Actualité | jVendredi 16 mars 2012

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Cinéma : une histoire (trop) officielle
150 scénarios de films abordant la guerre de Libération nationale ont été soumis au ministère de la Culture à...
 

Sauvegarder la mémoire de la guerre de Libération ne remet pas en cause les libertés
Alors que la célébration du cinquantenaire de l’Indépendance se prépare, l’article 6 de la loi régissant...

El Watan et Owni lancent le premier musée numérique de la guerre de Libération nationale
C’est une histoire d’hommes. D’une rencontre. Des deux côtés de la Méditerranée.

Mitrovica, pomme de la discorde serbo-kosovare
L’indépendance du Kosovo proclamée en 2008 semble ne pas changer grand-chose dans le nord du pays. A Mitrovica, des tensions toujours...

Les Canaris dos au mur
Tenus en échec at-home par le MCEE, puis éliminés en 8e de finale de la Coupe d’Algérie par leur bête noire...

Actualité

Cinéma : une histoire (trop) officielle
150 scénarios de films abordant la guerre de Libération nationale ont été soumis au ministère de la Culture à...

 

L'histoire est une réécriture permanente

 

Un film historique... avec ou sans historien ?
Belkacem Hadjadj fait la distinction entre «films de fiction inspirés de l’histoire et véritables films historiques».

 

Le circuit de l'argent
La ministre de la Culture, Khalida Toumi, rappelle souvent qu’elle a «copié» le Centre national de cinématographie...

Sports

Trois derbies intenses et indécis
Après une mini-trêve d’une semaine pour laisser place à la Coupe d’Algérie, le championnat national de Ligue 1...

 

Les Canaris dos au mur
Tenus en échec at-home par le MCEE, puis éliminés en 8e de finale de la Coupe d’Algérie par leur bête noire...

 

Le club chasse la poisse
En terrassant un sérieux prétendant à l’accession en Ligue 1, l’USMBA en l’occurrence, l’Amal Merouana vient...

International

Mitrovica, pomme de la discorde serbo-kosovare
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Selon notre Constitution, les Serbes sont égaux devant les Kosovars
- Quels sont les problèmes et difficiles à résoudre à Mitrovica ? La situation est très compliquée....

 

Sanglant anniversaire
La révolte syrienne est entrée hier dans sa deuxième année. Les militants anti-régime ont appelé à...

Culture

Mouloud Feraoun : Intellectuel blacklisté
Quatre jours de plus et Mouloud Feraoun aurait connu l’Algérie indépendante. Il a été assassiné le 15 mars 1962...

 

Le FLN voulait écarter mon père

 

Cinéma : une histoire (trop) officielle

le 16.03.12 | 10h00

 
 

150 scénarios de films abordant la guerre de Libération nationale ont été soumis au ministère de la Culture à la faveur d’un appel à scénario lancé en juin de l’année écoulée. Promulguée en février 2011, la loi régissant la cinématographie déroute les professionnels. Le droit de regard du «gouvernement» sur les films historiques et des procédures vagues sèment le trouble. Enquête.

Flash-back : février 2011. La nouvelle loi sur le cinéma est promulguée. D’emblée, un article déroute, il porte le n°6 et exige que tout film traitant de la guerre de Libération nationale soit «soumis au préalable à l’approbation du gouvernement». Sans plus de précisions. Le flou qu’entretient la loi défraie la chronique parmi les professionnels du cinéma. «Ce n’est pas par hasard si cette loi a été promulguée à l’aube du cinquantenaire de l’indépendance. Cette loi est faite pour mettre la main sur l’histoire», déclarait le réalisateur Bachir Derrais, il y a quelques mois, aux prémices de l’enquête menée par El Watan Week-end. Une année plus tard, aucun décret d’application n’ayant été publié au Journal officiel concernant ces aspects (à part le texte régissant le Fonds de développement de l’art, de la technique et de l’industrie cinématographiques (Fdatic), publié dans le JO du 4 mars 2012).

