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Citadelle imprenable, il y a tout juste quelques semaines, El-Mouradia est en passe de se transformer en bastion des protestataires. Ils ont transformé le visage d’un quartier réputé pour sa tranquillité. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - De mémoire d’Algérois, jamais le quartier du Golf n’aura vécu des journées aussi mouvementées. Le mur de la peur a été cassé et des centaines de manifestants ont réussi à s’installer pour plusieurs jours à quelques encablures de la présidence de la République. Ils ne sont certes pas sous le balcon du président mais leur présence ne peut être ignorée. Les enseignants contractuels, le personnel des laboratoires, les militaires contractuels et même des citoyens aux droits bafouillés donnent de la voix tous les jours pour dire leur refus du traitement qui leur est réservé. A moins que le cortège présidentiel ne change d’itinéraire, difficile de ne pas remarquer ces centaines de personnes déterminées contenues sur un bout de trottoir. En face des arrêts de bus d’El Mouradia, se côtoient personnel de l’éducation, militaires, citoyens de tous bords. Ils déploient depuis plusieurs jours des banderoles sur lesquelles ils disent toute leur colère mais ce n’est pas tout. A intervalles réguliers, ils crient leur colère face à un cordon sécuritaire impressionnant. Des policiers sont postés toute la journée avec comme objectif d’empêcher tout débordement. Les protestataires semblent être tolérés mais pour combien de temps encore ? Les enseignants contractuels ont déjà fait l’expérience douloureuse de l’intervention policière. Ils ont été molestés. Leurs cris hantent encore un quartier qui, sorti de son calme ordinaire, semble s’accommoder de la présence des protestataires. Le Golf, quartier voulu paisible pour ne pas troubler la quiétude du locataire d’El-Mouradia, a été rattrapé par la grogne sociale, qui chaque jour, monte un peu plus. Les efforts des policiers pour fluidifier la circulation ne font qu’amplifier le bruit. Les sifflets des policiers qui déploient beaucoup d’efforts pour empêcher les automobilistes de s’arrêter sont vains. La circulation est loin d’être ordinaire. Un embouteillage se crée. Le Golf est loin d’offrir l’image d’un quartier calme : les voix des protestataires couvrent les klaxons. Ils ont réussi à casser la barrière psychologique et une chape de plomb qui interdisait toute expression populaire qui ne caresse pas dans le sens du poil. Leur mobilisation force le respect des passants qui s’arrêtent, lisent les banderoles, posent des questions. L’élan de solidarité est venu du cœur. Les habitants du quartier qui ont des jours durant approvisionné les protestataires en eau et en denrées alimentaires ont pu hier faire leurs aurevoirs aux enseignants contractuels très reconnaissants. Tant pis si les commerçants des alentours se disent incommodés par la présence des contestataires car à chacun ses priorités. Celles des enseignants, des militaires, des personnels des laboratoires sont claires : ils se battent pour retrouver une dignité bafouée et montrent la voie aux autres et leur disent clairement que la peur doit impérativement changer de camp. N. I.
Actualités
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EL-MOURADIA Colères aux portes du Palais |
Citadelle imprenable, il y a tout juste quelques semaines, El-Mouradia est en passe de se transformer en bastion des protestataires. Ils ont transformé le visage d’un quartier réputé pour sa tranquillité. Suite... |
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Réflexion Au royaume des aveugles…(VIII et fin) |
Par Nour-Eddine Boukrouh Un gigantesque point d’interrogation est actuellement en position géostationnaire dans le ciel algérien. Alors que la Tunisie, l’Égypte et peut-être le Yémen s’apprêtent à rejoindre les démocraties avancées, allons-nous nous engouffrer dans la brèche de la démocratie qui s’est ouverte dans le monde arabe, ou rater cette opportunité historique ? Suite... |
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FRONT SOCIAL Relents de malaise au Baosem |
Le silence du président de la République face à la protestation sans cesse croissante aurait donné des idées à certains subalternes, fussent-ils intérimaires dans leurs postes. Or, le directeur général par intérim de la Sarl Baosem, filiale de Sonatrach — éditrice du Bulletin des appels d’offres du secteur de l’énergie et des mines — a poussé le ridicule jusqu’à se substituer au juge d’instruction. Suite... |
