Du sud au nord, d’est en ouest, tout est à redéfinir

 

 

Schéma national d’aménagement du territoire (SNAT)

Du sud au nord, d’est en ouest, tout est à redéfinir

le 13.06.11 | 01h00

 
 

 

L’Algérie est vaste et composée de différentes cultures, de multiples faiblesses et de contraintes géographiques importantes. Comment faire sortir certaines localités de la mal-vie, du chômage et de la pauvreté ?


 La population croît, le chômage augmente et les derniers soubresauts sociaux laissent deviner un malaise important. Répondre équitablement à chaque région, chaque bourgade en apportant confort, énergie et travail est un pari difficile à relever. Mais il doit se faire, sans quoi le marasme risque d’être encore plus profond et les inégalités plus importantes. Favoriser l’économie dans le Sud et les Hauts-Plateaux, parier sur l’apport des énergies dans les localités les plus reculées, contrôler l’urbanisme et mettre en place un réseau de transport adapté restent la clé du développement.


Atouts naturels algériens : faire du paysage, c’est encore possible


Les paysages de Kabylie ressemblent à ceux de Suisse ! Que dire de la steppe et sa roche millénaire. Les paysages algériens sont infinis, d’une grande variété, riches en couleurs et en contrastes. Ils sont naturellement beaux. Mais parce que l’homme habite parfois des contrées fort reculées, le territoire se trace à son image et en fonction de ses besoins. Du coup, c’est la nature qui prend un coup. De nombreuses associations dénoncent les atteintes qui peuvent être portées par l’homme à l’environnement. Il s’agit dès lors de protéger les différents écosystèmes ravagés. Et c’est heureux. Mais qui, aujourd’hui, se soucie des paysages algériens ? La conscience collective autour du «beau» et de «l’esthétique» existe, mais ne se manifeste pas. Et c’est bien dommage. Pourtant c’est plus facile. En effet, la notion paysagère n’exclut pas la main de l’homme. Bien au contraire.

Un champ labouré et travaillé a autant de beauté qu’une forêt vierge. Les autoroutes, les routes construites par l’homme peuvent certes porter atteinte à des écosystèmes (encore faut-il ne pas les mettre en danger), mais peuvent aussi faire découvrir de nouveaux paysages. Encore faut-il que les actions de l’homme, mais surtout des institutions, prennent en compte l’aspect paysager dans leurs ouvrages. Et il faut le reconnaître : c’est rarement le cas. Les constructions et bâtisses tournent le dos au paysage. Qui peut dire aujourd’hui qu’il habite un immeuble récemment construit qui fait face à la mer ou à un lac ? Premier constat : les nouvelles constructions s’érigent haut dans le ciel, tassées les unes sur les autres. Sur les hauteurs qui dominent le lac de Rouiba a été bâtie une cité sans qu’aucun ne puisse bénéficier d’une vue pleine et entière sur le lac. Ailleurs, comme à Alger, les lignes de crêtes qui permettaient à une forêt de tracer l’horizon avec le ciel ont été mangées par des immeubles.


Que dire du port de Tipasa ? Positionné face à la mer, on découvre un mur de béton qui coupe presque entièrement l’horizon marin.
Quand on se tourne pour regarder les terres, on peut observer que des immeubles sont sur les lignes de crêtes et que les terres agricoles ont été parcellées par de nouveaux édifices. Attention, il faut construire. Mais il convient de marier harmonieusement bâtisses et paysages. J. Deluze, architecte en Algérie, l’avait bien compris de son vivant. D’ailleurs les lignes et les volumes de la nouvelle ville de Sidi Abdellah épousent sans vulgarité les sommets sur lesquels ils sont venus se percher. Pouillon, encore, se plaisait à édifier tout en rondeur et en sobriété, caractère inhérent aux gens du Sud (Ghardaïa). Toutes les villes du pays se développent de façon anarchique. La côte jijelienne, dont les collines et les mamelons rappelaient des paysages d’Amérique du Sud, a laissé place à de nouveaux immeubles.


Hauts, en pente, sans espace entre eux et perpendiculaires à la mer ! L’hôtel Ibis à Constantine, posé sur une assiette assez exceptionnelle, peut se permettre de prétendre offrir un diaporama hors du commun à ses clients. Même si de façon bien arrogante, il bouche la vue à tous ceux qui ne seront pas clients chez lui. Des exemples, il en existe encore tellement d’autres. Aujourd’hui, il ne convient plus de construire des infrastructures sans le confort qu’est en droit d’attendre le citoyen algérien. Or, le premier confort est le bien-être. Et il passe par le plaisir
des yeux.

Zineb Amina Maiche
 

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13/06/2011
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