Alors que les préparatifs de la célébration du cinquantenaire de l’indépendance sur grand écran vont bon train, les porteurs de projets sont perdus. Bachir Derrais dénonce une loi «ambiguë» et opaque. «On ne sait pas qui doit décider pour ce genre de films, il n’y a aucune transparence.» Seule certitude : tout projet de film historique se retrouve, à un moment donné, confronté à l’Etat. Que ce soit pour le financement, les autorisations de tournage ou l’exploitation du film fini. Les professionnels du cinéma s’accordent à dire qu’il est quasi impossible de mener à bout un film sans l’aide financière de l’Etat, particulièrement s’il est à caractère historique. La dépendance du secteur du cinéma du financement de l’Etat s’explique par les sommes faramineuses qu’exige la production d’un film. Pour Lotfi Bouchouchi, producteur, la réalisation d’un film contemporain, qui n’a même pas à obéir aux exigences d’un film historique, représente près de 40 à 50 millions de dinars. Le producteur associé de Viva Laldjérie (Nadir Moknèche, 2004) estime que l’apport du Fdatic représente, selon lui, 20 à 30% du coût total d’un long métrage. Cependant, à l’occasion du cinquantenaire, un fonds spécial a été prévu…


Clientélisme…


Depuis plusieurs mois, Bachir Derrais se bat pour porter sur grand écran deux projets de films, le premier retraçant le parcours de Zighout Youcef, dont le scénario est signé Rachid Boudjedra, et le second autour du personnage de Larbi Ben M’hidi par Mourad Bourboune. Malgré l’accord de la commission du Fdatic, il a été prié de déposer son dossier auprès d’une commission ad hoc, présidée par le réalisateur Moussa Haddad, chargée d’étudier les scénarios dédiés à la Révolution du 1er Novembre, à l’occasion du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie.  Cette commission, placée sous la tutelle du Centre national de cinématographie algérienne - et donc sous la tutelle du ministère de la Culture - traite tous les projets liés au «cinquantenaire», exception faite des commandes directes du ministère des Moudjahidine, qui, par ailleurs, n’a pas voulu répondre à nos questions. La ministre de la Culture, Khalida Toumi, précise que seuls les scénarios qui citent nommément un acteur de la guerre de Libération se verront soumis à l’autorisation du ministère des Moudjahidine, et ce, au nom du respect de la mémoire ainsi que pour protéger les familles et ayants droit. En effet, l’article 57 de la loi du 5 avril 1999, relative au moudjahid et au chahid, permet «le constat d’authenticité des textes et des œuvres audiovisuels, écrits, filmés ou techniques ayant trait à la révolution de Libération nationale (…) avant leur présentation et/ou leur publication…»


L’argent, le nerf de la guerre


In fine, une bonne partie de l’histoire tourne autour de l’argent. Pour le gouvernement et pour le département de Khalida Toumi, la gestion de l’argent public, c’est-à-dire dans ce cas précis, l’aide à la création ne peut se faire en dehors de toute réglementation, sinon, «ce seront toujours les mêmes qui se partageront le gâteau». Car, selon certaines sources officielles, les professionnels ne s’inquiéteraient pas pour les bonnes raisons. Le vrai problème ? Que le ministère des Moudjahidine soit devenu un producteur ayant bénéficié d’un budget cinéma conséquent bien qu’il s’agisse… d’une administration ! Or, l’octroi exceptionnel d’argent - à l’occasion du cinquantenaire - à ce ministère, qui lui permet de faire des commandes directes, sans passer par aucune commission de lecture, peut facilement favoriser le clientélisme.


Capitaux étrangers  ?


«Si on avait une autorisation de tournage, on pourrait au moins faire appel aux capitaux étrangers», s’insurge Derrais. Dans l’incapacité de réunir les fonds nécessaires, de plus en plus de cinéastes se tournent vers l’étranger pour financer leurs films. Option «intéressante, mais contraignante», selon Bouchouchi qui évoque les exigences d’une telle entreprise. «Pour qu’un film soit retenu pour l’avance sur recette par le Centre national de cinématographie français, il doit compter 50% du dialogue en langue française et véhiculer des idées propres à la culture occidentale.» Et de prendre pour exemple deux de ses coproductions :Viva Laldjérie et Barakat (Djamila Sahraoui, 2006). Pour sa part, Derrais commente : «Ce n’est pas facile. La France, par exemple, est très hésitante et prudente lorsqu’il s’agit de la révolution…» Mohamed Bensalah, réalisateur et critique, confirme à ce sujet que «tout investisseur d’argent impose son point de vue», en prenant pour exemple «les productions de la diaspora dans lesquelles on sent qu’on essaie de plaire à ceux qui financent les films». Enfin, même en se passant du financement de l’Etat, tout réalisateur est obligé de demander une autorisation de tournage, qui exige le dépôt du scénario auprès du ministère de la Culture. D’autant que l’article 20 de la loi relative à la cinématographie stipule que «toute exploitation commerciale d’un film sur le territoire national ainsi que des supports publicitaires y afférents est soumise à un visa préalable délivré par le ministère chargé de la Culture après accord de la commission de visionnage des films».


