Actualité | mardi 3 avril 2012

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Mostafa Bouzidi. Psychiatre (CHU de Tizi Ouzou)

«Le suicide chez l’enfant : une impulsion de quelques heures»

le 03.04.12 | 10h00

 
 


 

- Comment peut-on expliquer le suicide chez les enfants ?

D’abord, il faut savoir qu’avant 8 ans, l’enfant n’a pas conscience de la mort. Il la définit comme une absence  temporaire.  Entre 8 et 12 ans, il a conscience de la mort, mais pas comme l’adulte qui réfléchit et qui prépare son acte. Il met fin à ses jours par impulsion. Le suicide de l’enfant âgé entre 8 et 12 ans est dû à  une crise suicidaire qui ne dure pas longtemps. Elle intervient en quelques jours, ou bien, dans certains cas, en quelques heures seulement contrairement à l’adulte qui prend parfois des années pour passer à l’acte.


- D’où vient justement cette impulsion ?

La cause de cette impulsion n’est pas due à un seul facteur, elle est plurifactorielle. Il y a au moins six groupes qui constituent ces causes comme les parents, la famille, l’entourage, l’école, la société et les médias. C’est comme, d’ailleurs, cette histoire du vase plein auquel on ajoute une goutte pour déborder. Par exemple, le manque affectif, la surprotection, la solitude sont, entre autres, des facteurs de vulnérabilité, car le développement de l’enfant a besoin d’un adulte. La surcharge des programmes et le manque de moyens de distraction dans les écoles et le stress sont également des éléments qui contribuent à la provocation d’une crise suicidaire chez l’enfant. Actuellement, dans la vie moderne, il y a de plus en plus d’enfants dont la mère et le père travaillent. A qui le confier dans cette situation ? Dans notre culture, l’enfant est confié au moins à un membre de la famille, mais plusieurs couples vivent loin de leurs proches. C’est une nouvelle évolution socioculturelle. Donc, l’enfant est confié à une personne étrangère alors qu’il est très sensible. A l’école aussi, les cours ne sont pas adaptés et provoquent beaucoup de stress. Il faut aussi noter que l’enfant est souvent laissé seul devant les médias où il voit des films de violence. L’accumulation de ces facteurs peut le conduire vers une crise suicidaire. Il  faut préciser aussi qu’il y a plus de garçons que de filles qui se donnent la mort.


- Vous dites qu’il y a plus de garçons que de filles qui se suicident. Pourquoi ?

Il y a plus de garçons qui passent à l’acte que les filles, mais il y a aussi beaucoup de filles qui font des tentatives de suicide avec de l’eau de Javel, par exemple. Il faut savoir aussi que la tentative de suicide est un appel au secours, d’où il est nécessaire de mettre en place tous les moyens pour prendre en charge l’enfant qui tente de mettre fin à sa vie.


- Avez-vous des statistiques sur ce phénomène en Algérie ?

La première chose à savoir, c’est qu’en Algérie, il n’y a pas de chiffres. Dans les pays où il y a des statistiques, comme par exemple la France, il y a environ une centaine de cas enregistrés chaque année. Mais, les spécialistes de l’enfant disent que ce chiffre est sous-estimé. Ils ont remarqué que beaucoup d’accidents d’enfants sont des suicides. En Algérie, il n’y a pas de raison qu’il n’y ait pas beaucoup. Malheureusement, il n’y a pas d’étude faite chez nous, et la pédopsychiatrie est très pauvre, elle n’existe même pas en tant que spécialité.  Le suicide de l’enfant a toujours existé, mais, avant, il n’apparaissait pas. Ces derniers jours, on parle beaucoup du sujet parce qu’il y a eu trois cas par pendaison, en 24 heures, et dans des localités proches. Maintenant, c’est la forme qui change, alors qu’avant il y avait ceux qui se jetaient dans un ravin, sous un pont ou bien au passage d’un véhicule, mais ils ont été classés comme des victimes d’accidents.


- Comment peut-on agir pour prévenir le suicide des enfants ?

Comme je l’ai dit déjà, les causes sont multifactorielles et les responsabilités sont au pluriel, c’est-à-dire partagées. Les solutions doivent aussi être plurielles. Donc, il faut aider le couple parental et s’intéresser beaucoup plus aux congés maternels et paternels. Si les parents travaillent souvent, ils vont se séparer de l’enfant précocement. Il faut lutter aussi contre la rupture affective répétée. Eviter aussi la précocité de la scolarité qui est un facteur d’aggravation. Il faut créer des structures, comme des associations. Il faut revoir les programmes scolaires et les adapter aux rythmes biologique et psychologique de l’enfant. Il faut retarder la notation à l’école et éviter de mettre rapidement l’enfant dans la compétition. En conclusion, il faut savoir que la crise suicidaire n’est pas une fatalité.                            