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EN ATTENDANT UN FRONT COMMUN Sous la braise, le feu ardent |
Par Brahim Taouchichet Sale temps pour le pouvoir. Le printemps 2011 fait éclore les graines de la contestation populaire encouragée par un contexte régional insurrectionnel où les régimes arabes en place depuis des décennies, pris à la gorge, sont sommés de vider les lieux. Pas moins ! Ils n’ont plus que leurs yeux pour pleurer ce qu’ils n’ont su gérer comme dirigeants éclairés et unis à leurs peuples. Ben Ali, Moubarak, Ali Saleh, Kadhafi. A qui le tour, serions-nous tenté de dire tant les candidats au purgatoire sont nombreux. Suite... |
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Actualités : LEUR DÉTERMINATION A FINI PAR PAYER Les enseignants contractuels arrachent leur intégration
Après plusieurs jours de protestation, les enseignants contractuels ont eu gain de cause. Ils ont arraché leur intégration dans le corps de l’éducation nationale. Les enseignants contractuels ont démontré que la résistance finit toujours par payer. Les pouvoirs publics ont fini par céder devant leur détermination. Après des années de lutte et une mobilisation sans faille, la décision de l’intégration des enseignants contractuels dans le corps de l’éducation est enfin tombée. Dimanche 20 mars, premier jour de semaine après les vacances scolaires, plusieurs centaines d’enseignants contractuels ont pris d’assaut les abords de la présidence. Ils sont venus protester de différentes wilayas émettant une seule et unique revendication : l’intégration sans conditions ni concours. Les protestataires ont fini par prendre leur quartier à la rue de Pékin à El-Mouradia, en face du palais présidentiel. Premier mouvement de protestation qui a réussi à braver l’interdit. Puisque les enseignants contractuels ont décidé de squatter les lieux jour et nuit. Le silence-radio des pouvoirs publics n’a pas réussi à entamer leur détermination. La situation a ainsi duré dix jours, durant lesquels les contractuels, malmenés et tabassés, ont bravé le froid et la chaleur. Bien qu’à bout de force, ces derniers n’ont cessé de menacer d’un suicide collectif. Leur mobilisation et leur détermination ont poussé les pouvoirs publics à réagir. Mardi dernier, le conseil national des contractuels a été reçu par le département de Benbouzid. Résultat : une décision d’intégration de la part du Premier ministre. Cette décision ne concerne cependant que les enseignants licenciés ou spécialisés. Or, précise-t-on, cette catégorie ne représente que 40% de la masse des enseignants contractuels. Le reste sont des ingénieurs. Une catégorie pour laquelle le ministre de l’Education a promis des solutions. Ce dernier a, d’ailleurs, tenu, hier, une réunion de travail avec le conseil national des enseignants contractuels allant dans ce sens. Salima Akkouche
Actualités : MAINTIEN OU ARRÊT DE LA GRÈVE Les médecins résidents trancheront ce week-end
Le Collectif autonome des médecins résidents algériens (CAMRA) a été reçu, mardi dernier, au ministère de la Santé. Trois commissions de travail ont été installées. Les médecins résidents décideront, ce week-end, de l’arrêt ou de la poursuite de leur mouvement de protestation. L’ouverture du dialogue par le ministère n’a toujours pas réussi à persuader les médecins résidents à mettre fin à leur mouvement de protestation. Hier matin, la colère des médecins résidents du CHU Mustapha-Pacha, à Alger, rassemblés lors d’un piquet de grève dans l’enceinte de cet hôpital, n’a pas disparu. «Illimitée» continuaient-ils de crier. Ceci pour dire que la grève illimitée des résidents se poursuit. Le Dr Toufik Illès, membre du CAMRA, a indiqué que l’ensemble des délégués des médecins résidents des différents CHU du pays se réuniront ce week-end, à Alger, pour décider de la poursuite ou de l’arrêt du débrayage. «Nous avons pris acte de la réunion qui a eu lieu au ministère de la Santé mais ceci ne nous engage en rien concernant la position à adopter et par l’ensemble des médecins résidents algériens. Ceci dit, en matière de concession concrète à nos revendications, rien n’a été fait jusqu’à présent. La décision finale sera validée en concertation avec les délégués des différents CHU qui auront recueilli les votes de l’ensemble des médecins résidents à travers le territoire national», a précisé le porte-parole des médecins résidents. «Nous n’allons pas faire marche arrière tout comme nous n’allons pas croire en les promesses et nous attendrons