Mainmise ?


A propos de l’intervention du ministère des Moudjahidine dans les projets du cinquantenaire, le réalisateur Mounes Khammar rappelle : «Cette période inclut deux partenaires, la France et l’Algérie. Nous avons plus de points de vue français, même lorsqu’ils dénonçaient le colonialisme. C’est un fait. Je pense que dans ce cas de figure, il est normal qu’il y ait un œil sur ces différents projets pour ne pas laisser passer des choses qui seraient discutables, avant de préciser qu’en revanche, le gouvernement ne doit pas avoir totalement la mainmise.» Le producteur Rachid Dechemi abonde dans le même sens : «Cela peut paraître étonnant que le ministère des “anciens’’ Moudjahidine puisse financer le cinéma, mais juridiquement, il en a le droit, car il y a une structure au sein du ministère qui le lui permet. Il produit des films “de commande’’ indirectement, et comme tout producteur, celui-ci a un droit de regard sur le produit. Il ne s’agit pas de subventions telles que le Fdatic», explique-t-il. Pourtant, souligne Bachir Derrais : «Il n’y a pas, à ma connaissance, de service cinéma ou de commission dans ce ministère.»

Idem pour Belkacem Hadjadj, producteur et réalisateur d’El Manara : «Ce n’est pas normal que ce ministère devienne une source de financement importante du cinéma.» Le réalisateur Yanis Koussim insiste : «Nous le connaissons ce gouvernement, alors ne soyons pas surpris. Ils veulent tout contrôler, d’où cette continuité logique !» Pour sa part, Belkacem Hadjadj nuance : «Je considère que la vigilance est de rigueur, je prétends être un créateur et je considère que l’acte de créer ne va absolument pas avec l’atteinte à la liberté d’expression.» Bachir Derrais va plus loin : «Le fait de ne pas débloquer les moyens prouve qu’on a peur de nos films. On est dirigés par un système qui a assis son pouvoir sur une légitimité révolutionnaire qu’il n’a pas. On s’en rend compte lorsqu’on travaille sur la vie de personnages historiques», déclare-t-il en brandissant le manuscrit du scénario Larbi Ben M’hidi. Insistant sur l’importance pour les Algériens de se «réapproprier leur histoire», il lâche : «Vous ne trouverez jamais la véritable histoire de Ben M’hidi ou de Abane Ramdane dans les manuels scolaires…»

Mohamed Bensalah, lui, rappelle que les dispositions de l’article 6 «ont profité d’une certaine conjoncture. Un certain nombre de personnes ont abordé l’histoire en méconnaissant chiffres, dates et personnages et en falsifiant une partie de notre histoire». Cependant, le chroniqueur et enseignant-chercheur à l’université d’Oran estime que l’article 6 est «dangereux, car il donne un point de vue partiel et partial de l’histoire, en substituant au cinéaste une commission qui s’érige en détenteur de la mémoire et de l’imaginaire collectif. Ce n’est pas un avis consultatif, mais un véritable diktat. Une censure qui ne dit pas son nom.» En effet, si l’obligation de passer par une commission est justifiable pour l’obtention d’un financement par un organisme d’Etat, la dépendance entière du cinéma algérien des subventions étatiques confère à ces commissions un grand pouvoir et permet de filtrer les œuvres qui verront le jour.

Samir Ardjoum et Nesrine Sellal

 

Le Salon de l'automobile d'Alger pris d'assaut par des centaines de visiteurs

le 16.03.12 | 11h44

Le Palais des expositions des Pins maritimes, dans  la banlieue est d'Alger, a été pris d'assaut ce week-end par des centaines de  visiteurs pressés de découvrir les nouveautés de la 15ème édition du Salon international  de l'Automobile, dès son ouverture.

