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Des éclats volent dans les airs alors qu'une roquette explose prÚs d'insurgés libyens à Ras Lanouf, le 10 mars 2011 (Photo Roberto Schmidt/AFP) |
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Le rĂ©gime semblait jeudi gagner la bataille de Ras Lanouf, bastion rebelle le plus avancĂ© sur le front de l'Est et cible de violents bombardements, au moment oĂč la Croix rouge internationale disait se prĂ©parer "au pire" en Ă©voquant une guerre civile en Libye.
A quelques heures de réunions à Bruxelles de l'Otan et de l'Union européenne sur les moyens de stopper la crise aux effets potentiellement dévastateurs dans ce pays producteur de pétrole, Paris a annoncé reconnaßtre le Conseil national de l'opposition comme le seul "représentant légitime du peuple libyen".
Jeudi 10 mars 2011, 18h19
ParallĂšlement aux combats, le colonel Kadhafi, isolĂ© et sanctionnĂ© de toutes parts, et l'opposition maĂźtresse de la rĂ©gion pĂ©trolifĂšre orientale, Ă©taient engagĂ©s dans une bataille diplomatique, chaque camp dĂ©pĂȘchant des Ă©missaires en Occident ou en Egypte pour dĂ©fendre leurs vues.
Face Ă l'escalade, le chef du Conseil national libyen, Moustafa Abdeljalil, dont la capture a Ă©tĂ© mise Ă prix par le rĂ©gime, a lancĂ© un appel Ă l'aide internationale affirmant que sans celle-ci "Kadhafi anĂ©antira" le pays, et rĂ©clamant une zone d'exclusion aĂ©rienne pour empĂȘcher les raids.
Poursuivant sa contre-offensive pour reconquérir les villes de l'Est, les forces fidÚles au régime se rapprochaient de Ras Lanouf, forçant à coups de raids aériens et d'attaques à la roquette les insurgés à fuir cette ville pétroliÚre stratégique située à 650 km de la capitale Tripoli.
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Des tanks des forces pro-Kadhafi avancent vers les positions des insurgés à Ras Lanouf, le 10 mars 2011 (Photo Roberto Schmidt/AFP) |
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Le bombardement a visé progressivement des positions à l'ouest de la ville, puis ses environs, avant de déverser une pluie de roquettes sur le centre de Ras Lanouf. Au moins quatre roquettes se sont abattues prÚs d'une mosquée et de l'hÎpital évacué par les médecins et leurs patients à pied ou dans des ambulances.
"Nous avons été vaincus. Ils bombardent à coups d'obus et nous fuyons. Cela signifie qu'ils sont en train de reprendre Ras Lanouf", a reconnu un insurgé en treillis, se présentant comme Oussama.
Sur la route pour Ras Lanouf, les forces loyalistes "ont purgé le port et l'aéroprt de la ville de Sidra des éléments armés soutenus par Al-Qaïda", a indiqué la télévision officielle.
C'est dans cette ville qu'une raffinerie a été endommagée par un raid aérien la veille, pour la premiÚre fois depuis le début le 15 février de l'insurrection armée.
Mais le chef de la Compagnie pétroliÚre nationale Choukri Ghanem a minimisé les dégùts, affirmant que seule une "petite installation de stockage" de diesel avait été touchée, tout en reconnaissant que la production de pétrole avait été divisée par trois (de 1,6 million de barils par jour à 500.000).
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De la fumée monte de Sidra, à 10 km de Ras Lanouf, le 10 mars 2011 (Photo Marco Longari/AFP) |
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A 40 km à l'ouest de Tripoli, Zawiyah était sous contrÎle des pro-Kadhafi, aprÚs de violents combats, selon des témoins. Cette ville, qui abrite la principale raffinerie de pétrole alimentant la capitale et l'ouest du pays, était jusque là le bastion des insurgés le plus proche de Tripoli.
"La ville est actuellement sous contrÎle de l'armée. Les combats ont cessé (...) Les téléphones sont coupés à Zawiyah", a dit un habitant qui a réussi a fuir la cité.
En revanche, les rebelles continuaient de contrÎler la ville de Misrata à 150 km à l'est de Tripoli. "Il n'y a plus de combats", a indiqué un témoin alors que d'autres avaient affirmé que des forces loyalistes convergeaient vers Misrata.
"Nous devons nous préparer au pire", "à une intensification des combats", a lancé le président du Comité international de la Croix-Rouge, Jakob Kellenberger de GenÚve.
M. Kellenberger a souligné n'avoir "aucun problÚme" à utiliser le "terme de guerre civile" pour décrire les violents combats qui continuent de plus belle et qui ont fait depuis le 15 février des centaines de morts et poussé à la fuite prÚs de 200.000 personnes.
A Bruxelles, les ministres des Affaires étrangÚres de l'UE, puis ceux de la Défense de l'Otan se retrouvent pour trouver une difficile position commune sur la Libye, notamment sur une éventuelle zone d'exclusion aérienne.
Mais alors que la chef de la diplomatie de l'UE Catherine Ashton a refusĂ© de soutenir la demande du Conseil national de transition d'ĂȘtre reconnu comme seule autoritĂ© lĂ©gitime en Libye, la France a annoncĂ© qu'elle le reconnaissait, devenant le premier pays Ă le faire.
La Libye a aussitÎt riposté en indiquant envisager de rompre ses relations diplomatiques avec la France, selon l'agence officielle.
L'opposition a salué la décision de la France et a demandé aux autres pays de l'UE de suivre l'exemple. "C'est le premier clou dans le cercueil de Kadhafi. On attend que toute l'Europe la suive", a dit un porte-parole de l'opposition Moustapha Gheriani.
AprĂšs leur visite Ă Strasbourg, deux Ă©missaires du Conseil national basĂ© Ă Benghazi, siĂšge de la contestation Ă prĂšs de 1.000 km Ă l'est de Tripoli, devaient ĂȘtre reçus par le prĂ©sident français Nicolas Sarkozy, alors qu'un autre a rencontrĂ© la prĂ©sidente suisse Micheline Calmy-Rey.
Accentuant la pression, l'UE a adopté des sanctions renforcées contre le régime Kadhafi, visant "cinq entités financiÚres-clé" et un individu.
Mais le dirigeant libyen, cible Ă©galement de sanctions internationales et d'une enquĂȘte internationale pour crimes contre l'humanitĂ©, reste imperturbable.
AprÚs avoir juré de réprimer dans le sang la rébellion qui veut son départ aprÚs plus de 40 ans de rÚgne sans partage, il a réaffirmé mercredi qu'il ne quitterait pas le pouvoir, accusant l'Occident de vouloir mettre la main sur les richesses pétroliÚres libyennes et Al-Qaïda de soutenir les rebelles.
M. Kadhafi a en outre dĂ©pĂȘchĂ© au Caire un membre de son cercle rapprochĂ©. Un autre Ă©missaire a rencontrĂ© le chef de la diplomatie portugaise, Luis Amado, qui lui a cependant affirmĂ© que le rĂ©gime Ă©tait "fini" aux yeux de la communautĂ© internationale. Un troisiĂšme a Ă©tĂ© reçu Ă AthĂšnes.
Publié le10 mars 2011 parAllain Jules
http://allainjules.com/2011/03/10/libye-france-sarkozy-vs-kadhafi-le-clash/
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