Cette fois-ci, les salariés d'Algérie Poste sont résolus à ne suspendre la grève, entamée samedi dernier, que lorsque leurs revendications seront dûment satisfaites, par la direction générale de l’entreprise.
Le mouvement a pris de l’ampleur, hier, après que les gens affectés au Centre des chèques postaux eurent décidé de suivre le mot d’ordre d’arrêt de travail, auquel avaient déjà répondu la veille les salariés de la Grande-Poste d’Alger et de nombreux bureaux communaux.
Ainsi, l’activité des postiers est bloquée dans quinze wilayas. Alger, mais surtout Oran se distinguent par un suivi massif de la grève.
Dans la capitale de l’Ouest, ce sont 98 bureaux de poste qui sont à l’arrêt sur un total de 120 ouverts dans cette wilaya. Les postiers en grève menacent de mettre hors service le système des CCP si leurs revendications, axées sur des augmentations substantielles des salaires et la gestion de carrière (avancement des grades à l’horizontale et la verticale), en stand-by depuis 2003 ne sont pas prises en charge. Le système CCP a été bloqué, plusieurs fois, dans la journée d’hier.
Par ce geste, les postiers veulent donner aux responsables de l’entreprise une idée de leur capacité de nuisance. La menace est à prendre au sérieux, notamment si elle est exécutée durant la période de virement des salaires de la Fonction publique et des pensions des retraités, des invalides, des moudjahidine ainsi que des enfants de chouhada. Les tentatives du directeur général de l’entreprise d’engager le dialogue avec les grévistes n’ont pas eu l’écho positif. La raison en est que les travailleurs d’Algérie Poste ne veulent nullement prendre langue avec l’homme qu’ils rendent responsable des maux qui rongent l’entreprise. Ils rappellent que M. Zerrarka, l’actuel DG par intérim, assurait les charges de directeur des ressources humaines, depuis la création de l’entreprise, il y a huit ans, jusqu’à son installation à sa tête après le décès de l’ancien directeur général. Le collectif ne consentira à négocier sa plate-forme de revendications, qu’avec le ministre de tutelle, selon ses délégués.
Le nouveau syndicat d’entreprise, que la direction générale accuse d’avoir organisé la grève, risque d’être dissous, mercredi prochain lors d’une réunion convoquée à cet effet. Les administrateurs d’Algérie Poste considèrent, par ailleurs, la grève illégale, mais ils n’ont pas recouru, jusqu’à hier, à la justice pour obtenir un jugement les habilitant à prévoir des sanctions contre les travailleurs en débrayage.