Pare-chocs contre pare-chocs, les véhicules des visiteurs constituaient  des files interminables sur les différentes routes menant vers les accès principaux  du Palais des expositions, que les habitants de la capitale aiment à appeler  "la Foire".         

Le coup d'envoi du Salon de l'automobile pour 2012 a été donné sans  "fanfare". Aucun officiel n'était présent à l'ouverture de ce rendez-vous annuel  qui constitue désormais une opportunité pour les concessionnaires d'exposer  et de vendre encore plus de voitures, moyennant des remises "alléchantes".         

Les stands réservés à toutes les marques de voitures ont connu une affluence  sans pareil. Peu importe la nationalité ou l'origine des véhicules pourvu qu'il  y ait de bons rabais, selon l'avis d'un groupe de jeunes venus s'enquérir des  nouveaux modèles exposés.         

Décidés au préalable, de nombreux "avertis" se sont précipités vers  les stands des grandes marques notamment japonaises et allemandes pour passer  commande, et être parmi les premiers bénéficiaires des promotions et cadeaux  offerts par les concessionnaires tout au long de la tenue du salon, qui  prendra  fin le 25 mars courant.         

"Je suis restée plusieurs mois sans voiture mais le fait de savoir que  j'allais bénéficier d'une remise pouvant aller jusqu'à 150.000 DA durant le  salon, m'avait aidé à tenir le coup", a expliqué à l'APS, Farida, une quinquagénaire,  cadre dans une banque étrangère.                 

Beaucoup de curieux étaient également présents, comme Slimane,  fonctionnaire de son état, venu de Boumerdès juste pour être parmi les premiers  à découvrir les nouveautés du salon, organisé par la Société algérienne des  foires et expositions (Safex) et l'Association des concessionnaires automobiles  en Algérie (AC2A).         

"J'ai pris plaisir, depuis quelques années, à être parmi les premiers  à visiter le salon dès son ouverture. Je me suis arrangé avec mon responsable  pour prendre la journée et pouvoir ainsi effectuer le déplacement jusqu'aux  Pins maritimes", a confié cet accroc des dernières technologies automobiles.         

La 15ème édition du Salon international de l'Automobile se tient dans  une conjoncture où les pouvoirs publics sont déterminés à lancer une industrie  nationale d'automobile susceptible de répondre à la demande locale et réduire  la facture des importations de véhicules qui a dépassé 2,1 milliards dollars  en 2011.         

Des négociations sont en cours avec plusieurs constructeurs automobiles  étrangers dans le but de monter des usines de fabrication de voitures en Algérie.         

Outre les négociations engagées avec le français Renault ou l'allemand  Volkswagen, les autorités algériennes restent ouvertes à toutes les propositions  de partenariat, mutuellement bénéfique, pour se lancer dans la construction  de voiture.

APS

Skikda : Incursion d’un groupe armé à Tmar (El Hadaïak)

le 16.03.12 | 15h27

Des témoignages concordants rapportent, presque dans le détail, l’incursion d’un groupe armé au hameau Tmar, dans la commune d’El-Hadaïak, au sud de Skikda.

Ces témoignages avancent que le groupe, dont le nombre n’a pas été déterminé, se serait introduit, à la faveur de la nuit dans une étable tenue par un éleveur pour forcer, ce dernier à les approvisionner en denrées alimentaires.

Selon les mêmes sources, le groupe armé s’est éclipsé par la suite en direction de la zone montagneuse de Aïn Zouit, connue pour être une zone de repli de la nébuleuse terroriste durant les années 1990.

S’agit-il d’un groupe terroriste à cours de ravitaillement après l’isolement causé, en partie, par les dernières chutes de neige ou serait-ce un simple acte de banditisme ? Côté officiel, aucun commentaire n’a été apporté à ce sujet.
 


 

 

 

22e journée du championnat de Ligue 1

Trois derbies intenses et indécis

le 16.03.12 | 10h00

 
 

Après une mini-trêve d’une semaine pour laisser place à la Coupe d’Algérie, le championnat national de Ligue 1 reprendra son cours normal demain avec la 22e journée qui sera dominée par deux derbies. Le premier, à Alger, entre le CRB et le NAHD, et le deuxième, à El Eulma, opposant le MCEE à l’ESS.
 

