La Géorgie accuse la Russie d'intensifier ses bombardements aériens

La Géorgie accuse la Russie d'intensifier ses bombardements aériens

2008-08-10 08:59:38
TBILISSI (AFP)

© AFP
Tir de l'artillerie russe à Dzhava en Ossétie du Sud, le 9 août 2008
Tir de l'artillerie russe à Dzhava en Ossétie du Sud, le 9 août 2008

La Géorgie a accusé la Russie d'avoir intensifié dimanche ses bombardements aériens sur son territoire, attaquant un aéroport militaire près de Tbilissi, et d'avoir envoyé 10.000 hommes en renfort ainsi que des navires de guerre, près de ses frontières.

Vers 05H00 heure locale (01H00 GMT) dimanche, "des avions russes ont largué plusieurs bombes sur un aéroport militaire, près (à une dizaine de kilomètres) de l'aéroport international" de la capitale, a affirmé le secrétaire du Conseil de sécurité géorgien Alexandre Lomaïa.

"Aucun avion (géorgien, ndlr) n'était là-bas, leur mission était d'endommager les pistes", a-t-il précisé.

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Le président géorgien Mikheil Saakachvili le 9 août 2008 à Tbilissi.
Le président géorgien Mikheil Saakachvili le 9 août 2008 à Tbilissi.

Seules deux bombes à retardement ont explosé, causant de légers dégâts sur une piste, tandis que les autres pouvaient se déclencher à tout moment, ont raconté au photographe de l'AFP des employés de l'aéroport. Aucune victime n'a été signalée pour le moment.

L'aviation russe a parallèlement poursuivi dimanche ses bombardements dans les gorges de Kodori, seule partie de la république séparatiste pro-russe d'Abkhazie contrôlée par les Géorgiens, et a commencé à attaquer la région de Zougdidi, située dans l'ouest de la Géorgie, a déclaré à l'AFP le porte-parole du ministère géorgien de l'Intérieur.

"La Russie poursuit ses bombardements dans les gorges de Kodori depuis hier (samedi) et maintenant elle bombarde aussi la région de Zougdidi", non loin de l'Abkhazie, a dit Chota Outiachvili.

La télévision publique géorgienne avait fait état samedi de plusieurs bombardements, dont le dernier remontait alors à 23H20 heure locale (19H20 GMT), sans fournir d'autres précisions.

Par ailleurs, dans la nuit de samedi à dimanche, des navires de guerre russes "sont arrivés au port d'Otchamtchyra", à une trentaine de kilomètres de la frontière entre l'Abkhazie, de facto indépendante, et le reste du territoire géorgien, selon Alexandre Lomaïa.

Quatre mille soldats russes en ont débarqué, six mille autres ont pénétré ces dernières heures dans la république séparatiste géorgienne pro-russe d'Ossétie du Sud est-il écrit dans un communiqué du gouvernement géorgien diffusé dimanche.

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Des soldats géorgiens cherchent des victimes dans un immeuble à Gori le 9 août 2008.
Des soldats géorgiens cherchent des victimes dans un immeuble à Gori le 9 août 2008.

Enfin, toujours selon M. Lomaïa, la Russie a fait entrer en Ossétie du Sud, aussi dans la nuit de samedi à dimanche, "une centaine de pièces d'artillerie lourde" et massé "un grand nombre de véhicules blindés" près de la frontière russo-géorgienne, à environ 35 kilomètres de cette région indépendantiste.

Signe de l'inquiétude croissante de la communauté internationale, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-Moon a appelé samedi soir à la fin immédiate des hostilités entre la Géorgie et la Russie, et à un règlement négocié du conflit.

"Le secrétaire général croit que pour que les négociations soient fructueuses, tous les contingents armés qui ne sont pas autorisés à être sur place par les accords respectifs sur l'Ossétie du Sud devraient quitter la zone de conflit", est-il écrit dans un communiqué.

Un calme précaire était revenu dimanche matin à Tskhinvali, capitale de ce territoire séparatiste géorgien

pro-russe, après des tirs d'artillerie intenses qui ont duré toute la nuit, selon la porte-parole du gouvernement rebelle.

Les forces géorgiennes "ont tiré méthodiquement sur Tskhinvali toute la nuit. Mais, pour l'instant, une accalmie relative règne dans la ville", a dit cette responsable, Irina Gagloïeva.

Elle assure que les nouveaux tirs géorgiens ont fait près de 20 morts et 150 blessés.

Tskhinvali "est presque entièrement détruite. Les habitants se réfugient dans les sous-sols", a déclaré dimanche le gouvernement rebelle sur son site internet.

"Des produits alimentaires de première nécessité nous manquent, il n'y a pas de gaz, ni d'électricité", a-t-il indiqué, qualifiant la situation à Tskhinvali de "catastrophe humanitaire".

L'Ossétie du Sud avait affirmé plus tôt avoir repoussé une attaque de chars géorgiens contre Tskhinvali et avoir abattu un bombardier géorgien.

Le Premier ministre russe Vladimir Poutine a pour sa part demandé dimanche à une enquête sur les actes de "génocide" commis par les forces géorgiennes en Ossétie du Sud, où la Géorgie a déclenché une offensive militaire dans la nuit de jeudi à vendredi.

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Carte de localisation de l'Ossétie du Sud, région séparatiste pro-russe de Géorgie
Carte de localisation de l'Ossétie du Sud, région séparatiste pro-russe de Géorgie

Les témoignages des réfugiés ossètes "dépassent le cadre de la compréhension des actions militaires", a dit M. Poutine, au cours d'une rencontre avec le président russe Dmitri Medvedev, qui a été retransmise en direct par la chaîne russe Vesti 24.

"A mon avis, ce sont déjà des éléments d'une sorte de génocide contre le peuple ossète. Je crois qu'il serait juste, que vous ordonniez au parquet militaire d'enquêter sur de tels incidents, surtout parce que la majorité de la population ossète est composée de citoyens russes", a déclaré M. Poutine au chef de l'Etat.

"Bien sûr, je donnerai un tel ordre", a répondu M. Medvedev, tout en assurant que les responsables de ces actes seraient poursuivis en justice.

© AFP.


10/08/2008
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