂ© publique (SNPSSP) qui tenaient ainsi Ă  exprimer leur soutien, de maniĂšre “plus active”, Ă  leurs futurs collĂšgues. 

 

 


Edition du Jeudi 19 Mai 2011

Actualité

Le ministre passe à l’action
AprĂšs ses menaces de sanctions Ă  l’encontre des mĂ©decins en grĂšve

Par : Nabila Afroun 


Le mouvement de protestation, entamĂ© lundi par les mĂ©decins gĂ©nĂ©ralistes et les praticiens spĂ©cialistes, s’installe peu Ă  peu dans la durĂ©e. Au troisiĂšme jour du dĂ©brayage lancĂ© par l’Intersyndicale de la santĂ© publique, le mot d’ordre de grĂšve paraĂźt ĂȘtre respectĂ© par la majoritĂ© des Ă©tablissements de santĂ© publique, du moins ceux visitĂ©s dans la capitale. Des rassemblements ont eu lieu, hier, Ă  l’intĂ©rieur des hĂŽpitaux et autres Ă©tablissements de santĂ©, et ce, malgrĂ© l’interdiction annoncĂ©e par le ministĂšre de la SantĂ©, de la Population et de la RĂ©forme hospitaliĂšre. Du secteur sanitaire Bachir-Mentouri (Kouba), Ă  l’établissement public de santĂ© des Annassers, en passant par la polyclinique NĂ©cira-Nounou de Sidi-M’hamed, la mobilisation des mĂ©decins gĂ©nĂ©ralistes et des praticiens spĂ©cialistes est intacte. Hier encore, les structures de santĂ© Ă©taient paralysĂ©es et fonctionnaient au ralenti avec un service minimum.
Le ministĂšre de la SantĂ©, qui avait instruit les directeurs d’hĂŽpitaux afin d’interdire le mouvement de faire un listing dĂ©taillĂ© des grĂ©vistes, est passĂ© hier Ă  la vitesse supĂ©rieure. Il demandait aux responsables des structures publiques d’interdire tout rassemblement des syndicalistes, de ne pas autoriser l’affichage et de ne pas permettre aux grĂ©vistes de constituer des piquets de grĂšve. Pis encore, plusieurs mĂ©decins grĂ©vistes ont reçu des rĂ©quisitions les obligeant Ă  reprendre le travail.
Le motif citĂ© dans le document est “faute professionnelle grave sans prĂ©judice” passible de sanction par le code pĂ©nal. Mais les mĂ©decins grĂ©vistes rĂ©sistent et rien n’altĂšre leur volontĂ© de poursuivre leur mouvement de contestation. Le ton est montĂ© d’un cran, hier, Ă  la polyclinique NĂ©cira-Nounou de Sidi-M’hamed. EmpĂȘchĂ©s de tenir leur rassemblement Ă  l’intĂ©rieur de leur Ă©tablissement, les mĂ©decins grĂ©vistes Ă©taient contraints de finir leur rĂ©union dehors sur le trottoir. “Ils peuvent tous nous radier, nous ne baisserons pas les bras et nous irons nombreux au rassemblement de dimanche prochain. Nous ne cĂ©derons pas aux intimidations et aux rĂ©pressions”, disent-ils. Dans cet Ă©tablissement de santĂ©, le nombre de rĂ©quisition est Ă  100% pour l’ensemble des mĂ©decins grĂ©vistes.
“Nous sommes en situation de guerre”, commente le docteur K. N., qui n’hĂ©site pas Ă  parler de “terrorisme administratif”. Les contestataires notent avec stupĂ©faction le discours trĂšs ambivalent du ministre de la SantĂ© qui affirme avoir rĂ©pondu aux dolĂ©ances des mĂ©decins gĂ©nĂ©ralistes et praticiens spĂ©cialistes au moment oĂč aucune revendication n’a Ă©tĂ© satisfaite. Plusieurs mĂ©decins grĂ©vistes de plusieurs Ă©tablissements de santĂ© publique de la capitale ainsi que des reprĂ©sentants de l’intersyndicale sont venus apporter leur soutien aux mĂ©decins de la polyclinique NĂ©cira-Nounou. “Nous avons tous reçu des rĂ©quisitions, mais nous avons remarquĂ© une grande pression dans les Ă©tablissements de la commune de Sidi-M’hamed et nous sommes venus apporter notre soutien afin qu’ils ne cĂšdent pas aux intimidations”, prĂ©cisent-ils.
DĂ©terminĂ©s Ă  vouloir faire aboutir l’ensemble de leurs revendications, les praticiens de la santĂ© publique et les praticiens spĂ©cialistes entament aujourd’hui leur quatriĂšme jour de grĂšve qui s’annonce longue. 