Le derby algérois entre le Chabab et le Nasria volera la vedette, eu égard à la rivalité qui existe entre les deux clubs voisins et l’enjeu. Il s’agit, en effet, du 74e derby dans l’histoire des deux clubs. Même si le Nasria compte le plus grand nombre de victoires avec 31 contre 23 pour le Chabab et 19 matchs nuls, la formation de Laâqiba a repris le dessus depuis 2009, après plusieurs années de vaches maigres. Pour cette manche retour, le CRB est dans une position plus confortable et brigue une place au soleil. Mais le Nasria a repris du poil de la bête durant cette phase retour avec l’arrivée de Merzekane à la barre technique.

Ceci donnera plus de piment à la rencontre de demain qui aura lieu au stade du 5 Juillet à partir de 17h30. Le match sera officié par l’arbitre international Bichari. La ville des Hauts-Plateaux (Sétif) sera également le théâtre d’un beau derby entre le MC El Eulma et le leader du championnat, l’ES Sétif, qui aura pour mission de conserver sa première place. L’équipe d’El Eulma, en milieu de tableau, aura toujours la chance de revenir dans la course pour une place au soleil en cas de victoire sur son voisin. En cas de défaite des Sétifiens, leurs poursuivants chélifiens peuvent leur ravir la première place s’ils parvenaient à battre le CAB à Batna. Une mission difficile, mais pas impossible pour les hommes de Saâdi qui affichent une excellente forme. C’est aussi valable pour l’USMA qui a le vent en poupe depuis sa victoire sur la JSK en Coupe d’Algérie. La formation de Soustara n’a pas intérêt à perdre à Oran, sous peine de céder du terrain à la tête du peloton et les deux prétendants au sacre (ESS et ASO).

En parlant des prétendants, le Widad de Tlemcen, qui a réussi à remonter la pente depuis l’arrivée de Amrani à la barre technique et complètement auréolé de sa qualification en Coupe d’Algérie aux dépens du MCA, s’offre une belle occasion pour améliorer son classement (passer de la 6e à la 4e place) en cas de victoire face à la JSM Béjaïa et la défaite en même temps du CRB face au NAHD. Mais ce n’est pas fini avec les derbies. Le stade de Khroub sera également le théâtre d’un derby captivant entre l’ASK et le CSC. Le deuxième en l’espace d’une semaine après celui de la Coupe d’Algérie, samedi dernier et que les Sanafir ont remporté. Les capés de Azzedine Aït Djoudi profiteront cette fois de l’avantage du terrain pour tenter de prendre leur revanche et améliorer leur classement général. C’est le cas aussi pour le MCA qui reçoit le MC Saïda au stade de Bologhine ou encore l’USMH qui accueille la JS Kabylie, très affectée après son élimination en Coupe d’Algérie.

Slimane Mekhaldi

 

 

 

Cinéma : une histoire (trop) officielle

le 16.03.12 | 10h00

 
 

150 scénarios de films abordant la guerre de Libération nationale ont été soumis au ministère de la Culture à la faveur d’un appel à scénario lancé en juin de l’année écoulée. Promulguée en février 2011, la loi régissant la cinématographie déroute les professionnels. Le droit de regard du «gouvernement» sur les films historiques et des procédures vagues sèment le trouble. Enquête.

Flash-back : février 2011. La nouvelle loi sur le cinéma est promulguée. D’emblée, un article déroute, il porte le n°6 et exige que tout film traitant de la guerre de Libération nationale soit «soumis au préalable à l’approbation du gouvernement». Sans plus de précisions. Le flou qu’entretient la loi défraie la chronique parmi les professionnels du cinéma. «Ce n’est pas par hasard si cette loi a été promulguée à l’aube du cinquantenaire de l’indépendance. Cette loi est faite pour mettre la main sur l’histoire», déclarait le réalisateur Bachir Derrais, il y a quelques mois, aux prémices de l’enquête menée par El Watan Week-end. Une année plus tard, aucun décret d’application n’ayant été publié au Journal officiel concernant ces aspects (à part le texte régissant le Fonds de développement de l’art, de la technique et de l’industrie cinématographiques (Fdatic), publié dans le JO du 4 mars 2012).

