Coupe d'Afrique des Nations - Le Gabon s'offre la tête, le Maroc sauve l'honneur
mar, 31 janv 20:37:00 2012
Le Gabon a assuré la première place du groupe C en s'imposant contre la Tunisie (1-0) et jouera à Libreville son quart de finale de la CAN 2012. Déjà qualifiés avant le coup d'envoi, les Gabonais ont fait la différence grâce à un but d'Aubameyang. Le Maroc a sauvé l'honneur face au Niger (1-0).
Le Gabon n'a pas déçu ses supporters. Grâce à un nouveau but de Pierre-Emerick Aubameyang - son troisième en trois matches -, les Panthères ont continué leur parcours sans-faute face à la Tunisie (1-0). Les deux équipes étant déjà qualifiées avant le coup d'envoi, cette rencontre n'avait qu'un enjeu : terminer à la première place et peut-être éviter le Ghana même si rien n'est encore joué dans le groupe D. Mais pour le Gabon, ce n'était pas si anodin que ça. La première place de la poule lui permet de jouer à Libreville son quart de finale et donc de poursuivre son aventure devant ses supporters bouillants. Dans l'autre match du groupe entre deux formations déjà éliminées, le Maroc de Marouane Chamakh a terminé avec une victoire face au Niger (1-0), qui quitte sa première CAN sans le moindre point au compteur.
Le contrat est parfaitement rempli pour le pays organisateur, après la 3e réalisation du buteur de l'AS Saint-Etienne (65e), qui rejoint l'Angolais Manucho et le Marocain Kharja en tête du classement des meilleurs canonniers de la Coupe d'Afrique. Au total, le Gabon se sera payé le luxe de dominer au premier tour les deux géants du Maghreb, les Aigles de Carthage et le Maroc, éliminé. Un exploit inimaginable avant le début du tournoi. La Tunisie a pourtant tenté de faire parler sa technique et son jeu collectif bien huilé sur une pelouse délicate en raison des fortes pluies qui se sont abattues sur Franceville. Mais malgré l'activité du brillant Msekni, auteur d'une belle tentative en début de rencontre (7e), ou de Khalifa, elle n'a pas réussi à trouver la faille, s'exposant aux contres des locaux et s'éteignant au fil des minutes.
Gerets en danger
Sous les yeux du président gabonais Ali Bongo, l'arbitre M. Doué a également tout fait pour faciliter la tâche des Panthères, sifflant des fautes parfois inexistantes en faveur du pays-hôte et en oubliant certaines côté tunisien. Mais le Gabon a surtout démontré une nouvelle fois sa solidité qui peut lui permettre d'aller loin dans cette CAN. Et avec Aubameyang, il peut compter sur un attaquant au sommet de sa forme. Que peut-il demander de plus?
Pour le Maroc, c'est une autre histoire. Les Lions de l'Atlas terminent avec une victoire (1-0) sans saveur et 90 minutes d'ennui avec un jeu soporifique dans un stade désert. Le spectacle étant absent ou presque du terrain, il fallait le chercher du côté des bancs sur lesquels officiaient deux anciens entraîneurs de l'Olympique de Marseille, Eric Gerets (Maroc) et Rolland Courbis (Niger). Côté marocain, Gerets, qui était venu avec des grandes ambitions, est désormais dans le collimateur d'une partie de la presse marocaine qui lui reproche ses importants émoluments et une élimination dès le deuxième match. Le sélectionneur, qui a affirmé à plusieurs reprises cette semaine qu'il aimerait bien continuer, avait aligné une équipe ambitieuse sur le papier, avec notamment Chamakh et Hadji, mais celle-ci a manqué de vitesse et de conviction.
Bien sûr, le Maroc a eu une maigre occasion (Kaddouri, qui échouait sur le gardien Saminou à la 34e) en première période et quelques éclairs en seconde (Boussoufa 58e, 85e ou Carcela 72e). Younes Belhanda a marqué l'unique but de la rencontre à la 79e minute sur un service de Chamakh. Mais ce n'est pas ce genre de victoire face à une équipe du statut du Niger qui va convaincre les dirigeants marocains de conserver le sélectionneur. Le Niger, malgré le renfort de Rolland Courbis, n'a lui pas réussi à marquer son premier point dans une Coupe d'Afrique des nations, pour sa première participation à cette compétition.
