Dakar 2012: La passe de dix de Stéphane Péterhansel

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Dakar 2012: La passe de dix de Stéphane Péterhansel

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Créé le 15/01/2012 à 16h35 -- Mis à jour le 15/01/2012 à 16h44
Le pilote français Stéphane Péterhansel, lors de sa victoire sur le Dakar, le 15 janvier 2012 à Lima (Pérou)

Le pilote français Stéphane Péterhansel, lors de sa victoire sur le Dakar, le 15 janvier 2012 à Lima (Pérou)E.BENAVIDES/AFP


RALLYE-RAID - Vainqueur à six reprises en moto, le Français remporte son quatrième Dakar en auto...

Même s’il attend parfois quelques années, rien ne résiste à Stéphane Péterhansel sur le Dakar. Depuis que la «course de sa vie» a changé de continent, pour s’installer durablement sur les terres des Gauchos et des Incas, il y a quatre ans, le pilote Mini avait perdu l’habitude de se dresser debout sur son capot, le trophée entre les mains. L’anomalie a été réparée dimanche à Lima, au Pérou, où le Français a complété sa collection d’une dixième victoire dans l’épreuve. La quatrième chez les autos, après en avoir raflé six en moto et établi le record absolu d’une discipline qui a trouvé son «plus grand champion de tous les temps», assène Luc Alphand.

Il y a vingt-et un ans, l’année de sa première victoire, jamais l’ancien pilote d’enduro n’aurait imaginé une telle razzia. Son rêve initial se limitait juste à «participer au Dakar en moto». Mais très vite, «Péter» a pris un abonnement à la victoire. «Sa grande force est de ne rien lâcher, enchaîne Alphand qui a eu affaire à lui quelques années. Il est très intelligent et super fiable. Il ne fait pas beaucoup de «croquettes» en piste. Il est très bon dans l’intox, sait rester dans la poussière quand il le faut, ne pas prendre des risques inconsidérés pour doubler.» En quelque sorte, l’anti Robby Gordon qui carbure pendant cinq jours et peut dégoupiller le lendemain.

Onze mois de préparation

Cette année, le pilote Mini a aussi profité d’un plateau moins fourni que les années précédentes pour enraciner son record. En l’absence de Volkswagen, seuls les Hummers étaient en mesure de l’inquiéter.  Au sein de sa propre équipe, Nani Roma, deuxième au général, était un cran en dessous. «Dix Dakar, c’est vraiment quelque chose», s’incline l’Espagnol qui se sent proche de son premier adversaire. «Entre nous, il y a un respect professionnel et une sympathie personnelle. On a un peu le même style de vie. On n’a pas besoin de grand-chose pour passer de bons moments.»

Amasser les trophées du Dakar dans la cave de sa maison lui suffit amplement. Chez lui à Crans Montana, le Français prépare sa course pendant onze mois, quand il ne partage pas quelques brochettes avec son copain Cyril Desprès. Ses amis le décrivent comme un homme simple, toujours calme, quelles que soient les circonstances. En treize ans de collaboration, son copilote Jean-Paul Cottret n’a d’ailleurs aucun souvenir de panique au volant. «Parfois, il y a des petits coups de pression, ça monte cinq secondes et ça redescend aussitôt. La première fois qu’on a collaboré, en 1998 à Dubaï, on n’était pas d’accord au bout de dix bornes sur une option de navigation. Mais mon option était la bonne. Et puis on ne s’est plus quittés.»

Un avenir en camions?

L’histoire pourrait encore durer quelques années. A moins que sa gloutonnerie le pousse un jour à monter dans un camion, spécialité de sa femme, Andrea Mayer. «Il y a cinq six ans, je n’y pensais même pas, avoue l’homme aux dix victoires. Mais on doit pouvoir prendre du plaisir à piloter certains camions performants», concède celui qui ne se voit pas encore piloter avec Madame. «Ce serait le début de la séparation.» Mais aussi la première fois que quelque chose lui résiste sur le Dakar.

