Situation politique en Algérie

Un centre arabe résume les actions de Bouteflika

le 17.08.11 | 01h00

En mettant en place la commission de consultation sur les réformes, les auteurs de l’étude se demandent «si Abdelaziz Bouteflika a essayé de gagner du temps pour éviter un effondrement dû à la pression populaire qui était similaire à celle d’Octobre 1988».

Les évènements survenus dans la région, en Tunisie et en Egypte entre autres, ont-ils contraint les dirigeants algériens à apporter des changements pour éviter toute tentative d’intervention étrangère ou d’animation de l’opposition à partir de l’étranger ? C’est là l’une des questions sur lesquelles a reposé l’étude. Pour les auteurs, «le vent de révolte a poussé le président Bouteflika à organier des consultations pour couvrir les exigences et connaître les sensibilités politiques». Les auteurs s’interrogent également sur la crédibilité des prochaines élections après l’amendement de la loi électorale.

«La machine assassine pour opprimer le peuple a été utilisée en Algérie en octobre 1988 et a précipité le pays dans une spirale de violence et la prise de pouvoir par les militaires. Raison pour laquelle au déclenchement de la révolte, en janvier 2011, le gouvernement algérien a réagi rapidement en diminuant les prix de l’huile et du sucre, malgré le coût élevé de ces produits sur le marché mondial», observe le centre émirati. En même temps, est-il noté, «les ‘têtes’ visibles du régime (Bensalah, Ziari, Belkhadem, Ouyahia, Soltani) n’ont pas cessé de faire l’éloge du bilan de Bouteflika durant ses dix dernières années de présidence.»

Lors de son discours prononcé en avril 2011, Bouteflika a remplacé l’état de siège par une loi relative à la lutte contre le terrorisme, pour permettre aux citoyens de contester pacifiquement et d’amoindrir les pressions sur les partis politiques et la société civile. Ce plan a vu le jour pour mettre fin à la révolte populaire, analyse-t-on. Les auteurs de l’étude pensent, par ailleurs, que les contestataires ne demandaient pas le départ du président Bouteflika, mais uniquement de quelques ministres qui ont failli à leurs missions.
Deux mois après les décisions du président Bouteflika, les puissances occidentales ont salué les réformes. L’étude a mis en relief les intérêts de l’Occident en Algérie, qui est riche en pétrole et en gaz. Enfin, l’étude estime que «la commission de consultation sur les réformes a donné la parole aux partis loyalistes et à ceux de l’opposition, mais n’a pas permis au courant islamiste radical de s’exprimer», allusion faite à Ali Benhadj.