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Un chrétien égyptien face aux forces de l'ordre le 1er janvier 2011devant l'église copte Al-Qiddissine à Alexandrie (Photo Mohammed Abed/AFP) |
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L'Egypte redoutait dimanche une aggravation des tensions confessionnelles après l'attentat qui a fait 21 morts la nuit du Nouvel An devant une église copte d'Alexandrie, pour lequel les autorités privilégient la piste d'Al-Qaïda.
Des traces de sang étaient toujours visibles dimanche matin sur la façade de l'église des Saints, mais le calme semblait revenu dans la deuxième ville d'Egypte au lendemain d'affrontements entre jeunes chrétiens et policiers.
Dimanche 02 janvier 2011, 21h39
L'émotion restait toutefois vive parmi les fidèles, qui ont assisté à la messe dominicale en scandant "O croix, nous sommes prêts à nous sacrifier pour toi". Samedi soir, les funérailles avaient rassemblé plus de 5.000 personnes dans le cimetière chrétien d'Alexandrie.
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Recueillement lors de la messe célébrée le 2 janvier 2011 à l'église copte Al-Qiddissine au lendemain de l'attentat qui a fait 21 morts à Alexandrie (Photo Mohammed Abed/AFP) |
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La presse exhortait chrétiens et musulmans à faire bloc, craignant que ce massacre ne provoque une escalade des tensions. Les Coptes représentent de 6 à 10% des quelque 80 millions d'Egyptiens.
"Quelqu'un veut faire exploser ce pays" et provoquer "une guerre civile religieuse" en Egypte, affirmait le quotidien pro-gouvernemental Rose el-Youssef.
Le journal indépendant Al-Chourouq évoquait la hantise d'une guerre civile: "Si le plan (des terroristes) marche comme prévu", l'Egypte pourrait s'embourber dans "un marécage semblable à ce qui s'est passé au Liban en avril 1975".
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Carte de localisation de l'attentat qui a visé une église copte d'Alexandrie et fait 21 morts (Photo /AFP) |
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"Il ne sera possible de contenir l'impact de cet acte criminel (...) qu'en y faisant face de manière franche et courageuse, en ne se mettant pas la tête dans le sable" face aux tensions confessionnelles, écrit pour sa part Al-Masri Al-Yom à l'adresse des autorités.
Les principales personnalités religieuses musulmanes du pays, de même que les Frères musulmans, ont fermement condamné l'attentat.
Mais la colère ne retombait pas dans le pays. Au Caire, plusieurs dizaines de manifestants ont jeté des projectiles sur les policiers dans un quartier copte et selon la police, un millier de Coptes ont manifesté devant le ministère des Affaires étrangères et les locaux de la télévision d'Etat.
Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées dans l'enceinte de la Cathédrale Saint Marc, siège du patriarche copte orthodoxe Chenouda III, harcelant les responsables qui venaient présenter leurs condoléances.
Selon un journaliste de l'AFP, des manifestants ont jeté des pierres sur un ministre qui venait de rencontrer Chenouda III. Plus tôt, plusieurs dizaines de manifestants avaient tenté d'encercler le grand imam d'Al-Azhar, Ahmad al-Tayeb, donnant des coups sur sa voiture après sa visite chez le patriarche.
Dans la province d'Assyout (sud), des Coptes ont pris à partie un musulman et détruit trois voitures dans le village d'Al-Izziya, selon un témoin.
Pour le ministère de l'Intérieur, l'attentat est "probablement" l'oeuvre d'un kamikaze portant des explosifs de fabrication locale, mais commandité par "des éléments extérieurs". Le président Hosni Moubarak a lui-même mis en cause des "mains étrangères".
Selon un responsable des services de sécurité, 20 personnes ont été détenues pour interrogatoire.
Le pape Benoît XVI a exprimé dimanche sa "douleur" face à "ce geste lâche de mort", qui "offense Dieu et l'humanité tout entière". La veille, il avait appelé les dirigeants du monde à protéger les chrétiens, une "ingérence inacceptable", a jugé le grand imam d'Al-Azhar.
L'Italie a demandé dimanche que la question des violences et discriminations contre les chrétiens dans le monde soit au menu du conseil des ministres européens des Affaires étrangères prévu le 31 janvier.
L'attentat n'a pas été revendiqué, mais la piste d'Al-Qaïda est évoquée par les autorités qui rappellent que l'organisation, qui avait revendiqué l'attentat meurtrier du 31 octobre contre une cathédrale de Bagdad, avait proféré des menaces contre les chrétiens d'Egypte.