 Romain Scotto, à Lima (Pérou)
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Dakar 2012: Cyril Despres, le vainqueur mal-aimé

Le pilote français Cyril Despres (KTM), lors de la 2e étape du Dakar, le 2 janvier 2012, à Santa Rosa (Argentine).Créé le 15/01/2012 à 09h36 -- Mis à jour le 15/01/2012 à 12h54

Le pilote français Cyril Despres (KTM), lors de la 2e étape du Dakar, le 2 janvier 2012,

à Santa Rosa (Argentine).CEZARO DE LUCA/EFE/SIPA

RALLYE-RAID - Tout proche d'une quatrième victoire dans le Dakar, le français n'attire pas que la sympathie sur le bivouac...

Dimanche soir à Lima, la fête devrait se dérouler en petit comité. Pour célébrer sa (très probable) quatrième victoire dans le Dakar, Cyril Despres ne regroupera pas toute son équipe, KTM, mais juste ses plus fidèles lieutenants sur rallye. Ruben Faria, son porteur d’eau, Chris, son attaché de presse, ses mécaniciens, ceux de Michelin et peut-être Stéphane Péterhansel, l’ami avec qui il partage des brochettes en vacances. Un groupe  soudé autour du pilote français, dans un Team où figure aussi son plus grand rival, Marc Coma. Pour l’emporter, Despres a encore bataillé pendant deux semaines à coups de secondes et de petites phrases, donnant souvent à la course un air de guerre froide.

«C’était un Dakar dur psychologiquement plus que physiquement. Mentalement, je suis épuisé», souffle le roi des motards, en claquettes à la porte de son camping-car. Durant le rallye, il s’y est d’ailleurs souvent calfeutré, craignant de croiser Coma ou les journalistes espagnols, très incisifs à son sujet. «Ça fait partie du job, explique l’ancien mécano moto. Je n’ai pas eu beaucoup de personnes autour de moi pour me conseiller. J’e n’ai pas fait d’école pour être pilote, pas fait d’études pour gérer la presse. Je dis ce que je pense et si ça déplaît, je suis désolé. Un sportif qui n’a pas de caractère, je n’en connais pas.» 

Casteu (Yamaha): «Il n’est vraiment pas dans l’esprit» 

Pendant la course, celui de Despres est plutôt trempé. Très concentré, le champion a tendance à se renfermer, au risque de passer pour un pilote froid et distant. Chez KTM, l’autre français de l’équipe, Johnny Aubert assume totalement son attachement à Marc Coma avec qui il partage un manager et quelques entraînements. David Casteu, le fer de lance de Yamaha, revendique lui une franche inimitié pour le personnage. «Je ne préfère ne pas gagner le Dakar que de le gagner comme il le fait. Il tuerait père et mère pour ça. Il n’est vraiment pas dans l’esprit. C’est lui et après les autres. Il ne voit que lui.» Quand il est en course, il n’est pas du genre à s’éparpiller. Les amateurs, il les croise par moments, mais ne partage pas vraiment leur temps. 

Hugo Payen qui courrait avec lui il y a quelques années en amateur, n’ose  plus approcher cette «star, qu’il a l’impression d’emmerder.» Idem pour Pierre Cherpin qui trouve à Marc Coma un zest de sympathie en plus. Dans le bivouac, le meilleur avocat du Français se nomme peut-être Stéphane Hamard, un amateur qui côtoie Despres depuis ses plus jeunes années. «On dit souvent que Cyril est froid. Je démens complètement. Il y a des moments où il faut savoir se préserver. Il gère sa course en professionnel. S’il n’est pas accessible, c’est naturel. Pour le connaître un peu, il faut respecter ça. Depuis ses débuts, il a changé de métier, tout simplement. C’est lié à une fonction.» Et les quatre trophées du Dakar qui garnissent son camping-car ne lui donnent pas forcément tort.