Alors que les préparatifs de la célébration du cinquantenaire de l’indépendance sur grand écran vont bon train, les porteurs de projets sont perdus. Bachir Derrais dénonce une loi «ambiguë» et opaque. «On ne sait pas qui doit décider pour ce genre de films, il n’y a aucune transparence.» Seule certitude : tout projet de film historique se retrouve, à un moment donné, confronté à l’Etat. Que ce soit pour le financement, les autorisations de tournage ou l’exploitation du film fini. Les professionnels du cinéma s’accordent à dire qu’il est quasi impossible de mener à bout un film sans l’aide financière de l’Etat, particulièrement s’il est à caractère historique. La dépendance du secteur du cinéma du financement de l’Etat s’explique par les sommes faramineuses qu’exige la production d’un film. Pour Lotfi Bouchouchi, producteur, la réalisation d’un film contemporain, qui n’a même pas à obéir aux exigences d’un film historique, représente près de 40 à 50 millions de dinars. Le producteur associé de Viva Laldjérie (Nadir Moknèche, 2004) estime que l’apport du Fdatic représente, selon lui, 20 à 30% du coût total d’un long métrage. Cependant, à l’occasion du cinquantenaire, un fonds spécial a été prévu…


Clientélisme…


Depuis plusieurs mois, Bachir Derrais se bat pour porter sur grand écran deux projets de films, le premier retraçant le parcours de Zighout Youcef, dont le scénario est signé Rachid Boudjedra, et le second autour du personnage de Larbi Ben M’hidi par Mourad Bourboune. Malgré l’accord de la commission du Fdatic, il a été prié de déposer son dossier auprès d’une commission ad hoc, présidée par le réalisateur Moussa Haddad, chargée d’étudier les scénarios dédiés à la Révolution du 1er Novembre, à l’occasion du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie.  Cette commission, placée sous la tutelle du Centre national de cinématographie algérienne - et donc sous la tutelle du ministère de la Culture - traite tous les projets liés au «cinquantenaire», exception faite des commandes directes du ministère des Moudjahidine, qui, par ailleurs, n’a pas voulu répondre à nos questions. La ministre de la Culture, Khalida Toumi, précise que seuls les scénarios qui citent nommément un acteur de la guerre de Libération se verront soumis à l’autorisation du ministère des Moudjahidine, et ce, au nom du respect de la mémoire ainsi que pour protéger les familles et ayants droit. En effet, l’article 57 de la loi du 5 avril 1999, relative au moudjahid et au chahid, permet «le constat d’authenticité des textes et des œuvres audiovisuels, écrits, filmés ou techniques ayant trait à la révolution de Libération nationale (…) avant leur présentation et/ou leur publication…»


L’argent, le nerf de la guerre


In fine, une bonne partie de l’histoire tourne autour de l’argent. Pour le gouvernement et pour le département de Khalida Toumi, la gestion de l’argent public, c’est-à-dire dans ce cas précis, l’aide à la création ne peut se faire en dehors de toute réglementation, sinon, «ce seront toujours les mêmes qui se partageront le gâteau». Car, selon certaines sources officielles, les professionnels ne s’inquiéteraient pas pour les bonnes raisons. Le vrai problème ? Que le ministère des Moudjahidine soit devenu un producteur ayant bénéficié d’un budget cinéma conséquent bien qu’il s’agisse… d’une administration ! Or, l’octroi exceptionnel d’argent - à l’occasion du cinquantenaire - à ce ministère, qui lui permet de faire des commandes directes, sans passer par aucune commission de lecture, peut facilement favoriser le clientélisme.


Capitaux étrangers  ?