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Edition du Jeudi 19 Mai 2011

Editorial

NĂ©gociations
 

Ă  ces nĂ©gociations, les syndicats et le patronat joueront sur du velours, aussi paradoxal que cela puisse paraĂźtre. La partie qui sera le plus mal Ă  l’aise sera celle des reprĂ©sentants du gouvernement.

Sur fond de contestation gĂ©nĂ©rale dans presque tous les secteurs confondus, l’invitation du prĂ©sident de la RĂ©publique Ă  tenir une tripartite pousse les diffĂ©rentes parties prenantes Ă  ce round de nĂ©gociations, Ă  affiner leurs propositions et Ă  fourbir leurs armes. Ce ne sera pas une rencontre comme on a l’habitude d’en voir, comme celles qui se terminent par une photo souvenir sur le perron du Palais du gouvernement.
L’environnement social n’est plus le mĂȘme, les rĂ©volutions chez les voisins ne sont pas encore apaisĂ©es pour ne plus craindre la contagion, les rues de la capitale sont tous les jours occupĂ©es et les nombreux sit-in donnent le tournis aux forces de l’ordre qui ne savent plus quel quartier isoler ou quelle marche juguler. En un mot, ceux qui sont invitĂ©s Ă  cette rencontre savent ce qui en est attendu et que l’affaire ne se rĂ©sume pas Ă  apparaĂźtre au JT de 20 heures.
Ă  ces nĂ©gociations, les syndicats et le patronat joueront sur du velours, aussi paradoxal que cela puisse paraĂźtre. La partie qui sera le plus mal Ă  l’aise sera celle des reprĂ©sentants du gouvernement. Ce dernier se trouve sur une corde raide qu’il a lui-mĂȘme tendue et qu’il a maintenue ainsi par des restrictions Ă  tout-va, des visions rĂ©duites et autres critiques infondĂ©es, quelquefois gratuites, contre des opĂ©rateurs qu’on voue aux gĂ©monies, qu’on accable de tous les maux pour en faire de parfaits boucs-Ă©missaires, en raison du simple fait qu’ils sont nationaux et entreprenants. La libertĂ© d’entreprendre est pourtant inscrite dans la Constitution, texte fondamental du pays. Ă  moins que l’émergence d’initiatives nouvelles dans tous les secteurs ne soit apprĂ©hendĂ©e comme une rĂ©duction du pouvoir des gouvernants. Cette absence de confiance dans les compĂ©tences nationales finira par entraĂźner nos dirigeants vers une putrescence de l’état dont ils seront les seuls responsables.
MĂȘme l’UGTA semble vouloir se dĂ©barrasser de ses vieux rĂ©flexes de filiale du pouvoir, et quand elle met en avant la prioritĂ© Ă  la production nationale, d’une part, et Ă  la prĂ©servation du pouvoir d’achat, d’autre part, elle lance un signe plutĂŽt encourageant et cela correspond Ă  ce que devrait ĂȘtre le patriotisme en matiĂšre Ă©conomique et sociale. 
Le patronat, lassĂ© d’ĂȘtre menĂ© en bateau le temps d’une plĂ©niĂšre, veut aller en force Ă  ces nĂ©gociations, une force qu’il tire de sa part dans la crĂ©ation de richesses et d’emplois. Il reste persuadĂ© que la rĂ©duction du chĂŽmage endĂ©mique qui sĂ©vit passera par l’entreprise et non plus par l’état qui doit remplir d’abord sa mission de rĂ©gulation et de contrĂŽle, au moyen des lois et seulement des lois. Il est aussi persuadĂ© que son esprit d’initiative et sa conviction finiront, tĂŽt ou tard, par orienter les bloqueurs de routes vers un avenir meilleur, ces millions de jeunes qui attendent de pouvoir donner un sens Ă  leur vie. Et Ă  leur algĂ©rianitĂ©.