 Romain Scotto, à Lima (Pérou)

 

Dakar 2012: La passe de dix de Stéphane Péterhansel

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Créé le 15/01/2012 à 16h35 -- Mis à jour le 15/01/2012 à 16h44

RALLYE-RAID - Vainqueur à six reprises en moto, le Français remporte son quatrième Dakar en auto...

Même s’il attend parfois quelques années, rien ne résiste à Stéphane Péterhansel sur le Dakar. Depuis que la «course de sa vie» a changé de continent, pour s’installer durablement sur les terres des Gauchos et des Incas, il y a quatre ans, le pilote Mini avait perdu l’habitude de se dresser debout sur son capot, le trophée entre les mains. L’anomalie a été réparée dimanche à Lima, au Pérou, où le Français a complété sa collection d’une dixième victoire dans l’épreuve. La quatrième chez les autos, après en avoir raflé six en moto et établi le record absolu d’une discipline qui a trouvé son «plus grand champion de tous les temps», assène Luc Alphand.

Il y a vingt-et un ans, l’année de sa première victoire, jamais l’ancien pilote d’enduro n’aurait imaginé une telle razzia. Son rêve initial se limitait juste à «participer au Dakar en moto». Mais très vite, «Péter» a pris un abonnement à la victoire. «Sa grande force est de ne rien lâcher, enchaîne Alphand qui a eu affaire à lui quelques années. Il est très intelligent et super fiable. Il ne fait pas beaucoup de «croquettes» en piste. Il est très bon dans l’intox, sait rester dans la poussière quand il le faut, ne pas prendre des risques inconsidérés pour doubler.» En quelque sorte, l’anti Robby Gordon qui carbure pendant cinq jours et peut dégoupiller le lendemain.

Onze mois de préparation

Cette année, le pilote Mini a aussi profité d’un plateau moins fourni que les années précédentes pour enraciner son record. En l’absence de Volkswagen, seuls les Hummers étaient en mesure de l’inquiéter.  Au sein de sa propre équipe, Nani Roma, deuxième au général, était un cran en dessous. «Dix Dakar, c’est vraiment quelque chose», s’incline l’Espagnol qui se sent proche de son premier adversaire. «Entre nous, il y a un respect professionnel et une sympathie personnelle. On a un peu le même style de vie. On n’a pas besoin de grand-chose pour passer de bons moments.»

Amasser les trophées du Dakar dans la cave de sa maison lui suffit amplement. Chez lui à Crans Montana, le Français prépare sa course pendant onze mois, quand il ne partage pas quelques brochettes avec son copain Cyril Desprès. Ses amis le décrivent comme un homme simple, toujours calme, quelles que soient les circonstances. En treize ans de collaboration, son copilote Jean-Paul Cottret n’a d’ailleurs aucun souvenir de panique au volant. «Parfois, il y a des petits coups de pression, ça monte cinq secondes et ça redescend aussitôt. La première fois qu’on a collaboré, en 1998 à Dubaï, on n’était pas d’accord au bout de dix bornes sur une option de navigation. Mais mon option était la bonne. Et puis on ne s’est plus quittés.»

Un avenir en camions?

L’histoire pourrait encore durer quelques années. A moins que sa gloutonnerie le pousse un jour à monter dans un camion, spécialité de sa femme, Andrea Mayer. «Il y a cinq six ans, je n’y pensais même pas, avoue l’homme aux dix victoires. Mais on doit pouvoir prendre du plaisir à piloter certains camions performants», concède celui qui ne se voit pas encore piloter avec Madame. «Ce serait le début de la séparation.» Mais aussi la première fois que quelque chose lui résiste sur le Dakar.

 Romain Scotto, à Lima (Pérou)
Le pilote français Stéphane Péterhansel, lors de sa victoire sur le Dakar, le 15 janvier 2012 à Lima (Pérou)

Le pilote français Stéphane Péterhansel, lors de sa victoire sur le Dakar, le 15 janvier 2012 à Lima (Pérou)E.BENAVIDES/AFP

 



15/01/2012
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