«Si on avait une autorisation de tournage, on pourrait au moins faire appel aux capitaux étrangers», s’insurge Derrais. Dans l’incapacité de réunir les fonds nécessaires, de plus en plus de cinéastes se tournent vers l’étranger pour financer leurs films. Option «intéressante, mais contraignante», selon Bouchouchi qui évoque les exigences d’une telle entreprise. «Pour qu’un film soit retenu pour l’avance sur recette par le Centre national de cinématographie français, il doit compter 50% du dialogue en langue française et véhiculer des idées propres à la culture occidentale.» Et de prendre pour exemple deux de ses coproductions :Viva Laldjérie et Barakat (Djamila Sahraoui, 2006). Pour sa part, Derrais commente : «Ce n’est pas facile. La France, par exemple, est très hésitante et prudente lorsqu’il s’agit de la révolution…» Mohamed Bensalah, réalisateur et critique, confirme à ce sujet que «tout investisseur d’argent impose son point de vue», en prenant pour exemple «les productions de la diaspora dans lesquelles on sent qu’on essaie de plaire à ceux qui financent les films». Enfin, même en se passant du financement de l’Etat, tout réalisateur est obligé de demander une autorisation de tournage, qui exige le dépôt du scénario auprès du ministère de la Culture. D’autant que l’article 20 de la loi relative à la cinématographie stipule que «toute exploitation commerciale d’un film sur le territoire national ainsi que des supports publicitaires y afférents est soumise à un visa préalable délivré par le ministère chargé de la Culture après accord de la commission de visionnage des films».


Mainmise ?


A propos de l’intervention du ministère des Moudjahidine dans les projets du cinquantenaire, le réalisateur Mounes Khammar rappelle : «Cette période inclut deux partenaires, la France et l’Algérie. Nous avons plus de points de vue français, même lorsqu’ils dénonçaient le colonialisme. C’est un fait. Je pense que dans ce cas de figure, il est normal qu’il y ait un œil sur ces différents projets pour ne pas laisser passer des choses qui seraient discutables, avant de préciser qu’en revanche, le gouvernement ne doit pas avoir totalement la mainmise.» Le producteur Rachid Dechemi abonde dans le même sens : «Cela peut paraître étonnant que le ministère des “anciens’’ Moudjahidine puisse financer le cinéma, mais juridiquement, il en a le droit, car il y a une structure au sein du ministère qui le lui permet. Il produit des films “de commande’’ indirectement, et comme tout producteur, celui-ci a un droit de regard sur le produit. Il ne s’agit pas de subventions telles que le Fdatic», explique-t-il. Pourtant, souligne Bachir Derrais : «Il n’y a pas, à ma connaissance, de service cinéma ou de commission dans ce ministère.»

Idem pour Belkacem Hadjadj, producteur et réalisateur d’El Manara : «Ce n’est pas normal que ce ministère devienne une source de financement importante du cinéma.» Le réalisateur Yanis Koussim insiste : «Nous le connaissons ce gouvernement, alors ne soyons pas surpris. Ils veulent tout contrôler, d’où cette continuité logique !» Pour sa part, Belkacem Hadjadj nuance : «Je considère que la vigilance est de rigueur, je prétends être un créateur et je considère que l’acte de créer ne va absolument pas avec l’atteinte à la liberté d’expression.» Bachir Derrais va plus loin : «Le fait de ne pas débloquer les moyens prouve qu’on a peur de nos films. On est dirigés par un système qui a assis son pouvoir sur une légitimité révolutionnaire qu’il n’a pas. On s’en rend compte lorsqu’on travaille sur la vie de personnages historiques», déclare-t-il en brandissant le manuscrit du scénario Larbi Ben M’hidi. Insistant sur l’importance pour les Algériens de se «réapproprier leur histoire», il lâche : «Vous ne trouverez jamais la véritable histoire de Ben M’hidi ou de Abane Ramdane dans les manuels scolaires…»

Mohamed Bensalah, lui, rappelle que les dispositions de l’article 6 «ont profité d’une certaine conjoncture. Un certain nombre de personnes ont abordé l’histoire en méconnaissant chiffres, dates et personnages et en falsifiant une partie de notre histoire». Cependant, le chroniqueur et enseignant-chercheur à l’université d’Oran estime que l’article 6 est «dangereux, car il donne un point de vue partiel et partial de l’histoire, en substituant au cinéaste une commission qui s’érige en détenteur de la mémoire et de l’imaginaire collectif. Ce n’est pas un avis consultatif, mais un véritable diktat. Une censure qui ne dit pas son nom.» En effet, si l’obligation de passer par une commission est justifiable pour l’obtention d’un financement par un organisme d’Etat, la dépendance entière du cinéma algérien des subventions étatiques confère à ces commissions un grand pouvoir et permet de filtrer les œuvres qui verront le jour.

Samir Ardjoum et Nesrine Sellal
 


16/03/2012
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