O. A.
Abrousliberte@gmail.com

 


Edition du Jeudi 19 Mai 2011

En toute liberté

De l’autocratie à la bureaucratie autoritaire (7e partie)
 

Tous ces avertissements n’ont malheureusement pas trouvĂ© d’oreilles attentives ni dans les institutions de la RĂ©publique, ni auprĂšs des partis politiques, ni auprĂšs des forces de la sociĂ©tĂ© civile. La gestion de l’élection prĂ©sidentielle de 2009 a Ă©tĂ© plus catastrophique que celles de 1999 et 2004 ! Celle de 2009 relĂšve de rĂ©flexes moyenĂągeux. C’est la persistance de la fermeture des canaux les plus efficaces pour la mobilisation du peuple autour des idĂ©es de progrĂšs et de prospĂ©ritĂ©. L’usage inconsidĂ©rĂ© des deniers publics et le maintien d’un gouvernement dont les membres sont notoirement connus pour leur allĂ©geance au PrĂ©sident-candidat et les pressions exercĂ©es sur les citoyens dĂ©sireux d’apporter leur soutien Ă  d’autres candidats, Ă©taient lĂ  pour attester de l’issue programmĂ©e et donc attendue de la consultation.
La dĂ©faillance des mĂ©canismes de rĂ©gulation de la sociĂ©tĂ© par l’instrumentalisation de la justice, la vassalisation de l’administration, la confiscation des mĂ©dias audiovisuels, faisaient que les Ă©lections prĂ©sidentielles de 2004 et 2009 se sont prĂ©sentĂ©es comme une rupture, encore une, du pouvoir avec le peuple.
En rĂ©alitĂ©, les Ă©lections n’ont Ă©tĂ© qu’un leurre et une piraterie lĂ©galement soutenue.
Une fois de plus, en AlgĂ©rie, les forces de la fraude avaient pris le dessus sur l’argumentation convaincante.
Pourtant l’histoire a montrĂ©, Ă  plus d’une occasion, que la volontĂ© des peuples et l’engagement dĂ©terminĂ© du leadership permettent de dĂ©passer les contradictions les plus aiguĂ«s.
L’échec de la tentative de construction de lĂ©gitimitĂ© s’explique par la nature du pouvoir qui comme nous l’avons signalĂ© s’est attelĂ© Ă  changer les normes et les procĂ©dures par les textes, sans aboutir Ă  une modification du comportement politique, parce que non intĂ©ressĂ© par ce changement. C’est l’autoritarisme mĂ©diatisĂ© par l’utopie et le faire-semblant qui s’installe dans la durĂ©e, malheureusement avec la complicitĂ© des institutions rĂ©publicaines ayant le moyen d’assurer le changement.
Le pouvoir a mis l’État Ă  son service. Nous l’avons constatĂ© en dĂ©but 2011, l’État est dĂ©jĂ  engagĂ© dans la dĂ©liquescence, puisqu’aprĂšs plusieurs jours de violence, de destruction de biens publics et privĂ©s, de blessĂ©s et de morts, aucune institution n’a Ă©tĂ© capable de rĂ©agir positivement, s’installant dans un autisme et un silence ravageurs.
L’administration a construit ses propres intĂ©rĂȘts entre l’illusion de fidĂ©litĂ© au pouvoir d’une part, et le service payant des cercles de corruption d’autre part.
La sociĂ©tĂ© civile est muselĂ©e par un systĂšme qui use de l’état d’urgence, du monopole des mĂ©dias audiovisuels lourds (TV et radios) et de tout un arsenal d’instruments rĂ©pressifs apparents ou dĂ©guisĂ©s, autour de la carotte et du bĂąton. 
D’oĂč la vulnĂ©rabilitĂ© ! Au lieu de passer de l’autocratie vers la dĂ©mocratie, on se trouve Ă  passer de l’autocratie Ă  la bureaucratie autoritaire et la dĂ©faillance de l’État. 
À jeudi prochain pour la suite de notre analyse. 
Entre-temps, dĂ©battons des meilleurs moyens d’avancer vers un avenir de progrĂšs et de prospĂ©ritĂ© pour tous les AlgĂ©riens.
À la tentation du pessimisme, opposons la nĂ©cessitĂ© de l’optimisme !


 

www.liberte-algerie.

 

 

 

 

 

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Japon: prĂšs de la centrale, les agriculteurs doivent abandonner leurs bĂȘtes

le 20.05.11 | 07h39

Dans la zone d'exclusion autour de la centrale nuclĂ©aire de Fukushima, au Japon, le silence des villages vidĂ©s de leurs habitants n'est troublĂ© que par les mugissements du bĂ©tail, laissant les fermiers face Ă  un choix cornĂ©lien: tuer les bĂȘtes ou les laisser mourir.
Dans la zone d'exclusion autour de la centrale nucléaire de Fukushima, au...

