Les retrouvailles, le temps de la chorba, avec la TĂ©lĂ©vision nationale ne sont plus celles dâantan oĂč les sketches au programme Ă©taient lĂ pour distraire avec cette touche de morale civique.
Comme chaque annĂ©e et Ă chaque Ramadhan, la TĂ©lĂ©vision algĂ©rienne rĂ©unit autour dâelle des millions de foyers qui dĂ©sertent pour un mois la centaine de chaĂźnes Ă©trangĂšres.
HĂ©las, les retrouvailles, le temps de la chorba, avec la TĂ©lĂ©vision nationale ne sont plus celles dâantan oĂč les sketches au programme Ă©taient lĂ pour distraire avec cette touche de morale civique. Les comĂ©diens Ă©taient vrais et la rĂ©alisation ficelĂ©e.
Depuis quelques annĂ©es, le tĂ©lĂ©spectateur regarde sans grand intĂ©rĂȘt des comĂ©dies avec des surdoses de morale mal placĂ©e, des gesticulations qui ont chassĂ© le texte et des histoires qui dĂ©passent lâentendement dâun enfant.
Plusieurs raisons ont fait quâon arrive Ă ce rĂ©sultat, notamment le fait que la tĂ©lĂ©vision, qui se place dans le rĂŽle de producteur, achĂšte ou finance le produit sur la base dâun simple scĂ©nario quand ce nâest pas un synopsis. Au mieux, dâun Ă©pisode pilote. Le lot est âfourguĂ©â Ă la tĂ©lĂ©vision Ă quelques jours de lâannonce du programme spĂ©cial Ramadhan. Ailleurs, la tĂ©lĂ©vision est diffuseuse de programmes, rarement productrice de fictions. Ce nâest ni son rĂŽle ni sa mission. Le rĂ©sultat est que certaines sitcoms sont tournĂ©es sans scĂ©nario, ni plan de travail. Juste Ă lâinspiration du rĂ©alisateur-scĂ©nariste-coproducteur et acteur, si affinitĂ©s. Une Eurl pour simplifier.
Lâintrusion de la publicitĂ© est aujourdâhui telle dans ce crĂ©neau de prime time, quâelle dĂ©loge les programmes quand elle ne pousse pas le tĂ©lĂ©spectateur Ă zapper.
Enfin, la programmation qui relĂšve du fait du prince fait des siennes et plus grave ose aller jusquâĂ la censure dâĆuvre de rĂ©alisateurs connus et reconnus. Le retour de la vieille bĂȘte est ce qui est de plus dangereux. Reste le privilĂšge de passer juste aprĂšs le fâtour ou juste avant le sâhour. Ce sont les amitiĂ©s qui entrent en jeu, selon quelques rĂ©alisateurs, et non lâintĂ©rĂȘt du produit auprĂšs des tĂ©lĂ©spectateurs.
Devant fonctionner sur la base dâun cahier des charges, en tant quâEpic, la tĂ©lĂ©vision sâest Ă©rigĂ©e en institution, avec une position de monopole. UtilisĂ©e Ă outrance pour vĂ©hiculer le message officiel, elle court le risque de voir les portes se refermer sur elle pour harcĂšlement exagĂ©rĂ©, mais heureusement pas forcĂ©, depuis lâinvasion des chaĂźnes Ă©trangĂšres. Alors pourquoi cette obstination vaine quand il suffirait juste dâouvrir cette lucarne aux besoins de la sociĂ©tĂ©.