DEUX BUS ENTRENT EN COLLISION À MÉDÉA
12 morts et 64 blessés
01 Octobre 2009 - Page : 2
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Les accidents de la route ont fait au total 24 morts et 116 blessés ces trois derniers jours à travers le territoire national.
Douze personnes ont été tuées et 64 autres blessées. C’est là un bilan froid, impitoyable et trop lourd d’un effroyable accident de la circulation survenu lors de la collision de deux autobus de voyageurs hier, à l’aube. L’accident s’est produit au lieudit «Garidi» dans la commune de Chahbounia, sur la RN 40 reliant Tiaret à M’sila. Il a eu lieu lorsqu’un bus assurant la liaison Tebessa-Oran a percuté de plein fouet un autre assurant la navette Oran-Sétif, après que le chauffeur du premier véhicule eut effectué un dépassement dangereux, selon la Gendarmerie nationale. Parmi les blessés dont cinq grièvement atteints, 24 sont toujours gardés en observation à l’hôpital de K’sar El Boukhari, a-t-on indiqué de source hospitalière.
L’accident, dont les causes ne sont pas encore déterminées, a eu lieu aux environs de 4 heures du matin sur une route nationale. En outre 12 personnes sont mortes et 52 autres ont été blessées dans 22 accidents de la circulation routière survenus durant les journées du 28 et 29 septembre à travers le territoire national, indique hier un communiqué du Commandement de la Gendarmerie nationale. Quand on fauche des vies de voyageurs qui n’ont rien à voir avec la conduite, la question devient alors d’une extrême gravité. Car on peut trouver toutes les explications possibles à un accident de circulation lié à un véhicule léger mais pas à un transporteur de voyageurs. Le drame c’est que ce n’est pas la première fois que cela arrive. On se rappelle encore de la tragédie du mois d’août 2008 qui a eu lieu sur la RN4 au lieudit Gouacem, à quelques kilomètres de la commune de Oggaz près de Sig (wilaya de Mascara): 23 personnes ont péri dans un accident quand un bus assurant la liaison Oran- Frenda via Takhmert (Tiaret) a percuté, de plein fouet, un arbre. Le sang de cette horrible accident n’a pas encore séché qu’un autre accident se produit et dans la même région: 51 personnes, dont 16 enfants en bas âge, ont été blessées, sur la RN4, entre les localités de Sidi Daoud et Sig, à la sortie ouest de Mascara vers Oran. Durant la même année, en novembre 2008, des collégiens ont été blessés lorsque le car qui les transportait a percuté un arbre, un samedi soir, dans la commune de Tamazourah, à l’est de Aïn Témouchent. Durant le même mois de la même année, près de 60 étudiants ont été blessés dans un spectaculaire accident à Tizi Ouzou quand un bus de transport assurant la navette entre Draâ Ben Khedda et Hasnaoua s’est encastré dans un pylône. Avec un pareil bilan macabre, il y a lieu de tirer la sonnette d’alarme et d’interpeller le ministère des Transports sur les critères d’octroi du permis de transport en commun. Car pour les véhicules légers il faut dire que les accidents de la circulation deviennent d’une grave banalité. Il est pratiquement impensable de faire quelques kilomètres sur les routes algériennes sans voir un accident de la circulation. Ils font désormais partie du paysage routier.
Pour un parc de 3 millions de véhicules, le nombre de morts et de blessés est extrêmement élevé. Le chiffre dépassant 400 morts et 6000 blessés en un mois témoigne de cette tragédie. Le durcissement des sanctions prévues par le Code de la route en cas d’infractions ainsi que les campagnes de prévention n’ont donc pas eu d’énormes effets sur les comportements des automobilistes et des usagers de la route, même si l’élément humain n’est pas le seul à être mis en cause dans ce genre de désastres. La Gendarmerie nationale, la Police et la Protection civile en sont réduits à compter le nombre des morts et des blessés tout comme les hôpitaux et les assurances, sans parler des séquelles endurées par les victimes et des drames vécus par leurs familles.
Pourtant ce ne sont pas les lois qui manquent. Des peines de prison allant entre un et trois ans sont prévues si un chauffard est responsable d’un accident entraînant un décès. Une amende de 50 à 20.000 dinars sera aussi appliquée. Les mêmes peines sont prévues dans le cas des excès de vitesse, de dépassements dangereux, ou de circulation en sens interdit. D’autres infractions au Code de la route sont également punies de la même peine en plus des amendes comme l’usage manuel du téléphone portable.
Si le conducteur est en état d’ivresse ou s’il a consommé des stupéfiants et qu’il cause un décès, il encourt entre deux à cinq ans d’emprisonnement et une amende de 100.000 à 300.000 dinars. L’état d’ivresse est constaté lors de la présence d’alcool dans le sang à un niveau égal ou supérieur à 0,20 gramme pour mille. Les conducteurs de bus et de poids lourds voient leurs peines aggravées en cas d’accident (5 à 10 ans de prison et 500.000 à 1000.000 de dinars d’amende). En cas de blessures, les punitions sont moins lourdes.
Nabil BELBEY