Dans la zone d'exclusion autour de la centrale nuclĂ©aire de Fukushima, au Japon, le silence des villages vidĂ©s de leurs habitants n'est troublĂ© que par les mugissements du bĂ©tail, laissant les fermiers face Ă  un choix cornĂ©lien: tuer les bĂȘtes ou les laisser mourir.
Depuis l'accident survenu dans cette centrale aprÚs le séisme et le tsunami du 11 mars, 85.000 personnes ont été évacuées des environs de Fukushima Daiichi (N°1) et une zone de 20 km de rayon autour du site nucléaire est interdite à la population, sauf pour de courtes visites.
Le petit village de Katsurao, bien qu'à 25 km au nord-ouest, a lui aussi été évacué et sera interdit d'accÚs à partir de fin mai. Déjà, plus personne ne s'y rend sauf quelques agriculteurs, qui veulent soigner leurs vaches, cochons et volailles.
Plus de 10.000 bovins dans cette région, réputés pour leur viande tendre et leur lait crémeux, ont été abandonnés depuis les opérations d'évacuation réalisées dans l'urgence, selon les fermiers. Beaucoup sont morts de faim, prisonniers des étables.
Les agriculteurs sont confrontĂ©s Ă  un choix cornĂ©lien: dĂ©placer le bĂ©tail dans des rĂ©gions non contaminĂ©es, une opĂ©ration trĂšs coĂ»teuse, abattre les bĂȘtes ou les abandonner Ă  leur sort.
Les autorités locales n'ont pas donné d'ordre mais "recommandent fortement" aux fermiers de Katsurao de vider leurs étables avant fin mai, indiquent les responsables.
Si la viande est contaminĂ©e, ils ne pourront pas la vendre. Et mĂȘme si elle ne l'est pas, elle ne rapportera pas grand chose: les animaux sont efflanquĂ©s et plusieurs errent autour des Ă©tables, Ă  la recherche de nourriture.
"Cette vache là-bas, elle va mourir dans quelques jours. Elle n'a plus la force de se joindre aux autres pour manger", déclare Shinji Sakuma, 55 ans, en pointant du doigt l'une de ses 70 vaches laitiÚres, trop faible pour se tenir debout.
"Je suis en colĂšre", ajoute cet homme, qui a montĂ© son exploitation il y a 35 ans. "Nos bĂȘtes n'ont rien fait de mal", dit-il en essuyant ses larmes.
Les autorités n'ont toujours pas annoncé le montant des compensations pour les agriculteurs affectés par le désastre, mais le gouvernement a indiqué que l'opérateur de la centrale, Tepco, devra payer pour la totalité des dégùts.
Tetsuji, le fils de Sakuma, ne réclame pas une fortune. Il veut juste une exploitation sans danger, de l'herbe saine et des vaches en bonne santé.
"Nous ne voulons pas d'argent si nous pouvons rĂ©cupĂ©rer ce que nous possĂ©dions avant", ajoute le fils de 35 ans, qui veut bouger une vingtaine de bĂȘtes sur l'Ăźle de Hokkaido (nord). Les autoritĂ©s du village encouragent plutĂŽt les agriculteurs Ă  abattre le bĂ©tail.
La soeur, Ruriko, 33 ans, raconte qu'elle était terrifiée par les répliques du séime. Désormais, elle redoute le vent qui apporte avec lui, dit-elle, la contamination et la désolation.
"Le vent d'est me fait peur", déclare-t-elle. "Les radiations sont invisibles, il n'y a pas d'odeur. Une fois que tout sera réglé, je quitterai Fukushima car j'ai peur des radiations, tout le temps".
Avant l'accident nucléaire, le pire depuis Tchernobyl il y a 25 ans, le village de Katsurao comptait 1.500 habitants, des fermiers pour la plupart, 4.000 vaches et des milliers de volailles.
"Je pensais que Tchernobyl ne me concernait pas vraiment", soupire Toshie Kosone, un autre Ă©leveur de bovins du village, oĂč des taux de 10 microsieverts par heure Ă©taient relevĂ©s. Le maximum autorisĂ© par personne et par an est de 1.000 microsieverts.
"Nous allons nous sĂ©parer de nos bĂȘtes, qu'on puisse les vendre ou pas", ajoute-t-il. "MĂȘme si nous pouvons revenir ici, rien ne garantit que la contamination puisse ĂȘtre nettoyĂ©e. Je n'ai plus suffisamment confiance pour continuer l'Ă©levage ici."

AFP

 

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20/05/2011
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