de voir du concret avant de mettre fin à notre grève», a souligné un autre délégué. A première vue, les grévistes du CHU Mustapha ont décidé à l’unanimité de poursuivre la grève illimitée tant que leurs revendications ne sont pas satisfaites dans leur ensemble. «Ce n’était qu’un premier pas vers le dialogue mais, jusqu'à présent, nos revendications ne sont pas satisfaites. Notre plateforme de revendications est indiscutable », souligne-t-on. Pour convaincre les médecins résidents de remettre leurs blouses blanches, Ould-Abbès devra, désormais, donner des engagements concrets. «Nous avons déjà vu la tutelle donner des promesses sans forcément les tenir», a pesté un délégué. Pour rappel, mardi dernier, le Collectif des médecins résidents a été reçu par le secrétaire général du ministère de la Santé. Trois commissions de travail ont été installées. La première se penchera sur la question du service civil, la seconde sur la révision du statut de la corporation et la dernière sur le volet pédagogique. Le collectif a exigé la participation des représentants du ministère de l’Enseignement supérieur. Ainsi, une commission tripartite (ministère de la Santé - de l’Enseignement supérieur et des médecins résidents) se réunira, ce dimanche, au ministère pour le début des travaux. Ils attendent des réponses favorables concernant l’abrogation, en premier lieu, de la notion du service civil obligatoire ainsi que le droit à l’exercice syndical, à la prime de risque, de contagion, d’accidents de travail, l’allocation de recherche, la revalorisation de la prime de garde et des salaires dignes de leur profession. Ils demandent également de bénéficier d’une mesure de grâce relative au service national. S. A.
Sports
Sports : FOOTBALL CHAMPIONNAT PROFESSIONNEL LIGUE 1 (17e JOURNÉE) L'ASO veut prendre le large
Le leader de la Ligue 1, l'ASO Chlef, aura une belle occasion de creuser l'écart sur ses poursuivants, forcés au repos, en accueillant l'USM Blida demain à l'occasion de la 18e journée du Championnat professionnel de L1 de football, qui sera tronquée de trois matches. Les Chélifiens, qui restent sur un retentissant exploit (3-1) mardi dernier à El-Harrach d’où il est très difficile de sortir indemne, comptent bien continuer sur leur lancée en remportant leur derby face à l'USMB (11e, 17 points). Cette dernière, battue sur son terrain par la lanterne rouge, le CABB Arréridj, va de mal en pis et tout porte à croire qu'elle laissera encore des plumes au stade Mohamed- Boumezrag. Une victoire du leader lui permettrait de porter à 10 points son avance sur l'ES Sétif qui sera mise au repos forcé en raison de sa participation au match retour de la Ligue des champions à Ouagadougou face à l'ASFA Yennega. De son côté, l'USM Alger, coincée dans le ventre mou du classement (10e, 18 points), est toujours à la recherche de sa première victoire sous la conduite du technicien français Hervé Renard, expulsé mardi dernier contre le MC Saïda (1-1). La venue du WA Tlemcen (11e, 17 points) constitue l'occasion idéale pour les Rouge et Noir de renouer avec la victoire et se relancer dans la course à la qualification à une compétition continentale ou régionale. Les trois autres rencontres au programme de la 18e journée auront lieu samedi avec une affiche entre l'USM Annaba (11e) et l'USMH (4e), toutes deux en quête de rachat après leur défaite mardi. Des deux équipes, ce sont les Tuniques rouges d'Annaba qui ont le plus besoin de points pour s’éloigner de la zone de turbulences, alors que l'USMH va chercher à garder le contact avec le peloton de tête. Le CABBA (16e, 14 points), qui s'est donné un peu d'air lors de la 17e journée en battant l'USMB, compte bien rester sur cette dynamique en accueillant le MC Saïda à huis clos. Un succès samedi permettrait aux Bordjis de se hisser à la 11e place et d'aborder le reste du Championnat avec beaucoup de sérénité. La dernière rencontre de cette journée opposera au stade d'El- Khroub l'ASK (14e, 16 points) au MC El-Eulma (9e, 21 points). Les Eulmis, contraints au nul mardi sur leur terrain par le CR Belouizdad (0-0), n'auront pas la tâche facile face à une équipe de Khroub qui joue sa survie en Ligue 1 et qui reste sur un précieux nul en déplacement face au MC Alger. Les rencontres MC Oran - MC Alger, ES Sétif - JSM Béjaïa et CR Belouizdad - JS Kabylie ont été reportées à une date ultérieure en raison du déroulement, ce weekend, des seizièmes de finale retour de la Ligue des champions d'Afrique et de la Coupe de la Confédération.
