Il y a 47 ans, le 19 juin 1965

 

ÉVOCATION

Il y a 47 ans, le 19 juin 1965

Àquelques jours de la célébration du cinquantenaire anniversaire de l’indépendance, fautil se rappeler de la date du 19 Juin 1965, qui n’est pas pour autant tombée dans l’oubli , même si elle n’est plus officiellement considérée comme jour férié commémorant «Le redressement révolutionnaire », mettant fin au pouvoir du président Ben Bella par celui qui était son vice-président et ministre de la défense , Houari Boumediene. ? Selon le communiqué du Conseil de la révolution instauré à l’issue de ce que d’aucuns considéraient comme un coup d’État, l’action avait pour but de mettre un terme “Aux intrigues et à l’affrontement des tendances et des clans”, et de dénoncer “le narcissisme politique”, “le socialisme publicitaire” de Ben Bella. De fait, une crise de confiance s’était installée durablement entre les deux hommes même s’ils ne s’opposaient pas tant sur les options socialistes de la Charte d’Alger que sur la façon de les appliquer et sur les forces sociales qui devaient en être les instruments. Mais Ben Bella finit par se mettre à dos toutes les tendances politiques à force de jouer l’une contre l’autre et surtout en concentrant tous les pouvoirs entre ses mains. Il s’en prit alors à ses ministres de ce que l’on appelait alors le « groupe d’Oujda » , en les destituant de leurs postes. Il pousse Medeghri à quitter son poste de ministre de l’Intérieur, ainsi que Kaïd Ahmed à renoncer au ministère du Tourisme. Puis il limoge Cherif Belkacem, ministre de l’Orientation qui regroupait l’Information, l’Éducation nationale et la Jeunesse. Ben Bella cumulait les postes de président de la République, chef de gouvernement, et secrétaire général du FLN. Il élargit ses prérogatives en décembre 1964 en s’appropriant les portefeuilles de l’Intérieur, de l’Information et des Finances. Apres avoir déchu le ministre des Affaires étrangères, Abdelaziz Bouteflika Le 28 mai 1965, il nomme à l’insu de Boumediene, ministre de la Défense et vice-président de la République Tahar Zbiri comme chef de l’état-major. Celui même qui viendra l’arrêter dans la nuit du 19 juin. Boumediene décide de réunir un consensus des principaux dirigeants pour le renversement de Ben Bella. En réalité cette situation était prévisible dès la clôture du 3e Congrès du parti du FLN en Avril 1964, dont les résolutions finales accordaient au Président des prérogatives telles qu'il affirmait n'être responsable, ni devant les instances dirigeantes du FLN, ni devant l’Assemblée nationale. Selon des témoignages, même après le limogeage de ses proches, Boumediene ne désespérait pas de pouvoir ramener Ben Bella à de meilleurs sentiments et au respect des institutions de l'État. Deux rencontres au moins se déroulèrent entre les deux hommes sans que Ben Bella ne changeât d'attitude. Lorsqu’il se sentit menacé Boumediene décida de mettre fin au régime de Ben Bella et au pouvoir de celui qu’il avait grandement contribué à installer à la tête du jeune État . Il confia au commandant Hoffman, responsable des blindés, la surveillance de l'immeuble de la radio, du Palais du Peuple (siège du gouvernement) et de la Villa Joly (siège du Bureau politique du Parti du FLN et résidence de Ben Bella). Les colonels Tahar Zbiri et Abbés furent chargés de l'arrestation du président déchu, cueilli au saut du lit. Le lendemain, Boumediene apparaissait à la télévision pour annoncer la fin du régime de pouvoir personnel et la proclamation, «du 19 juin» qui dressait la liste des critiques de la gestion du Président déchu. Dès lors, une nouvelle ère débute pour l'Algérie avec la réorientation de l’ensemble de ses options politiques et priorité sera donnée à l’édification d’un État fort , devant « survivre aux événements et aux hommes » .
M. B.


19/06/2012
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