G.C. avec AFP / Eurosport
A DOMICILE, C'EST PLUS FACILE
Public: lors des trois matches, les Panthères ont reçu le soutien de supporteurs en folie qui ont même envahi partiellement la pelouse contre le Maroc. Les mesures de sécurité ont été renforcées pour les prochains matches à Libreville (40.000 places). "On sent que le pays est derrière nous. Ca nous fait croire un peu plus en nous", souligneEric Mouloungui. "On espère que les fans vont continuer à nous soutenir comme ça. On ne peut faire ce genre de matches (épique contre le Maroc) qu'avec le soutien du 12e homme", ajoute Rohr.
Climat: le climat en Afrique équatoriale est particulier, avec une chaleur d'environ 30 degrés associée à 80% d'humidité. Beaucoup d'équipes ont reconnu souffrir physiquement. Les Gabonais, eux, sont habitués.
JOUEURS
Aubameyang: on l'annonce depuis des années comme un grand espoir du football, et Pierre-Emerick Aubameyangest en passe de confirmer ce statut. Fils de l'international Pierre Aubameyang (qui a joué notamment à Rouen, Lavalou au Havre), Pierre-Emerick est passé par le Milan AC avant de revenir à Dijon, Lille, Monaco et enfin pour s'imposer à Saint-Etienne. Avec une intense activité sur tout le front de l'attaque, il est le détonateur du Gabon depuis le début de la CAN. Il a marqué 3 des six buts de l'équipe, et est à l'origine d'un autre (tête repoussée par le gardien sur le pied de Nguema).
Jeunes et vieux: le Gabon a à la fois la fougue de la jeunesse et l'expérience des ans. Quatre joueurs de l'équipe des moins de 23 ans sacrée championne d'Afrique font partie de l'effectif. A ceux-là on peut ajouter la jeunesse de la "vedette" Aubameyang (22 ans) mais aussi d'André Poko (19 ans) ou Lloyd Palun (23 ans). A l'inverse, Daniel Cousin, 34 ans, ou Bruno Mbanangoye Zita, 31 ans, apportent leur expérience. Contre le Maroc, c'est la jeunesse qui a égalisé (Aubameyang 77e) et les "vieux" qui ont donné la victoire (Cousin 79e et Mbanangoye 90+8).
Locaux et expatriés: avec Ecuele Manga (Lorient), Brou Apanga (Brest), Mouloungui (Nice), Didier Ovono (gardien, Le Mans/L2), le Gabon dispose d'éléments ayant l'habitude du haut niveau. Cette "garde" expatriée est complétée par de nombreux "locaux". Onze des 23 sélectionnés jouent au Gabon. "Le coach nous a fait confiance alors que nous évoluons dans les clubs au pays. Il faut reconnaître que nos débuts ont été difficiles. Au fil des matches nous avons rectifié le tir. Nous nous sommes imposés malgré ce qui se disait dans la presse. Nous avons mouillé le maillot à notre niveau (...) pour faire honneur à celui qui nous a sélectionnés", rappelle Edmond Mouele, défenseur de Mangasport.
ENCADREMENT
Le sélectionneur Gernot Rohr: globe-trotter, Rohr connaît les ficelles du métier tout en sachant se plier aux habitudes locales sans rigidité. Cela lui a été utile au Gabon où il a maintenu son cap malgré de nombreuses attaques de la presse, des tentatives pour l'écarter venues de l'intérieur de l'encadrement ou des velléités de lui imposer des conseillers.
Héritage Giresse: si Rohr répète qu'il ne "regarde pas le passé", il a incontestablement bénéficié de l'important travail d'Alain Giresse, son ex-coéquipier à Bordeaux. Entraîneur du Gabon de 2006 à 2009, Giresse a réorganisé la sélection nationale au fond du trou pour injecter du professionnalisme dans l'encadrement et redonner confiance aux joueurs sur le plan sportif et administratif. De nombreux cadres de l'équipe doivent également leur carrière d'expatrié à "Gigi".
CAN 2012
LIBREVILLE (AFP) - Le match sans enjeu entre le Niger et le Maroc, déjà éliminés, a donné lieu à une victoire (1-0) sans saveur des Lions de l'Atlas et 90 minutes d'ennui avec un jeu soporifique dans un stade désert, mardi lors de la dernière journée du groupe D de la CAN-2012.
Les moments les plus palpitants de la rencontre ont été le spectacle des pom-pom girls à la pause et les vivats des stadiers saluant le but du Gabon à 500 km de là contre la Tunisie...
Le spectacle étant absent ou presque du terrain, il fallait le chercher du côté des bancs sur lesquels officiaient deux anciens entraîneurs de l'Olympique de Marseille, Eric Gerets (Maroc) et Rolland Courbis (Niger).