Deux chocs au sommet domineront la 19e journée du Championnat professionnel de Ligue 2 de football prévue demain et mettront aux prises, à Kouba et à Mostaganem, les équipes du groupe de tête. Au stade Benhaddad de Kouba, le leader de la compétition, le CS Constantine (34 points), sera en péril face aux locaux du RCK (3e - 28 points) avides de rachat après leur défaite face à l'OM. Les camarades de l'attaquant Brinis, livreront un match à six points devant une équipe constantinoise, privée de son attaquant Hamza Yacef (suspendu) et qui n'a récolté qu'un petit point lors de ses deux dernières sorties. L'autre sommet de cette journée aura pour théâtre le stade de Mostaganem, entre l'ESM (2e) et le NA Hussein-Dey (3e). Les locaux revenus en force depuis l'entame de la phase retour et qui restent sur une belle victoire acquise à Biskra, veulent continuer sur leur lancée et conforter leur place de dauphin, alors que les Sang et Or qui alternent le bon et le moins bon, espèrent décrocher au moins le nul, pour pouvoir rester dans le sillage du peloton de tête. L'USM Bel-Abbès et le CA Batna qui se partagent la 3e place avec le duo RCK-NAHD, espèrent lors de leurs derbies, réaliser une bonne affaire lors de cette journée, et empocher les trois points de la victoire à domicile face respectivement au CR Témouchent (16e) et l'US Biskra (9e). Pour la formation de la Mekerra, la victoire semble être à sa portée devant une équipe du CRT qui lutte désespérément pour sauver sa tête, contrairement au club des Aurès appelé à livrer un difficile derby devant celui des Zibans, encore traumatisé par sa défaite à domicile devant l'ES Mostaganem. Un autre derby qui s'annonce indécis opposera l'AB Merouana (14e - 20 points) au MSP Batna (9e - 24 points). Les locaux visiblement menacés par le purgatoire n'auront d'autre alternative que de gagner pour s'extirper un tant soit peu de la zone de turbulence, qui menace également la formation batnéenne en nette perte de vitesse comme le confirme sa défaite devant le CR Témouchent (0-2) il y a quinze jours. L'ASM Oran (8e - 25 points) n'a pas encore abdiqué pour la course à l'accession. En dépit de ses résultats en dents de scie, l'équipe drivée par le Français Durin compte rebondir à nouveau face à la JSM Skikda (11e - 22 points), très fébrile loin de ses bases et qui aura à effectuer un très long déplacement. Les deux derniers matches de la 19e journée : MOC-PAC et SAM-OM, concernent plutôt des équipes du bas du tableau, bien que l'O Médéa soit beaucoup mieux classé. Le MOC (14e - 20 points) ne sait plus à quel saint se vouer. Incapables de stopper l'hémorragie, les Constantinois vont tout droit vers le palier inférieur, raison pour laquelle ils joueront face au Paradou AC (11e - 22 points) leurs derniers atouts. Le SA Mohammadia (13e - 21 points) est également en danger. Contre l'O Médéa (7e - 26 points), il devra impérativement s'imposer sous peine de s'enfoncer davantage.
Culture
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Le coup de bill’art du Soir Un théâtre bon enfant |
Par Kader Bakou Le quatrième art est dans un état dramatique. C’est vrai, le public a déserté les théâtres et c’est une tragédie. Lors des générales et des avant-premières, il y a davantage de monde que lors des représentations publiques et là c’est carrément du tragicomique. Suite... |
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ACTUCULT |
SALLE EL-MOUGGAR (ALGER-CENTRE) • Jeudi 31 mars : Projection du film Essahade Dahmane Ouzid, à raison de trois séances/jour. Suite...