Hafid Azzouzi

 

Convocation des candidats par la gendarmerie

Avant le suffrage des citoyens, l’approbation des «grands électeurs»

le 03.04.12 | 10h00

 
 

Simple contrôle d’identité ou interrogatoire policier ? L’administration soumet-elle des citoyens qui souhaitent exercer leur droit de participer à la vie politique à une espèce d’enquête d’habilitation à laquelle sont soumis les cadres nommés à des postes supérieurs ? Un retour à la fameuse «carte bleue» qui ne dit pas son nom.

Des candidats aux élections législatives sont convoqués par la Gendarmerie nationale pour être soumis à une série de questions relevant de leur vie privée. Interrogés sur leur niveau d’instruction, leur cursus scolaire et, curieusement, on leur demande aussi s’ils ont effectué des déplacements à l’étranger. «Des éléments de la gendarmerie sont venus chez moi sans préavis ni convocation, alors que j’était à mon poste de travail. En rentrant, je suis allé à la brigade de la Colonne (Hydra). Une fois sur place, ils m’ont posé une série de questions liées à ma scolarité, ma filiation, sur mon travail, et surtout si j’ai effectué des voyages privés ou professionnels à l’étranger», a témoigné Karima B., candidate sur une liste d’un parti à Alger.

A Ouargla, ce sont tous les candidats de la liste FFS qui ont été convoqués par la Gendarmerie nationale. «Nous étions surpris par le type de questions qu’ils nous posées. Je me demande pourquoi nous sommes interrogés sur des questions qui relèvent de la sphère privée. Ça ressemble à un interrogatoire. Nous sommes candidats sur la liste FFS et ils nous demandent notre appartenance politique», s’est indigné Mokhtar Hedjadj, tête de liste FFS à Ouargla. Des candidats dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj dénoncent «un procédé qui n’obéit à aucune loi». «De quel droit la gendarmerie nous interroge-t-elle sur notre appartenance politique ou si nous avons voyagé à l’étranger ou encore sur les promotions dans notre travail ?

Alors que se présenter à une élection est un droit constitutionnel», s’est offusqué Abdelhamid Abbas, tête de liste FFS de Bordj Bou Arréridj. «Ces interrogatoires jettent la suspicion et font peur, notamment aux candidates. Sommes-nous dans un état policier ?», s’est demandé le candidat.  Le porte-parole du Parti des travailleurs, Djelloul Djoudi, lui-même soumis à ce questionnaire aussi surprenant qu’intimidant, s’étonne que des citoyens algériens qui exercent un droit constitutionnel soient «interrogés sur des questions qui dépendent de leur vie privée. Alors qu’il faut mener des enquêtes sur les affairistes qui pullulent les listes électorales». «Ce n’est pas normal», ajoute-t-il. 

La Commission nationale de surveillance des élections législatives a estimé que les questions auxquelles sont soumis les candidats (CNSEL) «sont aussi étranges que incompréhensibles». Le président de la CNSEL, Mohamed Sediki, indique ne pas avoir été saisi par les partis politiques à ce sujet.
Contacté pour avoir plus d’explications, le chargé de communication de la Gendarmerie nationale, Noureddine Kerroud, se défend : «C’est une formalité administrative. La direction de l’administration générale et de la réglementation (DRAG) a fait appel à nous pour identifier les candidats ou pour des questions liées à leur filiation, leur niveau d’instruction, etc.»

Pour le Front des forces socialistes (FFS) derrière cette «formalité administrative» se cache une procédure d’intimidation qui «n’a pas lieu d’être». «Présentée comme administrative, elle s’apparente dans la réalité à des enquêtes de police politique», a dénoncé le FFS. «Les candidats à une candidature pour des élections ou pour tout autre droit constitutionnel ne peuvent faire l’objet d’une telle pratique», a estimé ce parti. «C’est une atteinte à la vie privée des personnes. C’est une atteinte à la crédibilité même de cette élection. C’est stupide et inutile», estimé l’avocat Miloud Brahimi. «Il n’existe aucune disposition dans la loi électorale de cette nature qui donne le droit à l’administration de mener ce type d’enquêtes», affirme l’avocat. Décidément, avant le suffrage des citoyens, les candidats doivent obtenir l’approbation des «grands électeurs». 

Hacen Ouali

 

Violence contre des consommateurs d’alcool à Arib (Ain Defla) : Deux véhicules incendiés

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le 03.04.12 | 14h32 2 réactions

Des individus armés de sabres ont mené une attaque contre des consommateurs de boissons alcoolisées, au niveau du quartier de Ouled Salem relevant de la commune de Arib (nord ouest du chef-lieu de wilaya de Ain Defla), a-t-on appris auprès d’une source sure.

L’incident s’est produit dans la nuit de dimanche à lundi et s’est soldé par l’incendie de deux véhicules appartenant à des particuliers, a ajouté la même source.

La brigade de gendarmerie de la dite commune a ouvert une enquête.

                    



03/04/2012
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