Attendue depuis des jours, la confirmation officielle tombe en pleine grĂšve et trop tard pour les JT et les hebdos. CoĂŻncidence?

Jeudi 18 octobre, 13h20, le communiqué de l'Elysée tombe: "Cécilia et Nicolas Sarkozy annoncent leur séparation par consentement mutuel. Ils ne feront aucun commentaire." Cela faisait des jours que tous les journalistes l'attendaient, des mois que tout le monde croyait le savoir. Pourquoi avoir choisi ce moment précis, ce jour, cette heure? D'autant que l'avocate du couple a ensuite précisé sur Europe 1 que "le juge a prononcé leur divorce" lundi.
Pourquoi alors avoir attendu jeudi? Le PS dégaine immédiatement les questions. Dans un communiqué envoyé moins d'une heure plus tard, les socialistes fustigent le timing de l'Elysée qui vient concurrencer l'autre information principale de la journée qu'est la grÚve nationale contre la réforme des régimes spéciaux de retraite:
"Alors que les rumeurs sur la séparation de Cécilia et Nicolas Sarkozy bruissent depuis six jours, l'Elysée choisit ce jeudi, jour de forte mobilisation, pour officialiser l'information. Aux Français de juger s'il ne s'agit que d'une simple coïncidence. L'argument de l'entourage du président de la République qui consiste à ne pas vouloir commenter cette affaire, sous prétexte qu'elle est privée, vole en éclat."
Force est de constater que le choix de la date n'est pas neutre en termes de couverture médiatique. Frédérique Lantiéri, rédactrice en chef du JT de 13 heures de France 2, s'interroge: "On peut s'étonner de l'heure de l'annonce, mais aussi du jour choisi. La conséquence, c'est que les médias ne peuvent parler largement ni de la grÚve, ni du divorce." Le communiqué a contrarié le déroulé du journal télévisé. La présentatrice Elise Lucet a juste le temps de le lire à 13h31, avant de lancer un sujet préparé à l'avance, puis d'annoncer: "Nous reviendrons largement" sur l'information dans l'édition de 20 heures.
Les journaux télés et radios pris de court
Pendant ce temps, TF1 choisit elle de n'y consacrer que quinze secondes, le temps pour Jean-Pierre Pernaut de lire le communiquĂ©. L'annonce officielle n'a pas le mĂȘme impact dans tous les mĂ©dias, mais bouscule les tranches d'informations des tĂ©lĂ©s et des radios.
Et que dire pour les news magazines qui sortent justement le jeudi... Seul Le Nouvel Observateur annonce de façon certaine le divorce des Sarkozy dans ses pages. Le site Internet de l'hebdo avait diffusĂ© en premier l'information mercredi, obtenue grĂące Ă "une source proche de l'orbite CĂ©cilia Sarkozy", raconte sur NouvelObs.com l'auteur du scoop, Carole Barjon. Mais la journaliste a Ă©crit "la nouvelle dans lâurgence, le bouclage du Nouvel Observateur ayant eu lieu mardi Ă midi".
Le Point n'a pas osé faire sa Une sur Cécilia
Les autres hebdos n'ont pas eu cette chance. L'Express fait sa Une et douze pages sur l'Ă©vĂ©nement, mais ne peut parler que d'"affaire CĂ©cilia", pas de divorce. MĂȘme Paris Match devra attendre la semaine prochaine pour l'annoncer, bien que le magazine sauve la face tant bien que mal en publiant une sĂ©rie de photos de CĂ©cilia Sarkozy rĂ©alisĂ©es en exclusivitĂ© la semaine derniĂšre par Philippe Warrin. Dernier coup de com' en tant que premiĂšre dame de France. InterrogĂ©e sur ces photos par L'Express, son amie Isabelle Balkany ne le cache pas:
"Je pense que ces photos, oĂč elle apparaĂźt seule, dĂ©livrent une forme de message subliminal, facilement comprĂ©hensible. Elle reste avant tout une femme libre."
Le Point est donc le seul des hebdos du jeudi Ă ne pas faire sa Une sur CĂ©cilia Sarkozy. La couverture Ă©tait pourtant en prĂ©paration. Un dossier d'une dizaine de pages Ă©galement. Mais le magazine -oĂč officiait Catherine PĂ©gard, dĂ©sormais conseillĂšre politique de Nicolas Sarkozy- a hĂ©sitĂ© puis prĂ©fĂ©rĂ© annoncer en couverture un dossier sur l'"argent noir" du patronat et des syndicats. Au grand dam des journalistes, dont certains parlent d'"autocensure". Seuls un bandeau en haut de la Une et quatre pages ont finalement Ă©tĂ© publiĂ©s sur le divorce des Sarkozy, devant l'insistance de Franz-Olivier Giesbert, directeur du Point. Mais toujours sans la confirmation officielle de l'ElysĂ©e.