| Périscoop
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Changement à l’ENTV |
Un vent de changement semble souffler ces derniers jours à l’ENTV. C’est ainsi que M. Lotfi Cheriet (qui était, il y a quelques mois, directeur de Canal Algérie) s’est vu confier la direction de l’information de l’ENTV. Suite... |
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Surprise à la PAF |
Les «hauts fonctionnaires de l’Etat», dont le passeport comporte cette mention à la case profession, ne peuvent plus quitter le territoire national sans présenter un titre de congé ou une attestation de retraite aux postes frontières. Suite... |
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Vol annulé |
Le personnel navigant commercial du vol Alger-Moscou a refusé d’embarquer, mardi, en guise de protestation. L’équipage, qui devait faire un aller-retour sans passer la nuit à Moscou, a estimé que c’était une violation du régime de travail. Suite... |
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Cardiologie sans électricité |
Tous les examens que devaient subir les patients du service cardiologie de l’hôpital de Béni-Messous (Alger) ont été annulés dans la journée d’hier en raison d’une panne d’électricité. Suite... |
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Drôle de dialogue ! |
Le statut des chercheurs du Commissariat à l’énergie a fait l’objet d’une drôle de «discussion» avec les principaux concernés. Suite... | | |
Société
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NAÂMA 71 cas de tuberculose recensés |
Soixante et onze personnes ont été atteintes de la tuberculose à travers la wilaya de Naâma, indique une source hospitalière. La tuberculose rappelons-le est une maladie causée par une bactérie appelée «mycobacterium tuberculosis». Suite... |
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EL-BAYADH Réhabilitation du parc d'attractions El-Houria |
L'opération, inscrite au titre du programme communal de développement (PCD-2011), vise le réaménagement des espaces récréatifs où les familles peuvent meubler leur temps libre, notamment en période des grandes chaleurs, a indiqué le président de l'Assemblée populaire communale (APC) d'El Bayadh. Suite... |
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Ça déménage ! |
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Par Hakim Laâlam Email : laalamh@yahoo.fr |
Annonce. Pour cause de bouchons monstres et de désagréments sonores quotidiens et massifs vend à prix sacrifié appartement haut standing à Alger, dans le quartier…
… du Golf, à deux pas du fleuriste !
Je savais bien qu’au final, qu’au bout du bout, Abdekka céderait. Ça ne pouvait plus durer comme ça. C’était devenu intolérable. Un rassemblement d’enseignants contractuels de jour comme de nuit, plusieurs jours de suite, c’était ingérable à la longue. D’autant plus ingérable que les enseignants ont été vite rejoints par les chômeurs du Sud, eux-mêmes rejoints par les militaires retraités, eux-mêmes rejoints par les gardes communaux, eux-mêmes rejoints par les familles victimes du terrorisme, elles-mêmes talonnées par les familles de disparus. Comment justifier aux yeux de l’opinion nationale, mais surtout aux yeux de l’opinion internationale que le parvis de la présidence algérienne soit devenu le théâtre des colères citoyennes et le lieu où se retrouvent tous les manifestants du pays en mal de Place ? Au fil des jours, c’était devenu carrément le lieu de ralliement convenu. Il suffisait de la moindre étincelle, du plus petit des conflits d’entreprise ou de branche d’activité pour qu’une nouvelle portion de trottoir présidentiel soit squattée. Pas de viande à la cantine du Club de Ski de Hassi Messaoud et hop ! Voilà les moniteurs slalomant à toute allure vers El-Mouradia ! Une dispute autour d’une coopérative avicole dans le périmètre agricole de Hydra, et voilà les poules en cohortes serrées se dirigeant droit sur la présidence. Non ! Assurément, ce «désordre» ne pouvait durer, et le châtelain n’était plus en mesure de supporter un tel siège. Alors, Abdekka est monté enfin au créneau et a réagi. De manière pondérée mais ferme. Avec l’assurance de l’homme d’action qui sait prendre les décisions qui s’imposent dans l’urgence. Sans céder malgré tout à la précipitation. Dans un communiqué où chaque mot, chaque virgule semblent avoir été pesés au gramme près, nous pouvons lire ceci : «Face à la multiplication des mouvements sociaux et des rassemblements de contestation sous ses fenêtres, la présidence de la République est heureuse d’informer la population et l’opinion de la délocalisation et le déménagement de tous ses services. Dans un souci de bonne circulation de l’information, la présidence rendra publique sa nouvelle adresse dès demain. 1er avril.» Voilà ! Voilà ce que j’appelle être à la hauteur des attentes de son peuple. Savoir répondre à la détresse de sa population, moniteurs de ski de Hassi Messaoud et aviculteurs d’Hydra en tête ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. H. L. |
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