Grève maintenue dans le secteur de l’éducation Les syndicats tournent le dos à Mme Benghebrit

 

Grève maintenue dans le secteur de l’éducation

Les syndicats tournent le dos à Mme Benghebrit

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le 03.02.15 | 10h00

 
	Les syndicats de l’éducation ne renoncent pas à leur grève malgré les mises en garde du ministère de tutelle
 
Les syndicats de l’éducation ne renoncent pas à leur...

Pas de marche arrière. En dépit des mises en garde de la première responsable du secteur de l’Education nationale, la Coordination des syndicats de l’éducation (CSE) a décidé de maintenir les deux journées de protestation auxquelles elle a appelé pour les 10 et 11 février. Les représentants des sept syndicats, qui composent cette alliance (CLA, Snapest, Satef, Unpef, Snapap, Snapep, SNTE), ont animé, hier, une conférence de presse à Alger pour «dissiper les zones d’ombre» qu’a suscitées leur décision d’aller vers cette grève.

Cette rencontre intervient au moment où la ministre de l’Education nationale, Mme Nouria Benghebrit, invite «individuellement» tous les syndicats à de nouvelles concertations. Mais, cela sans compter sur la détermination de ces organisations d’aller, comme prévu, vers la tenue de leur action de protestation. Malgré l’absence juridique de leur coordination, les sept syndicats considèrent leur appel à cette grève «légal», et leurs revendications «légitimes».

«Notre alliance n’est pas contre la ministre, mais c’est un cadre de concertation soudé pour trouver des solutions, et non pas pour diviser», s’en prend le coordinateur du Syndicat national des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest), Meziane Meriane, qui a tenu à préciser que l’Intersyndicale est dotée d’une charte d’éthique et de déontologie. Pour Meriane, «la leçon que doit retenir la ministre est qu’elle devrait plutôt regarder ‘avec sagesse’ les problèmes du secteur, au lieu de recourir à des menaces».

Les syndicalistes disent ne pas comprendre la raison pour laquelle la ministre ne les invite pas tous ensemble pour le dialogue, histoire de gagner plus de temps. Mais pour Meriane, les pouvoirs publics n’ont pas de volonté politique pour solutionner les vrais problèmes du secteur. «L’obstacle n’est pas chez les syndicats, mais chez l’administration qui n’a pas mis en pratique un planning ou un cadre de concertation», estime-t-il. Pour lui, «il est temps qu’il y ait une volonté politique réelle, car les syndicats ne sont pas seulement des garnitures».

Ce syndicaliste rappelle dans ce cadre les fameux procès-verbaux des réunions bilatérales qui ont eu lieu entre les syndicats et la tutelle et les accords déjà signés entre les deux parties, mais ignorés jusque-là. Le secrétaire général du SNTE, Abdelkrim Boudjenah, partage l’avis de Meriane et estime que «Mme Benghebrit a fait jusque-là dans le bricolage». «La ministre aurait pu nous inviter à un dialogue sérieux au lieu de prendre une tasse de thé avec elle», dit-il, agacé.

Pour ce syndicaliste, «la ministre n’a pas la volonté politique d’aller loin, ses seules décisions sont des menaces de recourir à la justice». Tout en estimant que la grève à laquelle a appelé l’Intersyndicale est «légale», Boudjenah a indiqué qu’il y a volonté de «recourir à d’autres grèves s’il n’y a rien de nouveau». «Notre alliance vivra et nous avons même un programme d’action dans le cadre de notre combat syndical dans le secteur», promet-il.

Le représentant du CLA abonde dans le même sens, lorsqu’il considère que «la première responsable du secteur n’a eu recours jusque-là qu’à des solutions politiques, sans toucher à la réalité des problèmes du secteur». Belamouri du Snapap invite, de son côté, la ministre à «accompagner les syndicats au gouvernement pour les doléances qui ne relèvent pas de ses prérogatives, au lieu de se contenter de promesses sans lendemain».

L’Intersyndicale de l’éducation exige, entre autres, des révisions touchant le statut particulier, le régime indemnitaire et les salaires. Il en est ainsi de la révision du décret 12/240 relatif au statut particulier de 700 000 fonctionnaires du secteur, de la réintégration «automatique» de tous les fonctionnaires après 10 et 20 ans de service. Elle réclame l’intégration des contractuels et des suppléants, le reclassement des professeurs des lycées techniques et le droit aux postes adaptés et la révision du système éducatif.     

 

Rabah Beldjenna
 


03/02/2015
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