Côté marocain, Gerets, qui était venu avec des grandes ambitions, est désormais dans le collimateur d'une partie de la presse marocaine qui lui reproche ses importants émoluments et une élimination dès le deuxième match. Le sélectionneur, qui a affirmé à plusieurs reprises cette semaine qu'il aimerait bien continuer, avait aligné une équipe ambitieuse sur le papier, avec notamment Chamakh et Hadji, mais celle-ci a manqué de vitesse et de conviction.
Bien sûr, le Maroc a eu une maigre occasion (Kaddouri, qui échouait sur le gardien Saminou à la 34e) en première période et quelques éclairs en seconde (Boussoufa 58e, 85e ou Carcela 72e). Younes Belhanda a marqué l'unique but de la rencontre à la 79e minute sur un service de Chamakh. Mais ce n'est pas ce genre de victoire face à une équipe du statut du Niger qui va convaincre les dirigeants marocains de conserver le sélectionneur.
Gerets devra plutôt s'appuyer sur son bilan des éliminatoires, qui a vu la renaissance des Lions de l'Atlas, ainsi que sur le soutien des joueurs pour garder son poste... Il soulignera aussi que son effectif était jeune et inexpérimenté.
Côté nigérien, Rolland Courbis, venu épauler Harouna Doula, le sélectionneur ayant qualifié le Niger pour la première CAN de son histoire, avant de le supplanter après le premier match, ne peut se targuer d'avoir apporté le premier point de l'histoire aux Nigériens en Coupe d'Afrique.
Le Niger a tout de même failli marquer sur un coup franc par Lancina Karim (47e).
Le bilan de trois défaites et la zizanie semée par la présence de Courbis au sein de l'effectif n'en font pas forcément un favori pour diriger le Niger à l'avenir.
Le Maroc s'en va par la petite porte, alors que le Niger part avec la tête haute mais l'escarcelle vide, avec notamment une belle prestation et une avalanche d'occasions non transformées contre la Tunisie (défaite 2-1).
CAN: Gabon et Tunisie pour la première place mais sans pression
mar, 31 janv 17:48:42 2012
LIBREVILLE (AFP) - Gabon et Tunisie déjà qualifiés, Niger et Maroc déjà éliminés, la dernière journée du groupe C de la CAN-2012, mardi, n'a qu'un seul enjeu: la première place de la poule qui permet de rester à Libreville pour le quart de finale face au 2e du groupe D plutôt que d'aller à Franceville jouer contre le premier.
En cas de nul face à la Tunisie, le Gabon terminera premier au bénéfice de la meilleure différence de buts.
"La Tunisie est prête à jouer contre n'importe qu'elle équipe, dans n'importe quel stade, dans n'importe quelle ville, dans n'importe quel pays (Guinée équatoriale ou Gabon)", a martelé lundi son sélectionneur Sami Trabelsi en réponse aux journalistes qui lui demandaient s'il allait jouer à fond le match contre le Gabon.
"Nous allons jouer avec le même état d'esprit et la même volonté que les deux premier matches, pour réaliser l'exploit de remporter trois matches consécutifs en CAN, ce que la Tunisie n'a jamais réalisé. Mais si on n'y arrive pas, pas de problème", a-t-il insisté. Il a néanmoins convenu qu'il prendrait en compte les cartons jaunes et l'état physique des uns et des autres pour composer son équipe.
"Ça va être un match intéressant, un match magnifique", estimait quant à lui Gernot Rohr, le sélectionneur du Gabon. "On a envie de gagner ce match parce qu'on a encore besoin de progresser, besoin de confirmation", a-t-il dit lundi.
"On a aussi très envie de rester à Libreville pour ce magnifique public qui nous a soutenus", avait-il déclaré vendredi après la victoire épique (3-2) contre le Maroc. Il a précisé qu'il ferait "souffler" quelques joueurs et pourrait faire jouerMoïse Brou Apanga, de retour de blessure, qui a manqué les deux premiers matches.
Aucune des deux équipes ne peut d'ailleurs faire de pronostic sur l'adversaire qu'elle rencontrera, le groupe D étant très incertain: Ghana, Mali et Guinée ont tous trois de grosses chances de passer.
La rencontre Niger-Maroc sera, elle, un amical qui devra servir d'expérience pour le futur. Le Niger, dont c'était la première CAN, aimerait bien remporter ses premiers points. Le Maroc d'Eric Gerets veut "construire pour l'avenir" avant d'aborder les qualifications pour la prochaine CAN en 2013, et surtout pour le Mondial brésilien en 2014.